jeudi 30 avril 2020

0366 - K 2.0


Numéro 366... ce qui veut dire, puisque 2020 est bisexuelle, qu’avec le présent billet, nous bouclons la première année complète de ce blog. Un disque, un jour (pour parodier une (courte) émission télévisée (sur les livres) que je regardais il y a quelques années de ça) : qui eut cru que je tiendrais le rythme toute une année ? Moi même, j’ai douté de nombreuses fois et envisagé de tout laisser tomber... bref nous y sommes. La première année est la plus dure d’après l’excellentissime (?) comédie romantique I Give it a Year... après, paraît-il, ça roule tout seul...
366 billets. Des billets réussis, quelques-uns du moins, j’espère, d’autres ratés. Des billets drôles (?), d’autres moins, certains tristes même : on en a perdu des musiciens brillants cette année... Des billets longs, d’autres beaucoup plus courts... Des disques ont été encensés (les ventes n’ont pas décollé pour autant), d’autres ont été descendus (ils s’en sont bien remis, que les familles se rassurent), nombre d’entre eux ne servirent que de prétexte : il fut à peine question d’eux dans le billet qui était censé leur être consacré. J’ai parlé de découvertes et d’achats récents, j’ai parlé de disques que je possède depuis une éternité...

Un événement a particulièrement marqué cette année. Je ne parle ni de notre dernier concert (avant longtemps) ni de mon premier texte consacré (presque) exclusivement à la musique... Cet événement eut pu être la découverte de Slowdive... ce fut celle de Kula Shaker. Depuis que Hush est arrivé dans la boîte aux lettres début janvier, je ne suis pas sûr qu’il se soit écoulé une seule journée sans que nous écoutions du Kula Shaker. Il est certain qu’il ne s’est pas écoulé un jour sans Kula Shaker depuis que nous avons reçu K... Nous en parlons tout le temps, avec Natacha... entre nous et... avec personne d’autre... puisque nous n’avons plus droit à une vie sociale depuis six (sept ?) semaines...
J’essaie tout de même de leur faire de la pub... Grâce à une campagne de publicité et de liens des plus subtiles, j’ai d’ailleurs réussi à faire en sorte que 3 billets consacrés à des disques de Kula Shaker fassent du TOP 5 des articles les plus consultés aux côtés d’un billet auquel renvoie un lien depuis le site de Natacha et d’un autre en lien depuis le Facebook de mon pote Gilles. Ce n’est pas très juste pour les autres billets consacrés à Kula Shaker qui méritent tout autant d’être célébrés : cliquez ici, ici et ici.

Je disais hier (avant-hier, je ne dis rien) qu’il était, à mon humble avis, malavisé d’intituler un album 2.0. Étant un véritable génie de l’enchaînement, cette remarque n’était pas innocente vis-à-vis de K 2.0 de Kula Shaker, sujet du billet du jour - brillante anacoluthe. Car K 2.0 est inférieur à K. Forcément inférieur, comment pourrait-il en être autrement ?
K 2.0, plus encore que K, déjà pas totalement immédiat, demande du temps, demande à être apprivoisé. K 2.0 a des défauts, incontestablement (je n’aime par exemple pas le son de la guitare sur de nombreux morceaux). Et le plus grand de ses défauts est justement de ne pas être K... K 2.0 n’est qu’un très bon album, très travaillé (la production promet à celui qui s’y penche attentivement de nombreux détails passionnants ) qui démarre génialement (superbe Infinite Sun) et finit mieux encore (l’euphorisante Mountain Lifter - je ne compte pas 2 Styx, médiocre titre bonus de cette édition qui sonne comme du Noel Gallagher solo façon What a Life) tout en réservant des moments bouleversants (Here Come my Demons, High Noon), étonnants (la funky Get Right Get Ready) ou revitalisants (Holy Flame, Oh Mary) tout au long du voyage.

Que manque-t-il à K 2.0 pour être un chef-d’œuvre ? Quelques détails à corriger, sûrement... Et probablement quelque chose d’inexplicable, qu’on nomme étincelle, magie, miracle, alignement de planètes... Ce qui ne nous empêchera pas de l’écouter en boucle encore toute l’année durant et sûrement d’autres années encore.

Allez, bon anniversaire !!! (Ah, non, ça c’est demain).

K 2.0
Kula Shaker
StrangeF.O.L.K. 2016

01 - Infinite Sun
02 - Holy Flame
03 - Death of Democracy
04 - Let Love Be (With U)
05 - Here Come my Demons
06 - 33 Crows 
07 - Oh Mary
08 - High Noon
09 - Hari Bol (The Sweetest Sweet)
10 - Get Right Get Ready
11 - Mountain Lifter
12 - 2 Styx

PS : je ne sais pas tenir un secret... ça faisait six semaines que je n’ai pas acheté de disques... je ne tiens plus... je ne tenais plus... malgré les restrictions en matière postale que je m’étais imposées durant le confinement, j’ai commandé Strangefolk... on n’en a donc pas fini avec ces sales plagiaires de George Harrison... mais, chut, Natacha n’est pas au courant...

mercredi 29 avril 2020

0365 - Version 2.0


Quel est donc ce disque qui, par contraste, avait pu amener Natacha à chantonner du Noel Gallagher ? C’est la question que vous vous posez depuis plus d’une semaine... vous n’en dormez plus...

La réponse est dans le titre de ce billet : Version 2.0 de Garbage.

Je dois avouer, je ne me rappelle pas avoir écouté Version 2.0 un jour en entier. C’est un disque qui appartenait à Natacha, je n’ai jamais possédé d’autres disques de Garbage que leur premier album homonyme.
Nous avions galéré quelques jours auparavant pour regarder MyMTV. La chaîne n’est plus disponible sur la box mais continue d’être accessible sur l’appli de Canal. On a donc dû brancher le smartphone sur le téléviseur... parmi les titres diffusés avec notre sélection tubes / rock / années 90 : Push It, extrait de Version 2.0. En voyant le clip, je m’étais dit que ça vaudrait peut-être le coup de me pencher sérieusement sur l’album...

La tentative d’écoute aura duré quatre titres : les trois premiers (dont l’un des singles I Think I’m Paranoid) et un rapide détour par Push It (qui m’a paru moins bien qu’en vidéo...). Pas besoin de plus pour confirmer le verdict : tout ceci sonne extrêmement daté. J’avais déjà dit, à propos de Garbage que la production qui se voulait (et était) ultra-moderne avait pris un coup de vieux. La modernité a pour principal défaut de ne pas être intemporelle.
C’est pire encore sur Version 2.0. Ce n’est pas fondamentalement mauvais... mais c’est devenu inécoutable tellement ça semble bloqué vingt ans en arrière. Comme un jeu vidéo NES (on s’y adonne un peu, Natacha et moi, durant le confinement), si on y joue, ce n’est que par nostalgie... on sait que ça n’a plus aucune pertinence et qu’on pourrait trouver bien mieux : il faut y avoir joué à l’époque pour y trouver du plaisir aujourd’hui. Découvrir Version 2.0 en 2020 n’a simplement aucun intérêt...

Quant au titre... l’expression 2.0 contient une idée de progrès, d’amélioration... je doute que ce soit une bonne idée d’appeler un album ainsi... la postérité peut être très sévère.

Version 2.0
Garbage
Mushroom Records 1998

01 - Temptation Waits
02 - I Think I’m Paranoid
03 - When I Grow Up
04 - Medication
05 - Special
06 - Hammering in my Head
07 - Push It
08 - The Trick is to Keep Breathing
09 - Dumb
10 - Sleep Together
11 - Wicked Ways
12 - You Look so Fine

mardi 28 avril 2020

0364 - X&Y


Ai-je quelque chose à dire sur X&Y, troisième album de Coldplay ? Mouarf...
Ai-je envie de dire quelque chose sur X&Y ? Non, rien...

X&Y
Coldplay
Parlophone 2005

01 - Square One
02 - What If
03 - White Shadows
04 - Fix You
05 - Talk
06 - X&Y
07 - Speed of Sound
08 - A Message
09 - Low
10 - The Hardest Part
11 - Swallowed in the Sea
12 - Twisted Logic

lundi 27 avril 2020

0363 - Impromptus


Et si je ne devais en garder qu’un ?
Un seul disque ? Pourquoi n’en garder qu’un seul ? Quelle torture ! Quels seraient les disques que j’emmènerais sur une île déserte ? Quelle question à la con, je vous jure... Qu’irais-je foutre sur une île déserte ?
Question d’autant plus stupide que je suis incapable d’y répondre.
En rock, ce serait probablement Ladies & Gentlemen we are Floating in Space... mais ce pourrait être Adore... ou Loveless... ou Forever Changes... ou Marquee Moon... ou On the Beach... ou Spirit of Eden... ou... ou... ou... non, il est impossible de choisir.
En jazz, c’est à peine mieux... comment choisir entre Inventions & Dimensions, My Favorite Things, Tony Fruscella ou A New Perspective ?
etc. etc.

Il n’y a qu’en musique classique que je n’aurais pas trop de difficulté à choisir. Si je ne dois en garder qu’un, ce serait à coup sûr (presque sûr) cet enregistrement des Impromptus de Schubert par Alexei Lubimov.
Je pourrais avancer plein d’explications pour ce choix. Les compositions, évidemment. La pochette. Le son des piano d’époque restaurés. L’interprétation. L’interprète. Le fait que je l’ai beaucoup cherché, ce disque, sans le trouver, en magasin et que je l’ai donc commandé directement auprès du petit label indépendant Zig-Zag Territoires. Le fait que c’est un des premiers disques que j’ai empruntés à la médiathèque de Versailles. Le lien que ce disque entretient avec un autre disque d’importance (importance dans mon histoire personnelle) de ma discothèque.
Il y a cependant des choses qui ne s’expliquent pas et qu’il est plus joli de ne pas expliquer, de ne pas chercher à expliquer. Et mon amour pour ce disque fait partie de ces choses.

Impromptus
Franz Schubert - Alexei Lubimov
Zig-Zag Territoires 2009

01-04 - Quatre Impromptus 1827 (op. 90, D.899)
05-08 - Quatre Impromptus 1828 (op. 142, D.935)

dimanche 26 avril 2020

0362 - Life Begins Again


...je continue de commenter les commentaires reçus par les articles de ce blog, commentaires pour moitié dus à Natacha qui (pourtant) passe en ce moment 24h/24 en ma compagnie - je l’ai déjà dit...

En réponse, donc, à un commentaire de Natacha, je disais que les fans des Beatles n’étaient pas obligés de se farcir les albums solo de Ringo Star ou les albums des Wings et avais tu un autre exemple du même type en prévision d’un billet... que voici. Que c’est embrouillé comme intro...
Les fans des Smashing Pumpkins, donc, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, ne sont pas obligés d’apprécier les albums de James Iha, pas plus que les quelques disques que Zwan a sortis... encore moins les disques de Jimmy Chamberlin Complex.

Puisque le commentaire était en bas d’un billet sur Noel Gallagher, autant le citer : Les batteurs n’écrivent pas de chansons. Sauf Phil Collins. Mais bon... ce sont des chansons de Phil Collins...

Jimmy Chamberlin était en effet le batteur des Citrouilles puis de Zwan. Le seul musicien à avoir une véritable influence sur Billy Corgan. Son départ des Pumpkins avait d’ailleurs abouti au changement de son radical de Adore.
Après la séparation de Zwan, il a monté un petit projet avec des proches, Jimmy Chamberlin Complex qui a rapidement sorti un album : Life Begins Again. Il me semble que j’avais acheté le disque par curiosité en occasion, à l’Occase de l’Oncle Tom à Strasbourg. Je ne me rappelle pas l’avoir écouté plus d’une ou deux fois à l’époque. Trop démonstratif dans le jeu de batterie. Totalement anecdotique voire de mauvais goût sur les autres plans...

En prévision de l’écriture de ce billet et par conscience professionnelle, j’ai tout de même fait quelques recherches sur Internet pour savoir si ce projet avait eu des suites... enfin, disons que j’ai donc consulté la fiche Wikipédia de Jimmy Chamberlin Complex... dans laquelle le groupe est décrit comme fusion jazz / rock... jazz ??? Voilà qui est de nature à (r)éveiller ma curiosité.

J’ai donc réécouté aujourd’hui Life Begins Again... c’est dans l’ensemble pas terrible... comme dans mon souvenir...  Natacha n’a pas apprécié... pas du tout... mais les morceaux instrumentaux, comme l’ouverture Streetcrawler, ont tout de même quelques passages sympas, effectivement assez jazzy... pas ultra-mémorables non plus... pas désagréables... en fait, ce sont surtout les morceaux chantés qui sont pourris... car la touche jazzy disparaît pour laisser place à un rock pataud, sans idée ni style...

Les batteurs n’écrivent pas de chansons... en tout cas, ils ne devraient pas...

Life Begins Again
Jimmy Chamberlin Complex
Sanctuary Records 2004

01 - Streetcrawler
02 - Life Begins Again
03 - P.S.A.
04 - Loki Cat
05 - Cranes of Prey
06 - Love is Real
07 - Owed to Darryl
08 - Newerwaves
09 - Time Shift
10 - Lullabye
11 - Loki Cat (Reprise)

samedi 25 avril 2020

0361 - Youth & Young Manhood


Le confinement est l’occasion de redécouvrir sa discothèque (ou sa bibliothèque ou sa vidéothèque... mais ce n’est pas le sujet ici) : à force de passer des disques toute la journée, on a besoin de davantage de variété et on se met à ressortir des disques qu’on aurait pas eu l’idée d’écouter en temps normal. Et quand on est parvenus au fond de sa discothèque, on peut toujours creuser... et on finit par tomber sur les Kings of Leon.
J’ai fait cracher à mes hauts-parleurs ce matin même - votre serviteur ne recule devant aucun sacrifice - leur premier album, Youth and Young Manhood, acheté en soldes quelque temps après que la hype entourant ce premier opus soit retombée et que les quatre ploucs des états du Sud des États-Unis (pléonasme) aient sorti un autre disque, bien moins bien accueilli par la critique.

Je me rappelle une critique du NME à propos du troisième ou quatrième album des Vines dans laquelle le journaliste s’excusait au nom de toute la rédaction d’avoir présenté le groupe à l’époque de leur premier album Highly Evolved comme l’avenir du rock. Critique drôle mais assez injuste puisque Highly Evolved était justement un excellent disque...
Je ne me souviens pas en revanche qu’un seul scribouillard ait présenté ses excuses pour m’avoir fait acheter, à moi mais à beaucoup d’autres aussi - les victimes de cette arnaque furent nombreuses - ce Youth and Young Manhood en le présentant comme un chef d’œuvre, la fusion ultime entre les Strokes et Creedence Clearwater Revival voire Lynyrd Skynyrd... Des Strokes, nulle trace, je ne vois même pas le rapport... Quant à CCR... The Kings of Leon sonnent effectivement comme des pâles imitateurs du groupe des Fogerty... sans les idées ni l’originalité...

Ne me faites pas pour autant dire ce que je n’ai pas dit, Youth and Young Manhood n’est pas totalement nul, tout n’y est pas à jeter. Un morceau comme Molly’s Chambers c’est même assez sympa... mais c’est très insuffisant pour faire un bon album.

Youth & Young Manhood
Kings of Leon
BMG 2003

01 - Red Morning Light
02 - Happy Alone
03 - Wasted Time
04 - Joe’s Head
05 - Trani
06 - California Waiting
07 - Spiral Staircase
08 - Molly’s Chambers
09 - Genius
10 - Dusty
11 - Holy Roller Novocaine

vendredi 24 avril 2020

0360 - Rock en Strophes 2006


Établissement d’un fichier Excel recensant tous les disques de la maisonnée, suite.
Natacha a vaguement insisté l’autre jour : alors, on la fait cette liste ? ce serait rigolo et ça nous occuperait... La discussion a vite dévié sur la difficulté de l’entreprise, sur le temps qu’on aurait à y passer... et, donc, sur le nombre de disques...
Et là, Natacha faillit me tuer en réalisant une estimation rapide d’un peu moins de 1000 disques... moi qui estime en posséder aux alentours de 2000...

En même temps, moi, je garde et compte tout... histoire de gonfler les statistiques... même des trucs comme ce Rock en Strophes 2006... Un texte intitulé Gédéon mis en musique par cinq zikos anonymes (l’un d’entre eux a pour pseudonyme Toutenrotin 76... finalement Maurice L. Maurice n’est pas si mal) et qui continueront de l’être - pour le plus grand plaisir des mélomanes - à l’occasion d’un concours lancé pour le Festival Rock en Seine qui avait lieu cette année-là les 25 et 26 août. Le disque, offert sur le site du festival, a dû passer sur ma platine pour la dernière fois le 27 août 2006.

Non mais, même sans mes compilations de merde, j’en suis à bien plus de 1000. Non ? Sinon, il va falloir que j’investisse massivement... pour continuer ce blog au moins jusqu’à son numéro 1950...

Rock en Strophes 2006
Ville de St Cloud et Festival Rock en Seine 2006

01 - Gédéon (Rhythm Ducks)
02 - Gédéon (La Grosse Renée)
03 - Gédéon (Toutenrotin 76)
04 - Gédéon (Romane vs Polérik Rouvière)
05 - Gédéon (Érikel)

jeudi 23 avril 2020

0359 - Led Zeppelin


Nous avons entamé notre sixième semaine de confinement. À deux. Nous ne nous quittons plus, Natacha et moi, ou alors pour moins d’une heure tous les trois quatre jours quand il s’agit d’aller faire les courses et que l’un de nous se dévoue pour y aller seul. À part ça, nous sommes ensemble 24h/24. Et ça se passe merveilleusement. Comment pourrait-il en être autrement d’ailleurs ?
Et nous continuons à parler normalement, nous trouvons toujours des sujets de conversation. Et quand discuter ne nous suffit pas, on échange en plus par commentaires de blogs interposés. Natacha d’ailleurs a à son tour ouvert un blog, attaché à son site. Il n’y a qu’un billet pour l’instant. Vous trouverez un lien en commentaire du dernier billet de Dans la Boîte. Je ne sais pas - elle ne le sait probablement pas elle-même - avec quelle régularité elle nourrira ce blog. Il faudra venir voir de temps en temps. En attendant, elle a nourri son site et vient de trier toutes les photos donc va pouvoir nourrir ses galeries plus encore...

Tout ça pour dire que nous ne risquons pas le Communication Breakdown... oui, le lien entre cette introduction et le premier album (homonyme) de Led Zeppelin est ténu voire laborieux... on fait ce qu’on peut. J’étais persuadé de posséder le single Love & Communication de Cat Power, ça aurait fonctionné à peu près aussi mal... je n’ai pas trouvé le 45 tours... j’ai dû rêver.

Dès ce premier album intitulé, donc Led Zeppelin, Led Zeppelin avait trouvé son style, héritage des années passées par Jimmy Page chez les Yardbirds : riffs puissants, longs passages instrumentaux laissant une large place à l’improvisation et aux soli de guitare et de batterie, chant très suggestif de Robert Plant, petite tendance à se servir chez les autres tout en s’attribuant tout le mérite...
Cette dernière pique est très méchante, j’en conviens, et pourrait me valoir un procès en diffamation si quelqu’un lisait ce blog - j’ai heureusement excessivement peu de lecteurs. Simplement, quand on a assez de talent pour pondre des morceaux aussi cools que Good Times Bad Times, Baby I’m Gonna Leave You ou Communication Breakdown, on a, il me semble, le devoir de reconnaître quand on s’est très très très fortement inspiré de la chanson d’un autre pour écrire la géniale Dazed and Confused - probable sommet du disque. The Above Ground Sound de Jake Holmes fait d’ailleurs partie de ma shortlist de disques à acheter lors du déconfinement s’il ne tourne pas en déconfiture...

Ah... les plagiats de Led Zep, voilà qui va nourrir le débat avec Natacha quand elle aura lu ce billet. Elle ne peut pas s’empêcher de les défendre, les dirigeables (c’est d’ailleurs elle qui nous les a achetés, leurs albums)... Quand je vous dis qu’on n’a pas encore épuisé tous les sujets de conversation...

Led Zeppelin
Led Zeppelin
Atlantic 1969 / 1994

01 - Good Times Bad Times
02 - Baby I’m Gonna Leave You
03 - You Shook Me
04 - Dazed and Confused
05 - Your Time is Gonna Come
06 - Black Mountain Side
07 - Communication Breakdown
08 - I Can’t Quit You Baby
09 - How Many More Times 

mercredi 22 avril 2020

0358 - The Queen is Dead


Cher lecteur - tu permettras que je te tutoie,

Je te dois... non, rien en fait, je faisais juste un peu d’auto-promotion pour Lettre Compte Double, texte étrange dans sa conception comme dans sa construction et dans son contenu, que je rapprocherais, dans ses intentions, de Pinces - les deux textes ont, maintenant que j’y pense, énormément de choses en commun...

Quel rapport avec The Queen is Dead, chef-d’œuvre des Smiths ? Je cite dans la première partie du texte une ligne extraite de Frankly Mr. Shankly : a flatulent pain in the ass... le lecteur attentif trouvera d’autres allusions musicales tout au long des quatre billets de ce texte... il y a même un clin d’œil à une chanson d’un Michel...

Oasis m’a mené aux Smiths. Noel cite régulièrement Johnny Marr comme une de ses influences majeures. Et je reste marqué par une interview des frères Gallagher dans un magazine allemand qui avait été titrée Bigmouth Strikes Again. Ce titre m’avait hanté comme une formule magique pendant trois ans avant que j’entende pour la première fois la chanson extraite de The Queen is Dead. Sweetness, I was only joking when I said I’d like to smash every tooth in your head... choc.

J’ai acheté The Queen is Dead au Virgin de Strasbourg sans l’avoir écouté auparavant. Pour trois fois rien. Un autocollant jaune marqué d’un point exclamation le distinguait comme un classique vendu à bas prix - j’ai acheté à la même époque Fun House dans une édition dégueulasse, inécoutable, marquée du même autocollant.
J’ai depuis acheté tous les albums des Smiths, The Queen is Dead reste mon préféré. Pas seulement parce qu’Alain Delon est en couverture - même si ça aide. Toute la magie du groupe de Morrissey est condensée sur ces 10 titres. Ballades romantiques ultimes (Cemetry Gates et surtout There is a Light that Never Goes Out, une des plus belles chansons du monde), décharge pop indé ironique (Some Girls are Bigger that Others), hymnes à chanter à tue-tête (The Boy with the Thorn in his Side, Bigmouth Strikes Again) mais aussi morceaux qui seraient ridicules chantés par qui que ce soit d’autre (Vicar in a Tutu) mais qui, on ne sait pourquoi, restent ici formidables.

Quant à la chanson titre, c’est tout simplement un de mes morceaux rock préférés... tiens, ça y est, j’ai envie de me le passer à fond. Has the world changed or have I changed ?

The Queen is Dead
The Smiths
Warner 1986

01 - The Queen is Dead
02 - Frankly, Mr. Shankly
03 - I Know It’s Over
04 - Never Had No One Ever
05 - Cemetry Gates
06 - Bigmouth Strikes Again
07 - The Boy with the Thorn on his Side
08 - Vicar in a Tutu
09 - There is a Light that Never Goes Out
10 - Some Girls are Bigger than Others

mardi 21 avril 2020

0357 - Collapse Into Now


Ce matin, dimanche, la voisine du dessus, tout en passant pour la 527ème fois de la semaine l’aspirateur - elle doit avoir un problème pour le passer si souvent ; nous devons avoir un problème pour le passer si rarement... notre Dyson prend la poussière - écoutait Étienne Daho suffisamment fort pour que je l’entende et le reconnaisse. Même à plein volume, désolé, il n’a pas de voix... là n’est pas la question cependant... challenge accepted comme dirait Barney, on va jouer...

J’ai choisi pour ce concours de volume sonore Collapse Into Now, dernier album de R.E.M. avant leur séparation, acheté peu après sa sortie après avoir écouté les titres offerts en guise de mise en bouche par le groupe sur YouTube - je ne suis plus très sûr de quels titres il s’agissait. Un album qui creusait la même ambition que son prédécesseur, Accelerate, d’un retour à un son rock... mais avec davantage de réussite que ce dernier.

J’ai gagné le concours, évidemment... et je me suis dit que ce Collapse Into Now serait lui aussi un excellent choix pour un peu d’exercice physique... Natacha a été plus prompte et, à la fin du disque, a lancé l’immensissime (oui, j’essaie effectivement de construire un superlatif à partir d’immense, il y a quelque chose qui vous choque ?) Marquee Moon sur la hi-fi (en CD ceci dit, pas en vinyle, même si elle a réussi à déclencher la rotation de la platine par accident). Comme il est hors de question de couper Television tout comme il est hors de question de faire des abdos sur See no Evil, je me suis exilé dans la chambre avec mon téléphone et j’ai fait mes planches sur Rage que j’ai, encodé, sur ITunes - ça marche excellemment bien d’ailleurs, la muscu sur Rage même si ça ne fait pas très révolté contre les inégalités sociales, les mp3 sur l’IPhone...

Ce n’est que partie remise. Mardi ou mercredi (aujourd’hui ou demain, donc ? Je m’y perds...), je ferai mes redressements et ma pompe (je suis incapable d’en faire plus) sur les excellentes Discoverer, Überlin, It Happened Today... je ne suis pas sûr de tenir jusqu’à Mine Smell Like Honey... même si Oh my Heart offrira une accalmie bienvenue.

Collapse Into Now
R.E.M.
Warner 2011

01 - Discoverer
02 - All the Best
03 - Überlin
04 - Oh my Heart
05 - It Happened Today
06 - Every Day is Yours to Win
07 - Mine Smell Like Honey
08 - Walk it Back
09 - Alligator_Aviator_Autopilot_Antimatter
10 - That Someone is You
11 - Me, Marlon Brando, Marlon Brando and I
12 - Blue

lundi 20 avril 2020

0356 - Noel Gallagher’s High Flying Birds


Certains médecins commencent à évoquer des symptômes neurologiques chez des patients atteints du coronavitruc. Ancien chercheur moi-même, je tiens à apporter ma modeste contribution à la lutte contre cette horrible maladie qui retient les gens enfermés chez eux et exhiber une possible confirmation de cette piste neurologique.

Il y a quelques jours, après avoir certes passé un assez mauvais disque (pas en entier, juste deux ou trois chansons, avant d’abandonner) dont je reparlerai sous peu, j’ai décidé, pour (gentiment) enquiquiner ma trop parfaite épouse (c’est ma façon favorite de tromper l’ennui) de mettre sur la platine CD, le premier album solo de l’ex-leader d’Oasis intitulé Noel Gallagher’s High Flying Birds.
La réponse normale de Natacha, celle qu’elle adopte habituellement, aurait dû être la protestation, l’exigence de l’arrêt immédiat d’une telle torture auditive. Écouter une compilation de faces B avortées d’Oasis, mal arrangées (la palme revenant aux deux aka.. atroces, la première sonnant comme du sous-Chemical Brothers, la deuxième du sous-Yannick Noah) et mal chantées (ce n’est pas pour rien que Noel a « supporté » son petit frère pendant plus de 15 ans chez Oasis) n’est pas exactement dans les standards de ma femme - et on ne saurait lui donner tort...
Or, elle s’est mise à chantonner... oui, chantonner... Je ne vois qu’une explication à cette attitude inattendue : elle est atteinte, très atteinte. Cerveau et système nerveux central et système auditif... Docteur, est-ce que c’est grave ? Quand dois-je m’alerter ? Si elle se met à siffler du Björk ?

Noel Gallagher’s High Flying Birds
Noel Gallagher
Sour Mash 2011

01 - Everybody’s on the Run
02 - Dream On
03 - If I had a Gun...
04 - The Death of You and Me
05 - (I Wanda Live in a Dream in my) Record Machine
06 - Aka.. What a Life !
07 - Soldier Boys and Jesus Freaks
08 - Aka... Broken Arrow
09 - (Stranded on) the Wrong Beach
10 - Stop the Clocks

dimanche 19 avril 2020

0355 - The Back Room


Mon régime alimentaire actuel n’est pas tout à fait adapté à mon inactivité liée au confinement. Je fais du gras. Et ce ne sont pas les trois tours de pâté de maison tous les deux ou trois jours qui y changeront grand chose. Il faut donc réagir avant qu’on ne puisse distinguer ma hauteur de ma largeur - heureusement, la moustache (hommage à Christophe) aide encore à distinguer l’horizontale de la verticale.
Il était donc temps de réagir. Armé de deux tapis de yoga piqués à ma chérie (qui, elle, parvient à conserver un corps de rêve - ses abdos me filent des complexes) posés l’un sur l’autre (je mets le vert par dessus le rose - je ne suis pas une gonzesse non plus), je me suis fait deux petites séances de torture muscu, en boxer, dans le salon - j’ai tiré les rideaux, désolé, mesdames...
Et pour supporter l’effort phénoménal que cela représente pour un adepte de la Jenlain comme moi, il faut choisir la bonne ambiance sonore...

The Barbarians Move In est mon album favori pour les planches et redressements abdominaux. Un album qui donne l’envie d’aller au combat et l’énergie pour ne pas lâcher prise. D’un autre côté, je n’ai pas envie qu’un si bel album que celui de Duels soit réduit à accompagner systématiquement toutes mes séances de sudation... 
J’ai donc cherché dans ma discothèque quel autre album (un single ne peut suffire, pas assez long) pourrait également rythmer mes cris de douleur, mes pleurs et mes supplications... The Back Room, premier album d’Editors m’a semblé être un choix judicieux... et le fut effectivement...

The Back Room est un des disques que j’ai achetés à Francfort, lors mon stage de recherche, au printemps 2006. Celui-ci cependant, contrairement aux deux autres que j’ai déjà évoqués n’a pas que valeur de souvenir. C’est un vrai bon album. Que j’écoute encore régulièrement. Une sorte de réponse britonne aux cainris d’Interpol dont ils partagent l’héritage de Joy Division (voix caverneuse, riffs de guitare courts et nerveux, ambiance sombre mais pourtant dansante...). Bourré de singles ultra-efficaces : Munich, Blood, All Sparks (dont le clip semblait en ce printemps 2006 diffusé en boucle sur MTV - bon courage pour trouver aujourd’hui un morceau rock sur ce qui se voulait une chaîne musicale de référence), Bullets, Lights - pas un single, certes, mais qui avait le potentiel de l’être - tout en laissant la part belle à de splendides morceaux plus lents, tout en tension et clairs-obscurs (Fall, Camera).

L’édition que j’ai acheté à Francfort comporte également un DVD (que j’ai regardé, de mémoire, une seule fois, sur un ordinateur portable - je n’aime pas tellement regarder des concerts en vidéo). Je garde le souvenir avant tout des images de la salle, le Paradiso à Amsterdam, splendide... et maintenant que j’y pense, je rêverais d’aller y voir Kula Shaker en concert... mais ça n’a rien à voir.

The Back Room
Editors
Kitchenware Records 2005-2006

CD
01 - Lights
02 - Munich
03 - Blood
04 - Fall
05 - All Sparks
06 - Camera
07 - Fingers in the Factory
08 - Bullets
09 - Someone Says
10 - Open your Arms
11 - Distance

DVD - Live At Paradiso 30-1-2006
01 - Lights
02 - Blood
03 - All Sparks
04 - Fall
05 - Bullets
06 - Find Yourself a Sage Place
07 - Camera
08 - You are Fading
09 - Munich
10 - Open your Arms
11 - Fingers in the Factories

samedi 18 avril 2020

0354 - ‘‘Intime’’


Je n’ai aucun disque de Penderecki ni, à mon plus grand regret encore, de Bill Withers. C’est ainsi... On remédiera à ces manques plus tard, à la sortie du confinement. J’ai en revanche un album de Christophe, emporté par la maladie hier.

De Christophe, je me rappelle avant tout ce concert gratuit donné place de Libération à Dijon, il y a cinq ou six ans. Concert étrange où les tubes repris en coeur par le public, y compris les plus jeunes, collégiens ou lycéens, alternaient avec des morceaux électroniques bourrés de synthétiseurs et où la mélodie n’était pas vraiment la préoccupation première. Christophe était un musicien courageux, cherchant à toujours aller de l’avant sans jamais renier son passé de chanteur populaire.

‘‘Intime’’ est un disque enregistré live, en studio, devant une poignée de spectateurs, solo (piano ou guitare, voix), aux allures de best-of ou, plus exactement, de greatest hits. J’étais tombé par hasard sur le vinyle à Gibert, Versailles. Je n’avais pas hésité une seconde avant de le prendre. Ce n’est qu’à la maison, en l’écoutant que je me suis aperçu que je connaissais l’album, que je l’avais emprunté à la médiathèque (en CD) et que j’avais renoncé alors à l’acheter... à cause d’une chanson. Une seule.
Qu’on se comprenne, c’est un très beau disque. Les revisites des tubes de Christophe sont très réussies. AlineSeñorita... Sauf une. À mon goût du moins. Celle de Les Mots Bleus. Christophe y néglige la mélodie du couplet, récitant les mots de JMJ dans une sorte de parler-chanter qui, à mon humble avis, n’apporte pas grand chose à la chanson.
En même temps qu’y a-t-il à apporter à ce qui est peut-être la plus belle chanson francophone ?

‘‘Intime’’
Christophe
Capitol 2016

A1 - Comme un Interdit
A2 - Les Mots Bleus
A3 - J’l’ai pas touchée
A4 - Aline
A5 - Paradis Perdus
A6 - Les Marionnettes
A7 - Parle-Lui
B1 - Dolcevita
B2 - Señorita
B3 - Emporte-Moi
B4 - La Petite Fille du Soleil
B5 - Lita

vendredi 17 avril 2020

0353 - Nothing but the Best


As-tu fait un calcul précis pour ton pourcentage ?
C’est ce que demandait Natacha en commentaire de l’article sur les Œuvres pour Violoncelle de Shostakovich / Chostakovitch (vive le cyrillique) dans lequel je disais posséder 80 à 90 % de disques appartenant au genre rock. Comme nous ne parlons pas que par commentaires de blog interposés, la discussion s’est poursuivie plus tard dans la journée. Elle a alors suggéré, pour occuper ces longues journées de confinement, de remplir un fichier Excel avec tous nos disques (en réservant une colonne pour le genre) afin d’établir un pourcentage plus précis que mon estimation au jugé...
J’ai cependant fait remarquer que la classification par genre n’était pas si aisée, même en considérant des catégories assez larges. Exemple : où classer Sinatra ? Ce n’est clairement pas du rock. Est-ce du jazz ? Je suis personnellement peu convaincu mais c’était l’option retenue par Natacha... Faut-il créer une catégorie variétés ? Une catégorie crooners ?

Deux fois que j’évoque et invoque Ze Voice (aka Godfather IV) cette semaine après en avoir parlé dans un billet sur Bob qui pourtant semble son exact opposé - pas de voix mais des chansons profondes - il était donc temps que je parle de Nothing but the Best, une compilation des plus grands titres de Francky Goes to Hollywood, achetée à la demande expresse de Natacha - décidément.

Attention, les propos qui suivent peuvent paraître choquants... Sinatra, c’est sympa, il a effectivement une très belle voix de baryton même si je ne la trouve pas si extraordinaire que ça et son répertoire est sympa à fredonner, Fly me to the Moon, New York, New York et Comme d’Habitude My Way en tête... voilà, c’est sympa... mais pour ma part, ça me parait assez superficiel. Des chansons passe-partout... des interprétations qui le sont tout autant... comme disait JC, non l’autre, ça m’en touche une sans faire bouger l’autre...

Bon, j’ai tout de même adossé le tag jazz à ce disque... pour faire plaisir à Natacha.

Nothing but the Best
Frank Sinatra
Frank Sinatra Enterprises, Reprise Records 2008

01 - Come Fly with Me
02 - The Best is Yet to Come
03 - The Way You Look Tonight
04 - Luck be a Lady
05 - Bewitched
06 - The Good Life
07 - The Girl from Ipanema
08 - Fly me to the Moon (in other Words)
09 - Summer Wind
10 - Strangers in the Night
11 - Call me Irresponsible
12 - Somethin’ Stupid
13 - My Kind of Town
14 - It was a Very Good Year
15 - That’s Life
16 - Moonlight Serenade
17 - Nothing but the Best
18 - Drinking Again
19 - All my Tomorrows
20 - My Way
21 - Theme from New York, New York
22 - Body and Soul

jeudi 16 avril 2020

0352 - Mingus Ah Um



En ce moment, j’écris rarement mes billets pour ce blog le matin. Il n’y a guère que le billet sur Rage que je me rappelle avoir entamé avant midi au cours des derniers jours voire semaines. Impression peut-être trompeuse... je suis en train de perdre la notion du temps. Le temps se dilate, l’espace se réduit disais-je l’autre jour.
Il ne suffit cependant pas de s’arrêter à ce constat. Il faut réagir. Mercredi 15 (hier, donc), 11h15, après avoir fait les courses (le frigo est rempli... de bières... mais pas que...), j’entame donc la rédaction du billet de ce jour. Ce sera Mingus Ah Um - je me le passe tout en écrivant.

C’est un album que je trouve étrangement joyeux. Étrangement dis-je car j’y reconnais immédiatement la patte (ruptures de rythmes, dissonances subites, basse toujours très cool...) et le son de Charles Mingus, que j’ai découverts sur Pithecanthropus Erectus et sur The Black Saint and the Sinner Lady qui ne sont certainement pas des albums que je qualifierais de guillerets. Ici, au contraire, je ne peux m’empêcher de sourire un peu niaisement (c’est le principe même du bonheur, d’être niais, non ?) lorsque j’écoute l’intro de Better Git It in Your Soul ou, surtout,  Fables of Faubus, une sorte de vague d’allégresse monte en moi.

Mingus Ah Um est le dernier des quatre excellents disques de jazz que j’avais achetés sans les connaître chez Gibert, il y a quelques mois déjà. Sans les connaître, c’est vite dit, la réputation de Mingus Ah Um n’est plus à faire. Tous les sites consultés après la découverte de Pithecanthropus Erectus, toutes les biographies, discographies du contrebassiste recommande l’album comme un des sommets de son œuvre.

En fait, le disque n’a qu’un seul défaut : l’incomplétude de son livret pourtant plutôt fourni (fac-similé de la pochette, liste des musiciens et des sessions, photographies, notes d’accompagnement de l’édition originale et de la réédition...). On n’y trouve nulle mention de l’auteur de la pochette - ce n’est pas tout à fait exact, en tout petits caractères, en haut à gauche de la peinture, on peut déchiffrer Paintings by S. Neil Fujita ; ce me semble loin d’être assez. La pochette n’a-t-elle d’importance que pour moi ? Suis-je le seul à me fier à la couverture d’un disque pour l’écouter et, éventuellement l’acheter...
Celle-ci est donc due à Sadamitsu Neil Fujita. C’est lui qui avait également signé celle de Time Out.

Et maintenant, que vais-je faire de mon après-midi ?

Mingus Ah Um
Charles Mingus
Columbia 1959 - 1998

01 - Better Git It in Your Soul
02 - Goodbye Pork Pie Hat
03 - Boogie Stop Shuffle
04 - Self-Portait in Three Colors
05 - Open Letter to Duke
06 - Bird Calls
07 - Fables of Faubus
08 - Pussy Cat Dues
09 - Jelly Roll
10 - Pedal Point Blues
11 - GG Train
12 - Girl of my Dreams


mercredi 15 avril 2020

0351 - Cello Concerto Cello Sonata


La répartition par genre des disques chroniqués sur ce blog est très déséquilibrée : la catégorie rock / pop / folk (certes assez large mais ce n’est pas une explication suffisante) écrase (et de loin) toutes les autres. Ce déséquilibre reflète assez justement le déséquilibre de ma discothèque : 80 à 90 % des disques se rattachent au rock ou à des types de musique relativement proches.
Une autre, une seconde, explication peut être avancée pour ce déséquilibre : à propos de mes disques de jazz ou mes disques de musique dite classique, j’ai peu d’anecdotes à fournir. La plupart sont d’achat relativement récent après que je les ai découverts à la médiathèque municipale. Pas d’histoire à raconter derrière ces trouvailles.
Enfin, si. Je vais faire un aveu. J’emprunte les disques classiques selon quatre critères d’importance variable : le compositeur, l’interprète, l’instrument et la pochette. Étrangement, c’est ce dernier critère qui est le plus souvent déclencheur d’emprunt. Comme si une belle illustration de couverture était la marque d’un bon goût que ne pourrait renier la musique gravée sur le disque.

D’ailleurs comment expliquer autrement que j’ai emprunté du Shostakovich (Chostakovitch en français ?) alors que la seule invocation de ce nom fait retentir à mes oreilles les kitschissimes valses reprises par André Rieu et une vieille pub pour la CNP ? Je pensais d’ailleurs à tort que le tableau utilisé ici comme illustration était de Malevitch - c’est de Heinrich Hoerle.

Cherchant de quel disque parler aujourd’hui, je suis donc retombé sur ces Œuvres pour Violoncelle de Dimitri. Quelques mois que je ne les avais pas écoutées. Je ne savais même plus comment ce concerto et cette sonate sonnaient... J’ai même eu peur de n’avoir acheté le disque que pour le tableau de couverture.
Je l’ai mis sur la platine pour en avoir le coeur net... Le disque est celui que j’ai le plus écouté ces deux derniers jours. Quatre ou cinq fois. Magnifique. Hypnotisant. Cinématographique. Passionnant... - oui, aligner des adjectifs est la seule critique dont je suis capable. Je suis désolé...
Il est grand temps que je réécoute mes autres Chostakovitch. J’en ai emprunté d’autres pour les mêmes raisons picturales... et si je les ai achetés, c’est sûrement qu’ils sont tout aussi formidables.

Cello Concerto Cello Sonata
Dmitri Shostakovich - Emmanuelle Bertrand, Pascal Amoyel, BBC National Orchestra of Wales
BBC / Harmonia Mundi 2013

01-04 - Cello Concerto n°1 op. 107
05-08 - Sonata for Cello and Piano op. 40
09 - Moderato for Cello and Piano

mardi 14 avril 2020

0350 - Rage Against the Machine


Point de vue anecdotes, j’avais le choix pour introduire le premier album, homonyme, de Rage Against The Machine. J’aurais pu raconter comment mon meilleur ami du lycée m’avait fait découvrir le groupe de Zach de la Rocha et Tom Morello (a priori, aucun lien de parenté avec le batteur de Dave Brubeck). J’aurais également pu raconter comment je tentai une ou deux fois (et étrangement en vain...) de chasser mon père qui s’attardait dans ma chambre en mettant Killing in the Name à plein volume.
C’eût été des introductions tout à fait acceptables. Pas forcément réussies. Elles auraient eu le mérite de leur légèreté... L’heure n’est malheureusement plus à la légèreté.

Ce soir, en effet, notre cher, très cher, président va - ou, plus exactement, hier soir, celui qui se prend pour Jupiter aura... - zozoter, zézayer sa vision du monde de demain, celui d’après, qui ne sera pas le monde d’hier, celui d’avant, tout en annonçant le prolongement (deux semaines, un mois, six mois ?) du confinement. À moins d’une énorme surprise, d’un miracle - on ne peut exclure que les fantômes de Pierre Mendès-France ou de Léon Blum le visitent dans le week-end - qui ressemblerait, de toute façon, à une vaste entreprise d’enfumage, ça va donner quelque chose comme : Je vous ai sauvé la vie durant cette guerre qui n’est pas finie... maintenant il va falloir travailler plus (beaucoup plus) pour gagner un peu moins et que les actionnaires entreprises ne perdent rien... c’est moi seul que l’histoire jugera. Bref, on va morfler.

Vous l’avez compris, je suis remonté comme une pendule - expression probablement désuète depuis 1956 - mais, comme d’habitude, je me connais, quand viendra l’heure d’aller au combat, à l’affrontement, je risque de me débiner, de me dégonfler - je suis un peu lâche... ou réaliste... ce sont deux synonymes, non ?

Alors pour ne pas que retombe la pression, je me passe régulièrement Rage Against the Machine - même les plus nuls en anglais auront compris. Car Rage (tout le monde raccourcit en Rage ou en RATM, sinon c’est trop long...) c’est le fond et la forme réunis. Textes très à gauche (surtout pour des Ricains), appels à la prise de conscience (Wake Up), au sursaut démocratique (Take the Power Back) voire à la révolte (Know your Enemy) balancés sur un flow hip-hop assez agressif, presque craché, pendant que le groupe balance un métal ultra-précis mais jamais démonstratif aux riffs de basse et de guitare ultra-travaillés, à la batterie lourde et martiale.

De quoi donner envie de couper des têtes.

Rage Against the Machine
Rage Against the Machine
Sony 1992 - 2001

01 - Bombtrack
02 - Killing in the Name
03 - Take the Power Back
04 - Settle for Nothing
05 - Bullet in the Head
06 - Know Your Enemy
07 - Wake Up
08 - Fistful of Steel
09 - Township Rebellion
10 - Freedom

lundi 13 avril 2020

0349 - The Freewheelin’ Bob Dylan


Les Strokes ne sont pas les seuls à être sortis de leur torpeur ces derniers jours. Bob Dylan aussi. 6 ou 7 ans que le Zim n’avait pas publié de musique originale... il n’était même pas Prix Nobel à l’époque. Entre temps, on a eu droit à un album de reprises de Sinatra (non écouté, je ne me suis pas encore fait à cette idée, Sinatra repris par Dylan...) et à de nouveaux numéros des Bootleg Series mais rien d’inédit.
Contrairement aux Strokes, ce n’est pas d’un album dont nous gratifie Dylan mais d’une seule chanson... de 16 minutes et quelques. Je dois avouer ne pas me sentir tout à fait prêt actuellement à 16 ou 17 minutes de marmonnements (la voix de Dylan semble se dégrader d’année en année... il partait pourtant déjà de loin) à propos de l’assassinat de Kennedy (ce semble être le thème de la chanson... je me trompe peut-être, sûrement)...

Qu’elle semble loin l’époque où les chansons de Dylan étaient réellement pertinentes, soit qu’elles épousaient parfaitement l’air du temps, soit qu’elles le prenaient à rebrousse-poil, cet air du temps. Enfin, même Dylan a droit de vieillir... et de radoter. Les inconditionnels (dont je ne suis pas) seront béats d’admiration de toute façon.

The Freewheelin’ Bob Dylan (littéralement le Bob Dylan en roue libre), premier disque que j’ai acheté de Dylan (à l’occasion d’un module d’anglais sur le rock anglophone) montrait au contraire un Dylan concis, précis et qui semblait faire mouche à chaque chanson. Chanson d’amour (Girl from the North Country reprise quelques années plus tard sur Nashville Skyline), chanson de paix (le « tube » Blowin’ in the Wind), protest songs (Masters of War, A Hard Rain’s a-gonna Fall), talking blues, ballade, folk, country... tout tombe juste sur The Freewheelin’ Bob Dylan. Tout y semble le reflet parfait de son époque et tout y semble à la fois intemporel. C’est à ceci qu’on reconnaît les grandes œuvres.

Sinon, c’est quand qu’il publie les suites de ses Chroniques, son autobiographie ? ça, je l’attends avec impatience.

The Freewheelin’ Bob Dylan
Bob Dylan
Columbia 1963 / Sony 2003

01 - Blowin’ in the Wind
02 - Girl from the North Country
03 - Masters of War
04 - Down the Highway
05 - Bob Dylan’s Blues
06 - A Hard Rain’s A-Gonna Fall
07 - Don’t Think Twice, It’s all Right
08 - Bob Dylan’s Dream
09 - Oxford Town
10 - Talkin’ World War III Blues
11 - Corrina, Corrina
12 - Honey, Just Allow me one more Chance
13 - I Shall be Free

dimanche 12 avril 2020

0348 - Juicebox


Les Strokes ont le sens du timing... Sortir jeudi dernier leur nouvel album, en plein confinement, alors que les disquaires sont fermés un peu partout dans le monde, quelques semaines, mois après avoir affiché publiquement leur soutien à Bernie Sanders... c’est ce qu’on appelle être dans le bon tempo...

Bon, d’un autre côté, leur nouvel album, leur sixième, comme les deux précédents, a l’air d’être sacrément mauvais... avec absolument rien à sauver... je n’ai écouté que deux morceaux, Bad Decisions et Endless Summer... le premier sonne comme du Strokes des deux premiers albums mais la chanson est mauvaise... le second ne ressemble à rien...

Le single Juicebox est le dernier disque des Strokes que j’ai acheté. Quinze ans déjà... Je l’ai réécouté cette après-midi (cet après-midi, soutien aux transgenres...), ce Juicebox - oui, il m’arrive de montrer un peu de sérieux dans l’écriture des billets de blog, quelque chose comme de la conscience professionnelle... Verdict : je l’ai trouvé aussi cool qu’il y a quinze ans. Un excellent enchaînement couplet calme / refrain explosif, un riff marrant (ça sonne un peu comme le thème de Batman, non ?), Juicebox semblait mettre le troisième album des Strokes sur d’excellents rails... même Hawaii se défendait pas mal pour une face B des New-Yorkais, d’habitude pas particulièrement inspirés en la matière (sauf Modern Girls & Old Fashion Men)...

Je ne sais plus pourquoi je ne l’ai pas acheté ce troisième album des Strokes... mais quand je l’ai entendu, bien après (Natacha, elle, l’avait acheté), je n’ai pas regretté de m’être abstenu... mais ceci est une autre histoire...

Juicebox
The Strokes
Rough Trade 2005

01 - Juicebox
02 - Hawaii

samedi 11 avril 2020

0347 - Curtis


Allez, on ne se laisse pas abattre. Ce n’est pas la perspective d’un week-end de plus à rester enfermés qui va nous déprimer. On se remonte le moral. On se rebooste ! Et pour cela, il faut bien choisir sa bande son...
On peut opter pour Kool et son gang (on a ça en rayon), pour les excellents Boney M (oui, j’adore Boney M... on en reparle plus tard), pour le parrain (du funk) James Brown ou on peut se décider pour mieux encore (oui, c’est possible), le super-classe Curtis Mayfield.

J’ai acheté plusieurs albums de Curtis Mayfield dans les mois qui ont suivi mon acquisition de l’excellente B.O. du film (que je n’ai, honte à moi, toujours pas vu) Superfly. Curtis, son premier album solo, sous son nom propre, après son départ des Impressions, fut, si je me souviens bien, le troisième que j’ai acheté, dans une édition japonaise étrangement cheap - les Nippons (est-ce politiquement correct de dire Nippon ? Aucune idée... je voulais juste éviter la répétition du mot Japonais) nous ont habitués à de superbes disques avec titres bonus, pochettes soignées, livret fourni... on prend goût au luxe.

Il suffit d’une minute de (Don’t Worry) If There’s A Hell Below We’re All Gonna Go (oui, le titre est un peu long...) pour retrouver la pêche. La basse gronde. Les percussions sonnent merveilleusement. Suit un tapis de cordes mutines - c’est un adjectif, mutines, que j’aime bien accoler à cordes... je le dis aussi, que les cordes sont mutines, à propos d’une chanson de Ash, Gone the Dream, sur 1977 (tiens, encore un disque qui manque à ma collection) bien que les cordes ne sonnent pas du tout de la même façon qu’ici... du coup, cordes mutines, ça ne signifie plus rien... si ça a jamais signifié quelque chose... tant pis... - la chanson n’est pas commencée que Curtis Mayfield a déjà converti les plus réticents... pour les autres, c’est peine perdue, il n’y a plus rien à tirer de ceux qui ne se sont pas déjà mis à danser...
Et il ne s’arrête pas là, le bougre... cette guitare  ! et ces cuivres étincelants ! et ce falsetto qui culmine sur le refrain de Move On Up (le tube de l’album)... Curtis Mayfield avait tous les talents : arrangeur, compositeur, chanteur, guitariste, activiste (il fut une icône du mouvement Black Power et on retrouve ici cet engagement sur des chansons comme We The People Who Are Darker Than Blue ou Miss Black America)... peu sont de taille à lutter avec un tel génie.

Et dire qu’il fera encore mieux peu après avec Roots et surtout Superfly...

Curtis
Curtis Mayfield
WEA 1970 / 2013

01 - (Don’t Worry) If There’s A Hell Below We’re All Gonna Go
02 - The Other Side Of Town
03 - The Makings Of You
04 - We The People Who Are Darker Than Blue
05 - Move On Up
06 - Miss Black America
07 - Wild And Free
08 - Give It Up

vendredi 10 avril 2020

0346 - XTRMNTR


Le mois de février 2000, je l’ai déjà dit, fut musicalement (du point de vue du rock en tout cas) fabuleux : Standing on the Shoulder of Giants, Virgin Suicides, Bloodflowers, Machina / The Machines of God sont tous sortis lors de ce mois extraordinaire... Et comme si cela ne suffisait pas, il y eut aussi XTRMNTR de Primal Scream, dernier disque (si je ne me trompe) à être publié par le mythique label Creation...

Primal Scream, formé autour de Bobby Gillespie, ancien batteur des fous furieux Jesus and Mary Chain, est un groupe fascinant. Capable de sortir des albums de rock à l’ancienne où ils singent péniblement les Stones puis de publier des albums de dub ou de rock dopé aux produits illicites devenus rapidement cultes avant d’enchaîner sur une tentative de fusion rock et dance ratée...
XTRMNTR (à prononcer Exterminator - privé de voyelles) est lui un album de techno-punk-rock aux accents hip hop (Pills) et aux textes engagés très très à gauche. Un disque dansant (Swastika Eyes), violent (Accelerator, Exterminator), avant-gardiste, éprouvant, passionnant, exaltant... beau aussi parfois (l’instrumental Blood Money). À l’image de sa couverture, collage très esthétique, presque design mais légèrement inquiétant. Un de mes disques favoris. Peut-être celui que je trouve le plus réussi parmi ceux sortis en février 2000.

Nous avons beaucoup écouté XTRMNTR avec Natacha, quand on se faisait nos petites soirées musicalcoolisées à deux... c’était notre ecstasy... puis nous l’avons moins écouté... le disque mettait à rude épreuve les nerfs de Fripouille qui faisait systématiquement une crise d’épilepsie quand le disque passait...
Je n’ai pas eu le courage de le remettre sur la platine depuis 3 ans... quand j’y arriverai, j’aurai fait un grand pas... et je sais que XTRMNTR n’aura d’ici là pas pris une ride. C’est un avantage des chefs d’œuvre.

XTRMNTR
Primal Scream
Creation 2000

01 - Kill all Hippies
02 - Accelerator
03 - Exterminator
04 - Swastika Eyes
05 - Pills
06 - Blood Money
07 - Keep Your Dream
08 - Insect Royalty
09 - MBV Arkestra (If They Move Kill ‘Em)
10 - Swastika Eyes
11 - Shoot Speed / Kill Light

jeudi 9 avril 2020

0345 - Glasvegas


J’ai déjà évoqué, rapidement, le premier album, homonyme, de Glasvegas, groupe écossais originaire de Glasgow, à travers le coffret Glasvegas - A Snowflake Fell (and it Felt Like a Kiss). Je disais alors que ledit coffret était la quatrième édition de l’album que j’avais achetée. Le vinyle fut la troisième.

Glasvegas est pourtant a priori bourré de défauts. Le chanteur (et aussi guitariste, compositeur, unique tête pensante du groupe) James Allan hulule plus que Morrissey du temps des Smiths, les guitares sont épaisses mais finalement assez lisses, les textes sont peu subtils, le son fortement inspiré par les productions sixties de Phil Spector. Dit ainsi, ça ne fait pas très envie...
Pourtant, Glasvegas est un album formidable. Excellent. Magnifique. Tous les défauts cités précédemment font sa qualité. C’est un album d’une honnêteté désarmante et d’une sincérité rarement égalée. Les guitares sans effets démonstratifs, le chant légèrement maladroit, les textes directs font que Glasvegas peut aborder de front, sans distance, les thèmes les plus difficiles (perte d’un enfant sur Flowers and Football Tops, père quittant le domicile familial sur Daddy’s Gone, jalousie maladive sur It’s my Own Cheating Heart that Makes me Cry, recours aux services sociaux sur Geraldine...) avec une émotion réelle (mais sans pathos) et soigner les blessures intimes les plus douloureuses.

J’ai beaucoup écouté Glasvegas et je l’ai toujours trouvé très beau.
Puis j’ai beaucoup pleuré en écoutant Glasvegas et j’ai trouvé ça réconfortant.
Et plus d’une fois j’ai senti mon cœur se briser de nouveau en écoutant Glasvegas... puis je l’ai senti cicatriser lentement.
Un disque de rock ou de pop ne changera jamais le monde mais Glasvegas est de ceux qui le rendent moins difficiles à vivre.

Glasvegas
Glasvegas
Sony 2008

A1 - Flowers & Football Tops
A2 - Geraldine
A3 - It’s my Own Cheating Heart that Makes me Cry
A4 - Lonesome Swan
A5 - Go Square Go
B1 - Polmont on my Mind
B2 - Daddy’s Gone
B3 - Stabbed
B4 - S.A.D. Light
B5 - Ice Cream Van

mercredi 8 avril 2020

0344 - Tonight, Tonight


Pauvre Natacha, enfermée depuis trois semaines avec un barjot comme moi qui ne tiens pas en place, qui passe sans arrêt des disques étranges (Gris-Gris au moment où j’écris ceci) et qui, régulièrement, quand ça me démange, saisis sa guitare pour enchaîner les pains (les pains sont à la guitare ce que les canards sont à la clarinette ou au saxophone)... Mes principales victimes du moment : Cavalry de Kula Shaker (on n’y échappe pas), History et Lucky Man de The Verve, des tentatives de Come As You Are de Nirvana et Tonite Reprise des Smashing Pumpkins.

Tonite Reprise est, comme son nom l’indique à peu près, une version plus courte, destinée à une fin de disque, de Tonight, Tonight. Il s’agit plus exactement d’une version acoustique, dépouillée, réduite à un seul couplet et à un seul refrain du morceau et chantée par Billy Corgan en solo. On trouve cette version principalement sur deux disques : sur le (triple) vinyle de Mellon Collie (où elle n’est pas tout à fait à la fin de l’album... mais presque) et sur le single Tonight, Tonight.

Il y avait dans le commerce deux versions distinctes pour le single Tonight, Tonight, comportant chacune 3 faces B. Ces deux éditions sont ici fusionnées en un e.p. 7 titres pour le coffret The Aeroplane Flies High (photo en infra) que mes parents m’ont offert à la Noël 1999 (ou 2000, je m’embrouille un peu dans les dates).
Chacun des 5 disques du coffret (et donc, chaque single mis en vente précédemment) présentait une certaine unité stylistique. Tonight, Tonight, c’est le versant acoustique (et quasi solo) des Pumpkins. Les 6 faces B sont de jolies balades jouées à la guitare sèche et arrangées de façon minimaliste (quelques discrètes percussions, un trait de violoncelle...). À part Tonite Reprise, j’aime particulièrement Medellia of the Gray Skies... Quand j’aurai appris à jouer correctement de la guitare (c’est donc pas demain la veille), je me paierai une douze-cordes, juste pour pouvoir la jouer... et ce sera magnifique.

Tonight, Tonight
The Smashing Pumpkins
Virgin 1996

01 - Tonight, Tonight
02 - Meladori Magpie
03 - Rotten Apples
04 - Jupiter’s Lament
05 - Medellia of the Gray Skies
06 - Blank
07 - Tonite Reprise