J’ai utilisé l’expression free jazz dans le billet d’hier. L’occasion de billetiser enfin l’album qui a donné son nom au mouvement musical : Free Jazz d’Ornette Coleman et de son double quartette.
Si je dois être tout à fait honnête, ça fait bien une semaine que j’ai envie de ce billet sur Free Jazz. Une semaine que j’ai envie d’écouter, de réécouter Free Jazz. Attendant d’abord de rentrer du Pays Basque. Attendant ensuite le moment importun. Appréhendant un peu aussi. Car Free Jazz est un album intimidant.
Je me souviens très bien du jour où j’ai acheté Free Jazz. Comme si c’était hier.
C’était le mois de décembre et je devais faire des achats de Noël - ça remonte à quatre ou cinq ans, c’était peut-être même la dernière fois que j’ai fêté Noël - pour mon frère qui voulait offrir une guitare à sa chérie - ma belle-sœur donc - et m’avait chargé du choix de l’instrument. Beuscher à Bastille, quelques magasins du côté de Montmartre.
Entre les deux, j’étais passé chez Gibert, boulevard Saint Michel, ils avaient encore une boutique spécialisée jazz et classique. Je me revois dans le métro entre deux essais de guitare à m’extasier sur la pochette (sous cellophane) de l’album, le tableau de Pollock sur la couverture et les notes du revers, dont je ne connaissais pas une seule note. Je savais seulement que l’album était d’un seul morceau (First Take est un bonus), une improvisation complète (ou presque) des huit instruments et que l’on entend chaque moitié du double quartette jouer séparément à gauche et à droite de la stéréo (il faut vraiment que j’écoute ça au casque un jour).
Intimidant disais-je car le résultat est étrange, ambigu. Repoussant et envoûtant. Incompréhensible et assez direct. Cacophonique mais réfléchi. En l’écoutant ce soir, j’ai trouvé ça assez éprouvant - Souris n’a pas aimé - mais à aucun moment je n’ai eu envie de l’arrêter, fasciné.
Free Jazz
The Ornette Coleman Double Quartet
Atlantic 2003
01 - Free Jazz
02 - First Take
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