lundi 30 novembre 2020

0580 - Il Voyage en Solitaire


J’ai acheté le 45 tours de Il Voyage en Solitaire de Gérard Manset lors de mon avant-dernière visite chez Décibul - ça remonte à quelques semaines, mois désormais.

Je crois que je connaissais le nom de Manset bien avant de découvrir sa musique via les reprise (Il Voyage en Solitaire) et interprétation (Comme un Lego) par Bashung sur son dernier album préhume, Bleu Pétrole. C’est bien ce dernier cependant qui m’a donné envie d’aller fouiller dans la discographie de Manset. J’ai emprunté plusieurs albums à la médiathèque de Versailles. Un ensemble exigeant, aux textes très lettrés et aux arrangements complexes. Pas le genre de morceaux qu’on sifflote sans s’en apercevoir. Une œuvre, une vraie. Une Œuvre, la majuscule se mérite. L’œuvre d’un homme qui se moque bien de ressembler à qui que ce soit et de rassembler qui que ce soit. Qui trace sa route sans se soucier de ce qui se passe alentours.

Qui voyage en solitaire et que personne n’oblige à se taire.

Il voyage en solitaire est la chanson la plus connue de Manset (avec Animal, on est mal) et sonne comme un manifeste. Le son, d’ailleurs, est loin d’être précis. Pas de production lisse, pas de mixage qui efface tous les petits défauts. Brut. À prendre ou à laisser. Le manifeste d’un artiste qui ne fera aucun compromis. Un idéal que parfois je perds de vue. À mon grand désarroi.

Il Voyage en Solitaire
Gérard Manset
Pathé Marconi 1975

A - Il Voyage en Solitaire
B - Un Homme Étrange

dimanche 29 novembre 2020

0579 - You are Free


Premier jour de semi-déconfinement aujourd’hui, samedi. Déconfinement ? Parce que nous étions confinés ? Ah bon ? Au supermarché pourtant, je n’ai pas vraiment vu la différence. On est loin des restrictions du printemps dernier... des restrictions, il n’y en a même pas eu, si ? Bref, je suis (presque officiellement) libre, nous sommes (presque officiellement) libres, vous êtes libres... You are Free.

J’ai découvert Cat Power (pseudonyme de Chan Marshall) avec The Greatest. J’ai poursuivi avec son successeur (je ne compte pas les albums de reprises enregistrés entre les deux) Sun. You are Free est antérieur à ces deux albums, même si je l’ai découvert plus tard, en l’empruntant à la médiathèque de Versailles. Je me méfiais un peu des albums sortis avant The Greatest. Ce dernier était réputé être un très grand pas en avant pour Cat Power. Le premier avec de la maîtrise de bout en bout, le premier où elle ne perde jamais pied.

En effet, sur You are Free, tout n’est pas parfait. Cat Power ne s’est pas encore émancipée de ses modèles et idoles. Certaines compositions montrent une songwriter encore incertaine de son talent. Il y a des moments de fragilité.
Il y a aussi de superbes réussites, à l’image du morceau d’ouverture I Don’t Blame You, qui n’aurait pas fait tâche sur The Greatest. Ces morceaux qui font de You are Free un album plus qu’agréable ont visiblement apporté à Cat Power le soupçon de confiance et d’expérience qui lui manquaient... pour être libre.

You are Free
Cat Power
Matador 2003

01 - I Don’t Blame You
02 - Free
03 - Good Woman
04 - Speak for Me
05 - Werewolf
06 - Fool
07 - He War
08 - Shaking Paper
09 - Babydoll
10 - Maybe Not
11 - Names 
12 - Half of You
13 - Keep on Runnin’
14 - Evolution 

samedi 28 novembre 2020

0578 - The Soft Bulletin


Le correcteur d’orthographe de l’iPad me propose Flamingantisme - c’est une histoire belge d’après Wikipedia - quand je tape le Flaming de The Flaming Lips, groupe auteur de The Soft Bulletin, album de 1999 que j’ai découvert grâce au magazine TRIBU[TE] consacré au psychédélisme que j’ai déjà évoqué - et même à plusieurs reprises - il y a peu de disques présentés dans ce fascicule que je n’ai pas achetés.

Excellent album que The Soft Bulletin. Ça joue à moitié faux mais ça fonctionne. Ça chante mal mais on s’en fout. Les chansons sont déglinguées mais tiennent parfaitement debout. Les textes racontent n’importe quoi mais après tout pourquoi pas ?
The Soft Bulletin est un album en équilibre. Précaire. Entre le grand guignol et le n’importe quoi pseudo-arty. Équilibre magique qui fait toute sa richesse. Tout son intérêt. Tout son génie. D’autant qu’il ne bascule jamais ni d’un côté ni de l’autre. On ne pourra pas en dire autant de la suite de la carrière des Flaming Lips qui, 15 ans après, enregistraient avec Miley Cyrus...

Bon, sinon, j’ai encore des bulletins à remplir... conclusion pourrie, mais c’est ainsi que j’ai choisi le disque du jour.

The Soft Bulletin
The Flaming Lips
Warner 1999

01 - Race for the Prize
02 - Spoonful Weighs a Ton
03 - The Spark that Bled
04 - Slow Motion
05 - What is the Light ?
06 - The Observer
07 - Waitin’ for a Superman
08 - Suddenly Everything Has Changed
09 - The Gash 
10 - Feeling Yourself Disintegrate
11 - Sleeping on the Roof
12 - Race for the Prize
13 - Waitin’ for a Superman
14 - Buggin’

vendredi 27 novembre 2020

0577 - Desperation Takes Hold


Attention, post de vieux con, maugréant sur le thème « c’était mieux avant ».

Desperation Takes Hold est un enregistrement en concert (à Amsterdam en 80 et à Leeds en 79) non officiel de Joy Division que j’ai acheté à Fun House, ancienne boutique strasbourgeoise déjà évoquée à plusieurs reprises sur ce blog.

La photo de couverture est dans le style de celle de Closer. Le titre du bootleg (le désespoir s’installe) un peu cliché. Le son du disque, moyen sur les douze premiers titres (ceux enregistrés au Paradiso - salle de concert qui me fait rêver) devient franchement mauvais sur les titres enregistrés en Angleterre.
J’ai acheté Desperation takes Hold en 2002 ou 2003, peu après ma découverte de Joy Division, alors que j’écoutais Closer et Unknown Pleasures quotidiennement. Je ne savais pas qu’il existait deux enregistrements live officiels excellents de Joy Division (l’un d’eux aux Bains Douches à Paris). Ni qu’il existait des bootlegs du concert à Amsterdam de bien meilleure qualité.

Je n’écoute presque plus ce bootleg aujourd’hui que j’ai plein d’enregistrements live officiels de Joy Division. Mais j’adore ce disque. Il me rappelle un temps où trouver un disque dans un bac d’un disquaire était une surprise, une découverte, un petit bonheur... un risque aussi... une déconvenue parfois... un temps où il ne suffisait pas de dix minutes de recherche sur Google pour avoir plus d’informations que nécessaire.

Il n’y a pas de plaisir réel, complet, sans le risque de la déception. Le désespoir s’installe.

Desperation Takes Hold
Joy Division
1998

01 - Digital
02 - Day of the Lords
03 - Insight
04 - New Dawn Fades
05 - Disorder
06 - Transmission
07 - Love will Tear us Apart
08 - These Days
09 - A Means to an End
10 - 24 Hours
11 - She’s Lost Control
12 - Atrocity Exhibition
13 - I Remember Nothing
14 - Wilderness
15 - Transmission
16 - Colony
17 - Disorder
18 - Insight

jeudi 26 novembre 2020

0576 - No Cities Left


Quand nous avons décidé de vivre ensemble, Natacha et moi, au printemps 2008, elle m’a tout d’abord rejoint dans mon petit studio parisien de la rue de la Cerisaie. Deux jours avant qu’elle ne s’installe avec chat et bagages dans ces 20 mètres carrés pas exactement ultra-modernes (je n’avais ni four ni lave-linge), j’ai organisé une petite soirée. Une sorte d’enterrement de vie de garçon avant l’heure. En plus sage. beaucoup plus sage. nous étions quatre ou cinq. On a surtout discuté - qu’a-t-on bien pu se raconter pendant des heures ? aucune idée.

J’ai passé beaucoup de disques durant cette soirée. Des disques plutôt sages, à l’image de la soirée, le but n’était pas de faire danser, loin de là. Parmi ceux-ci, No Cities Left de The Dears. Et là... le choc... un des invités m’a dit qu’il trouvait ça pas terrible. Une des invitées a alors ajouté qu’elle non plus ne trouvait ça pas top.
Choc, disais-je, car je n’avais jamais imaginé qu’on puisse ne pas aimer No Cities Left. Qu’on ne le connaisse pas me semble absolument normal - qui connaît cet album ? - mais que No Cities Left ne soit pas un coup de foudre me paraissait (et me parait toujours) inconcevable.

Car No Cities Left est un de mes albums favoris depuis que je l’ai découvert peu après sa sortie, en 2004, grâce à un article dans Rock & Folk. Un album auquel je reviens très régulièrement. Avec toujours autant de plaisir. Tout y est superbe : les guitares, la batterie, la voix (et quelle voix !), les compositions (jamais paresseuses), les arrangements (qui, malgré une certaine raideur dans le mixage - voilà un léger défaut - ne perdent pas en intensité avec le temps), les textes (plusieurs phrases me tournent en permanence en tête)... même les claviers...

Vraiment, je ne comprends pas comment on peut ne pas adorer No Cities Left. J’ai donc changé d’amis... et si Natacha n’avait pas aimé l’album, elle aurait pu repartir avec ses cartons... je plaisante... à moitié.

No Cities Left
The Dears
V2 2004

01 - We Can Have It
02 - Who are You, Defenders of the Universe ?
03 - Lost in the Plot
04 - The Second Part
05 - Don’t Lose the Faith
06 - Expect the Worst / ‘Cos She’s a Tourist
07 - Pinned Together, Falling Apart
08 - Never Destroy Us
09 - Warm and Sunny Days
10 - 22 : The Death of all the Romance
11 - Postcard from Purgatory
12 - No Cities Left

mercredi 25 novembre 2020

0575 - Go


J’avais l’intention de commencer ce billet en rappelant que Go veut dire vache en sanskrit. Je n’ai pas trouvé comment tourner cette information essentielle en plaisanterie, comment en faire quelque chose de drôle. Je m’abstiendrai donc. Oui, c’est une prétérition.

Je viens de relire mon billet sur Our Man in Paris de Dexter Gordon. Je n’y mentionne à aucun moment Go. Je l’ai pourtant acheté le même jour, au même endroit, cet autre album de Dexter Gordon. Il est vrai, je l’ai un peu négligé pendant huit mois, huit mois et demi, surtout comparé à Our Man in Paris que j’ai beaucoup écouté.

Je l’ai ressorti des rayonnages il y a quelques jours. Avec curiosité. Et envie. Je l’écoute depuis quotidiennement. Deux voire trois fois par jour. C’est un album que je trouve excessivement joyeux. Qui me rend joyeux - j’en ai bien besoin. Dès les premières notes de basse de Cheese Cake, immédiatement reprises dans une très jolie ligne de saxophone, la gaieté s’installe pour ne plus s’évanouir avant les trois coups d’horloge qui marquent la fin de Three O’Clock in the Morning - on n’aura jamais eu autant envie d’insomnie.

Il ne faudrait pas que j’en vienne à négliger Our Man in Paris.

Go
Dexter Gordon
Blue Note 1999

01 - Cheese Cake
02 - I Guess I’ll Hang Out my Tears to Dry
03 - Second Balcony Jump
04 - Love for Sale
05 - Where are You ?
06 - Three O’Clock in the Morning

mardi 24 novembre 2020

0574 - Diapason d’Or, Novembre 2020


D’un point de vue comptable - tous les collectionneurs sont des comptables, ils aiment compter et recompter le nombre d’objets dans leur collection, se vanter de ce nombre : en matière de collection, oui, la taille compte - acheter le magazine Diapason est une excellente affaire puisque deux CD sont « offerts », celui de la série des Indispensables et un sampler.

Au moment où j’écris ceci, juste après avoir rédigé le billet 0573, je n’ai même pas pris le temps d’écouter les Sonates pour Piano pour Beethoven... on imagine donc aisément que je n’ai pas pris non plus le temps d’écouter le sampler des Diapason d’Or de Novembre 2020... mais d’un point de vue comptable, ça m’a permis d’écrire rapidement un nouveau billet (technique régulièrement utilisée sur ce blog), de quoi me libérer du temps pour bosser un peu mes textes...

Diapason d’Or, Novembre 2020
Diapason 2020

01 - Suite Française n°4 (Prélude et Allemande) (Bach - Corti)
02 - Follias (Falconieri - Lina Tur Bonet, Musica Alchemica)
03 - Quatre Chants Sérieux (II) (Brahms - Igor Levit)
04 - Messe à Quatre Chœurs (Agnus Dei) (Charpentier - Correspondances, Daucé)
05 - Chants du Rhin (La Bohémienne - Le Retour) (Bizet - Gouin)
06 - Concerto pour Basson (Rondo) (Weber - van Sambeek, Swedish Chamber Orchestra, Ogrintchouk)
07 - Trio « L’Archiduc » (Andante Cantabile) (Beethoven - Cassard, Grimal, Gastinel)
08 - Polifemo (« Bella Dea ») (Bononcini - de Sa, Ensemble 1700, Oberlinger)
09 - Saint François de Paule marchant sur les Flots (Liszt - van Barentzen)
10 - Ariettes Oubliées (Green - Spleen) (Debussy - Danco, Agosti)

lundi 23 novembre 2020

0573 - Sonates pour Piano


J’évoquais il y a quelques jours un enregistrement des Impromptus de Schubert dans ma liste des prochains achats. Il s’agit d’un disque de la collection Les Indispensables de Diapason, série hautement recommandable et dont je possède plusieurs numéros, que j’ai achetés ou que l’on m’a donnés (merci, Papa). J’ai d’autres disques de la série dans le viseur, celui des Préludes de Scriabine notamment.

Il y a quelques semaines, mois, j’ai décidé de changer de stratégie. Plutôt que de chercher les Indispensables de Diapason après coup, des semaines, des mois, des années, après leur publication, je pourrais vérifier tous les mois chez le marchand de journaux (enfin, au Monoprix...) le contenu du disque proposé avec le magazine. Idée géniale à laquelle, je suis sûr, vous non plus n’aviez pas pensé... Solution pratique (pas besoin de chercher sur Internet - tous les numéros de la série ne sont pas si faciles à dénicher - et d’attendre la livraison - ou la non-livraison) et économique (7 euros 95 le magazine et deux CD) mais, je vous l’accorde, peu efficace pour les anciens numéros

Ce mois-ci, ce sont des Sonates pour Piano de Beethoven qui garnissent le disque d’Indispensables. Quatre parmi les plus célèbres et célébrées. Waldstein. Pathétique. Clair de Lune. Pastorale. Presque le même programme qu’un enregistrement par Wilhelm Kempff que je possède - sur ce dernier, l’Appassionata remplace la Pastorale - mais par des interprètes dont j’ignore à peu près tout. Deux femmes, deux hommes - parité respectée. Et oui, comme les Impromptus de Schubert, les Sonates pour Piano de Beethoven aussi, ça se collectionne...
Et ça s’écoute religieusement... mais je n’ai pas encore pris le temps.

Sonates pour Piano
Ludwig van Beethoven, Lili Kraus, Rudolf Serkin, Aline van Barentzen, Wilhelm Backhaus
Diapason 2020

01-03 - Sonate pour Piano n°21 en do majeur « Waldstein », op. 53
04-06 - Sonate pour Piano n°8 en do mineur « Pathétique », op. 13
07-09 - Sonate pour Piano n°14 en do dièse mineur « Clair de Lune », op. 27
10-12 - Sonate pour Piano n°15 en ré majeur « Pastorale », op. 28

dimanche 22 novembre 2020

0572 - Standing in the Way of Control


Quand je lui dis que je n’ai pas d’idée pour le billet du lendemain, que je ne sais pas quel disque je vais embilleter, Natacha me répond « t’as qu’à écrire PROUT ». N’allez pas croire, PROUT, c’est un code entre Natacha et moi... ça signifie... comment dire... euh... plus ou moins la même chose que pour vous.
D’habitude, je ne tiens pas compte de son conseil... mais, hier soir, après deux cocktails maison (recette gardée secrète, nous l’emporterons avec nous quand Maya nous prendra), deux bières et un cognac, j’ai dit « Banco ! Demain, PROUT »... mais je vais développer un peu tout de même.

L’album Standing in the Way of Control de Gossip m’a été offerte par une amie à qui j’avais prêté beaucoup de disques qu’elle encodait (c’est mal !), de The Kills, d’Editors, Sonic Youth (elle n’avait pas du tout adhéré à ces derniers) et d’autres que je ne me rappelle pas. Elle me l’avait offert juste avant qu’on aille les voir en concert - ils jouaient le même soir que The Kills et que The Blakes, si je ne confonds pas avec un autre concert, dans le cadre d’un mini-festival.
J’ai un peu écouté l’album à l’époque, avant le concert. Je n’aime pas découvrir les groupes en live. Du manière générale, je préfère l’expérience du disque à celle du concert - je dois faire partie des rares. L’album était porté par des singles ultra-efficaces, bourrés d’une énergie positive et communicative dont la chanson-titre Standing in the Way of Control. Le reste du disque était plus banal. Plus poussif. Peu d’intérêt. Dans mon souvenir.

Le concert fut désastreux. La chanteuse, Beth Ditto, entre les morceaux, passait son temps à faire de l’humour potache ridicule. Sa blague préférée ? Faire des bruits de pet avec la bouche, secouer la main devant le nez et pointer du doigt son guitariste... Pathétique. Je n’ai pas réécouté le disque depuis le concert.

PROUT, donc.

Standing in the Way of Control
Gossip
Back Yard 2007

01 - Fire with Fire
02 - Standing in the Way of Control
03 - Jealous Girls
04 - Coal to Diamonds
05 - Eyes Open
06 - Yr Mangled Heart
07 - Listen Up !
08 - Holy Water
09 - Keeping you Alive
10 - Dark Lines
11 - Listen Up ! (2007 Version)
12 - Standing in the Way of Control (Soulwax Nite Version)

samedi 21 novembre 2020

0571 - Lost in Translation


Ce n’est une secret pour personne, mon boulot me pèse. Vraiment. Je (sur)vis avec, grâce à, l’idée de m’arrêter en juin. En me disant qu’en septembre, je ne serai plus prof. Ou alors dans un tout autre environnement. Pas au collège et dans un endroit le plus possible éloigné de Versailles. Il me sera très difficile de repartir pour une autre année scolaire si je dois m’y résoudre en septembre prochain - oui, j’anticipe probablement un peu trop.
J’ai besoin de changer d’environnement professionnel. J’en suis à ma cinquième année à Rameau. Je n’avais jusqu’alors jamais passé autant de temps au même endroit. Et prof n’a jamais été un métier que j’ai rêvé d’exercer. Loin de là. En même temps, y a-t-il un métier que j’ai rêvé d’exercer ? Oui, écrivain. Est-ce un métier ?

Ce n’est pas parce que j’en ai assez qu’il faudrait en conclure Rameau n’est pas un bon endroit. Bien au contraire, je suis même persuadé qu’il existe peu d’établissements en France où il est plus agréable d’être prof qu’à Rameau. J’y ai passé d’excellents moments. Et j’y passe encore de bons moments même si j’y passe le moins de temps possible, même si je m’éclipse dès que possible.
Mon moment préféré cette année est le vendredi de onze heures quinze à midi dix. Non pas que ce soit l’heure où débute mon week-end, il ne commence que deux heures plus tard. Non, à 11h15, je dispose d’une heure de pause, de « repos » avant d’attaquer la pire séance de toute la semaine, l’heure d’AP des 4°5. C’est aussi l’heure à laquelle Cécile termine sa semaine de cours.
Je ne parle pas de Cécile, ma belle-sœur. Ni de Cécile ma fille - je n’ai pas de disque de Nougaro : il va falloir que je remédie à ce manque. Non, Cécile est une collègue prof de maths. Elle fut ma tutrice quand je débutais en tant que prof, il y a quatre ans. Elle est aujourd’hui une amie et une sorte de grande sœur au collège - du moins, je la considère comme telle.
Cécile, donc, termine sa semaine quand il ne me reste qu’une heure à assurer, après une heure de pause. Et Cécile souvent reste à « traîner » pendant cette heure et nous pouvons discuter de tout et de rien, débarrassés des conversations obligatoires à propos des cours que nous donnons et des élèves que nous subissons. On parle cuisine, musique, cinéma. Chats, aussi. Cette après-midi, par exemple, elle m’a longuement parlé de son amour pour Woodkid, un musicien qui donne dans une sorte de show électro total et que je ne connaissais quasiment que de nom.

La semaine précédente, il y a 8 jours, on avait parlé cinéma. Je lui disais (entre autres) qu’il y avait des acteurs et des réalisateurs que je ne pouvais plus supporter et que, rétrospectivement, je n’arrivais même plus à regarder leurs plus anciens films qui pourtant, à l’époque, m’avaient plu. Le nom de Scarlett Johansson, entre autres, est sorti.
J’ai adoré Lost in Translation, il y a 15 ou 17 ans quand je l’ai vu pour la les premières fois. Presqu’autant que j’avais aimé Virgin Suicides... non, il ne faut pas exagérer. Mon aversion plus récente pour Sofia Coppola (c’était vraiment très très chiant Les Proies, non ? et les dix premières minutes de Somewhere ne m’ont pas du tout donné envie d’aller voir plus loin...) et plus encore pour la Scarlett m’empêche de  revoir le film. Malgré l’excellentissime Bill Murray.

En musique aussi, un ou deux mauvais albums de la part d’un groupe peuvent me dégoûter de toute leur discographie, même des albums que j’ai adorés à une époque. En revanche, il faudra un peu plus que deux trois mauvais films pour que j’arrête d’écouter Kevin Shields (leader de My Bloody Valentine) ou les Jesus & Mary Chain, réunis sur ce 45 tours (acheté, si je me souviens bien au (feu) Virgin Megastore des Champs-Élysées) comportant deux morceaux issus de la bande originale de Lost in Translation.

Lost in Translation
2007

A - City Girl (Kevin Shields)
B - Just Like Honey (The Jesus & Mary Chain)

vendredi 20 novembre 2020

0570 - How did I Find Myself Here ?


Mercredi soir, après un épisode de Top of the Lake que nous n’avons pas vu jusqu’à la fin (je peinais à garder les yeux ouverts, Natacha s’endormait carrément - nous avions encore trop bu avant et pendant le repas après une journée (comme d’habitude) de merde), j’ai fini de corriger quelques copies dans un état de fatigue avancé. Sur la platine, j’ai mis How did I Find Myself Here ? de The Dream Syndicate, album sorti en 2017 d’un groupe qui existe depuis le début des années 80.

Comment me suis-je retrouvé là ? c’est bien la question que je me posais alors que je cherchais quelques points à donner (la fameuse bienveillance) à des copies d’élèves qui ne comprennent même pas de quelle façon répondre à un QCM - je n’invente rien. J’aurais pu choisir Where did it all go Wrong ? d’Oasis, le message dans le titre étant un peu le même. J’ai préféré l’album de The Dream Syndicate, plus sombre, plus triste, (beaucoup) plus romantique.

Je ne connaissais rien du groupe avant How did I Find Myself Here ?. Je n’en sais guère plus aujourd’hui, si ce n’est qu’ils ont fréquenté dans les années 80 les mêmes scènes qu’Opal, groupe à l’origine de Mazzy Star. Je n’ai toujours pas écouté d’autres albums de The Dream Syndicate - c’est un tort. J’avais emprunté l’album à la médiathèque de Versailles. Pour le design de la pochette. Et pour la tranche du digipack, rouge et orange. Qui évoque (de très loin) les albums publiés par Impulse !. Je l’ai acheté peu après l’avoir rendu. 
Car les chansons étaient à la hauteur des promesses de la couverture. À la fois austères et classieuses. Denses, surchargées de guitares épaisses et pourtant faciles à appréhender - véritable coup de foudre. Aux tempi lents qui ne convoquent jamais l’ennui. Aussi tristes que possible mais jamais déprimantes.

Comment s’achève la chanson titre ? So I Knew I Had to Leave / I Had to Leave. Qu’est-ce que j’ai envie de me barrer, moi aussi...

How did I Find Myself Here ?
The Dream Syndicate
Anti 2017

01 - Filter me through You
02 - Glide
03 - Out of my Head
04 - 80 West
05 - Like Mary
06 - The Circle
07 - How Did I Find Myself Here
08 - Kendra’s Dream 

jeudi 19 novembre 2020

0569 - Impromptus

Je l’ai déjà dit, je collectionne les interprétations et les enregistrements des Impromptus de Schubert depuis leur découverte sous les doigts d’Alexei Lubimov. Collection, c’est un bien grand mot, je n’ai pour l’instant que trois disques. J’en ai un quatrième dans le viseur, dans ma liste de favoris sur Rakuten - reste à savoir quand je vais le commander. Quand je dis collectionne, je veux dire que, lorsque je me trouve chez un disquaire et que je tombe sur un disque des Impromptus à prix raisonnable (c’est à dire pas hors de prix), je le prends. Celui-ci, par Daniel Barenboim, je l’ai trouvé chez Gibert, boulevard Saint Michel - c’est pas demain la veille que je vais y retourner, chez Gibert, à ce qu’il semble.

Je ne vais pas faire semblant, je suis incapable de comparer des disques et des interprétations d’œuvres dites classiques. C’est du pur ressenti. Plus encore que pour la pop et le rock. Faisons simple du coup... La version de Daniel Barenboim des Impromptus de Schubert est formidable... mais ne vaut pas celle de Lubimov. Surtout, il y a un gros problème sur ce disque : pourquoi avoir placé les 4 Impromptus D 935 avant les 4 Impromptus D 899 ? Ça me perturbe de ne pas les avoir dans l’ordre normal / chronologique... Que croient-ils chez Deutsche Grammophon ? Que j’écoute mes disques classiques en mode shuffle ? random ? Non, j’ai mes petites habitudes, j’exige qu’on me fournisse les morceaux dans le bon sens !

Impromptus
Franz Schubert / Daniel Barenboim
Deutsche Grammophon 1978 / ????

01-04 - 4 Impromptus D 935 (op. 142)
05-08 - 4 Impromptus D 899 (op. 90)

mercredi 18 novembre 2020

0568 - Opus 40


Je pensais que les services publics brittons étaient les pires du monde. Le disque commandé le 10 novembre en fin d’après-midi et posté de Londres le lendemain matin (le Poppy Day n’est pas férié chez les héritiers de Thatcher) est pourtant arrivé un jour plus tôt que le disque commandé dimanche 8 et posté le 10 novembre de  Seine-Maritime - pas exactement l’autre bout de la France. J’avais donc tort. Mystère postal.

Ce second disque, reçu aujourd’hui donc, est le maxi single Opus 40 de Mercury Rev. J’évoquai il y a quelques semaines des reprises par Mercury Rev qui m’intriguaient au plus haut point, Caroline Says II, Vampire Blues... il me restait suffisamment de points de fidélité sur Rakuten pour m’en offrir une première série sans débourser un centime. Sur Opus 40, on retrouve ainsi du Dylan (He was a Friend of Mine), du Burt Bacharach (Raindrops Keep Falling on my Head, classique parmi les classiques, reprise entre autres par les Manic Street Preachers et Sacha Distel...) mais ce qui m’intéressait le plus était la reprise de Motion Pictures de Neil Young.
Le groupe s’en sort plutôt très bien, bien mieux que je ne le craignais. Je pensais sincèrement qu’il était impossible de reprendre Neil Young correctement. Ils s’en sortent car ils la jouent modeste, ne cherchant pas à révolutionner la chanson, jouant de façon appliquée et détendue à la fois, se contentant d’apporter (une partie de) leur son à la composition. Un peu sage mais loin d’être désagréable. De quoi me donner plus envie encore d’écouter Vampire Blues et Caroline Says II.

Opus 40
Mercury Rev
V2 1999

01 - Opus 40 (edit)
02 - He was a Friend of Mine
03 - Motion Pictures
04 - Silver Street
05 - Raindrops Keep Falling on my Head

mardi 17 novembre 2020

0567 - Peasants, Pigs & Astronauts


J’ai bien fait, hier, le 10 novembre (j’écris donc ceci le 11 novembre), de choisir un disque des Jeevas pour le billet du jour. Ça m’a porté chance. Une quête de plusieurs mois s’est achevée. Ou presque. Des semaines à rafraîchir plusieurs fois par jour ma Wantlist sur Discogs en espérant qu’apparaisse un exemplaire de l’édition des 10 ans de Peasants, Pigs & Astronauts de Kula Shaker. Oui, plusieurs fois par jour. Ça fait plus de six mois que le disque est dans mes priorités d’achat. On en trouve peu sur le marché. Disons pas énormément. La dernière fois qu’un exemplaire a été mis en vente sur Discogs, c’était en juillet dernier. Exemplaire d’occasion annoncé dans un bon mais pas dans un parfait état. J’avais hésité quelques minutes. Le prix me semblait un peu fort pour un exemplaire qui n’était pas parfait. Puis m’étais décidé tout de même... trop tard, un autre fan de la bande à Alonza s’était montré plus prompt.
J’ai de la chance car l’exemplaire que j’ai commandé hier est au même prix que celui que j’ai vu passer en juillet... mais est annoncé neuf, sous cellophane... There’s Gotta be a Reason to Believe comme chante Crispian sur Great Hosannah en ouverture de l’album... j’ai trouvé la mienne, de raison.

Pourquoi tant d’impatience, tant d’envie pour ce disque en particulier ? Il ne contient pas beaucoup de bonus. Avalonia est une face B de Mystical Machine Gun et c’est a priori la même version qui est proposée sur le disque 2 de cette édition. Une démo de Golden Avatar, une version primitive de Sound of Drums (sous le titre de Sound of Love), également proposées sur le disque 2, c’est alléchant mais ce n’est pas urgent. Quant aux quelques 40 minutes d’interviews avec Crispian et Alonza, on les écoutera une ou deux fois sans comprendre la totalité du propos... Alors, quoi ? quoi ?

STRANGEFOLK !!! Présente deux fois sur cette édition, dans sa version finale (CD1) et en démo (CD2).

Strangefolk est une chanson qui a été retirée de l’album à la dernière minute. Elle devait même donner son titre à l’album avant que Peasants, Pigs & Astronauts ne s’impose. C’est finalement l’album suivant, 7 ans après, qui prendra le nom de Strangefolk et comportera un morceau homonyme - qui n’a rien à voir. Quant au label que le groupe a monté au moment de sa reformation pour publier ses propres disques, il porte lui aussi le nom de Strangefolk.
Pourquoi le morceau fut écarté du disque, je ne sais. Mais j’en attends monts et merveilles. On parle tout de même d’un groupe qui est capable de laisser Raagy One en face B de single, Troubadour sur un e.p. et de publier un paquet de petites perles sur un disque bonus que personne ne possède à part ceux qui sont prêts à claquer une centaine d’euros pour des chutes de studio d’un groupe oublié de tous : on peut tout espérer.
Vais-je être déçu ? Oui, forcément. La chanson ne sera jamais à la hauteur de mes attentes... c’est une promesse impossible à tenir... une formule magique dont les effets ne seront jamais aussi beaux que son énoncé... mais j’ai le droit de rêver...

et si jamais, mes attentes étaient comblées ? alors je ne réponds plus de rien... on pourra mourir tranquille comme disait l’autre...


J’espère que ça ne me portera pas malheur d’avoir écrit un billet sur un disque que je ne possède pas encore, qu’il n’y aura pas de problème de livraison ni de mauvaise surprise à la réception. Je ne le publie pas immédiatement, ce billet. Pour éviter de m’attirer le mauvais œil. Je le numéroterai dès réception du disque et il sera publié le lendemain seulement. Pas de risque.
En revanche, avant d’envoyer ce billet à la publication, je n’aurai même pas pris le temps d’écouter Strangefolk.

Peasants, Pigs & Astronauts
Kula Shaker
Strangefolk 2009

CD1
01 - Great Hosannah
02 - Mystical Machine Gun
03 - S.O.S.
04 - Radhe Radhe
05 - I’m Still Here
06 - Shower Your Love
07 - 108 Battles (of the Mind)
08 - Sound of Drums
09 - Timeworm
10 - Last Farewell
11 - Golden Avatar
12 - Namami Nanda - Nandana
13 - Strangefolk
14 - Strotra

CD2
01 - Sound of Love (Original Song Which Became Sound of Drums)
02 - Avalonia
03 - Golden Avatar (Band Demo)
04 - Strangefolk (Band Demo)
05-13 - Interview

lundi 16 novembre 2020

0566 - Let Love In


Nous avons fini hier soir de regarder la première saison de Peaky Blinders, série britannique qui suit une famille de mafieux (le terme n’est peut-être pas très bien choisi... ce ne sont pas des italiens) dans le Birmingham du sortir de la première guerre mondiale.
Décors urbains magnifiques de laideur (que de boue...), fringues splendides, coupes de cheveux discutables (sauf pour Cillian Murphy : il n’est pas impossible que, la prochaine fois que j’irai chez un coiffeur, j’y présente sa photo en Tommy Shelby, rôle principal de la série), rivalités de clans, retournements d’alliances, accès de violence (superbe scène au cours de laquelle un membre de l’IRA se fait écraser la tronche à coups de crachoir), scènes de sexe plus suggestives qu’explicites (on n’est pas chez HBO), bande originale impeccable.

Cette dernière est étrangement peu britannique. Il me semble avoir, entre autres, reconnu la voix de Jack White lors d’un épisode. Et un plagiat étrange de House of the Rising Sun en conclusion de la saison. Il semble (je ne les ai bizarrement pas reconnus) que Dan Auerbach et PJ Harvey ont également été de la partie ou le seront sous peu... mais celui qui se taille la part du lion, c’est Nick Cave. Dont plusieurs morceaux hantent la série. Et dont la chanson Red Right Hand a été choisie comme générique.

Red Right Hand est tirée de Let Love In, album de 1994 (j’en possède un édition remasterisée de 2011). Un album de fou. Comme l’est Nick Cave. Comme le sont les Bad Seeds qui l’accompagnaient à l’époque. Textes hallucinatoires scandés, chantés, marmonnés parfois hurlés. Instrumentation qui lorgne à la fois vers une musique de cabaret décadent et vers un punk sans-concession. Boucles répétitives de piano qui laissent soudainement place à des décharges électriques de guitares.
Quand Nick Cave demande Do You Love Me ?, on n’ose certainement pas répondre non. Quand il chante Red Right Hand, on tremble même si on ne comprend pas tout ce qu’il raconte. Et quand il psalmodie I Let Love In, on se demande ce que ça donnerait dans le cas contraire... on en ressort lessivé... et revigoré à la fois. 

Bon, désormais, il va falloir emprunter à la médiathèque la saison 2. En attendant, on a commencé Top of the Lake... autre ambiance... bien plus déprimante.

PS : Désolé pour ceux qui ont cherché en vain le billet de ce matin... mauvaise heure programmée...

Let Love In
Nick Cave and the Bad Seeds
Mute 2011

01 - Do You Love Me ?
02 - Nobody’s Baby Now
03 - Loverman
04 - Jangling Jack
05 - Red Right Hand
06 - I Let Love In
07 - Thirsty Dog
08 - Ain’t Gonna Rain Anymore
09 - Lay Me Low
10 - Do You Love Me ? (Part 2)

dimanche 15 novembre 2020

0565 - Animal


Où il est grand temps de reparler de Duels...
Deux mois depuis le dernier billet consacré à un de leur disque, c’est bien assez... N’oublions pas que l’objectif premier - il n’est pas exclu que j’exagère un peu sur ce point - de ce blog est de faire suffisamment de publicité pour Duels, que leurs ventes décollent et que le groupe se reforme après douze ans de silence pour écrire, enregistrer et publier un nouvel album... faut pas rêver, je ne crois pas aux miracles.

Si je me souviens bien, Animal est la première chanson de Duels que j’ai entendue. Un enregistrement en session radio, quelques semaines ou mois avant la sortie de leur premier album The Bright Lights and What I Should Have Learned. Un morceau accrocheur, ultra-pop, à la limite du ridicule sans jamais y sombrer, porté par un refrain irrésistible Me Animal / You Animal / Yeah Yeah. Une sorte de Song 2... mais réussie.
Le single Animal est pourtant le dernier disque de Duels que j’ai acheté. Le dernier en date. Il m’en reste quelques-uns, deux ou trois (cinq ou six si je pousse jusqu’aux CD promotionnels), à acquérir pour réunir la collection complète. Les trois premiers titres sont extraits de l’album The Bright Lights and What I Should Have Learned. L'intérêt de ce disque réside donc avant tout dans les deux derniers titres. Ceux-ci malheureusement ne bénéficient pas de la production plus qu’efficace de James Ford mais sont produits directement par le groupe et souffrent un peu de la comparaison. C’est dommage, avec Half Life et Idiot, Duels prouvait une fois de plus qu’ils étaient un groupe totalement incapable... d’écrire de mauvais morceaux.

Animal
Duels
V2 2006

01 - Animal
02 - Pressure on You
03 - Things
04 - Half Life
05 - Idiot

samedi 14 novembre 2020

0564 - No Need to be Downhearted


Enfin... le billet que j’avais prévu hier et que je n’avais pas eu le temps d’écrire.

Pour mes huimlmes, pastemlms et gouâchis, je suis autant si ce n’est davantage influencé par les pochettes de mes disques que par les toiles que je vois dans les musées ou dans mes livres de peinture. Les couvertures de mes disques constituent un répertoire d’images profondément ancrées en moi. Images qui s’imposent à moi lorsque je commence un nouveau projet ou images dans lesquelles je peux puiser pour mener à bien un projet en cours.

Je ne suis pas totalement sûr que ça se voit dans le produit final mais j’ai peint Retour à Saint-Malo avec la couverture (ou plutôt avec un souvenir voire une impression de la couverture) de No Need to be Downhearted, troisième album d’Electric Soft Parade en tête même si je cherchais à produire quelque chose dans le style de Under the Volcano, huile elle-même influencée par Emil Parrag, découvert sur la pochette d’un disque d’œuvres pour piano d’Ernö Dohnányi... ouf... on peut ainsi creuser le sillon bien longtemps.

J’ai acheté No Need to be Downhearted peu de temps après sa sortie. Probablement dans la semaine suivant sa parution. J’attendais énormément de cet album après avoir écouté en boucle The American Adventure et avoir trompé mon impatience avec l’e.p. The Human Body sorti quelques mois auparavant.
Peu de disques peuvent être à la hauteur de telles espérances de ma part. No Need to be Downhearted ne l’est pas tout à fait, à la hauteur. J’attendais un chef d’œuvre, ce n’est qu’un très bon album de pop et de rock, porté par de bons singles (If That’s the Case, then I Don’t en tête) et des guitares séduisantes. Comme à leur habitude, les frères White ont énormément travaillé les arrangements de leurs chansons. Peut-être un peu trop. Le son de l’album est parfois un peu trop synthétique, trop artificiel, aseptisé : certains défauts d’Holes in the Wall, qui avaient disparu sur The American Adventure ressortent sur No Need to be Downhearted. Dommage... mais ça ne m’a pas empêché de l’écouter jusqu’à plus soif... il m’a même servi de réveil (programmé sur le lecteur CD) pendant un bon moment en 2008-2009.

No Need to be Downhearted
Electric Soft Parade
Better Looking Records 2007

01 - No Need to be Downhearted (part 1)
02 - Life in the Backseat
03 - Woken by a Kiss
04 - If that’s the Case, then I Don’t
05 - Shore Song / Surfacing
06 - Misunderstanding
07 - Secrets
08 - Cold World / Starry Nite #1
09 - Have you ever Felt like it’s too Late ?
10 - Come Back Inside
11 - Appropriate Ending
12 - No Need to be Downhearted (part 2)

vendredi 13 novembre 2020

0563 - Rock Sound Volume 3


Sieste trop longue. Trop de copies à corriger. Des courses à faire. Pas eu le temps d’écrire le billet que j’avais prévu pour aujourd’hui. Ce sera pour demain. À la place, ce Rock Sound Volume 3, sampler dont je n’ai aucune idée de l’origine, aucune idée de qui l’a récupéré, où et comment, Natacha ou moi... quelle importance après tout ? Malgré la présence d’un enregistrement live de Some Might Say (Oasis) à Maine Road, ça a l’air d’être horrible comme compilation. Rien que le nom de Lofofora me fait saigner des oreilles... Rock Sound, un de ces magazines qui confondaient rock et métal de bourrin...

Rock Sound Volume 3
Rock Sound 1996

01 - Some Might Say (live) (Oasis)
02 - Pardon Me (Mundy)
03 - Wings (Ethyline)
04 - Clean Shirt (Railroad Jerk)
05 - I was Wrong (Social Distorsion)
06 - You’re One (Imperial Teen)
07 - Unreal is Here (Chavez)
08 - Kill Your Darlings (Soulwax)
09 - Man or Ash (Corrosion of Conformity)
10 - Amnes’ History (Lofofora)
11 - Le pouvoir (Oneyed Jack)
12 - Goin' Down South (R.L. Burnside)

jeudi 12 novembre 2020

0562 - Nick Waterhouse



Il y a deux, trois jours, Natacha a tenté de renouveler son forfait Courtney Barnett / Sheryl Crow. J’étais tranquille, j’étais peinard, accoudé au comptoir, Natacha vaquait à ses occupations, la musique n’était pas particulièrement forte, plutôt même à volume très modéré par rapport à nos habitudes, j’écoutais El Dorado de Marcus King. Natacha va, vient, repart, revient. Ne dit rien. Jusqu’à ce qu’elle lâche, hilare, visiblement heureuse de son bon mot : on dirait du Shania Twain, non ?
Échec pour elle cette fois-ci, elle n’a pas réussi à me dégoûter. Mais tout de même... comme dirait le philosophe Philippe Katerine : ça fait réfléchir...

Nouvelle expérience avec un autre album, ce matin. Nick Waterhouse de Nick Waterhouse. À moins que ce ne soit l’inverse. Un autre album de rock à l’ancienne, vaguement teinté de de country, et de pas mal de blues aussi. Du moins c’est ainsi que je me le rappelais. Ce n’est pas tout à fait ça en fait. Pas ce matin en tout cas. Plus soul blanche. Avec certains refrains presque rock indé.
Nick Waterhouse est un album que j’ai pris, un peu au hasard à la médiathèque de Versailles, parce qu’il était dans le présentoir des recommandations et sur la foi d’une pochette à l’ancienne du meilleur goût. Aimé à la première écoute. Acheté presqu’aussitôt - j’ai laissé passer les trois semaines de prêt auprès de la bibliothèque avant de le commander. C’est un album qui, me semble-t-il sonne différemment à chaque fois que je l’écoute. C’est très perturbant. Assez intriguant aussi. Soit que c’est un album particulièrement riche, soit que c’est un album qui s’accorde particulièrement bien avec mes humeurs - qui sont très changeantes, surtout en ce moment - soit les deux à la fois.

En tout cas, Natacha n’a rien dit... elle dira qu’elle n’a pas fait attention...

Nick Waterhouse
Nick Waterhouse
Innovative Leisure 2019

01 - By Heart
02 - Song for Winners
03 - I Feel an Urge Coming On
04 - Undedicated
05 - Black Glass
06 - Wreck the Rod 
07 - Which was Writ
08 - Man Leaver Town
09 - Thought & Act
10 - El Viv
11 - Wherever she Goes (She is Wanted)

mercredi 11 novembre 2020

0561 - More Life in a Tramps Vest


11 novembre. Armistice.
On voit depuis quelques jours les politiques, les journalistes et même les sportifs professionnels arborer au revers de leur veste un bleuet. C’était passé de mode depuis bien longtemps quand Hollande - si, si, souvenez-vous, ce gros benêt fut un jour Président de la République : même Macron, malgré tous ses efforts, n’arrive pas vraiment à nous le faire regretter - eut besoin de prouver qu’il était un vrai patriote et pas seulement un sale gauchiste internationaliste. Il fit alors dans la surenchère mémorielle et ressortit, entre autres, le bleuet pour le 11 novembre.
Les Brittons, eux, préfèrent le coquelicot, chacun sa fleur (au fusil), et appellent d’ailleurs - entre autres appellations plus ou moins officielles - le 11 novembre Poppy Day, soit Jour du Coquelicot ou Jour des Coquelicots, je ne sais trop puisqu’il me semble que de toute façon, en anglais l’épithète ne s’accorde pas même si c’est un substantif.

Poppy Day est le titre d’une face B de More Life in a Tramps Vest des Stereophonics, single que, si je ne me trompe, j’ai acheté à l’Occase de l’Oncle Tom (Langstross, Strasbourg) il y a une bonne vingtaine d’années.
Je dois avouer, je n’avais aucun souvenir de Poppy Day. Je l’ai retrouvée en cherchant dans mes bases données une chanson sur le thème du coquelicot... Soucieux de bien faire, j’ai écouté la chanson cette après-midi (j’ai profité du rendez-vous de Natacha chez l’ostéo)... C’est un peu lourdaud, pataud. Typique de la chute de studio, du morceau inabouti et abandonné. Et je n’ai pas vraiment compris de quoi ça parlait... Il n’est pas étonnant que j’ai oublié son existence. Il est même probable que je l’oublie de nouveau sous peu.
Au contraire, je me rappelais plutôt bien la mélodie et une partie du texte de Raymonds Shop, chronique d’un magasin d’un bled gallois. Une des meilleures faces B des Stereophonics - il n’y a pas vraiment de concurrence - et l’une des rares qu’ils interprétaient en concert. En la réécoutant, j’ai été surpris par les arrangements très légers (arpèges de guitare acoustique) et les chœurs très lalala lalala... qui en fait une chanson très pop voire très... poppy.

More Life in a Tramps Vest
Stereophonics
V2 1997

01 - More Life in a Tramps Vest
02 - Raymonds Shop
03 - Poppy Day

mardi 10 novembre 2020

0560 - Ghost (Cowboys in the Movies)


Ça faisait longtemps qu’on avait pas parlé de Crispian Mills, non ? Si ?
Kula Shaker montre des signes de réveil - vidéos depuis le studio d’enregistrement postées sur Instagram : on peut donc espérer un album pour 2021... et une tournée, si on nous lâche un peu la grappe avec cette saloperie de Covid et tout le tralala de mesures pseudo-sanitaires qui en découlent. 2021 comme 2020, pour nous, risque fortement d’être une année Kula Shaker...

En attendant, revenons un peu sur les Jeevas... 1, 2, 3, 4, leur premier album est devenu un de nos albums favoris en voiture. On scande comme une formule magique Virginia is a Witch, on hurle à pleine voix Noone gives a Fuck / Your Parents Messed you Up / You know it Baby, on yahourte le solo de Silver Apples dans la Corsa... parfait sur le chemin aller et retour de Parly 2... les voyages ne sont malheureusement pas très autorisés en ce moment...
Même si Cowboys and Indians, leur second album, nous a plutôt déçus (on y reviendra), j’ai eu envie d’explorer leurs faces B. Le premier single que j’ai trouvé à prix raisonnable fut Ghost (Cowboys in the Movies), d’occasion sur Rakuten.
À quoi ressemblent ces deux faces B ? À ce qu’elles sont : démos et chutes de studio. À savoir des morceaux dans le style de l’album 1, 2, 3, 4 mais en moins réussis, en moins bien finis. On retrouve même dans ces deux chansons quelques ingrédients des morceaux de l’album. Ici un bout d’intro réarrangé, là un solo analogue, ici encore une mélodie proche... Palpitant ? Honnêtement, non. À réserver aux acharnés... ça tombe bien, j’en suis un : j’achèterai donc les autres singles.

Ghost (Cowboys in the Movies)
The Jeevas
Cowboy Musik 2002

01 - Ghost (Cowboys in the Movies)
02 - It Could Only Happen to You
03 - It’s not what you Do

lundi 9 novembre 2020

0559 - The Singles Collection 2001-2011


Damon Albarn, lors d’une interview récente, a sous-entendu - ce n’est pas une annonce officielle - que Paul McCartney - qui a bien plus de 64 ans désormais - pourrait apparaître, le temps d’une chanson, sur le prochain album de Gorillaz. Quelques cinq ans après avoir enregistré un morceau ridicule avec Noel Gallagher (ne manquez pas l’occasion de découvrir We got the Power sur YouTube ou sur tout autre plateforme de streaming (gratuit) - de quoi pleurer de rire), Gorillaz confirme être devenu un projet de papis qui se croient encore dans le vent...

J’ai acheté la compilation The Singles Collection 2001-2011 en soldes, à la FNAC lors d’une opération du type 7 euros le disque, les 5 pour 30 euros. Natacha, dans le magasin, avait fait la grimace. Elle n’aime pas Damon Albarn. Ni Blur. Gorillaz encore moins visiblement.
- T’es sûr  de ton coup, là ? Gorillaz, vraiment ?
- Mais oui, c’est sympa sur deux trois singles... Clint Eastwood, Dirty Harry et l’autre avec Bruce Willis dans le clip... Stylo... je vais pas acheter les albums non plus... mais les best-of, c’est fait pour ça...
- Mouais... t’achètes ce que tu veux, de toute façon... tu le passeras quand je serai pas là...

Bon, comme d’habitude, elle avait raison. Sans les clips - sans Bruce Williiiiiiiis, donc - même les meilleurs morceaux perdent de l’intérêt... Quant à l’écoute complète de ces 15 chansons d’une traite, c’est une heure qui paraît très, très longue. C’est chiant, quoi... De là à inviter, dix ans plus tard, McCartney, tout de même...

The Singles Collection 2001-2011
Gorillaz 
Parlophone 2011

01 - Tomorrow Comes Today
02 - Clint Eastwood
03 - 19-2000
04 - Rock the House
05 - Feel Good Inc
06 - Dare
07 - Dirty Harry
08 - Kids with Guns
09 - El Manana
10 - Stylo
11 - Superfast Jellyfish
12 - On Melancholy Hill
13 - Doncamatic
14 - Clint Eastwood (Ed Case & Sweetie Irie Refix)
15 - 19-2000 (Soulchild Remix)

dimanche 8 novembre 2020

0558 - Royal Albert Hall, October 10, 1997 Live


Un live hypnotique, c’est le souhait que j’émettais, hier, dans mon billet à propos de Live Versions de Tame Impala, disant justement que cet enregistrement en concert du groupe australien ne l’était pas assez, hypnotique, pas assez fou, trop carré.

Royal Albert Hall, October 10, 1997 Live, enregistrement de concert de Spiritualized lors de la tournée Ladies and Gentlemen we are Floating in Space, lui aussi, est carré. Les musiciens sont en place, savent ce qu’ils ont à jouer, ne partent pas dans de grands délires ou dans des soli extravagants. Mais pour ce qui est de l’hypnose, de la transe, on peut difficilement faire mieux que cet album live. Surtout sur le CD1. Les petits motifs planants d’Electric Mainline (extrait de Pure Phase, second album du groupe) ou de Shine a Light (extrait de Lazer Guided Melodies) sont répétés jusqu’à la limite du supportable, les plages de phasing n’en finissent plus d’affluer et de refluer, les passages bruitistes prennent une ampleur impossible à atteindre en studio, les vibrations des cuivres deviennent électriques.
Le CD2 est à peine plus sage. Les chansons, toutes extraites de Ladies and Gentlemen we are Floating in Space (à part, bien entendu, la reprise, d’abord respectueuse puis en roue libre, du gospel Oh Happy Day) font l’objet d’une relecture totale : instrumentation revisitée (Broken Heart), refonte totale d’un instrumental (No God Only Religion), développement de passages sous-exploités en studio (Come Together)... on redécouvre les morceaux, on ne les en aime que davantage.

Ce disque est le premier que j’ai possédé de Spiritualized. Après ma découverte de Ladies and Gentlemen we are Floating in Space, emprunté à la bibliothèque de Strasbourg, je n’avais trouvé que ce live en magasin. Je l’ai donc beaucoup, beaucoup écouté. Au grand dam de ma mère qui le trouvait particulièrement irritant... ça ne la faisait visiblement pas décoller.

Royal Albert Hall, October 10, 1997 Live
Spiritualized
Deconstruction 1998

CD1
01 - Intro
02 - Shine a Light
03 - Electric Mainline
04 - Electricity
05 - Home of the Brave
06 - The Individual
07 - Medication
08 - Walking with Jesus
09 - Take your Time

CD2
01 - No God Only Religion
02 - Broken Heart
03 - Come Together
04 - I Think I’m in Love
05 - Cop Shoot Cop
06 - Oh Happy Day

samedi 7 novembre 2020

0557 - Live Versions


Théorie de Natacha : nous avons acheté New Soul de Yael Naim après que la chanson a été utilisée dans un publicité pour Apple. Je n’y crois pas. Je pense que je m’en souviendrais. Mais ce n’est pas impossible. Il y a bien d’autres artistes, groupes ou chansons que nous avons découverts par le biais de la télévision et de la publicité. Tame Impala par exemple, avec le morceau Elephant. Je l’ai déjà raconté.

J’ai reçu quelques jours avant El Dorado un vinyle live de Tame Impala. Enregistré en 2014. Avant, donc, la catastrophe (musicale, artistique, malheureusement pas commerciale) du troisième (et même du quatrième) album du groupe. Sobrement intitulé Live Versions.
Ce titre est un peu trompeur. Car ces versions live diffèrent finalement assez peu des versions studio. La revisite (néologisme directement issu de Top Chef - j’écris ce billet devant la télévision) est limitée, les morceaux sont légèrement étirés, les dérapages globalement contrôlés : ce n’est la folie hypnotique que l’on est en droit de craindre et d’espérer que par rares intermittences. Pas un mauvais disque. Simplement un disque qui ne révolutionnera pas la perception des deux excellents premiers albums du groupe.

Ah, et dans la tracklist de Live Versions, il n’y a pas Elephant... l’introduction de ce billet était donc hors-sujet.

Live Versions
Tame Impala
Fiction Records 2014

A1 - Endors toi 
A2 - Why won’t you Make Up your Mind ?
A3 - Sestri Levante
A4 - Mind Mischief
A5 - Desire Be, Desire Go
B1 - Half Full Glass of Wine
B2 - Be Above It
B3 - Feels Like we Only go Backwards
B4 - Apocalypse Dreams

vendredi 6 novembre 2020

0556 - El Dorado


Je me suis méfié du reconfinement (encore un néologisme de merde). Un peu trop méfié, puisqu’il n’y a pas vraiment - d’après mes propres observations - de reconfinement effectif. J’avais notamment anticipé de gros dysfonctionnements de La Poste, comme en mars et avril derniers. Et n’ai donc rien commandé au cours des deux semaines passées. Avec la réception de El Dorado de Marcus King il y a trois jours, je n’attends donc plus aucun disque. Une première depuis le printemps.

El Dorado est un disque sorti en 2020. Je n’en ai pas tellement, des disques millésimés de l’année. Cotillions de Billy Corgan. Homegrown de Neil Young. MTV Unplugged de Liam Gallagher. Je crois que c’est tout. Sukanya de Ravi Shankar à la rigueur peut être ajouté à la liste même si la composition est plus ancienne, puisque c’est une création. Quand on voit la liste précédente, à part Marcus King, ce ne sont que des vétérans. À croire que je ne m’intéresse plus qu’aux vieilleries...

Avant d’acheter l’album, je l’avais emprunté à la médiathèque de Versailles - oui, niveau achats, ils sont parfois à la pointe, à Versailles. Je l’avais repéré à sa pochette. Non qu’elle soit belle mais son style trahit une nostalgie des années 70, nostalgie qui mérite qu’on accorde une chance à cet album. Les fringues de cowboy de Marcus King - c’est bien de lui qu’il s’agit, ce jeunot joufflu - sur la photo sont certes inquiétantes mais l’apparition du nom de Dan Auerbach à la production achevèrent de me convaincre.
Les fringues de cowboy, parlons-en. Elles ne mentent pas. El Dorado est un album de rock typiquement américain, tendance Nashville, qui lorgne fortement vers la country quand il ne s’y adonne pas totalement. Le genre de programme qui, annoncé tel quel, en temps normal, me ferait fuir à grandes enjambées. Sauf que, dans le cas présent, c’est excellent. De bout en bout. Guitares magnifiques. Superbe voix. Production ultra-efficace. Il n’y a rien à redire.

Un disque qui permettra de patienter avant un prochain achat qui va se faire attendre... ou pas. Puisqu’il n’y a aucune raison d’attendre.

El Dorado
Marcus King
Fantasy Records 2020

01 - Young Man’s Dream
02 - The Well 
03 - Wildflowers & Wine
04 - One Day She’s Here
05 - Sweet Mariona
06 - Beautiful Stranger
07 - Break
08 - Say you Will
09 - Turn it Up
10 - Too Much Whiskey
11 - Love Song
12 - No Pain