vendredi 31 mai 2019

0031 - Art of the Trio 4 - Back at the Vanguard


Je passe une ou deux semaines de vacances chez mon grand-père à Dreslincourt. Je fais la sieste après déjeuner, ce qui me permet de ne pas perdre ma matinée au lit et de quand même me coucher tard. Je regarde la télé le soir. Je regarde des films, je zappe beaucoup sur les 6 ou 7 chaînes disponibles à l'époque.

Je tombe sur ce gars qui joue du piano, entouré d'un batteur et d'un bassiste. C'est du jazz. Il est 23 heures, minuit déjà peut être. On est sur Arte, est-ce la peine de préciser ? Je ne zappe plus. J'ai reconnu le morceau. Disons, je connais le morceau. Je l'ai déjà entendu, j'en suis sûr. Je chantonne. Bien sûr la mélodie est légèrement tordue, foutus jazzeux qui ont besoin de tout déformer. Je chantonne mais je ne retrouve pas la chanson. Atroces moments où l'on sait que l'on sait, où l'on sait qu'on ne connaît que ça mais que ça ne nous revient pas.
Puis les paroles me viennent. Comment n'ai-je pas reconnu plus tôt ? Comment n'ai-je pas donné le titre immédiatement ? Ce gars est en train de jouer Exit Music (for a film) de Radiohead. Et c'est merveilleux. Je regarde l'émission jusqu'au bout. La musique alterne avec les interviews. Je ne me rappelle plus les réponses de ce pianiste mais je me souviens les avoir aimées. Je viens de découvrir Brad Mehldau.

Avant Coltrane, avant Herbie, avant Miles, bien avant Lars Danielsson ou Tigran ou Charles Mingus, mon premier disque de jazz a été un Brad Mehldau, cet Art of the Trio 4. Un enregistrement live dans la mythique salle du Village Vanguard. Exit Music conclut le concert...

Art of the Trio 4 : Back of the Vanguard
Brad Mehldau
Warner Bros. 1999

01 - All the Things You Are
02 - Sehnsucht
03 - Nice Pass
04 - Solar
05 - London Blues
06 - I'll Be Seeing You
07 - Exit Music (for a Film)

jeudi 30 mai 2019

0030 - Oh Mercy


Certains (c'est un euphémisme) se sont offusqués (nouvel euphémisme) que Bob Dylan ait pu recevoir le Prix Nobel de Littérature.
Loin de moi l'envie de longuement débattre ici sur ce qui est de la littérature et ce qui n'en est pas. À mon très humble avis, un texte est un texte, un bon texte est un bon texte, peu importe qu'on lui ait accolé une mélodie ou non...

Et justement, chez Dylan, le texte a toujours primé sur le reste. C'était peut-être moins apparent du temps de sa splendeur quand tout était formidable dans ses albums, le texte, la mélodie, les musiciens, les intonations, les pochettes, c'est devenu évident quand les albums se sont faits moins bons.

J'ai acheté Oh Mercy peu de temps après avoir lu les souvenirs de sa genèse dans Chroniques, Volume 1 l'autobiographie (tiens, un livre...) du Zim. Oh Mercy n'est pas un excellent album. Ce n'en est pas un mauvais non plus, loin de là. Disons que ce n'est pas Blonde on Blonde ou Bringing it all Back Home, pas même Desire...

Oh Mercy en revanche montre bien la primauté du texte chez Dylan. À l'écoute de l'album, aucun doute, les textes ont été écrits et achevés avant que la musique soit composée - il me semble que c'est bien ce qu'il raconte dans Chroniques, je ne suis plus sûr, je l'ai lu il y a longtemps déjà... Les arrangements de Political World suivent le texte, ses intonations, pas le contraire. Ce n'est pas forcément le cas de toutes les morceaux : What Good am I ? ou Most of the Time sonnent définitivement comme des chansons...
Dylan est un troubadour moderne ? un trouvère ? Et alors, Homère, il ne chantait pas peut être ?

Oh Mercy
Bob Dylan
Columbia 1989 - Sony 2003

01 - Political World
02 - Where Teardrops Fall
03 - Everything is Broken
04 - Ring them Bells
05 - Man in the Long Black Coat
06 - Most of the Time
07 - What Good am I ?
08 - Disease of Conceit
09 - What was it you Wanted ?
10 - Shooting Star

mercredi 29 mai 2019

0029 - Songbird


Au début de ce siècle, l'industrie musicale déjà à l'agonie ou, au minimum, sentant sa fin approcher, tenta le tout pour le tout pour se remplir les poches en lançant des nouveaux formats pour publier de la musique. Il y eut notamment le SACD (Super Audio CD) dont à peu près 28 unités ont été vendues dans le monde. Il y eut aussi l'invasion du DVD, au départ plutôt prévu pour la vidéo.

Il fallait donc, en plus des habituels CD maxi (4 puis 3 titres, pour accéder aux charts), des vinyles 7'', 12'' et éventuellement (plus rarement) 10'', désormais publier un DVD single pour que les fans et les collectionneurs un peu cons dans mon genre dépensent 7 à 8 euros de plus à chaque sortie.

Oasis s'est plié aux injonctions de sa maison de disques mais a fait l'effort de ne rien mettre d'intéressant sur ces DVD single, histoire de décourager les réticents... On a donc ici deux titres en audio, la version album de Songbird et une version demo très proche des Beatles époque Love Me Do et un bout de documentaire que je n'ai pas regardé depuis 15 ans et qui doit durer dans les 10 minutes.

Bref, je ne vais pas non plus allumer le téléviseur et démarrer le lecteur DVD pour écouter de la musique...

Songbird
Oasis
Sony Music 2003

Audio
Songbird
Songbird (Demo)

Video
Exclusive interview and live performance footage

mardi 28 mai 2019

0028 - Closer

Joy Division, donc. On en était là, non ?

J'ai 20 ans, peut-être 21, et de Joy Division, je ne connais que la reprise de Transmission par les Smashing Pumpkins, par un bootleg que j'ai déjà évoqué. J'ai un camarade de classe fan comme moi des Pumpkins. On parle régulièrement musique. Joy Division finit par arriver sur le tapis. Il me prête son exemplaire de Closer.

D'entrée, c'est un choc. D'entrée, je comprends qu'un nouveau territoire s'ouvre devant moi. Dès le premier morceau, Atrocity Exhibition. Le rythme tribal de la batterie, l'effet de pales d'hélicoptère sur la guitare (sic), l'ambiance inquiétante... et puis, il y a cette voix, caverneuse. Qui m'a surpris au début, un peu rebuté même. Il m'a fallu une ou deux écoutes pour l'apprécier. La voix est trop grave, celle d'un faux baryton. On comprend, à l'entendre, que Ian Curtis admirait The Idiot. Mais ici, contrairement à l'album d'Iggy, j'ai perçu une grande sincérité, un aveu de faiblesse dans la voix de Ian Curtis. S'il chante ainsi, c'est qu'il ne sait pas comment faire autrement. Enfin, il y a ce texte étrange. Il y est question d'un spectacle de combat à mort auquel il nous invite "This is the way, step inside" - C'est par ici, entrez donc...

Tout l'album est ainsi. Textes lugubres, déprimants et déprimés. Rythmes tribaux et dansants assurés par la batterie et la basse. Guitares cinglantes. Voix grave et profonde. Quelques ajouts de clavier pour ajouter à l'ambiance à la fois oppressante et enjouée. Il est difficile de ressortir un morceau plutôt qu'un autre tant ces neuf chansons paraissent essentielles. J'avoue une légère préférence pour A Means to an End et pour Twenty Four Hours. Un de ces chefs-d'œuvre, à l'instar de Forever Changes de Love ou de Marquee Moon de Television, dont je me dis, à chaque écoute, que c'est le meilleur album rock de l'histoire...

J'ai possédé plusieurs exemplaires de Closer. Achetés puis revendus ou donnés - mon frère doit avoir un de mes anciens exemplaires - au gré des rééditions. Le disque que j'ai actuellement est la réédition de 2007 en double CD avec un live sur le second disque.
Un live de Joy Division possède tous les défauts et toutes les qualités d'un live : le son y est plus brut, les interprétations moins propres. On y entend surtout un groupe de punks qui a appris à jouer, ce que beaucoup de punks ont oublié de faire...

Closer
Joy Division
Factory Records 1980 - Fractured Records 2007

Disc 1
01 - Atrocity Exhibition
02 - Isolation
03 - Passover
04 - Colony
05 - A Means to an End
06 - Heart and Soul
07 - Twenty Four Hours
08 - The Eternal
09 - Decades

Disc 2
Live University London Union 08.02.1980
01 - Dead Souls
02 - Glass
03 - A Means to an End
04 - Twenty Four Hours
05 - Passover
06 - Insight
07 - Colony
08 - These Days
09 - Love Will Tear Us Apart
10 - Isolation
11 - The Eternal
12 - Digital


lundi 27 mai 2019

0027 - The Idiot


En musique comme dans beaucoup de domaines, je fonctionne par périodes. Période bleue, période rose... Il y a des périodes où je n'écoute qu'un seul artiste (ou presque) voire un seul album (ou presque). Puis, au bout de quelques jours ou semaines, je passe à autre chose, à un autre album, un autre artiste... j'entame une nouvelle période.

J'ai eu, vers 21 ans, une longue période Joy Division, lorsque j'ai découvert le groupe. J'ai beaucoup écouté, regardé et lu sur Joy Division.
Quand j'ai appris que le dernier disque que Ian Curtis avait écouté avant de se pendre dans sa cuisine avait été The Idiot d'Iggy Pop, j'ai couru à l'Occase de l'Oncle Tom (Strasbourg, Grand Rue) m'en acheter un exemplaire en vinyle. J'ai trouvé un pressage français - je n'ai pas écrit de lettre au Fan Club Iggy Pop dont l'adresse (2, square Trudaine, Paris 09) figure au dos de la pochette, il faudra que j'y songe un jour...

J'avais déjà entendu parler du disque par Noel Gallagher qui avait copié la boîte à rythme de Nightclubbing pour le (mauvais) morceau d'Oasis, Force of Nature. J'ai découvert China Girl  dans une version (un peu) moins cucul que celle qui figure sur l'album de Bowie (Let's Dance, il me semble)...
Pour le reste, The Idiot est un album qui sonne un peu comme du Bowie de l'époque (il co-écrit, produit et joue sur le disque - Carlos Alomar est lui aussi de la partie), en plus lugubre, plus poisseux. Iggy Pop s'efforce de chanter comme un personnage de Mary Shelley ou de Bram Stoker... Un album qui m'a toujours semblé un peu artificiel, un peu forcé, assez peu sincère...

Je le ressors de temps à autres, pas souvent... je passe un bon moment mais je n'ai jamais eu envie de l'écouter en boucle... j'ai en revanche encore très régulièrement des périodes Joy Division.

The Idiot
Iggy Pop
RCA 1977

A1 - Sister Midnight
A2 - Nightclubbing
A3 - Funtime
A4 - Babytime
A5 - China Girl
B1 - Dum Dum Boys
B2 - Tiny Girls
B3 - Mass Production

dimanche 26 mai 2019

0026 - If You're Feeling Sinister


Comment ? Je n'ai pas encore parlé de Belle and Sebastian ? Pas vraiment ?

Je l'ai déjà dit, If You're Feeling Sinister, deuxième album du groupe écossais, faisait partie de la dizaine de disques que j'avais emmené à Francfort, lors de ma tentative de sevrage... Le disque, rangé au mauvais endroit, exposé à la lumière, a d'ailleurs souffert de son séjour allemand - la couleur de la tranche est en grande partie passée...

Je n'avais emporté en Allemagne aucun de mes disques préférés. Effectivement, If You're Feeling Sinister n'est pas mon album favori de Belle and Sebastian, ce n'est que mon second favori, je lui préfère The Boy with the Arab Strap... Comme je préfère Revolver à Sgt. Pepper, un problème d'embarras du choix...

Un second choix ? Vraiment ? Pourtant quel album... Dix excellentes chansons... Toutes excellentes... Pas un raté...
Des mélodies imparables, des textes drôles et ambigus, des arrangements peu sophistiqués (un trait de trompette par ci par là, une pincée de cordes, quelques flûtes...) centrés sur la guitare électrique ou le piano, un chanteur qui n'en fait pas trois tonnes... Une simplicité au service des chansons. The Fox in the Snow a besoin de cette simplicité, The Boy Done Wrong Again a besoin de ce relatif dénuement, tout comme Like Dylan in the Movies. Pourquoi en faire plus si c'est pour risquer de faire moins bien ?

If You're Felling Sinister est tout ce qu'un album de pop (pop indébritpoppop folk ?) devrait toujours être... Et dire qu'ils ont fait encore mieux deux ans plus tard.

If You're Feeling Sinister
Belle and Sebastian
Matador 1996

01 - The Stars of Track and Field
02 - Seeing Other People
03 - Me and the Major
04 - Like Dylan in the Movies
05 - The Fox in the Snow
06 - Get Me Away from Here, I'm Dying
07 - If You're Feeling Sinister
08 - Mayfly
09 - The Boy Done Wrong Again
10 - Judy and the Dream of Horses

samedi 25 mai 2019

0025 - Potential Futures


Je continue, bien qu'il soit trop tard désormais, ma propagande pro-Duels.

J'ai reçu les 45 tours que j'avais commandés à l'issue de l'écriture de mon précédent billet sur ce groupe. Parmi ces disques, c'est celui dont j'attendais le moins qui a constitué la plus belle surprise. Rien de nouveau, rien de musicalement intéressant a priori dans ce 45 tours de Potential Futures, extrait de The Bright Lights and What I Should Have Learned (premier album du groupe) dont la face B est Young Believers, autre morceau de l'album. Sauf que...

Ce 45 tours est sorti avant que le groupe n'ait été signé chez Nude et avant l'enregistrement de l'album. James Ford (producteur notamment des Last Shadow Puppets) n'est pas encore aux manettes et nous avons donc ici des versions antérieures à celles de l'album, aux arrangements un peu plus rustauds, des deux morceaux. Young Believers, notamment, est très différente, plus brute, un peu moins puissante et surtout, dépourvue de la partie finale parlée / chantée que l'on trouve sur l'album. Le chant est moins assuré, les musiciens semblent plus raides dans leur interprétation.

Une splendide occasion de redécouvrir des chansons et de se rendre compte du chemin nécessaire pour obtenir un bon morceau à partir d'une bonne chanson.

Potential Futures
Duels
Transgressive Records 2005

A - Potential Futures
B - Young Believers

vendredi 24 mai 2019

0024 - It's A Wonderful Life


Une chanson (la fabuleuse Gold Day) entendue sur un sampler, une critique élogieuse lue dans Rock'n'Folk, il ne m'en a pas fallu plus pour acquérir It's a Wonderful Life - je me le suis fait offrir, pour être plus précis.

C'est un album incroyablement beau. Triste, certes. Très triste même. Mais d'une beauté irrésistible.
Les chansons fragiles, aux arrangements délicats d'où s'échappent de petits motifs électroniques, alternent avec les morceaux plus rugueux pour lesquels l'ambiance se fait plus saturée. La production, assurée par Dave Fridman (bassiste et producteur, entre autres, de Mercury Rev), équilibre sans artifice cet ensemble à première vue hétéroclite.
La voix à la fois grave et douce, presque monocorde de feu Mark Linkous (disparu en 2010) est accompagnée, enrichie, de celles d'invités aussi prestigieux que PJ Harvey, Nina Persson et Tom Waits.

Tout dans cet album est une question d'harmonie entre douceur et violence, entre espoir et abandon, entre douleur et beauté : l'album d'un homme qui avait été déclaré cliniquement mort (d'une overdose médicamenteuse à la suite d'une dépression) deux ans auparavant mais était revenu nous affirmer que cette vie était merveilleuse. À l'écouter, on a envie de le croire.

It's a Wonderful Life
Sparklehorse
Capitol 2001

01 - It's a Wonderful Life
02 - Gold Day
03 - Piano Fire
04 - Sea of Teeth
05 - Apple Bed
06 - King of Nails
07 - Eyepennies
08 - Dog Door
09 - More Yellow Birds
10 - Little Fat Baby
11 - Comfort Me
12 - Babies on the Sun

jeudi 23 mai 2019

0023 - Daydream


On l'aura compris, je suis un obsédé. Un obsessif. Un monomaniaque. Dès que je trouve un sujet qui m'intéresse, dès que je trouve un objet qui éveille ma curiosité, je suis hanté par ce sujet, par cet objet, j'amasse, j'empile, je collectionne...

En musique, ce qui m'obsède peut être un groupe, un album, un compositeur, une œuvre ou, comme c'est le cas ici, une chanson. En effet, je suis obsédé par la chanson Squares de The Beta Band que j'ai déjà évoquée. Quel est le rapport avec Daydream de Wallace Collection (traduite sous le titre Rêverie) dont j'ai l'intention de vous parler ici ? Il tient en une phrase.

Le refrain de Squares contient en effet la phrase d'ouverture du couplet de Daydream (ligne mélodique comprise) "Daydream I fell asleep amid the flowers" - Rêverie (?!) je me suis endormi au milieu des fleurs. The Beta Band connu pour ses chansons pop indé tarabiscotées, est donc allé plus loin que le simple sample en construisant tout un morceau autour d'une ligne, d'un bout d'une autre chanson. Mon addiction à Squares m'a donc fait acheté un enregistrement d'une autre chanson.

J'ai acheté mon 45 tours de Daydream chez Décibulles à Versailles pour 1 eurs. La pochette est percée de deux trous, le disque devait être rangé dans un classeur (quelle idée !) tandis qu'une précédente (la première, probablement) propriétaire avait pris soin d'écrire son prénom et l'année sur la couverture : Sylviane 1969.

Daydream en soi est déjà un excellent morceau de pop symphonique comme savaient les trousser les groupes de la fin des 60's et du début des 70's même si la coda ad libitum est un peu lourde - plusieurs minutes de lalala, même les Beatles avec Hey Jude n'ont pas réussi à ce que ce ne soit pas indigeste. Détail amusant - détail n'est pas vraiment le terme le plus approprié - Daydream contient elle-même un refrain emprunté. En effet, The Wallace Collection s'est servi chez Tchaïkovski (Le Lac des Cygnes) pour la mélodie de son refrain. La musique, comme tout art, est un éternel recommencement, une perpétuelle réinvention.


Daydream
Wallace Collection
EMI

A - Daydream
B - Baby I Don't Mind

mercredi 22 mai 2019

0022 - Amnesiac


Ses trois prédécesseurs (The Bends, Ok Computer, Kid A) forment une trilogie presque parfaite, j'achète donc Amnesiac peu après sa sortie malgré un mauvais pressentiment. Je choisis l'édition collector qui pastiche un livre de bibliothèque avec notes manuscrites et tampons indiquant les dates de retour du livre - je m'en veux encore de ne pas avoir acheté l'édition collector de Kid A.
Dans le livret justement, des illustrations dues à deux artistes britanniques : collages, dessins griffonnés, dessins numériques - pas vraiment ma tasse de thé, cette édition collector finalement n'apporte pas grand chose. Mais ce n'est pas le principal problème de ce disque...

Le problème de cet album est d'avoir précisément voulu en faire un album... alors qu'il ne s'agit que des chutes de studio de Kid A.
Alors que The Bends, Ok Computer et Kid A montraient un groupe qui cherchait à toujours aller de l'avant, Amnesiac semble une stagnation voire un retour en arrière. On y retrouve certes d'excellents morceaux (qui ne collaient pas forcément à l'ambiance de Kid A ou auraient fait doublon) : Pyramid Song jouée en live depuis plus d'un an, la très New-Orleans Life in a Glasshouse et surtout l'impressionnante You and Whose Army ? qui pourrait à elle seule justifier l'achat de l'album.
On y retrouve aussi des morceaux qui sonnent comme une régression, comme du sous-The Bends, Knives Out, I Might Be Wrong ou Dollars & Cents, et d'autres qui montrent qu'à vouloir aller trop loin, on en vient parfois à faire du n'importe quoi : Pull / Pulk Revolving Doors et Hunting Bears.

Un e.p. aurait amplement suffi ou mieux : un bon bootleg pour rendre fous les fans...

Amnesiac
Radiohead
EMI 2001

01 - Packt Like Sardines In A Crushd Tin Box
02 - Pyramid Song
03 - Pull / Pulk Revolving Doors
04 - You And Whose Army ?
05 - I Might Be Wrong
06 - Knives Out
07 - Morning Bell / Amnesiac
08 - Dollars & Cents
09 - Hunting Bears
10 - Like Spinning Plates
11 - Life In A Glasshouse


mardi 21 mai 2019

0021 - Hope Of Deliverance


J'ai été un peu dur, avant-hier avec Macca, en le rabaissant en une phrase. Il faut dire que le morceau pseudo-country extrait de l'album Ram et présent sur le sampler Parlophone à l'occasion de la réédition dudit album est loin d'être terrible...

Je vais me rattraper (en partie seulement) avec ce CD 2 titres Hope Of Deliverance. Non que la chanson en question soit un chef d'œuvre, loin de là, c'est même un peu de la soupe FM, mais c'est un des plus anciens disques de ma collection - 26 ou 27 ans que je le possède, ce n'est pas rien...
Je ne l'écoute jamais mais je suis toujours capable de fredonner un bout du refrain ("Hope of deliverance, hope of deliverance from the darkness that surrounds us" - espoir de délivrance des ténèbres qui nous cernent) et, surtout, je l'ai récupéré chez mes parents alors que, dans le même temps, j'ai lâchement abandonné mes CD 2 titres de Ace Of Base, de Powwow et d'autres dont je tairai le nom... il y a donc une forme de respect...

Paul, ne sois pas fâché, je parlerai (vraiment) en bien de toi quand j'évoquerai certaines chansons de l'obscur groupe dont tu étais le bassiste dans les années 60 et quand il sera question de ton album Chaos and Creation in the Backyard.


Hope Of Deliverance
Paul McCartney
MPL Communications 1992

01 - Hope Of Deliverance
02 - Long Leather Coat

lundi 20 mai 2019

0020 - Get Off


J'ai un jour possédé les trois maxis extraits de Thirteen Tales from Urban Bohemia, le troisième album des Dandy Warhols. J'adore l'album, même s'il n'est pas parfait, loin de là. Je possédais aussi un disque promotionnel (offert avec l'album) avec des morceaux inédits et des reprises.
Je les ai revendus pour ne garder que l'album lors de la sortie de l'album suivant Welcome to the Monkey House - je me suis senti trahi par le son dégueulasse de cet album qui avait osé mettre une banane en couverture... Réaction épidermique, j'ai tout revendu pour acheter d'autres disques, de groupes qui me semblaient être plus dignes d'êtres collectionnés. Quel con j'ai été, je regrette aujourd'hui de ne plus avoir ces disques (notamment la reprise de Hells Bells d'ACDC).

Mon exemplaire de Get Off n'est donc pas le mien mais celui de mon épouse - nous faisons (aussi) discothèque commune.
Le single est excellent, un véritable stimulant, tout ce qu'un single devrait toujours être, et les faces b, enregistrées en concert, donneront envie de se jeter sur le deuxième album du groupe, Come Down - notamment I Love You dont la phrase titre répétée en boucle sur un ton sans ambigüité constitue les trois quarts du texte...

Je ne revendrai plus jamais un disque (sauf doublon), j'en fais le serment.

Get Off
The Dandy Warhols
Capitol Records 2000

01 - Get Off
02 - Not If You Were The Last Junkie On Earth (live)
03 - I Love You (live)

dimanche 19 mai 2019

0019 - Parlophone - Le Sampler


Il m'est arrivé, lorsque c'était nécessaire, de revendre ou d'échanger quelques disques. Assez peu cependant (doublons mis à part). J'essaye de tout garder. Même les compilations offertes dans les magazines ou chez les loueurs de voiture.

Ce Sampler Parlophone était offert avec le numéro 294 des Inrockuptibles. Et c'est un disque que j'aime beaucoup. J'y ai entendu pour la première fois Sparklehorse avec la sublimissime Gold Day. J'y ai eu la confirmation que je préférais Lennon à McCartney. J'y ai découvert que la suite de Kid A allait être difficile pour Radiohead. Je me suis bien amusé avec la démo de Always On My Mind par les Pet Shop Boys. Et j'ai passé en boucle l'excellente Squares du Beta Band.

Détail amusant : les crédits des différents morceaux sont mélangés sur le dos du sampler. Par exemple, Squares est annoncé comme extrait de It's a Wonderful Life alors que c'est l'album de Sparklehorse...

En revanche, ma pochette cartonnée commence à montrer de sacrées traces d'usure...


Le Sampler Parlophone
EMI 2001

01 - Heart of the Country (Paul McCartney)
02 - Squares (radio edit) (The Beta Band)
03 - Gold Day (Sparklehorse)
04 - Let Your Shoulder Fall (Matthew Jay)
05 - Always On My Mind (demo version) (Pet Shop Boys)
06 - Dollars & Cents (live) (Radiohead)

samedi 18 mai 2019

0018 - Inde du Nord / Pandit Ravi Shankar



Je passe le printemps 2006 à Francfort-sur-le-Main en stage de fin d'études. Je n'ai emporté que peu de disques, une dizaine tout au plus, aucun de mes préférés - pour le plaisir de les retrouver, de les redécouvrir à mon retour. Je ne me souviens plus de la liste exacte de ceux que j'ai emmenés, il y avait If You're Feeling Sinister de Belle & Sebastian parmi eux...

Quatre mois avec une dizaine de disques seulement - impossible de tenir.
Je commence à gagner ma vie assez confortablement (petit salaire en Allemagne cumulé avec une petite indemnité en France et un très petit loyer pour mon meublé allemand - cela me suffisait amplement), je fréquente donc assidûment le World Of Music de Francfort. WOM, ce sont (c'étaient ? existent-ils toujours ?), en Allemagne, des disquaires installés dans de grands magasins (des équivalents de nos Printemps ou Galeries Lafayette) et extrêmement bien fournis, notamment en import (japonais, australiens...).

C'est à Francfort que j'ai vraiment commencé à m'ouvrir davantage et à cesser de n'acheter que des disques pop / rock / folk. Je possédais certes déjà une poignée de disques de musique classique et une poignée de disques de jazz mais j'étais très loin d'une discothèque pluri-musicale telle que je la rêvais.

Parmi les disques que j'ai achetés à Francfort, cet enregistrement de Ravi Shankar de passage dans les studios de Radio France. Côté diversité, dépaysement, j'ai été servi. Des morceaux de 15 / 20 minutes aux développements subtils et tortueux. On est très loin de la musique traditionnelle occidentale. Cette liberté n'est proche que de celle que l'on trouve dans le jazz. Auquel on aurait ajouté une véritable volonté d'échapper physiquement et mentalement à l'apesanteur...

Le catalogue Ocora Radio / France est ainsi fourni d'enregistrements formidables de musiques des quatre coins du monde... dommage que leurs disques soient (souvent) si onéreux... Et ma discothèque reste désespérément dominée par le rock... mais elle continue de se diversifier, petit à petit...

Inde du Nord
Ravi Shankar
Ocora Radio France 1986 / 2001

01 - Raga Puriya-Kalyan
02 - Raga Purvi-Kalyan
03 - Dhun Man Pasand

vendredi 17 mai 2019

0017 - The Black Sessions - Live


Je profite du numéro 0017 de ce blog pour évoquer The Black Sessions d'Interpol. Un de ces disques au statut étrange. Acheté de manière tout à fait officielle (à Gibert Joseph ou au Virgin Megastore des Champs - j'ai un doute), par hasard. Jamais entendu parler de ce disque avant de le trouver en rayon, jamais vu un autre exemplaire depuis. Et surtout, listé sur Discogs (un site de référence) comme non officiel !

La pochette est magnifique, très représentative de ce qu'était Interpol en 2002-2003, un groupe de revival post-punk / new wave assez austère mais aussi très classe. Le vinyle est plus beau encore, d'un rouge apparemment foncé mais transparent avec un effet de fumée noire du plus bel effet.

Malheureusement, le son ne suit pas, l'enregistrement manque de dynamisme, tout semble empesé. C'est Turn On The Bright Lights, le premier album, en moins bien. De nombreux bootlegs arrivent à avoir un meilleur rendu... Un disque qui n'a de véritable intérêt qu'en tant qu'objet...

C'est surtout le premier disque que j'ai passé, quand elle est venue chez moi, à celle qui est devenue mon épouse. J'aurais mieux fait de lui passer Love.


The Black Sessions - Live
Interpol
Black Sessions Records 2003

A1 - Untitled
A2 - Obstacle 1
A3 - Stella Was A Diver And She Was Always Down
A4 - Roland
A5 - Specialist
B1 - Hands Away
B2 - NYC
B3 - PDA
B4 -Song Seven
B5 - Obstacle 2

jeudi 16 mai 2019

0016 - Liberetto


Comment choisir au hasard une poignée de disques parmi les milliers, les dizaines de milliers de références d'une médiathèque comme celle de Versailles ? Comment sortir des sentiers battus, comment être surpris, comment découvrir ?

On peut plonger la main dans les rayonnages et prendre ce qui vient... ça fonctionnerait sûrement. J'ai décidé pour ma part de me fier aux couvertures, me disant que si le contenu musical n'est pas bon, au moins, je n'aurais pas tout perdu...

ACT est un label de jazz qui illustre ses pochettes de disques d'œuvres d'artistes récents et contemporains. Liberetto de Lars Danielsson est le premier disque que j'ai emprunté (et acheté) dans leur catalogue.
C'est évidemment le tableau de Martin Noël qui m'avait en premier tapé dans l'œil. C'est également un disque magnifique aux ambiances envoûtantes et étranges (Yerevan, Day One, Hov arek sarer djan...), aux mélodies d'une sublime évidence (Liberetto, Party On The Planet...), où chaque instrument (la basse, le piano, la trompette et la guitare) joue tour à tour le rôle prépondérant, créant une impression d'équilibre et d'harmonie absolument fascinante.

Et puis, c'est le disque qui m'a fait découvrir Tigran... mais ça, ce sera pour une autre fois...

Liberetto
Lars Danielsson
ACT Music 2012

01 - Yerevan
02 - Liberetto
03 - Day One
04 - Orange Market
05 - Hymnen
06 - Svensk låt
07 - Hov arek sarer djan
08 - Party On The Planet
09 - Tystnaden
10 - Ahdes Theme
11 - Driven To Daylight
12 - Blå Ängar

mercredi 15 mai 2019

0015 - D'You Know What I Mean ?


N'essayez pas de raisonner un collectionneur, un complétiste, c'est peine perdue. Économisez votre énergie et votre salive pour une autre cause.
Quelque soit l'objet de sa collection, il en voudra toujours plus. Et plus une nouvelle pièce pour cette collection paraitra inutile et futile, plus il la désirera.

Ce CD promo n'a rien pour lui. Pas de couverture (un simple fond noir avec le titre écrit en blanc), pas de version différente du morceau (c'est la version single), rien. Aucun intérêt, vraiment aucun : ce qui le rend indispensable pour tout véritable collectionneur... qui fouillera sites Internet de revente et foire aux disques pour trouver ce genre de disque qu'il rangera ensuite parmi nombre de ses semblables, sans même l'écouter.
Et il faut se rendre compte que chaque sortie d'album ou de single s'accompagne de tels disques promotionnels...

Je n'ai pas acheté ce disque. C'est un ami qui me l'a donné. Un ami qui s'est (presque littéralement) ruiné pour sa collection consacrée à Oasis. Et qui arrivait en même temps à être d'une générosité sans égale, offrant des disques qu'il avait mis du temps et de l'argent à dénicher. Un vrai fou. Comme le sont tous les collectionneurs.
Merci Gilles.

D'You Know What I Mean ?
Oasis
Sony / Helter Skleter 1997

01 - D'You Know What I Mean ?

mardi 14 mai 2019

0014 - Forever Changes


La première fois que j'ai entendu parler de Forever Changes de Love, c'était dans le numéro de TRIBU[TE] consacré au psychédélisme que j'ai déjà évoqué. Pour écouter ce disque dont les mérites étaient vantés, j'ai fait au plus simple : je l'ai pris dans les rayons et me suis rendu aux bornes d'écoute de la FNAC. Il suffisait de passer le code barre de n'importe quel disque du magasin et on pouvait écouter un extrait de 30 secondes de chaque morceau.
Je ne sais pas comment les extraits étaient choisis... toujours est-il que, sur les quelques extraits que j'ai alors entendus, j'ai trouvé ça... nul... chiant... ringard... un putain de disque de mariachis. Et si, aujourd'hui, je suis prêt à écouter des mariachis - pourquoi pas ? - s'ils sont bons, à l'époque, c'était bien plus que ce que j'étais capable de m'infliger... bref, j'ai laissé tomber.

J'ai continué à entendre beaucoup de bien de cet album, une connaissance d'alors en parlait carrément comme de la huitième merveille du monde... Et moi, je me demandais ce que j'avais bien pu rater... J'ai fini par l'acheter, un jour de promo à la FNAC. 7 euros le CD, les 5 pour 30 euros, je ne risquais pas grand chose. Et j'ai donc pu l'écouter en intégralité...

Un bijou, un trésor, un diamant, une pépite, le Graal, la pierre philosophale... vous voyez ce que je veux dire...

D'abord, Arthur Lee est un chanteur exceptionnel... et un excellent songwriter (bien épaulé par le guitariste Bryan McLean qui signe deux des titres de l'album). Les arrangements des chansons sont essentiellement acoustiques, guitare sèche, batterie (et quelle batterie !!!), cordes et cuivres, rehaussés de quelques passages de guitare électrique.
Pour ce qui est "mariachis"... Oui, c'est bien un disque de folk rock psychédélique aux ambiances plutôt hispaniques (et encore...). C'est avant tout un chef d'œuvre psychédélique. C'est avant tout un chef d'œuvre. Intemporel. Parfaitement de son époque et totalement pertinent aujourd'hui encore.
11 chansons à tomber à la renverse, très simples (Old Man), plus complexes (You Set the Scene qui conclut magistralement l'album), tristes (AndMoreAgain), revigorantes (A House Is Not A Motel)... on passe par tous les états. À chaque écoute (fréquentes, les écoutes), je me dis qu'il est impossible de faire mieux que ces 11 morceaux. Que le titre de "meilleur album de tous les temps" n'a aucune signification (sur quels critères ?) mais que Forever Changes le mérite assurément... Insurpassable. Inégalable.

Et, pour ne rien gâcher, même les bonus de cette réédition sont intéressants, notamment Hummingbirds et Your Mind and We Belong Together.

Le dessin de couverture est superbe et est signé d'un certain... Pepper. Forever Changes est sorti en 1967 et c'est le véritable sommet du psychédélisme.


Forever Changes
Love
Elektra 1967 - Rhino / Warner 2001

01 - Alone Again Or
02 - A House Is Not A Motel 
03 - And More Again
04 - The Daily Planet
05 - Old Man
06 - The Red Telephone
07 - Maybe The People Would Be The Times Or Between Clark And Hilldale
08 - Live And Let Live
09 - The Good Humor Man He Sees Everything Like This
10 - Bummer In The Summer
11 - You Set The Scene
12 - Hummingbirds (Demo)
13 - Wonder people (I Do Wonder) (Outtake)
14 - Alone Again Or (Alternate Mix)
15 - You Set The Scene (Alternate Mix)
16 - Your Mind And We Belong Together (Tracking Sessions Highlights)
17 - Your Mind And We Belong Together
18 -Laughing Stock




lundi 13 mai 2019

0013 - Zuma


Neil Young est l'artiste dont j'ai le plus de disques.
De manière strictement comptable, c'est faux. Entre les singles sous différents formats, les albums sous différents formats, les disques promotionnels, les bootlegs, les compilations et les disques d'interviews (oui, j'ai même des disques d'interviews...), c'est d'Oasis dont j'ai le plus de disques. Suivi des Smashing Pumpkins.
Neil Young est l'artiste dont j'ai le plus de disques différents. De Neil Young, je n'ai rien en double. 25 albums, soit en CD soit en vinyle, jamais les deux à la fois. Aucun 45 tours, single ou autre, aucun best-of.

Neil Young est le meilleur, tout simplement. Il est le meilleur car il accepte de ne pas être parfait. Parfois même d'être mauvais. Seule lui importe la sincérité, l'authenticité. Il peut écrire et enregistrer un morceau excellent et le garder sous le coude des années en attendant le bon moment, le bon album pour le sortir. Il peut rater une prise mais choisir de la publier car il la trouve plus vraie qu'une prise bien enregistrée.

Zuma n'est pas le meilleur album de Neil Young mais c'est mon préféré. À moins que ce ne soit le contraire. Je ne le conseillerais pas comme porte d'entrée à ceux qui ne connaissent pas son œuvre... ou peut-être que si, au contraire. Car Zuma, c'est plus qu'un album de Neil Young, c'est Neil Young. Des performances vocales limites (Danger Bird) voire carrément fausses (Barstool Blues). Une aisance qui s'exprime aussi bien à la guitare sèche (Pardon My Heart) qu'à l'électrique (Don't Cry No Tears). Et surtout des morceaux épiques inoubliables (Danger Bird, Cortez The Killer).

À propos de Cortez The Killer, il semble qu'un problème technique ait empêché l'enregistrement d'un dernier couplet. Neil Young étant satisfait de la prise et ne voulant pas perdre en spontanéité, décida de ne pas réenregistrer le morceau et de le laisser tel quel, le concluant avec un fade-out...
Le meilleur, vous dis-je...


Zuma
Neil Young with Crazy Horse
Reprise Records / Warner 1975

01 - Don't Cry No Tears
02 - Danger Bird
03 - Pardon My Heart
04 - Lookin' For A Love
05 - Barstool Blues
06 - Stupid Girl
07 - Drive Back
08 - Cortez The Killer
09 - Through My Sails

dimanche 12 mai 2019

0012 - Men's Needs


Début 2007. J'habite en colocation rue de la Roquette, Paris XI. L'appartement est immense. En semaine, nous vivons à quatre dans 120 m², parfois cinq. Le week-end, nous ne sommes plus que deux occupants, les deux autres rentrent chez leurs parents qui n'habitent pas si loin. C'est un meublé, le propriétaire a fortement investi en meubles et fournitures. Il paye même un abonnement au câble. Nous avons toutes les chaînes de télé possibles...
Je passe énormément de temps libre (c'est-à-dire quand je suis seul dans l'appartement) à regarder les chaînes musicales, essentiellement britanniques. Beaucoup de soupe, beaucoup de merde. Alors quand un morceau tient à peu près la route, il se remarque.

J'ai acheté ce 45 tours des Cribs, trio rock anglais qui fut un temps un quatuor avec Johnny Marr des Smiths, au Virgin Megastore des Champs après avoir vu le clip deux ou trois fois à la télé (était-ce sur VH1 ?). Le Virgin Megastore avait un énorme rayon de singles - maxi-CD et 45 tours - j'y ai toujours trouvé tout ce que je cherchais. Je ne comprends pas vraiment comment ils ont pu faire faillite... bref.
Je crois que je n'ai même pas écouté l'album, je voulais juste ce morceau, Men's Needs. Quand j'ai le choix, je privilégie le 45 tours, plus beau (argument discutable ici étant donné la laideur de la pochette), plus classe, plus authentique (?) que le CD.

Le morceau repose sur un riff amusant et sur l'opposition entre le couplet et le refrain. Le chant sur le couplet est assez détaché, un peu branleur tandis que le refrain est crié, la voix s'éraille. La construction est simple et efficace.
Un morceau qui donne envie de prendre une raquette de tennis et de faire de l'air-guitar. Ou, mieux, un morceau qui donne envie de prendre une guitare. Un morceau comme l'Angleterre devrait en produire 200 ou 300 par an. Ce n'est malheureusement pas le cas, encore moins aujourd'hui qu'il y a 10-12 ans.
Quant aux CD singles, ils ont quasiment disparu et les 45 tours ne semblent être publiés que lors du Record Store Day.

Ah oui, j'oubliais, il y a une face b. J'ai dû écouter ce second morceau trois fois - la dernière fois, il y a plus de dix ans...

Men's Needs
The Cribs
Wichita 2007

A - Men's Needs
B - I've Tried Everything (acoustic)

samedi 11 mai 2019

0011 - The Barbarians Move In



J'ai un penchant pour l'auto-flagellation. Je m'excuse pour tout, sans arrêt. Je m'en veux, pour tout, sans cesse, y compris pour ce dont je ne suis pas responsable.

J'ai découvert le groupe Duels avant même la sortie de leur premier album grâce à un forum Internet consacré à Oasis - un des forumistes, installé en Angleterre, vantait leurs mérites et partageait des enregistrements de sessions radio. J'ai immédiatement aimé le groupe, ses chansons, son état d'esprit. J'ai eu du mal à me procurer The Bright Lights and What I Should Have Learned, le premier album, peu distribué en France et qui fut un échec commercial. Un album formidable.

Le second album, The Barbarians Move In, a d'abord été publié en ligne. Je n'avais pas, il y a 10-12 ans, la patience d'écouter de la musique sur l'ordinateur, je n'aimais pas ça. Je trouvais qu'écouter de la musique sur un ordinateur était presque indigne. Bref, je l'ai à peine écouté, je n'ai pas vraiment accroché, j'ai zappé.

Le disque est sorti sous forme physique plus tard - probablement jamais en France (?!) - a fait un flop pire que le premier et Duels n'a rien sorti après ce second album. Le groupe a priori n'existe plus même si un site internet annonce depuis des années la sortie prochaine d'un nouvel album - personne n'a songé à le mettre hors ligne.

J'ai depuis mis de l'eau dans mon vin, du whisky dans mon coca : je me suis mis à écouter de la musique sur Internet. Et un jour - probablement après m'être passé le premier album -  j'ai eu l'envie de réécouter The Barbarians Move In et l'ai cherché sur Internet. Le site qui proposait de l'écouter en ligne existait toujours. Et c'était brillant. Meilleur encore que le premier album. Plus rock, plus habité, plus combattif - sans pour autant perdre les qualités mélodiques ni les spécificités du groupe.
De The Furies, martial titre d'ouverture au refrain menaçant ("We're the wind in the trees, we're the scars on your knees and w're coming for you" - nous sommes le vent dans les arbres, nous sommes les cicatrices sur tes genoux et nous venons pour toi) à l'effondrement final The Barbarians Move In en passant par Regeneration ("Save what you can - Save what you know") ou Wolvesland ("Who put that smile on your face ?" - Qui a mis ce sourire sur ton visage ?), l'album distille une atmosphère étrange et inquiétante, prépare l'auditeur à toutes les guerres, lui dispense une énergie incroyable et, surtout, réunit onze chansons indispensables pour qui aura fait l'effort de les écouter...

J'ai dû un peu fouiller, sur plusieurs sites, pour pouvoir commander un exemplaire du CD - que j'écoute très souvent, un de mes (nombreux) disques préférés.

Si Duels s'est séparé, c'est probablement dû à des ventes plus que médiocres. Cela n'aurait rien changé que j'achète l'album à l'époque de sa sortie, ce n'est pas un exemplaire de plus ou de moins qui aurait changé quoi que ce soit. Pourtant, que de regrets...

P.S. : aussitôt après avoir écrit ce billet, j'ai commandé sur deux sites spécialisés en disque de collection cinq 45 tours (7") de Duels... on se rattrape comme on peut...

The Barbarians Move In
Duels
This Is Fake DIY Records 2008

01 - The Furies
02 - Sleeping Giants
03 - Regeneration
04 - Perimeter Fence
05 - The Healing
06 - Wolvesland
07 - The Wild Hunt
08 - This Year's Man
09 - Forgotten Babies
10 - The First Time / The Last Time
11 - The Barbarians Move In

vendredi 10 mai 2019

0010 - Another 17 Seconds


J'avais un temps envisagé de réunir des enregistrements de l'intégralité de la tournée Adore (1998) des Smashing Pumpkins. Tous les morceaux de tous les concerts (la partie sud-américaine de la tournée, notamment, est incroyable). Entre les mp3, les vidéos et les bootlegs, je dois en avoir vingt pourcent environ aujourd'hui. Ce serait très rapide désormais de compléter, de tout trouver, très facile, à portée de quelques clics - ça a donc perdu de son intérêt.

Entre 99 et 2002, je passais la plupart de mes samedis après-midi dans le centre-ville de Strasbourg. Je faisais presque toujours le même tour, presque toujours dans le même ordre. Quatre adresses incontournables (une cinquième, Music Garden sur Grand-Rue, parfois s'intercalait) : FNAC (place Kléber), Virgin (rue du 22 novembre), L'occase de l'Oncle Tom (qui a déménagé de la Rue des Frères vers grand Rue) et Fun House (rue des Veaux).

Fun House a fermé depuis longtemps. Probable victime d'Internet. Car Fun House était un disquaire différent. Didier, qui tenait la boutique, était avant tout un fan de reggae, son magasin était spécialisé dans l'import de disques jamaïcains. On devine que ça ne suffisait pas pour faire tourner la boutique. Il vendait aussi des vinyles d'occasion, avant tout du punk, de la new-wave, du post-punk, de la cold-wave etc. Mais ce que je venais chercher, moi, c'était les bootlegs.
Il peut sembler aujourd'hui totalement absurde de payer pour un mauvais enregistrement pirate de concert ou pour des chutes de studio non masterisées. C'était une autre époque, celle du modem 56k et des téléchargements ultra-lents. Obtenir le non-officiel passait par là. Et je pense que nombre des clients de Fun House venait à la boutique pour les bootlegs. Des obsessifs et des maniaques dans mon genre - je me définissais comme un complétiste.


C'est à Fun House que j'ai acheté Another 17 seconds. Ce bootleg réunit sept morceaux joués à Hambourg, concert (gratuit !) du début de la tournée et trois morceaux joués à Bruxelles. Le son est plutôt très correct pour un boot. Les versions proposées des chansons sont intéressantes, notamment Bullet with Butterfly Wings totalement déstructurée,  Let me Give the World to You inédite à l'époque et une reprise méconnaissable de plus de 20 minutes de Transmission de Joy Division. La pochette est cheap - on a déjà vu pire sur des bootlegs.

Je serais très curieux de savoir ce que Didier, qui tenait la boutique, fait aujourd'hui, dans quelle branche il s'est reconverti.

Another 17 Seconds
The Smashing Pumpkins
Mégaphone

01 - To Sheila
02 -Tear
03 - Crestfallen
04 - Ave Adore (sic)
05 - Daphne Descends
06 - Let Me Give (sic)
07 - Bullet with Butterfly Wings
08 - Stumbleine
09 - 1979
10 - Transmission

jeudi 9 mai 2019

0009 - Submarine


Je viens d'emprunter à la bibliothèque le DVD de Submarine, une comédie anglaise de 2011 dont la bande originale est signée Alex Turner, entre autres leader des Arctic Monkeys.

J'achète rarement une bande originale avant de voir le film dont elle est tirée. Seules trois me viennent à l'esprit. Virgin Suicides, Superfly et Submarine, donc. J'ai vu Virgin Suicides peu de temps après avoir acheté le disque. Je n'ai toujours pas vu les deux autres films...

Je me rappelle les circonstances d'achat de la plupart de mes disques. Pas pour Submarine. J'habitais Compiègne en 2011, époque trouble. Comment, où, pourquoi je l'ai acheté, je ne saurais dire avec certitude. C'est un vinyle 10" - par conséquent, introuvable à Compiègne - c'est très probablement à Paris que je suis allé le chercher ou que je l'ai trouvé. L'avais-je écouté avant, sur YouTube ou autre ou me l'avait-on recommandé sur un forum - je fréquentais un forum internet dédié à Oasis - ou l'ai-je acheté par hasard ou sur un coup de tête, aucun souvenir. Ce n'était pas dans la presse musicale que j'en avais entendu parler, je ne l'achetais déjà plus...
Ce n'est même pas pour Alex Turner que j'avais acheté ce disque... Je n'ai jamais accroché aux Arctic Monkeys. J'aime (et je possédais déjà) le premier album des Last Shadow Puppets, ce n'est néanmoins (probablement) pas une raison suffisante.

Submarine est un e.p. aux chansons relativement dépouillées, centrées sur la voix et la guitare acoustique d'Alex Turner - un exercice difficile. Le problème de présenter des chansons dans leur quasi-nudité, c'est qu'elles doivent être exceptionnellement solides pour ne pas paraître pauvres - ce qui arrive malheureusement sur la face A avec Hiding Tonight et Glass in the Park. Ce n'est pas mauvais, pas ennuyeux non plus, c'est simplement joli - et ce n'est pas un compliment.
Face B. On repart sur les mêmes bases avec It's Hard to Get Around the Wind... puis arrive Stuck on the Puzzle. Est-ce dû à l'instrumentation un peu plus fournie ? Est-ce dû à un texte un peu plus marquant ("I'm not the kind of fool who's gonna sit and sing to you about stars, girl" - je ne suis pas le genre d'idiot qui va s'asseoir et te parler des étoiles) ? Ou est-ce enfin une vraie bonne chanson ? Le mini-album gagne d'un coup en intérêt.
Dernier Morceau. Piledriver Waltz. Là, je ne me pose plus la question. C'est une bonne, une très bonne, une excellente chanson. Les arrangements sont certes plus travaillés mais la chanson n'en a pas probablement besoin. La mélodie, comme seule la pop anglaise sait en produire, est à la fois tarabiscotée et évidente, le texte est cruel et drôle ("you look like you've been for breakfast at the heartbreak hotel [...] your waitress was miserable and so was your food [...] If you try and walk on water, be sure to wear your cumfortable shoes" - on a l'impression que tu as pris ton petit déj' à l'hôtel des cœurs brisés [...] la serveuse n'était pas terrible, à l'image de la bouffe [...] Si tu essayes de marcher sur l'eau, choisis des chaussures confortables), la construction du morceau ne s'embarrasse pas de chichis (intro, couplet, refrain, couplet, refrain, pont instrumental, fin)...

 À bien y réfléchir, il est fort probable que j'avais écouté les morceaux avant d'acheter le disque. Et s'il y avait une bonne raison d'aller chercher et d'acheter ce disque, elle tient en deux mots : Piledriver Waltz. Une chanson est une raison suffisante. Car la pop, c'est avant tout des chansons, de bonnes chansons. Quand on parle de pop, une grande chanson peut tout justifier. Et Alex Turner essaie vraiment d'écrire de grandes chansons... et y arrive parfois...

Submarine
Alex Turner
Domino 2011

A1 - Stuck on the Puzzle (intro)
A2 - Hiding Tonight
A3 - Glass in the Park

B1 - It's Hard to Get Around the Wind
B2 - Stuck on the Puzzle
B3 - Piledriver Waltz

mercredi 8 mai 2019

0008 - Passover


Il n'est pas donné à tout le monde d'être un jour le meilleur groupe du monde - il y a même assez peu d'élus. The Black Angels l'ont été, le meilleur groupe du monde, au moins une courte période, lors de la sortie de leur premier album Passover.

2006. Je traîne souvent, en rentrant du boulot, en sortant du métro, dix quinze vingt minutes à la FNAC Bastille - qui a depuis fermé ses portes - avant de rentrer à la maison. Je regarde les nouveautés, recherche d'éventuelles promotions intéressantes, écoute ce qui est à disposition dans les casques.

Ce jour-là, mon œil accroche une pochette de disque noire et blanche. Selon une illusion d'optique classique, les rayures semblent légèrement bouger. Un autocollant est apposé sur le cellophane. Autant je déteste les bandeaux sur les livres, autant ces autocollants sur les disques ne me dérangent pas - je les ai même collectionnés à un époque ; aucune explication rationnelle dans cette différence de traitement de ma part. Sur l'autocollant, un extrait de chronique (issue de Rock'n'Folk il me semble) : " le seul groupe qui mérite l'appellation rock'n'roll cette année".
Évidemment, je ricane intérieurement. Encore un groupe qui fait plus de bruit que les autres avec des musiciens mieux coiffés que les autres et que tout le monde aura oublié dans six mois... Le disque est en écoute, je mets le casque sur les oreilles, déjà prêt à le reposer.

Je repose effectivement rapidement le casque... Au bout de moins d'une minute... Après un extrait des seuls deux premiers morceaux... mais je repars avec le disque. Car Passover des Black Angels est une évidence. Des riffs incroyables (cette intro de Young Men Dead ! et celle de Black Grease !), une rythmique excellente (la batterie de The Sniper at the Gates of Heaven sonne comme extraite d'un pow-wow), le son est lourd et puissant sans jamais (jamais) être agressif, la voix est affirmée sans effet inutile, les morceaux sont tous (tous !) excellents.
The Black Angels revendiquent The Thirteenth Floor Elevators comme influence principale - ils ont même, il me semble, joué et enregistré avec Roky Erickson. Ils ont effectivement réussi à sonner parfaitement comme un groupe garage-psyché des années 60 mais qui aurait la maîtrise, la technologie et le recul d'un groupe de 2006 - année où ils furent incontestablement (?!) le meilleur groupe du monde.


Passover
The Black Angels
Light in the Attic 2006

01 - Young Men Dead
02 - The First Vietnamese War
03 - The Sniper at the Gates of Heaven
04 - The Prodigal Sun
05 - Black Grease
06 - Manipulation
07 - Empire
08 - Better Off Alone
09 - Bloodhounds on My Trail
10 - Call to Arms

mardi 7 mai 2019

0007 - Incantations


Mon chat, comme tous les chats, est stupide, déconcertant, inquiétant, hilarant (parfois tout cela en même temps). Elle (c'est une fille) a peur de tout, n'importe quel bruit la fait sursauter - les voisins qui passent dans le couloir, quelqu'un qui toque à la porte, le moindre objet qui tombe... et c'est l'alerte, la panique, le branle-bas. Le pire, le plus terrifiant, c'était, dans mon précédent appartement, situé au dernier étage, sous les toits, les bruits qui venaient du plafond - elle a beau être stupide, elle avait compris que personne n'habitait au-dessus et que tout bruit venant d'en-haut était plus que suspect.
En revanche, la musique l'indiffère. Je peux passer ce que je veux - aucune réaction de sa part. Jusqu'à ces enregistrements des Incantations - qui portent parfaitement leur nom - d'André Jolivet.

La première fois que j'ai passé le disque, elle n'a pas bougé pendant les 4 premières pistes consacrées à une œuvre intitulée Chant de Linos et à une sonate pour flûte et piano... Dès le début de la cinquième piste, donc dès la première Incantation ("Pour accueillir les négociateurs - et que l'entrevue soit pacifique"), elle a relevé la tête et s'est figée, extrêmement attentive devant les enceintes, intriguée par ce qu'elle entendait... et c'est moi qui me suis inquiété... la flûte lui avait parlé, l'avait captivée... Les deux ou trois écoutes suivantes eurent les mêmes effets, en plus atténués... ça n'a plus fonctionné ensuite et j'ai rendu le CD à la bibliothèque.

Enthousiasmé par le disque, aussi bien par les morceaux - les Incantations notamment mais aussi la bien plus tardive (dans la biographie du compositeur) Suite en concert, où la flûte et les percussions entament un dialogue passionnant, à tout moment inventif - que par la pochette et le livret magnifiquement illustrés d'œuvres d'un certain Jos van der Berg - de superbes huiles essentiellement abstraites où dominent le rouge, le blanc et divers tons de gris - je l'ai bien évidemment acheté, ou plutôt commandé... Et c'est ici que reprennent les aventures de Souris - c'est le nom de mon chat.

Je reçois le disque un samedi matin - Natacha est à la maison. Je le joue, espérant impressionner mon épouse avec les réactions de notre chat quand les Incantations commenceront. Le résultat dépasse toutes mes attentes. Quand la première Incantation débute, un bruit étrange, une série de coups secs et très rapprochés se fait entendre. Souris ne bouge pas, parfaitement détendue. Le bruit continue, nous mettons un peu de temps à identifier la source, nous cherchons, cherchons et finissons par lever la tête... trois corbeaux sont réunis sur un des velux et donnent des coups de bec. Souris, si prompte à se cacher au moindre bruit sur le toit, elle qui ne manque jamais de claquer des dents et de s'exciter au moindre oiseau qui passe à la fenêtre, regarde les corbeaux avec le plus grand calme, semblant même (j'extrapole un peu, à peine) communiquer avec eux... le phénomène étrange s'arrête sitôt les Incantations achevées... et n'aura (malheureusement ?) plus jamais lieu.

Un disque envoutant, inquiétant, magique vous dis-je... ou alors un chat à faire exorciser...

Incantations - music for flute
André Jolivet
Eline van Esch & Ensemble
Et'Cetera 2006

01 - Chant de Linos
02 / 04 - Sonate pour flûte et piano
05 / 09 - Cinq incantations pour flûte solo
10 / 13 - Suite en concert pour flûte et percussion
14 - Cabrioles pour flûte et piano