mardi 31 mars 2020

0336 - Indétendances World


Motivation proche de zéro. Curieuse impression de n’arriver à rien - mes textes n’avancent pas comme je le voudrais...

Pour ne pas saccager un disque qui me tient à cœur avec un billet qui ne me plaira pas, j’évoquerai aujourd’hui une compilation dont je ne sais rien. Je ne sais ni pourquoi ni quand ni comment je l’ai acquise. Et n’ai aucun souvenir de l’avoir un jour écoutée.

Bref, rien...

Prendre la photo de la pochette (un digipack très soigné avec un livret plutôt riche en infos) et taper la liste des titres (surtout avec le correcteur automatique francophone...) m’a pris plus de temps que d’écrire le commentaire...

Il est temps que je me remonte le moral... Peut-être que l’écouter, cette compilation, me ferait du bien...

Indétendances World
Fnac 2006

01 - Yoka Biso (Kekele)
02 - Rastaman Fighting (Nzela)
03 - Salam (Akai D.)
04 - Frevo Orfeu (Aline de Lima)
05 - No es por ser ni por estar (Laura Lopez Castro)
06 - Kassi koun (Mamani Keita)
07 - Kadans a péyi-la (Soft)
08 - Boulevard de l’indépendance (Toumani Diabaté’s symmetric orchestra)
09 - Dadiou (Kora Jazz Trio)
10 - Samaoutou (Qayna)

lundi 30 mars 2020

0335 - Robert Johnson - The Blues


Revenir à l’essentiel qu’il disait, disais-je l’autre jour.

On ne trouvera pas plus essentiel que Robert Johnson.
Une trentaine de compositions. Une quarantaine d’enregistrements - presque tous réunis ici, il ne manque que quelques prises alternatives de morceaux déjà compilés. Une guitare. Une voix. Robert Johnson n’avait besoin de rien de plus - il ne pouvait se les offrir de toute façon. Quelques mois de carrière - si l’on ose appeler ça ainsi - pour forger un mythe qui sera celui de tout le rock’n’roll : Toute la musique que j’aime, elle vient de là, elle vient du blues comme chantait Jojo... et le blues c’est Robert Johnson !

On dit que Robert Johnson vendit son âme au diable pour devenir le meilleur joueur de blues du monde. Âme que le diable vint lui réclamer alors qu’il avait 27 ans - Cobain et Hendrix, entre autres, moururent au même âge, simples imitateurs... Sa gloire fut essentiellement posthume - le diable est fourbe - mais son influence immense. Love in vain fut par exemple reprise notamment par les Stones sur Let it Bleed, Me and the Devil Blues par, entre autres, Gil Scott-Heron sur son dernier album. Quant à Sweet Home Chicago, c’est devenu un standard, les Blues Brothers ne diront pas le contraire...

Le boulot de l’éditeur Frémeaux & Associés est énorme. L’apparence de la compilation est certes austère mais le son est incroyablement bon (les enregistrements sont de 1936-37) et le livret est particulièrement fourni en informations sur Robert Johnson et sur chacun des enregistrements.
Et quand on songe à la taille et à la diversité (blues, folk, folklores à travers le monde...) du catalogue de Frémeaux & Associés, on se dit que revenir à l’essentiel, ça vaut le coup... mais ça va revenir cher... Enfin, si c’est pour la bonne cause, on va se ruiner...

Robert Johnson - The Blues
Robert Johnson
Frémeaux & Associés 1995

CD1
01 - Kindhearted Woman Blues (take 1)
02 - Kindhearted Woman Blues (take 2)
03 - I Believe I’ll Dust my Room
04 - Sweet Home Chicago
05 - Rambling on my Mind (take 1)
06 - Rambling on my Mind (take 2)
07 - When you got a Good Friend
08 - Come One in my Kitchen (take 1)
09 - Come One in my Kitchen (take 2)
10 - Terraplane Blues
11 - Phonograph Blues
12 - 32/20 Blues
13 - They’re Red Hot
14 - Dead Shrimp Blues
15 - Cross Road Blues (take 1)
16 - Cross Road Blues (take 2)
17 - Walking Blues
18 - Last Fair Deal Gore Down

CD2
01 - Preaching Blues
02 - If I Had Possession Over Judgment Day
03 - Stones in my Passway
04 - I’m a Steady Rolling Man
05 - From Four Till Late
06 - Hellhound on my Trail
07 - Little Queen of Spades
08 - Malted Milk
09 - Drunken Hearted Men
10 - Me and the Devil Blues
11 - Stop Breaking Down (take 1)
12 - Stop Breaking Down (take 2)
13 - Traveling Riverside Blues
14 - Honeymoon Blues
15 - Love in Vain (take 1)
16 - Love in Vain (take 4)
17 - Milkcow’s Calf Blues (take 2)
18 - Milkcow’s Calf Blues (take 3)

dimanche 29 mars 2020

0334 - This is Your Bloody Valentine


Il ne faut pas se fier à la date. Ce disque n’est qu’une réédition. L’original date de 1985.

Ne pas se fier non plus au nom du groupe. Quand j’ai acheté ce disque, je pensais acheter un disque de My Bloody Valentine, le groupe responsable de l’excellent Loveless. Erreur... il s’agit en fait d’un My Bloody Valentine antérieur... un My Bloody Valentine extrêmement différent... un My Bloody Valentine dans lequel le génie (oui, génie) Kevin Shields n’était pas encore un dictateur artistique omnipotent (ni même déjà le chanteur principal du groupe - un certain Dave Conway était titulaire du poste), dans lequel il n’y avait pas de bassiste attitré, dans lequel l’égalité des sexes n’était pas encore établi, un My Bloody Valentine qui n’allait pas tarder à changer la moitié de sa composition (seul Kevin Shields et le batteur Ó Cíosióg seront encore là trois ans plus tard pour Isn’t Anything, première pépite du groupe). Surtout c’était un My Bloody Valentine loin du shoegazing mais encore englué dans une espèce de post-punk gothique lourdaud...

Sans intérêt... si ce n’est comme preuve qu’il faut parfois beaucoup de temps avant de trouver sa voie... qui en doutait ?

This is Your Bloody Valentine
My Bloody Valentine
Dossier Records 1990

01 - Forever and Again
02 - Homelovin’ Guy
03 - Don’t Cramp my Style
04 - Tiger in my Tank
05 - The Love Gang
06 - Inferno
07 - The Last Supper

samedi 28 mars 2020

0333 - Tea for the Tillerman


Notre cher (j’entends par là qu’il nous en coûte de l’avoir élu - j’ai au moins la satisfaction de ne pas avoir voté pour lui) président nous a enjoint lors de sa dernière allocution télévisée (celle annonçant la mise en place du confinement) de nous recentrer durant cette période d’enfermement, de revenir à l’essentiel... Étant un bon citoyen, je ne peux qu’obéir aveuglément - réfléchir c’est commencer à désobéir disait l’autre - et continue donc de vous proposer des albums de folk épuré. Aujourd’hui, Tea for the Tillerman de Cat Stevens.

Une ou deux guitares, une basse discrète, un clavier parfois, une voix. Rien de plus. On ne garde que l’essentiel, on se concentre sur l’essentiel : les chansons... mais alors quelles chansons ! De Where do the Children Play ? sorte de protest-song qui ne sonne pas comme une protest-song à Father and Son qui évoque l’incompréhension entre un père et son fils en passant par la chanson de rupture subtilement fielleuse Wild World (devenue un tube mondial) ou par la douce Sad Lisa, Tea for the Tillerman déborde d’immenses réussites...

La seule question à l’écoute de ce disque est : pourquoi n’ai-je pas d’autres albums de Cat Stevens ?

Tea for the Tillerman
Cat Stevens
Universal Island Records 1970 - 2000

01 - Where do the Children Play ?
02 - Hard Headed Woman
03 - Wild World
04 - Sad Lisa
05 - Miles from Nowhere
06 - But I Might Die Tonight
07 - Longer Boats
08 - Into White
09 - On the Road to Find Out
10 - Father and Son
11 - Tea for the Tillerman

vendredi 27 mars 2020

0332 - Time Out


Je parlais avant-hier du temps qui se dilate, qui ne passe pas façon habituelle.

Time Out du Dave Brubeck Quartet est justement et, comme son titre l’indique, une espèce de jeu sur le « temps » et son organisation musicale. Sur Time Out, en effet, le quartette emprunte à divers folklores et danses des signatures rythmiques inhabituelles dans le jazz, une différente pour chaque morceau.
Ceci dit, que le morceau soit en 4/4, 6/4, 9/7 ou en 3/5/2, je n’entends pas vraiment la différence - je suis totalement sourd à la théorie musicale. Un morceau me plait ou ne me plait pas, me semble intéressant ou non, mon analyse s’arrête là. Mon appréciation d’un morceau est purement instinctive.

J’ai acheté, comme je l’ai déjà plus ou moins raconté, Time Out à la mort de Dave Brubeck. Je me souviens des journaux télévisés qui diffusaient un extrait de Take Five joué par le quartette sur une chaîne de télévision américaine. Le court extrait choisi montrait le saxophoniste en pleine exposition du thème. Pas de bol, Dave Brubeck, c’était le pianiste... le saxophoniste, c’était Paul Desmond - qui est d’ailleurs l’auteur de Take Five tandis que les autres morceaux sont signés Dave Brubeck. Sans commentaire sur la compétence et la pertinence des journalistes... J’avais acheté l’album quelques jours après, à la Fnac de Dijon.

Si Take Five est effectivement le morceau qui marque le plus les esprits, l’auditeur français reconnaîtra dans Time Out une source pour plusieurs chansons, en particulier de Claude Nougaro. En revanche, j’ai parcouru en tous sens le livret et, à moins d’être idiot - ce qui n’est pas exclu, je le concède - je n’ai trouvé aucune mention de l’artiste responsable de la couverture du disque. Une recherche internet m’a mené à Sadamitsu Fujita, artiste / designer qui s’était spécialisé dans la création de couverture de disques et de livres - je vais creuser l’affaire...

Time Out
The Dave Brubeck Quartet
Columbia 1959 - 1997

01 - Blue Rondo A La Turk
02 - Strange Meadowhall Lark
03 - Take Five
04 - Three To Get Ready
05 - Kathy’s Waltz
06 - Everybody’s Jumping
07 - Pick Up Sticks

jeudi 26 mars 2020

0331 - The Magic Numbers


Notre disque du premier album (homonyme) de The Magic Numbers appartient à Natacha, elle l’avait acheté avant que nous formions un couple. Ce n’est pas pour me vanter mais ma femme a très bon goût - en musique, aussi.
Natacha a pris grand soin de son disque, le boîtier en plastique ne présente aucune marque et le petit autocollant promotionnel collé dessus est intact. Sur cet autocollant, sur fond noir, des extraits de critiques. La première de ces citations vient du NME : an effortless masterpiece ce qu’on pourrait traduire par « un chef d’œuvre qui n’a posé aucune difficulté ».

The Magic Numbers c’est exactement ceci, 13 chansons pop (il y a un titre caché) qui semblent couler de source. Le genre de morceaux qui vous feraient croire qu’écrire une chanson est la chose la plus facile du monde, à la portée du premier venu armé d’une guitare et de trois accords - il n’en est rien, évidemment.
Il n’y a pas que les nombres qui soient magiques sur ce disque : les arrangements sont délicats, avec des instruments présents mais qui savent laisser toute la place aux mélodies entêtantes habillées de superbes harmonies vocales. Il est impossible, à l’écoute de ces petites perles, de ne pas avoir envie de chanter What’s my name ? Ooh, what’s my name ? I don’t know ou de répéter à l’envi This Love, This love avec une voix de fausset.

Cet album est tellement beau que Natacha n’a jamais voulu acheté les suivants ni même les écouter. Elle a probablement raison, les chances sont extrêmement élevées qu’elle soit déçue : les miracles ne se reproduisent pas - c’est même à ça qu’on les reconnaît - et The Magic Numbers de The Magic Numbers en est un, authentique.

The Magic Numbers
The Magic Numbers
Heavenly Recordings - EMI 2005

01 - Mornings Eleven
02 - Forever Lost
03 - The Mule
04 - Long Legs
05 - Love Me Like You
06 - Which Way to Happy
07 - I See You, You See Me
08 - Don’t Give Up The Fight
09 - This Love
10 - Wheels On Fire
11 - Love’s A Game
12 - Try

mercredi 25 mars 2020

0330 - Parallel Lines


Les temps sont durs, il faut se remonter le moral. Quoi de mieux que Blondie et son album Parallel Lines pour ça ?

Celui qui ne se sent pas revigoré au bout de trente secondes de Hanging on the Telephone (soit un couplet et un refrain entiers - pas de temps à perdre) doit sérieusement penser à aller consulter - pas de bol, les Urgences sont saturées en ce moment.
Parallel Lines est un album universel. On ne peut pas ne pas aimer Parallel Lines - à moins de ne pas être d’équerre... désolé je n’ai pas trouvé mieux. Car Parallel Lines (comme la musique de Blondie en général) réussit le tour de force de marier l’impossible et ses contraires.
Blondie est en effet un groupe punk new-yorkais qui joue sans ironie ni intellectualisme mais en cravate de la pop apolitique sur une rythmique disco. Ajoutons que la chanteuse du groupe, Debbie Harry, n’a même pas la décence d’être moche et que Blondie s’est payé le luxe (c’est presque une trahison) d’avoir un tube intemporel, Heart of Glass. Bref, en 1978, Blondie avait tout faux et, par conséquent tout juste - tout le mouvement punk est une célébration de la contradiction, non ?

Quarante ans après, Parallel Lines n’a rien perdu de sa fraîcheur - quel mauvais esprit osera insinuer que ce n’est pas le cas de Debbie Harry ? - et continue de donner envie de chanter, danser... vivre... one way or another...

Parallel Lines
Blondie
Chrysalis 1978 - ????

A1 - Hanging on the Telephone
A2 - One Way or Another
A3 - Picture This
A4 - Fade Away and Radiate
A5 - Pretty Baby
A6 - I Know but I Don’t Know
B1 - 11:59
B2 - Will Anything Happening ?
B3 - Sunday Girl
B4 - Heart of Glass
B5 - I’m Gonna Love You Too
B6 - Just Go Away

mardi 24 mars 2020

0329 - Let it Come Down


Jouons un peu des homonymies avec un second Let it Come Down - qui n’a strictement rien à voir avec le premier. Celui-ci est dû à Spiritualized. Ce fut leur quatrième album - ils en sont à huit aujourd’hui. Leur troisième (et dernier, malheureusement) chef-d’œuvre d’affilée. Et le premier que j’ai acheté si ce n’est le jour, du moins la semaine de sa sortie - les quatre suivants, bien qu’inférieurs, ont eu droit aux mêmes égards.

L’avoir acheté dès les premiers jours m’a permis de récupérer cette édition un peu étrange avec un boîtier en plastique ocre pâle au visage taillé en creux de jeune fille à couettes. Très original à défaut d’être très esthétiquement réussi. Le disque, lui, est entièrement doré, des deux côtés, il faut faire attention quand on le pose sur la platine à ne pas se tromper de sens.

Chef-d’œuvre, disais-je, mais bien plus accessible, moins expérimental, que ses deux prédécesseurs Pure Phase et Ladies and Gentlemen we are Floating in Space. Let it Come Down comporte les mêmes ingrédients que les deux albums précités - textes évoquant l’amour, la drogue et la religion  (trois thèmes récurrents chez Spiritualized) sur des musiques empruntant au jazz (tendance free), au gospel, au proto-punk (à la Stooges et à la Velvet), au rock planant - mais parfaitement mis en ordre, sans volonté d’emmener l’auditeur dans des montagnes russes.
Cette volonté d’apaisement n’a rien enlevé au groupe de sa superbe, au contraire. En simplifiant quelque peu son discours, Spiritualized y gagne avant tout en précision. Le chant n’a jamais été aussi assuré, les musiciens n’ont jamais joué aussi libérés, la production n’a jamais été aussi ambitieuse et aérée que sur Let it Come Down.
Et quand tout ceci est au service de onze grandes chansons, on ne peut qu’appuyer sur le bouton Replay. Et décoller de nouveau : Let’s see how high we can fly before the sun melt the wax in our wings.

Let it Come Down
Spiritualized
BMG - Dedicated 2001

01 - On Fire
02 - Do It All Over Again
03 - Don’t Just Do Something
04 - Out Of Sight
05 - The Twelve Steps
06 - The Straight And The Narrow
07 - I Didn’t Mean To Hurt You
08 - Stop Your Crying
09 - Anything More
10 - Won’t Get To Heaven (The State I’m In)
11 - Lord Can You Hear Me

lundi 23 mars 2020

0328 - Let it Come Down


The Smashing Pumpkins est probablement un groupe trop « violent » avec trop de morceaux grunge, métal, aux guitares trop acérées, au son trop épais pour que l’on puisse travailler efficacement en les écoutant. On pourrait certes écouter Adore, leur quatrième album - un de mes disques préférés - un disque davantage acoustique voire électro-acoustique (Billy Corgan en avait bizzarrement parlé comme de l’album techno des Pumpkins), je propose un choix plus risqué : le premier album solo de James Iha, guitariste du groupe : Let it Come Down.

Samedi avec Elliott Smith, je vous proposai d’entamer une série de trois disques pour passer une bonne journée de télétravail lundi avec des disques pas trop « bruyants » sans pour autant tomber dans la musique d’ambiance ou la musique d’ascenseur - je remets ici mon excellent jeu de mots, pas assez de monde en a profité. Je ne suis pas tout à fait sûr que Let it Come Down n’entre pas dans cette seconde catégorie.
J’aime beaucoup ce disque, sans guitare électrique (un comble pour James qui a joué avec tant de groupes proches du métal ou du stoner), je le trouve touchant, un peu naïf, totalement honnête. Il n’est pas impossible que l’auditeur à l’a priori moins positif, plus « objectif » que le mien, juge les 11 ritournelles chantées d’une voix fluette et pleines de peines de cœur un peu niaises voire cucul. On est tous un peu niais quand on est amoureux, non ?

Bon courage pour cette deuxième semaine de confinement : Be Strong Now !

Let it Come Down
James Iha
Virgin 1998

01 - Be Strong Now
02 - Sound of Love
03 - Beauty
04 - See the Sun
05 - Country Girl
06 - Jealousy
07 - Lover, Lover
08 - Silver String
09 - Winter
10 - One and Two
11 - No One’s Gonna Hurt You

dimanche 22 mars 2020

0327 - Songs of Leonard Cohen


Comment ils en sont arrivés à évoquer Sisters of Mercy, ce serait trop long à expliquer. Toujours est-il que ce nom est sorti au cours d’un échange de mails entre ONFistes télétravaillant où il était question de musique pour accompagner l’activité physique du confiné que nous sommes tous (plus ou moins - certains ne respectent guère les règles) aujourd’hui. Je dis « nom » et non « titre » car il n’était pas très clair si Sisters of Mercy faisait référence à la chanson de Leonard Cohen ou au groupe de new-wave (gothique selon Wikipedia) qui choisit ce nom à cause de la chanson de Leonard Cohen...

Je ne connais pour ma part ledit groupe que de nom (il faudra que je jette une oreille voire les deux, ça a l’air intéressant) le billet du jour concernera donc le poète canadien et son premier album Songs of Leonard Cohen sur lequel apparaît, vous l’aurez compris, la chanson Sisters of Mercy. Poète, je disais, car les textes de ce Songs of Leonard Cohen sont, il me semble, principalement issus de recueils que Leonard Cohen, âgé de près de 33 ans lors de la parution de ce premier opus - âge d’un vétéran dans le milieu rock & folk - avait publiés (avec un certain succès) auparavant. Plus encore que celles de Bob Dylan, prix Nobel, les chansons de Leonard Cohen sont pleinement de la littérature mise en musique. De la littérature uniquement habillée d’une guitare folk et de la voix grave, chaude et envoûtante d’un crooner qui refuse de l’être. Il parait que cette période de confinement doit nous servir à nous recentrer sur l’essentiel - c’est Manu qui l’a dit. Leonard Cohen justement, à l’époque, ne s’encombrait pas d’artifices ni d’effets de manche. Il semble donc qu’il n’y eut jamais meilleur moment pour écouter Songs of Leonard Cohen.

Je ne suis cependant pas certain qu’écouter du Leonard Cohen pendant le confinement soit le meilleur moyen de se remonter le moral. L’album Songs of Leonard Cohen, les morceaux The Stranger Song, Hey, That’s no way to say Goodbye, So Long, Marianne et le « tube » (les guillemets s’imposent) Suzanne en tête, est en effet presque aussi magnifique qu’il est triste à mourir...
D’ailleurs quand j’ai passé le vinyle (exemplaire en parfait état acheté à L’Occase de l’Oncle Tom, Langstross, Strasbourg) vendredi, juste après qu’elle m’ait parlé de son échange de mails avec ses collègues, Natacha s’est maudite de me l’avoir (inconsciemment) suggéré.

Songs of Leonard Cohen
Leonard Cohen
Columbia 1967

A1 - Suzanne
A2 - Master Song
A3 - Winter Lady
A4 - The Stranger Song
A5 - Sisters of Mercy
B1 - So Long, Marianne
B2 - Hey, That’s no way to say Goodbye
B3 - Stories of the Street
B4 - Teachers
B5 - One of Us cannot be Wrong

samedi 21 mars 2020

0326 - Figure 8


Confinés, toujours. Et sommés de travailler.
Enfermés et supposés être productifs.

Or, je déteste le silence. Je ne peux pas être chez moi sans qu’il y ait du son - remarquez que je n’ai pas dit bruit... : le (non-)voisin qui est aussi un collègue de travail qui se permet de braver le confinement pour venir bricoler dans l’appartement du dessus parce que son investissement ne peut pas attendre un mois va finir par être dénoncé aux flics - je mets de la musique, tout le temps...
Il s’agit donc de trouver les disques qui respectent un bon équilibre. Des disques qui soient bons, beaux, intéressants, émouvants sans être trop « violents ». Difficile d’un côté de passer du hard, du métal (quoique Om pourrait très bien faire l’affaire, je ne sais pas si Natacha approuvera...), du punk, du grunge et de bosser en même temps. Inconcevable de l’autre de se résoudre à de la musique d’ambiance, de la musique d’ascenseurs (excellent jeu de mots) pour autant.
On ne va tout de même pas écouter Pilgrims Progress en boucle (pourquoi pas, d’ailleurs ?), il faut donc se plonger dans les beaux disques de pop et de folk. Entre aujourd’hui et après-demain, je vous proposerai trois disques pour aborder un beau lundi de télétravail.

Commençons par l’excellent album du regretté Elliott Smith Figure 8 - on va finir par croire que j’ai une espèce de fascination pour le nombre (à moins que ce ne soit le chiffre) 8... ce n’est pas le cas, il est classé très bas dans l’échelle de mon TOC.
En règle générale, 18 morceaux sur un album (il y a bien 18 titres bien qu’il n’y a que 16 plages...), c’est trop. En règle générale, on se dit que sur les 18 morceaux, cinq ou six auraient pu être écartés du choix final. Pas ici. De Son of Sam, surnom d’un tueur en série célèbre aux États-Unis à la fabuleuse Wouldn’t Mama be Proud ? en passant par les deux tristes et sublimes Everything... (...reminds me of her et ...means nothing to me - si j’avais directement écrit les deux titres en entier, j’aurais finalement été plus vite), de la plus venimeuse Somebody that I used to know aux très appropriées par les temps qui courent (où il vaut mieux entretenir de bonnes relations avec ses voisins) Can’t make a Sound et I better be quiet now, tout est parfait... de la folk dans la plus pure tradition du singer-songwriter solitaire bricolant ses chansons à la maison mais sans une marque de passéisme. Cet album a vingt ans déjà et n’a pas pris une ride ni perdu une once de sa grâce...

Cet épisode de confinement m’a fait réécouter Elliott Smith que je négligeais un peu trop depuis trop longtemps - ça aura donc au moins servi à quelque chose...

Figure 8
Elliott Smith
SKG Music - Dreamworks Records 2000

01 - Son of Sam
02 - Somebody that I used to know
03 - Junk Bond Trader
04 - Everything reminds me of her
05 - Everything means nothing to me
06 - LA
07 - In the lost and found (honky back)
The Roost
08 - Stupidity tries
09 - Easy way out
10 - Wouldn’t Mama be proud ?
11 - Color Bars
12 - Happiness
The Gondola Man
13 - Pretty Mary K
14 - I better be quiet now
15 - Can’t make à sound
16 - Bye

vendredi 20 mars 2020

0325 - Another Story


Il y avait hier (avant-hier) des réductions sur Rakuten. 7 euros en bons d’achat pour 50 euros de commande. Étant données les perturbations actuelles (auxquelles la distribution du courrier n’échappe pas) j’ai renoncé à acheter quoi que ce soit. Pas la peine de risquer d’encombrer les services postaux. Pas la peine de risquer que les disques soient perdus. On attendra la fin de la crise pour acheter de nouveaux disques.
Ma collection ne va donc pas s’enrichir au cours des 2, 4, 6 ou 8 prochaines semaines. Je sais déjà quel disque sera le prochain à rejoindre mes rayonnages. En effet, j’ai commandé, en pré-vente, vendredi dernier, le vinyle du MTV Unplugged de Liam Gallagher, enregistré l’été dernier à Hull. Livraison à la FNAC Parly 2 le 24 avril - si on n’est pas tous morts d’ici là et si je peux me déplacer malgré les escarres aux fesses...

On a longtemps cru que Liam était incapable de chanter en configuration acoustique. C’était évidemment faux, on a pu l’entendre plusieurs fois depuis, avec Beady Eye ou en solo. La faute à Noel qui se réservait systématiquement ces passages lors des concerts.
Le bootleg Another Story, l’un des premiers - ne serait-ce pas même le premier - que j’ai achetés chez feu Fun House à Strasbourg, est ainsi gavé de sessions radio où les frères alternaient au chant et de prises de concert où Noel préparait sa future carrière solo. J’étais très fier de ce disque quand je l’ai acheté... je ne l’écoute plus aujourd’hui, c’est en réalité assez ennuyeux.

En attendant, je vais peut-être m’acheter (en téléchargement légal, donc) les mp3 des 8 titres des Acoustic Sessions de Liam, publiés il y a quelques semaines - le disque correspondant n’existe pas...

Another Story
Oasis
Kobra Records 1996 (?)

01 - Cast no Shadow (Radio Session, Rome, 1996)
02 - Wonderwall (Radio Session, Rome, 1996)
03 - Married with Children (Londres, 1994)
04 - Take me Away (Manchester, 1994)
05 - D’yer Wanna be a Spacemen (Manchester, 1994)
06 - Whatever (Radio Session, 1994)
07 - Live Forever (Radio Session, 1994)
08 - Digsy Dinner (Radio Session, 1994)
09 - You’ve Got to Hide Your Love Away (Radio Session, 1995)
10 - Wonderwall (Seattle, 1995)
11 - Morning Glory (Stockholm, 1995)
12 - Cast no Shadow (Stockholm, 1995)
13 - Fade Away (Blackpool, 1995)
14 - Life in Vain (live 1992)
15 - Don’t Look Black in Anger (Radio Session, UK, 1995)
16 - Sad Song (Studio Demo 1994)
17 - Supersonic (Studio Demo 1994)
18 - Live Forever (Demo 1994)
19 - Shakermaker (Demo 1994)

jeudi 19 mars 2020

0324 - The Unforgettable Fire


Avec le confinement, on a failli rater la Saint Patrick... on a dû courir au Monoprix mardi matin avant le branle-bas de combat de midi pour s’acheter des Guinness... qu’on a trouvé qu’en bouteilles en verre... c’était bon quand même...

Pour se faire pardonner ce presqu’oubli, avec du retard, un billet sur un album du plus grand groupe irlandais de tous les temps (j’ai pas dit le meilleur, j’ai dit le plus grand, au sens de celui qui a eu le plus de succès, qui a vendu le plus de disques et de billets de concert, qui a fait le plus d’évasion fiscale malgré des discours ouvertement alter-mondialistes) : The Unforgettable Fire de U2 (prononcer hue deux).
Un album que j’avais acheté quand j’avais 16 ou 17 ans - mon meilleur copain de l’époque était fan... - revendu vers 19, racheté il y a une dizaine d’années... étrange relation que la mienne avec la bande à Jean... Bono... excellente plaisanterie...

Natacha me trouve souvent trop dur dans mes billets, dit que j’y vais trop fort... elle m’a un peu reproché d’avoir été méchant avec les Doors l’autre jour - c’est elle qui avait voulu acheté des disques des Portes... essayons donc d’être plus cool avec U2 et The Unforgettable Fire.

La raison (l’unique) pour laquelle j’ai racheté cet album, c’est parce A Sort of Homecoming n’apparaît pas sur le best-of du groupe, acheté avec Natacha peu avant. C’est une chanson objectivement pas terrible mais que je ne peux m’empêcher d’aimer - l’amour a ses raisons... bla-bla-bla .
L’album donc commence parfaitement pour moi, surtout que Pride (plus connue sous le nom de In the Name of Love), single plus qu’efficace suit immédiatement. Voilà pour le cool... Seul problème, il reste 8 chansons sur l’album... Et 8 chansons, parfois, c’est long.

En parlant de 8, pour ceux qui se poseraient la question : non, la huitième plage n’est pas une reprise de Michel Dassin. Chanson, celle de Joe que j’appelle Michel, qui est elle-même, je le rappelle, une reprise d’un titre écrit par Toto Cutugno.

En attendant, il n’y a plus de bières à la maison, va falloir repasser au pommeau...

The Unforgettable Fire
U2
Island Records 1984

01 - A Sort of Homecoming
02 - Pride
03 - Wire
04 - The Unforgettable Fire
05 - Promenade
06 - 4th of July
07 - Bad
08 - Indian Summer Sky
09 - Elvis Presley and America
10 - MLK

mercredi 18 mars 2020

0323 - At Folsom Prison


Le monde entier se cloitre. Plus personne n’a le droit de sortir. Ou alors seulement pour la bouffe. Ou pour une promenade sous la surveillance d’uniformes prêts à mater les fortes têtes et les assoiffés de liberté. Bref, c’est la taule.

Le monde de la musique se mobilise pour aider les gens à tenir. De nombreux musiciens vont proposer sur le net, en streaming gratuit, des petits concerts depuis chez eux. Neil Young notamment - Neil Young est le meilleur, l’ai-je déjà dit ?, je crois que oui...
C’est un peu (un tout petit peu) la version 2.0 des concerts que donnait Johnny Cash dans des pénitenciers dans les années 60. Je ne sais plus bien ce qui avait motivé le roi de la folk-country américaine à aller jouer dans des prisons. Solidarité ? Empathie ? Défi ? Coup de pub ? Envie de faire bouger les choses ? Une explication est donnée dans le biopic I Walk the Line (avec Joaquin Phoenix dans le rôle de Johnny Cash et Reese Witherspoon dans celui de June Carter) : je ne pourrais la confirmer ou l’infirmer, je l’ai oubliée...
De ces concerts, il a tiré deux albums live que je possède tous deux. At Folsom Prison est le premier des deux qui a été enregistré et publié, également le premier des deux que j’ai acheté. Je crois que j’ai une légère préférence pour l’autre, celui à San Quentin, justement parce qu’il contient le titre I Walk the Line... et aussi Ring of Fire... d’un autre côté At Folsom Prison contient Folsom Prison Blues jouée « à domicile » sous les vivas des détenus... chanson au texte incroyable où Johnny Cash raconte avoir commis un meurtre par simple curiosité (just to watch him die)...
Bref, comme les deux mains, At San Quentin et At Folsom Prison sont tous deux indispensables... et, en ces temps obscurs, ont un étrange goût de liberté...

Petit message pour Neil... si tu préfères venir chanter directement dans ma prison, je suis prêt à payer l’amende de 138 euros destinée à ceux qui circulent sans raison valable...

At Folsom Prison
Johnny Cash
Columbia 1968 - 1999

01 - Folsom Prison Blues
02 - Busted
03 - Dirk as the Dungeon
04 - I Still Miss Someone
05 - Cocaine Blues
06 - 25 Minutes to Go
07 - Orange Blossom Special
08 - The Long Black Veil
09 - Send a Picture of Mother
10 - The Wall
11 - Dirty Old Egg-Suckin’ Dog
12 - Flushed from the Bathroom of your Heart
13 - Joe Bean
14 - Jackson
15 - Give my Love to Rose
16 - I got Stripes
17 - The Legend of John Henry’s Hammer
18 - Green, Green Grass of Home
19 - Greystone Chapel

mardi 17 mars 2020

0322 - Sex Machine


Ce billet est écrit avant l’intervention de notre président bien aimé. Peut-être qu’il n’annoncera pas la quarantaine à laquelle tout le monde se prépare et s’attend. Ce serait une surprise...

On va donc rester enfermés pendant deux, trois, quatre, six, huit semaines à la maison, autorisés seulement à sortir pour faire quelques courses ou aller crever à l’hôpital...
Nous aurons cependant le droit, pardon, le devoir de travailler à la maison. Le télétravail qu’on appelle ça et qui, pour reprendre le jeu de mot d’un certain CC dans un commentaire posté sur ce blog il y a quelques jours, va vite se transformer en travail devant la télé... voire en télé tout court : faut pas trop nous prendre pour des cons non plus - on n’est pas forçats...

Il va tout de même falloir trouver à s’occuper - il n’y a même plus de foot à la téloche. J’ai proposé quelques idées sur Archives... mais James Brown, avec cette superbe édition CD vinyl-replica (pochette cartonnée, disque noir dans une pochette papier) du live Sex Machine, suggère un autre type d’activité... la musique groove, donne envie de taper du pied, de remuer son popotin, de danser, de crier, de chanter, de rire, de pleurer (aussi parfois), de faire le grand écart, de sauter en l’air...  qui a dit de vivre ? ... et bien entendu de baiser faire l’amour- j’ai failli déraper...

Si on profitait de notre captivité pour (re)devenir des Sex Machine(s) ?

Sex Machine
James Brown
UMG 1970 - Universal 2014

01 - Get Up I Feel Like Being Like A Sex Machine
02 - Brother Rapp (Part I & Part II)
03 - Bewildered (Medley)
04 - I Got the Feelin’
05 - Give It Up or Turnit a Loose
06 - I Don’t Want Nobody to Give me Nothing
07 - Licking Stick
08 - Lowdown Popcorn (instrumental)
09 - Spinning Wheel
10 - If I Ruled the World
11 - There was a Time
12 - It’s a Man’s Man’s Man’s World
13 - Please Please Please
14 - I Can’t Stand Myself (When You Touch Me)
15 - Mother Popcorn

lundi 16 mars 2020

0321 - Reach Out I’ll be There


Hier, samedi, en fin de matinée, alors que nous allions faire les courses (les magasins d’alimentation versaillais ne sont pas encore totalement vidés), nous avons croisé dans la rue le propriétaire de Décibul. Qui m’a dit bonjour avec un grand sourire - il m’a visiblement reconnu. Il doit être particulièrement physionomiste : je ne suis guère allé que 4 ou 5 fois dans sa boutique - j’y ai certes passé une bonne heure à chaque fois.

Je fis alors remarquer à Natacha que ça faisait longtemps que je n’y étais pas allé, à Décibul, alors même que j’ai, prête depuis plusieurs semaines, toujours sur moi, dans la poche de mon manteau, une liste d’achats qui occupe toute une feuille A4. Je prévis alors de m’y rendre dans l’après-midi ainsi qu’au Facteur Cheval.
On ne fait cependant pas toujours ce qu’on veut et après avoir trop bu d’un vin libanais très sympa le midi, je fis une trop longue sieste. Nous eûmes le temps d’aller au Facteur Cheval, pas à Décibul. Je remis ma visite au lendemain. Le soir-même, le premier ministre annonçait qu’il avait décidé (pour nous punir, nous, Français, d’être si indisciplinés) de fermer tous les commerces non essentiels à la survie de notre glorieuse nation... Quand je pourrai aller à Décibul, je n’en ai aucune idée, pas avant des semaines, visiblement - si la boutique ne se trouve pas ruinée par cette fermeture forcée.

Le single Reach Out I’ll be There par Diana Ross - une version très inférieure à celle des inégalables Four Tops - est un des dix disques que j’ai achetés début juillet, un des deux derniers qu’il me restait à embilleter (ce n’est pas seulement un néologisme, c’est un barbarisme). Sans ce shunt-down teinté de coronavirus virus, je n’aurais pas eu grand chose d’autre à en dire... merci la quarantaine...
Les autres disques parmi ces dix sont celui-ci, celui-ci, celui-ci, celui-ci, celui-ci, celui-ci, celui-ci et celui-ci. J’en garde encore un sous le coude, pour le jour où j’aurai l’autorisation de notre fabuleux chef de gouvernement de retourner m’acheter des disques... bref, quand je pourrai reprendre une vie normale...

Reach Out I’ll be There
Diana Ross
Motown 1967

A - Reach Out I’ll be There
B - (They Long to be) Close to You

dimanche 15 mars 2020

0320 - In Time 1988-2003




Pour poursuivre avec la thématique du coronavirus et des conséquences politico-sociales de la pseudépidémie - très beau néologisme, non ? - j’avais envie de parler aujourd’hui de la chanson de R.E.M. It’s the end of the world as we know it (and I feel fine).

Deux obstacles majeurs s’y opposent malheureusement.
Premièrement, ce ne serait pas original : la chanson vient de réapparaître dans les charts britanniques - et Disco MLM vise l’originalité avant tout, pas de banalité ni de lieu commun ici, nous ne les tolérons pas...
Deuxièmement, je ne possède ni le single ni l’album sur lesquels apparaissent la chanson. Et comme la chanson date d’avant 1988, à l’époque où R.E.M. n’était qu’un petit groupe indé, elle n’est pas compilée sur le best-of In Time 1988-2003. Il faudra faire sans.
Plus étonnant, on ne retrouve pas non plus sur ce best-of, Happy Shiny People, pas même sous son titre original de Shiny Happy People, l’un des grands tubes du groupe - problème de droits avec les B-52’s ???
En revanche, les classiques Losing my Religion (le morceau qui, commercialement, les a fait exploser) et Everybody Hurts ne manquent pas à l’appel, pas plus que les magnifiques chansons pop (Imitation of Life, At my most Beautiful (une de mes chansons préférées, tous groupes et époques confondus)), les tubes rock (Orange Crush) ou les morceaux extraits de bandes originales (Man on the Moon, entendu sur l’excellentissime film du même nom avec le non moins excellentissime Jim Carrey - à voir absolument !). On a même droit à des inédits (ce qui m’étonnera toujours sur un best-of...) dont le très bon Bad Day.

Ajoutons à ce portrait élogieux que ces 18 morceaux ne représentent qu’une partie (un tiers) de l’œuvre des Athéniens... Pour les autres pépites du groupe, antérieurs à 1988 ou postérieurs à 2003, (dont It’s the end of the world as we know it (and I feel fine)), il va falloir se payer d’autres compilations... justement R.E.M. en a sorti un certain nombre... ou s’acheter les quelques quinze albums de la discographie.

In Time 1988-2003
R.E.M.
Warner 2003

01 - Man on the Moon
02 - The Great Beyond
03 - Bad Day
04 - What’s the Frequency Kenneth ?
05 - All the Way to Reno
06 - Losing My Religion
07 - E-Bow the Letter
08 - Orange Crush
09 - Imitation of Life
10 - Daysleeper
11 - Animal
12 - The Sidewinder Sleeps Tonite
13 - Stand
14 - Electrolite
15 - All the Right Friends
16 - Everybody Hurts
17 - At my most Beautiful
18 - Nightswimming

samedi 14 mars 2020

0319 - The Doors


Mieux vaut en rire que s’en foutre - Didier Super.

Plaisantons donc à propos du Coronavirus et de la situation qu’il nous oblige à subir.

J’avais très envie d’évoquer Under the Hammer et ses trois lignes juste avant le solo : « I’ve got some news / Everybody’s going down / Apocalypse Now ! » malheureusement, j’ai déjà écrit mon billet sur le single Hush - je crois que j’ai déjà reparlé de ce disque une ou deux fois depuis... - il fallait donc que je trouve autre chose.

Je me suis donc rabattu sur l’album homonyme de The Doors qui est aussi celui qui inaugure leur discographie. On trouve en effet sur The Doors, en dernière position (titres bonus, au nombre de trois sur mon édition, mis à part) de la tracklist The End qui figure sur la bande son du film... Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, bien que la chanson, au départ du moins, traite plutôt de la fin d’une relation amoureuse et finisse sur un délire œdipien : Father, I want to kill you / Mother, I want to fuck you... on a connu plus subtil.
C’est d’ailleurs ce que je reproche à The Doors : leur manque de subtilité. Entre les délires mystiques de Jim « le garçon torse nu sur les posters » Morrison qui se prenait (et que de trop nombreux fans prenaient) pour un chaman et le claviériste Ray Manzarek (auteur du tube du disque Light my Fire, superbement repris par Mike Flowers Pop durant les années 90 - mais ce n’est pas le propos ici) qui aimait un peu trop montrer son aisance à parcourir de droite à gauche et de gauche à droite son étendue ébène et blanche (serait-ce l’occasion de replacer un lien vers Le Piano de MLM ?), The Doors est un groupe un peu lourdaud, vite assommant, rapidement saoulant (sans jeu de mot sur Alabama Song (Whisky Bar), la reprise (assez chiante) de Kurt Weil). Pas vraiment désagréable mais à consommer par petites doses.

This is the End, my only Friend, the End...

The Doors
The Doors
Elektra 1967 - Rhino 2007

01 - Break on Through (to the Other Side)
02 - Soul Kitchen
03 - The Crystal Ship
04 - Twentieth Century Fox
05 - Alabama Song (Whisky Bar)
06 - Light my Fire
07 - Black Door Man
08 - I Looked at You
09 - End of the Night
10 - Take it as it Comes
11 - The end
12 - Moonlight Drive (version 1)
13 - Moonlight Drive (version 2)
14 - Indiana Summer (8/19/66 vocal)

vendredi 13 mars 2020

0318 - My Iron Lung


En ces temps coronavirés, posséder des poumons de fer (traduction quasi-littérale pour My Iron Lung - aucune idée si une surprise idiomatique est cachée derrière ce titre) s’avérerait plutôt utile pour résister à la détresse respiratoire promise à qui chopera le covid-19 - suis-je le seul à trouver ce nom plus sexy que coronavirus ?

Comment continuer après une introduction aussi pourrave ?
Tout simplement en rappelant que les débuts de Radiohead, groupe aujourd’hui quasi-intouchable, furent eux aussi bien pénibles... J’ai possédé (deux fois) et revendu (deux fois aussi) un exemplaire de leur premier album, Pablo Honey sur lequel, malgré toute l’indulgence dont je suis capable - assez peu, donc - je n’ai réussi à trouver qu’un seul morceau écoutable de bout en bout (le single archi-connu et un peu trop ressassé Creep) et quelques riffs ou bouts de couplets de-ci de-là pas trop ratés... pas grand chose à s’y mettre sous la dent.

L’e.p. My Iron Lung marque donc pour moi, le vrai début du groupe - il faudra que je me penche un jour sur les singles hors album sortis à l’époque, Pop is Dead notamment - appelé à signer, trois ans après, un chef d’œuvre tel que OK Computer. My Iron Lung c’est la dernière répétition avant le premier grand album du groupe, The Bends (qui contient d’ailleurs le morceau titre), sorti l’année suivante. Une sorte de brouillon. Sur lequel les bases sont jetées, pas encore totalement mises en forme, mais où les idées fortes sont déjà présentes...
Du moins, c’est ainsi que je m’en souviens... car ça fait un bail que je ne l’ai pas écouté, ce disque... Heureusement, le coronavirus va m’offrir quelques jours de vacances inopinées (c’est déjà ça de gagné) : je vais peut-être en profiter pour réécouter quelques disques oubliés de ma discothèque...

My Iron Lung
Radiohead
Parlophone - EMI 1994

01 - My Iron Lung
02 - The Trickster
03 - Lewis (Mistreated)
04 - Punchdrunk Lovesick Singalong
05 - Permanent Daylight
06 - Lozenge of Love
07 - You Never Wash Up After Yourself
08 - Creep (acoustic)

jeudi 12 mars 2020

0317 - Best of 60’s


Samedi soir, nous sommes allés manger au restaurant chinois. Peu de clients ce soir là dans ce restaurant habituellement très fréquenté - les gens sont visiblement paranos... et un peu cons... Nous avons mangé un excellent canard laqué. Bref, on s'en fout... ce qui nous intéresse, c'est le chemin du retour.
En rentrant du chinois, je chantais Ruby en boucle, à voix haute. Par peur de saouler Natacha et de me saouler moi-même, je me suis dit qu’il serait peut-être pas mal que je change de chanson... voire d’interprète. Il n’y a pas que Crispian Mills dans la vie... Inexplicablement, la première chose qui m’est venue à l’esprit fut La dernière séance d’Eddy Mitchell. Natacha m’a rapidement fait taire de son evil eye si redouté... je crois qu’elle préfère Kula Shaker, même en boucle.

Je profite de cette anecdote pas franchement trépidante pour rattraper un petit raté datant de quelques jours. En effet, Disco MLM étant supposé m’attirer des lecteurs vers Archives MLM, j’essaie, quand c’est possible, d’écrire des articles sur ce premier en lien avec les articles du second... sauf qu’il m’arrive d’oublier... trop de choses à penser... Eddy Mitchell était supposé me servir de lien vers un article de Archives il y a quelques semaines déjà...
Tout ça pour dire que j’ai beau me vanter de ne pas y acheter de livres, j’ai tout de même acheté, sur un coup de tête, en vinyle, une compilation (sobrement intitulée Best of 60’s) d’Eddy Mitchell... à Monoprix (voilà pour l’article en question)... le seul disque que je me rappelle avoir acheté en supermarché depuis un single de Coldplay et deux albums de Bowie achetés dans un Leclerc à Tahiti - je mets à part le Biolay acheté dans un Espace Culturel Leclerc...

Étonnamment, je connaissais assez peu les morceaux ici compilés, je pensais que davantage de tubes de Claude Moine (le nom d’Eddy à la ville) dataient de cette période... Seule Toujours un coin qui me rappelle m’était vraiment familière. À part cette dernière, les chansons les plus « amusantes » du disque sont évidemment les reprises (grande spécialité yéyé), Repose Beethoven (reprise de Chuck Berry) et Otis (reprise de Hard to Handle... d’Otis Redding).

Un album qu’on devinera plus rigolo qu’indispensable... et j’ai appris samedi soir qu’il valait mieux que je l’écoute en l’absence de Natacha...

Best of 60’s
Eddy Mitchell
Polydor 2017

A1 - Je reviendrai
A2 - Sentimentale
A3 - Ma maîtresse d’école
A4 - Repose Beethoven
A5 - Toujours un coin qui me rappelle
A6 - J’avais deux amis
A7 - Et s’il n’en reste qu’un
B1 - De la musique
B2 - J’ai oublié de l’oublier
B3 - Société Anonyme
B4 - Alice
B5 - Je n’aime que toi
B6 - Seuls les anges ont des ailes
B7 - Otis

mercredi 11 mars 2020

0316 - Pilgrims Progress


On n’en a pas fini - loin de là - avec Kula Shaker cette année, je vous avais prévenus.

Nous avons reçu, samedi dernier, Pilgrims Progress, quatrième album du groupe, le deuxième depuis leur reformation, l’avant-dernier en date. Avant cela, nous avions passé près de deux semaines sans ce disque formidable depuis que je l’avais rendu à la médiathèque de Versailles. Enfin, plus exactement, j’avais passé deux semaines sans le disque... Natacha avait triché et se l’était encodé pour son IFon...

Ce furent deux longues semaines. Savoir qu’un disque si beau existe et ne pas l’avoir à portée de main fut pour moi une véritable torture.

La première écoute, pourtant, de l’exemplaire emprunté à la médiathèque fut déconcertante. On ne retrouve pas dans Pilgrims Progress le groupe qui signait K 13 ans plus tôt. Les sitars et tablas sont discrets (uniquement sur All Dressed Up), le sanskrit limité à une phrase sur Figure it Out. L’ensemble est aussi plus linéaire que K ou même que le single Hush, on ne passe pas d’un morceau planant à un morceau up-tempo. Pourtant, dès la première écoute, il était évident que cet album avait quelque chose, un truc, particulier. On a bien fait d’insister...
Kula Shaker avec Pilgrims Progress n’a en rien cherché à reproduire son chef d’œuvre initial K. Ils en ont enregistré un autre, différent. Chef d’œuvre, oui, Pilgrims Progress en est un. Un album bourré de mensonges. Celui de faire croire qu’écrire la plus belle chanson du monde (Ophelia et surtout Ruby sont, au moment où on les écoute (et peut-être même après) candidates au titre) est chose facile. Celui de faire croire qu’il est plus facile encore de construire un single irrésistible (Peter Pan R.I.P, All Dressed Up). Celui de prétendre qu’un disque peut être réussi de la première à la dernière seconde (quelle outro sur Winter’s Call !).

En laissant de côté ses ambitions psychédéliques, Kula Shaker a réussi avec Pilgrims Progress l’album que Coldplay ou Travis ont en vain tenté de composer pendant des années (ils ont renoncé et ont décidé, à la place, de gagner une montagne de fric - on se console comme on peut) : un album irrésistible mais jamais racoleur, touchant mais jamais niais, posé mais jamais ennuyeux...

Pilgrims Progress
Kula Shaker
StrangeF.O.L.K 2010

01 - Peter Pan R.I.P
02 - Ophelia
03 - Modern Blues
04 - Only Love
05 - All Dressed Up and ready to fall in love
06 - Cavalry
07 - Ruby
08 - Figure it Out
09 - Barbara Ella
10 - When a Brave Needs a Maid
11 - To Wait Till I Come
12 - Winter’s Call

mardi 10 mars 2020

0315 - Tuscaloosa


Dans quelques semaines aura lieu le Record Store Day, journée (déjà évoquée sur ce blog) où sont célébrés depuis quelques années les disquaires indépendants, malmenés par la crise de l’industrie musicale. À cette occasion sortiront de nombreux vinyles, rééditions de disques rares et épuisés ou publications d’inédits.

Le cru 2020 s’annonce excellent. La réédition du premier e.p. de Slowdive notamment me fait très envie. Surtout, le Record Store Day verra la publication, près de 45 ans après son enregistrement, de Homegrown, un des nombreux albums perdus de Neil Young. On peut s’attendre à tout : au meilleur comme au meilleur...

Il ne faudrait cependant pas que je m’emballe de trop. Neil Young, depuis qu’il a décidé d’ouvrir ses Archives, n’a pas sorti que des perles. Pour un Hitchhiker absolument délicieux ou un live at Massey Hall renversant, on a aussi eu droit à des disques moins essentiels... comme Tuscaloosa.

Il existe des albums de Neil Young qui n’ont jamais été réédités en CD. Et qui ont même été peu réédités en vinyle. Parce que Neil ne les aime pas, ne les aime plus, parce qu’ils lui rappellent de mauvais souvenirs. On ne jugera pas de ses motivations : il a bien raison de n’en faire qu’à sa tête et de rester maître de son œuvre tant qu’il en a le loisir. Parmi ceux-ci : Time Fades Away. Un album live ne contenant que des titres inédits enregistrés lors d’une tournée marathon chaotique durant laquelle un de ses musiciens est mort d’une overdose...
Depuis des années, Neil promettait de sortir un autre album live de cette tournée, mieux conçu, les montrant, lui et les Stray Gators (le groupe l’accompagnant alors) sous un meilleur jour. Il a enfin tenu promesse l’an dernier avec Tuscaloosa.

C’est effectivement un très beau live (bien que le concert ne soit pas complet, allez savoir pourquoi) que ce Tuscaloosa, on ne peut pas dire le contraire. On ne se plaindra d’ailleurs jamais d’avoir une nouvelle version en concert de After the Gold Rush, Heart of Gold ou Harvest. Cependant, est-ce comparable avec Time Fades Away, 8 titres joués devant un public qui découvrent les morceaux en direct ?
On nous promettait le chaînon manquant de la discographie de Neil, Tuscaloosa n’est qu’un (excellent, certes, je le redis) album live de plus...

Espérons que Homegrown ne sonne pas comme un album de redites... Neil a encore tellement à nous offrir... du moins, je l’espère...

Tuscaloosa
Neil Young + Stray Gators
Reprise Records 2019

01 - Here we are in the Years
02  - After the Gold Rush
03 - Out on the Weekend
04 - Harvest
05 - Old Man
06 - Heart of Gold
07 - Time Fades Away
08 - Lookout Joe
09 - New Mama
10 - Alabama
11 - Don’t be Denied

lundi 9 mars 2020

0314 - From Every Sphere


Finalement, je l’ai recommandé - je veux dire commandé de nouveau - ce From Every Sphere d’Ed Harcourt, que je n’avais pas reçu la première fois. Trois jours seulement cette fois entre mon achat sur Rakuten et l’arrivée dans ma boîte aux lettres. La Poste peut donc être efficace...
Je n’ai pas grand chose à ajouter par rapport à ce que j’avais déjà dit sur Here be Monsters... en fait, si... enfin pas grand chose mais un peu tout de même... Je disais de Here be Monsters que c’était un album assez fade si on lui retirait ses deux trois meilleures chansons. Je crois que From Every Sphere sans All of Your Days will be Blessed serait carrément franchement médiocre. Les arrangements de certains morceaux sont même, disons-le, de mauvais goût... mais All of Your Days will be Blessed vaut bien les 4 ou 5 euros (frais de port compris) que le disque m’a couté...

From Every Sphere
Ed Harcourt
Heavenly Recording / EMI 2003

01 - Bittersweetheart
02 - All of Your Days will be Blessed
03 - Ghost Writer
04 - The Birds will Sing for Us
05 - Sister Reneé
06 - Undertaker Strut
07 - Bleed a River Deep
08 - Jetsetter
09 - Watching the Sun Come Up
10 - Fireflies take Flight
11 - Metaphorically Yours
12 - From Every Sphere

dimanche 8 mars 2020

0313 - The Real McCoy


McCoy Tyner s’en est allé vendredi. Il avait 81 ans.

La nécrologie du Monde est une honte. Un article vide qui rappelle certes que McCoy Tyner fut un fidèle de John Coltrane (il participe, entre autres, aux classiques My Favourite Things, A Love Supreme, Ascension, Africa / Brass) mais ignore presque entièrement sa carrière solo prolifique et se termine sur une anecdote sans intérêt sur le jus de carotte...

Je ne prétends pas ici faire mieux que les journalistes du Monde. Simplement, je tiens à saluer cet immense pianiste non avec un album où il ne serait qu’un sideman mais avec un album où il assume le rôle de leader. C’est le cas de The Real McCoy, considéré par les spécialistes comme l’un des - si ce n’est le - meilleurs disques de Tyner, composé et enregistré peu après son départ du quartette de Coltrane et qui faisait partie, avec Mingus Ah Um, Moanin’ et Caravan d’un lot de 4 chefs d’œuvre que j’ai acheté pour trois fois rien il y a un an environ chez Gibert, Paris.

Je n’avais pas écouté l’album depuis quelques semaines. C’est un tort, évidemment. Je l’ai réécouté ce matin après avoir appris la nouvelle de son décès. C’est un très beau disque. Très coltranien d’ailleurs. Dans la lignée de Giant Steps, de My Favourite Things ou de Olé.
On ne s’en étonnera pas. Tyner a composé plusieurs des morceaux originaux joués par Coltrane. La formation, sur The Real McCoy, est semblable à celle du quartette de son ancien leader (piano, saxo, basse, batterie) et comprend Elvin Jones l’inamovible batteur de Coltrane. McCoy Tyner avait quitté le quartette de son mentor car il n’était pas satisfait par la direction musicale que celui-ci prenait. Il signe ici l’album qu’il souhaitait que Coltrane enregistre. Et y parvient à merveille.

Merci, McCoy, pour toute cette beauté que tu as su créer.

The Real McCoy
McCoy Tyner
Blue Note 1967 - 1999

01 - Passion Dance
02 - Contemplation
03 - Four by Five
04 - Search for Peace
05 - Blues on the Corner

samedi 7 mars 2020

0312 - Our Man in Paris


Comme je l’écrivais hier (avant-hier pour toi, cher lecteur - il va falloir régler une bonne fois pour toutes cette histoire de temps qui commence à ne plus être si brève), j’étais mardi chez Gibert (enfoiré de correcteur automatique qui tente à tout prix de remplacer Gibert par Gilbert), Versailles. Pas la librairie de la rue de la Paroisse, mais la boutique avenue Foch (pas celle du Monopoly), qui fait papeterie, articles pour les beaux-arts et disquaire (essentiellement des occasions). Je n’aime pas beaucoup le lieu en lui-même, un sous-sol mal éclairé, mal rangé, mal ventilé (ça fait rêver) mais on y trouve pas mal de matériel, aussi bien pour la peinture (pour peindre, dessiner, scrapbooker) que pour la musique (pour écouter uniquement).

Mardi, donc, j’y étais pour m’acheter un tube de Blanc de Titane (je n’aurais pas parié que le blanc serait mon premier tube vide...) et du White Spirit (ouaiche, zyva, Javel... ah, non, la blague ne marche pas dans ce sens-là... désolé, je n’ai rien dit...) ou quelque chose s’en approchant pour nettoyer mes pinceaux.
Ce n’est pas pour autant que je ne suis pas allé fureter dans les rayonnages de disques du magasin. Ils ont souvent des disques de jazz qui me font étrangement envie alors même que je ne les connais pas. Ceux qui ont une (plus que) excellente mémoire se souviendront du second billet de ce blog dans lequel j’évoquais déjà un disque de jazz pris (presque) au hasard dans ce même magasin...
Cette fois-ci, je suis tombé sur ce Our Man in Paris de Dexter Gordon. Qui m’a immédiatement fait saliver. Le nom de Dexter Gordon me disait quelque chose mais j’étais bien incapable de le situer - en vérifiant à la maison, il a participé à un des disques d’Herbie Hancock que je possède. C’est inexplicable a priori que ce disque en particulier me fasse plus envie que les autres. Pourtant, c’était bien celui-ci qu’il me fallait...
Je me suis rendu compte en quittant le sous-sol que, sur le comptoir / guichet d’accueil de l’espace disque, une affiche était punaisée reprenant la pochette du disque... je l’avais probablement vue sans y faire vraiment attention... je me découvre sensible à la publicité... je me déçois.

Je ne vais pas certainement pas tenter de décrire le disque par le menu - je l’ai dit : dorénavant, j’éviterai autant que possible tout ce qui pourrait être assimilé à une critique musicale. Pas plus que je ne vais tenter de me faire dithyrambique. Disons simplement que ce Our Man in Paris est la principale raison pour laquelle je n’ai pas encore pris le temps d’écouter mes Impromptus de Schubert par Wilhelm Kempff. Et, venant de moi, c’est le plus beau de tous les compliments...

PS : j’ai fini par les écouter, mes Impromptus par Kempff... juste après avoir fini d’écrire ce billet... le vinyle craque un peu ;-)

Our Man in Paris
Dexter Gordon
Blue Note 1963 - 2003

01 - Scrapple from the Apple
02 - Willow Weep for Me
03 - Broadway
04 - Stairway to the Stars
05 - A Night in Tunisia
06 - Our Love is Here to Stay
07 - Like Someone in Love