mardi 14 avril 2020

0350 - Rage Against the Machine


Point de vue anecdotes, j’avais le choix pour introduire le premier album, homonyme, de Rage Against The Machine. J’aurais pu raconter comment mon meilleur ami du lycée m’avait fait découvrir le groupe de Zach de la Rocha et Tom Morello (a priori, aucun lien de parenté avec le batteur de Dave Brubeck). J’aurais également pu raconter comment je tentai une ou deux fois (et étrangement en vain...) de chasser mon père qui s’attardait dans ma chambre en mettant Killing in the Name à plein volume.
C’eût été des introductions tout à fait acceptables. Pas forcément réussies. Elles auraient eu le mérite de leur légèreté... L’heure n’est malheureusement plus à la légèreté.

Ce soir, en effet, notre cher, très cher, président va - ou, plus exactement, hier soir, celui qui se prend pour Jupiter aura... - zozoter, zézayer sa vision du monde de demain, celui d’après, qui ne sera pas le monde d’hier, celui d’avant, tout en annonçant le prolongement (deux semaines, un mois, six mois ?) du confinement. À moins d’une énorme surprise, d’un miracle - on ne peut exclure que les fantômes de Pierre Mendès-France ou de Léon Blum le visitent dans le week-end - qui ressemblerait, de toute façon, à une vaste entreprise d’enfumage, ça va donner quelque chose comme : Je vous ai sauvé la vie durant cette guerre qui n’est pas finie... maintenant il va falloir travailler plus (beaucoup plus) pour gagner un peu moins et que les actionnaires entreprises ne perdent rien... c’est moi seul que l’histoire jugera. Bref, on va morfler.

Vous l’avez compris, je suis remonté comme une pendule - expression probablement désuète depuis 1956 - mais, comme d’habitude, je me connais, quand viendra l’heure d’aller au combat, à l’affrontement, je risque de me débiner, de me dégonfler - je suis un peu lâche... ou réaliste... ce sont deux synonymes, non ?

Alors pour ne pas que retombe la pression, je me passe régulièrement Rage Against the Machine - même les plus nuls en anglais auront compris. Car Rage (tout le monde raccourcit en Rage ou en RATM, sinon c’est trop long...) c’est le fond et la forme réunis. Textes très à gauche (surtout pour des Ricains), appels à la prise de conscience (Wake Up), au sursaut démocratique (Take the Power Back) voire à la révolte (Know your Enemy) balancés sur un flow hip-hop assez agressif, presque craché, pendant que le groupe balance un métal ultra-précis mais jamais démonstratif aux riffs de basse et de guitare ultra-travaillés, à la batterie lourde et martiale.

De quoi donner envie de couper des têtes.

Rage Against the Machine
Rage Against the Machine
Sony 1992 - 2001

01 - Bombtrack
02 - Killing in the Name
03 - Take the Power Back
04 - Settle for Nothing
05 - Bullet in the Head
06 - Know Your Enemy
07 - Wake Up
08 - Fistful of Steel
09 - Township Rebellion
10 - Freedom

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