lundi 10 août 2020

0468 - Sukanya


Vous reprendrez bien un peu de musique indienne ?

Peu après le début du confinement, vers le 20 mars donc, coup de fil de maman. On avait prévu de t’envoyer un paquet mais avec le confinement et les problèmes que ça engendre à la poste, on va attendre un peu... Ok, mais c’est quoi ce paquet ? demandai-je, étonné. Une surprise. me répondit-elle. Dans ce cas, pourquoi me prévenir qu’ils ne l’envoyaient pas immédiatement ? Les parents resteront toujours un mystère pour leurs enfants.
Le déconfinement est venu. Quelques semaines sont passées. J’avais un peu oublié cette histoire de paquet quand maman m’a laissé un message me disant que le paquet venait d’être (enfin ?!?) posté. Deux ou trois jours plus tard, je recevais Sukanya, enregistrement du premier (et seul) opéra composé par Ravi Shankar - c’est en se rappelant le billet sur mon disque de feu le maître du sitar que mes parents ont eu l’idée (et l’envie) de m’offrir ce double disque. Je profite de ce billet pour les remercier - (gros) bisous.

À quoi faut-il s’attendre ? Le plus déroutant, dans cet opéra, c’est finalement qu’il ne soit pas plus déroutant. J’anticipais une explosion de sitars, de tablas, de flûtes enchantées (papapapa papapapa), de percussions aux rythmes inventifs et de chants suraigus, la facture de l’œuvre reste plutôt classique, les instruments indiens accompagnant, réorchestrant davantage un opéra occidental (occidentalisé ?) que l’inverse.
Seuls deux passages (certes relativement longs) chantés lors de la deuxième partie ne doivent strictement rien à la tradition européenne et semblent directement importés du sous-continent indien. La façon dont ses deux passages à la fois tranchent et s’articulent parfaitement avec le reste de l’œuvre est la plus grande réussite de Sukanya et justifie complètement la composition. À en juger par la réaction du public (il s’agit d’un enregistrement en concert), ce sont également les passages les plus réjouissants de Sukanya, ceux qui traduisent le mieux ce que le public attend(ait) de Ravi Shankar : être un pont entre Inde et Europe.

Sukanya
Ravi Shankar - David Murphy - London Philharmonic Orchestra
BBC 2017

CD1
Part I
01 - I. Prelude : Aswini Twins’ Song to Love
02 - II. Ouverture
03 - III. Tarama
04 - IV. The Forest
05 - V. Ants !
06 - VI. Discovery
07 - VII. Marriage

CD2
Part II
01 - VIII. Prelude 
02 - IX. Tilak Kalmod
03 - X. Ayman Kalyan
04 - XI. Arrival of the Aswini Twins
05 - XII. The Test
06 - XIII. The Lake
07 - XIV. The Choice
08 - XV. New Life

Aucun commentaire: