vendredi 31 janvier 2020

0276 - Decksandrumsandrockandroll



En 1998, si je me souviens bien, je n'ai acheté quasiment que du Oasis. Probablement un ou deux Stereophonics aussi : j'avais découvert au cours de l'été 97 le principe de face B de single et je pensais que tous les groupes faisaient l'effort d'y mettre de bonnes chansons... J'ai passé une bonne partie de l'année et de mon argent de poche à compléter ma collection naissante avec les singles extraits de Definitely Maybe, (What's the Story) Morning Glory et Be Here Now. Je pense que sur les dix premiers disques que j'ai achetés moi-même, il y en avait sept ou huit d'Oasis... Aujourd'hui encore, Oasis occupe une part non négligeable de ma discothèque - 3 à 4 %.

Pourtant, il y avait (déjà) d'autres choses qui me plaisaient à l'époque. Simplement, on ne peut pas tout acheter, à l'époque je le pouvais encore moins qu'aujourd'hui. Parmi les morceaux de 98 qui m'ont marqué, il y avait History Repeating des Propellerheads avec l'incroyable Shirley Bassey au chant. Un morceau électro-jazzy-soul à la classe intemporelle, au swing du tonnerre, où les cuivres brillent, la batterie claque et les claviers sonnent presque aussi bien que chez Billy Preston, le tout servi par un clip (c'était l'époque où je découvrais l'essentiel de ce que j'écoutais via les clips que M6 diffusait sur les trois quarts de son temps d'antenne) en noir et blanc du bel effet. J'aimerais vraiment avoir alors acheté le single, pourquoi pas en vinyle...

Je n'ai acheté l'album Deckandrumsandrockandroll que 15 ans ou 17 ans plus tard (mieux vaut tard que jamais) parce que, neuf, l'album ne coutait pas plus cher que le single History Repeating d'occasion. Je n'ai écouté l'album que deux ou trois fois : je l'ai trouvé sans intérêt - je me souviens juste qu'il y a dessus une reprise (un peu vaine) du thème d'un James Bond... qui n'était même pas un de ceux chantés par Shirley Bassey...

Decksandrumsandrockandroll
Propellerheads
Wall of Sound Recordings 1998

01 - Take California
02 - Echo and Bounce
03 - Velvet Pants
04 - Better ?
05 - Oh Yeah ?
06 - History Repeating (featuring Miss Shirley Bassey)
07 - Winning Style
08 - Bang On !
09 - A Number of Microphones
10 - On her Majesty's Secret Service
11 - Bigger ?
12 - Cominagetcha
13 - Spybreak !

jeudi 30 janvier 2020

0275 - Serenade


Le 45 tours (7") de Serenade de Wallace Collection, acheté chez Décibul lors de ma dernière visite (ça fait déjà un mois, c'est bien trop...), en même temps qu'un 45 tours des Beatles et celui de Black is Black. Acheté pour la découverte, sans être tout à fait sûr de savoir à quoi m'attendre...
Wallace Collection est le groupe responsable de la formidable Daydream, une de mes chansons favorites, dont j'ai déjà vanté les mérites sur ce blog. Serenade serait-elle dans le même style ? Une copie carbone ? Montrerait-elle d'importantes différences ? Donnerait-elle l'impression d'être due à un tout autre groupe ? - je ne suis pas tout à fait sûr d'avoir respecté la concordance des temps... j'ai d'ailleurs souvent des doutes à propos de la concordance des temps...

Dans la série des groupes qui creusent le même sillon, Wallace Collection semble se poser là... Serenade est résolument dans la même veine que Daydream. Même volonté de popifier le classique (tendance kitsch / pompier) ou de classiquer une pop qui n'allait pas tarder à se faire appeler rock progressif. Même habileté pour construire de jolies harmonies vocales. Et même difficulté à finir proprement une chanson, c'est-à-dire autrement que par un la-la-la-la-la-la ad libitum.
Aussi alléchant que soit le programme, le résultat est tout de même une ou deux coudées en dessous de Daydream... mais donne suffisamment envie pour que j'aille, à l'occasion, jeter une oreille à un album de ce groupe (belge ?!) qui, si j'en juge par la photo, est formé de deux bergers, deux profs de maths des années 60 / 70 et deux de leurs étudiants...

Serenade
Wallace Collection
EMI / Odeon 1970

A - Serenade
B - Walk on Out

mercredi 29 janvier 2020

0274 - Nabucco

L'opéra ne vaut plus rien... Cette petite provocation presque infantile ne sert qu'à exprimer mon étonnement qu'un coffret, certes d'occasion, en parfait état, contenant trois vinyles sans la moindre griffure et un livret sans la moindre trace ne m'ait couté qu'une bouchée de pain - à vrai dire, plutôt un batard, il ne faut pas exagérer - au Facteur Cheval, rue des États Généraux, à Versailles. J'en avais même acheté deux de ces coffrets, Nabucco et Aïda. Le Trouvère n'était pas disponible, c'est dommage, c'était l'opéra que nous allions voir, Natacha et moi, quelques jours ou semaines plus tard, au début de l'été 2018, à Bastille.

Nous avons écouté Nabucco deux ou trois fois en entier au cours de cet été 2018. Depuis, je dois l'avouer, un peu avec honte, nous n'en avons jamais pris le temps... On se contente, parfois, rarement, de se passer le Chœur des Hébreux (Va, pensiero) comme si Nabucco était un album dont Va, pensiero serait le single phare...
Le temps, je le disais, est le principal problème. On parle là de deux ou trois heures de musique. Il faut prendre le temps de s'installer, de se concentrer et de profiter. Ou alors, il faut désacraliser l'opéra et accepter, comme on le ferait avec moins de remords d'un disque de rock, de faire autre chose pendant l'écoute, avec le risque que la musique ne devienne qu'un fond sonore...
Je ne sais pas ce qui est le pire : ne pas écouter ou mal écouter...

Nabucco
Giuseppe Verdi / Riccardo Muti
EMI / La Voix de son Maitre 1978

A - Ouverture et Acte 1
B - Acte 1
C - Acte 2
D - Acte 2 et Acte 3
E - Acte 3
F - Acte 4

mardi 28 janvier 2020

0273 - Burger Queen Français

Cela fait trop longtemps que je n'ai pas fait plaisir à Natacha en évoquant un de ces groupes ou artistes qui habitent notre discothèque et qu'elle adore. D'un autre côté, je ne vais pas me forcer à m'acharner sur les Stereophonics ou Blur... Quant à Björk, je n'ai qu'un seul disque de la Castafiore islandaise, son tour est donc passé...  Ce sera donc le tour de Placebo que je n'ai pas encore abordé sur ce blog... Le single Burger Queen Français sera de plus l'occasion d'apporter quelques arguments supplémentaires en faveur de conclusions (qui a dit hâtives ?) que j'ai tirées ces derniers jours.

La version originale de Burger Queen, voyait Placebo s'effondrer avec style le temps d'une sorte de ballade new-wave déliquescente en conclusion de l'ultra-énergique album Without You I'm Nothing dopé au glam-rock et au post-punk - une décélération bienvenue. Dans sa version française, subtilement intitulée Burger Queen Français, isolée sur un single, la chanson devient d'un ennui mortel et semble uniquement destinée à prouver, comme je l'affirmais il y a quelques jours, que le rock n'est pas destiné à être chanté dans une autre langue que celle de Chuck Berry...
La face B Aardvak - que j'avais totalement oubliée avant de la réécouter dimanche soir en prévision de ce billet - montre Placebo s'essayer au jazz. Un morceau qui confirme que les groupes de rock devraient, la plupart du temps, se contenter de faire ce qu'ils savent faire. Ceci dit tant qu'à se ridiculiser, autant le faire en face B de single plutôt que sur album, c'est fait pour ça...
Après deux morceaux aussi mauvais, je me réjouissais d'écouter le live de Every You, Every Me, l'un des morceaux-phares, survitaminé, de Without You, I'm Nothing. Parler de déception serait un faible mot. C'est un faux live (session radio ?) acoustique, ralenti jusqu'à l'immobilité... je me suis endormi avant le refrain...

Assurément dans le Top 10 de mes plus mauvais disques...

Burger Queen Français
Placebo
Virgin 1999

01 - Burger Queen Français
02 - Aardvark
03 - Every You, Every Me (live)

lundi 27 janvier 2020

0272 - She Hangs Brightly

Je trouve de plus en plus suspect que tant de groupes de rock revendiquent l'envie d'expérimenter à tout prix, d'explorer de nouveaux territoires. Après avoir, des années durant, péniblement peaufiné leur rock et leur roll, ayant enfin rencontré le succès avec leur premier ou leur deuxième album, ces groupes décident soudainement qu'il est temps d'aller voir ailleurs et d'ajouter de l'électro, du dub ou du hip hop à leur univers sonore. C'est parfois réussi. De temps en temps (rarement, ne nous faisons pas d'illusions) carrément génial. Le plus souvent, il me semble, cela trahit surtout un énorme manque d'inspiration, que la profusion de bits ou l'ajout de passages rappés peinent à masquer...

D'autres groupes ont choisi la voie inverse. Ont choisi de creuser le même sillon. Encore et encore. D'affiner leur discours. De garder le décor et de se concentrer sur l'écriture et la composition plutôt que d'opérer un ravalement de façade cache-misère. Mazzy Star est de ceux-là. Mazzy Star avaient trouvé leur style dès leur premier disque (guitares noyées dans la reverb, batterie minimaliste voire absente, morceaux résolument down-tempo, voix de Hope Sandoval mise en avant) et n'ont fait que répéter leur formule magique sur les disques suivants, se contentant (c'est un oxymoron) d'écrire des chansons toujours un peu meilleures...

Décidé à faire un (petit) break au milieu de mes écoutes de Kula Shaker, je me suis passé, jeudi après-midi le magnifique album homonyme de Slowdive dont je parlais justement dans le billet consacré à K puis She Hangs Brightly de Mazzy Star, choisi un peu plus au hasard dans ma discothèque.
Je croyais jusqu'à jeudi que She Hangs Brightly était le deuxième album sorti par Mazzy Star après le splendide So Tonight that I Might See. C'est en décidant d'écrire un billet sur l'album et en recopiant les crédits ci-dessous que je me suis aperçu qu'il lui était antérieur. She Hangs Brightly, que je trouvais avant cette découverte très beau et plutôt malin (cf. les citations assez osées de I'll be your Mirror du Velvet Underground sur Blue Flower et de You Really Got Me des Kinks sur Ghost Highway - après ça, on va traiter Noel Gallagher de voleur),  me plait encore plus maintenant que je sais qu'il est en réalité le premier opus du groupe. She Hangs Brightly n'est pas qu'une suite (qui tient la route) à un album fabuleux, ce sont les fondations d'un style et d'une identité qui se perpétuent (certes épisodiquement) jusqu'aujourd'hui... sans jamais se renier.

She Hangs Brightly
Mazzy Star
Capitol 1990

01 - Halah
02 - Blue Flower
03 - Ride it On
04 - She Hangs Brightly
05 - I'm Sailin'
06 - Give you my Lovin
07 - Be my Angel
08 - Taste of Blood
09 - Ghost Highway
10 - Free
11 - Before I Sleep

dimanche 26 janvier 2020

0271 - Back in Black


Nous rentrons de Limoges aujourd'hui. Qui dit trajet en voiture dit Fip et playlist du téléphone de Natacha. Qui semble bourrée (je parle de la playlist, pas de Natacha) de Led Zeppelin, d'Oasis et d'AC/DC. Impossible d'échapper sur un trajet de trois heures et demie à l'un des trois.
Tomber sans arrêt sur Oasis et Led Zeppelin est normal, Natacha a encodé 4 albums de chacun de ces deux groupes. Les chances sont plutôt élevées que la lecture aléatoire finisse par les choisir, les probabilités l'expliquent parfaitement... Pour les hardeux australo-écossais, c'est statistiquement un peu plus mystérieux, Natacha n'a dans sa playlist qu'un album (certes double), Live (enregistré à Barcelone en 1992). Peut-être après tout n'est ce qu'une impression. Peut-être que les morceaux d'AC / DC ne reviennent pas aussi fréquemment qu'il nous semble.

Je n'ai cependant pas envie d'évoquer un best-of ou un greatest hits, ce à quoi s'apparente Live, le premier disque d'AC / DC que nous ayons (enfin, surtout Natacha) acheté, il y a 5 ou 6 ans. Ce sera donc Back in Black, acheté environ deux ans plus tard. Probablement leur album le plus fameux. À tort ou à raison, je ne saurais dire, je ne connais pas toute la discographie du groupe.
Au-delà de l'image d'Angus Young, génie de la guitare (tendance branleur de manche) habillé depuis quarante ans en costume d'écolier (ce qui, à son âge, commence à devenir vraiment malsain), AC / DC a une réputation de groupe de bourrins pour bourrins. Pour routiers. Pour motards se battant dans les bars. Pour beaufs portés sur la bière et le cul. Et effectivement, des titres aussi explicites que Let me Put my Love into You ou You Shook me all Night Long donnent a priori assez peu envie d'en savoir plus... oui mais voilà... car il y a un mais, bien évidemment... ce n'est pas aussi simple.
AC / DC sont aussi capables de grandes chansons. Oui, chansons. Pas seulement capables d'excellents riffs - ça, on s'en doutait - pas seulement capables de morceaux rigolos sur lesquels pogoter, pas seulement capables de bruit et de fureur : capables de chansons. Des blues, évidemment. Des blues joués à plein volume et criés, éructés plus que chantés, certes. De grands blues tout de même. La chanson titre, Back in Black en est un premier exemple mais ma préférée reste et restera Hells Bells, à la construction parfaite, au riff malin et moins démonstratif qu'à l'accoutumée, au couplet contenu (autant que faire se peut) avant l'explosion du refrain. Un modèle du genre.

Back in Black
AC / DC
Leidseplein / Columbia 1980 / 2003

01 - Hells Bells
02 - Shoot to Thrill
03 - What do you do for Money Honey
04 - Givin the Dog a Bone
05 - Let me Put my Love into You
06 - Back in Black
07 - You Shook me all Night Long
08 - Have a Drink on Me
09 - Shake a Leg
10 - Rock and Roll ain't Noise Pollution

samedi 25 janvier 2020

0270 - Asunder, Sweet and Other Distress


Je n'ai pas prévu assez de tags différents. Pas assez de catégories. Je me retrouve avec trop de disques classés en rock / pop / folk. D'un autre côté, ce n'est pas en multipliant les sous-genres dans le rock ou la pop qu'on s'y retrouve mieux : il faudrait presque une appellation par groupe voire par disque tant il en existe, de ces sous-catégories (psychédélique, progressif, fusion, rythm 'n' blues, power pop, punk, post-punk, new-wave, cold-wave, anti-folk, surf, shoegaze, rockabilly... parmi tant d'autres).
Tout de même, ça me parait étrange de classer Godspeed You ! Black Emperor en rock / pop / folk tant leur ambition musicale dépasse (et même très largement) le cadre de la chanson qui est à la base du rock, de la pop et du folk. D'un autre côté, où les classer ? Ce n'est pas du jazz. Ce n'est pas non plus du contemporain comme la musique d'Arvo Pärt ou même de Max Richter peuvent l'être. Quant à l'appellation post-rock souvent proposée pour qualifier la musique de Godspeed You ! Black Emperor, de Mogwaï, de Tortoise et d'autres groupes aussi inclassables, elle est refusée à l'unisson par les intéressés eux-mêmes, je ne l'emploierai donc pas...

Je connaissais le nom Godspeed You ! Black Emperor depuis plus de quinze ans - un camarade de classe m'en parlait régulièrement avec un enthousiasme débordant ; pourquoi n'y ai-je pas jeté une oreille plus tôt ? - quand j'ai enfin écouté un album du groupe, ce Asunder, Sweet and Other Distress, le premier que j'ai emprunté à la médiathèque de Versailles. C'est un disque qui dépasse totalement mes capacités descriptives - qui, il est vrai, sont assez minces. Des morceaux instrumentaux, longs, très longs, bâtis selon des structures complexes, faussement répétitives, intenses, très intenses, sinueuses, des morceaux envoutants tout autant qu'angoissants, intellectuels et, étrangement, plutôt accessibles, au son épais tout autant que précis... tout et son contraire à moins que ce ne soit l'inverse. Un groupe unique en son genre... et un album qui est une expérience.

Asunder, Sweet and Other Distress
Godspeed You ! Black Emperor
Constellation Records 2015

01 - Peasantry or 'Light ! Inside of Light !'
02 - Lamb's Breath
03 - Asunder, Sweet
04 - Piss Crowns are Trebled

vendredi 24 janvier 2020

0269 - K


J'espère qu'avant aujourd'hui, Natacha ou moi, l'un de nous deux aura pensé à (et pris le temps d') encoder notre dernier achat en date, commandé il y a une huitaine de jours et reçu samedi dernier, K, premier album de Kula Shaker, sorti en 1996.
En effet, nous prenons la une voiture cet après-midi, direction Limoges, pour l'anniversaire de la maman de Natacha à qui je souhaite ici aussi - même si je ne crois pas qu'elle soit lectrice de Disco MLM - un très bon anniversaire. Je veux absolument - et je suis certain que Natacha aussi - écouter K durant le trajet. Nous ne pouvons plus nous passer de K ni de Kula Shaker.

Je suis désolé d'insister, d'avoir l'air complètement obsédé (je le suis), mais j'ai besoin et envie de le dire encore une fois (et ce ne sera certainement pas la dernière) : mon meilleur achat de l'année sera à coup (quasi) sûr le single Hush. La chanson titre, débordante d'énergie, est un véritable remède à toute maladie, il est impossible de ne pas en ressortir ragaillardi. Comme si ce n'était pas suffisamment, les deux faces B, Raagy One et Under the Hammer sont excellentes. La première, d'une construction couplet / refrain / solo / refrain / coda instrumentale assez étrange, explore le côté planant de Kula Shaker tandis que la seconde donne un assez bon aperçu de l'impressionnant mur de guitares que la bande de Crispian Mills est capable de bâtir. Quant au live de Govinda qui conclut ce quatre titres, il touche à la magie, je peux l'écouter en boucle sans me lasser - ce n'est pas pour rien que la chanson est basée sur un mantra...
Avec un single aussi parfait, impossible de ne pas vouloir acheter l'album. Hush étant un single hors album, j'ai acheté K, le premier, le plus réputé et, surtout, celui qui contient à la fois Govinda (évoquée plus haut) et Grateful when you're Dead que Natacha connaissait déjà grâce à une compilation...

Avouons-le, K est une déception. Car K n'est qu'un... excellent album. K, de plus, semble s'améliorer à chaque écoute (et j'en ai quelques-unes au compteur, j'en aurai encore plus au moment où vous lirez ces lignes, c'est sûr). K cependant n'est pas aussi fou, radical et jusqu'au-boutiste que je l'espérais. Certains morceaux (excellents, j'insiste) comme Hey Dude ou Into the Deep, passé l'habillage hindouisant, restent des chansons assez normales. Un album gorgé de Govinda (un single dont le texte est en sanskrit) de Tattva (à nouveau, un single dont le refrain est en sanskrit) ou de Raagy One (citée plus haut mais non présente sur l'album) aurait peut-être été indigeste mais c'est quelque part ce que j'escomptais... Il faut le reconnaître, mes attentes étaient telles qu'il était impossible que le disque soit à la hauteur.
Il n'en est pourtant pas loin... sans arrêt, il faut que je l'écoute, cet album. Encore. Et encore. De bout en bout. Le dernier album a m'avoir fait une telle impression est Slowdive, dont j'ai déjà parlé...

Pourquoi nous a-t-il fallu plus de 20 ans pour découvrir ce disque alors que Natacha et moi, l'un et l'autre, connaissions parfaitement l'existence de Kula Shaker ?
Bref, j'en garde pour plus tard, il y a des chances non négligeables que j'achète (beaucoup ?) de Kula Shaker dans les semaines et mois à venir...

PS : Mardi soir, quelques heures après que j'ai écrit ce billet (je prends de l'avance, nous ne sommes pas là ce week-end), Natacha a encodé l'album. Le trajet s'annonce excellent...

K
Kula Shaker
Columbia 1996

01 - Hey Dude
02 - Knight on the Town
03 - Temple of Everlasting Light
04 - Govinda
05 - Smart Dogs
06 - Magic Theatre
07 - Into the Deep
08 - Sleeping Jiva
09 - Tattva
10 - Grateful when you're Dead / Jerry was There
11 - 303
12 - Start All Over
13 - Hollow Man ( Part 1 & 2)

jeudi 23 janvier 2020

0268 - Lonerism


Il y a des disques géniaux qui me déçoivent a posteriori. Je m'explique.
J'ai découvert Lonerism (et Tame Impala par la même occasion) avec le morceau Elephant utilisé dans une publicité - pas de commentaires désobligeants, merci... il y a d'autres groupes ou artistes, bien plus importants, que j'ai découverts ou appris à apprécier à cause de publicités... Je ne sais plus si j'ai acheté l'album directement, sur la foi de cette publicité, ou si je l'avais écouté auparavant, au moins en partie, sur YouTube ou autre. Ne reste que l'impression que c'est allé très vite...

Lonerism est un album fantastique, alternant tubes psyché-rock (Mind Mischief, Feels like we only go Backwards - dont il existe une superbe reprise par Alex Turner en session radio, à chercher absolument sur le net - Elephant... ) et morceaux hypnotiques basés sur la répétition de motifs gentiment tordus (Endors Toi, Why won't they Talk to Me ?). Un album aux sonorités à la fois modernes et passéistes, créant une sorte d'ambiance sixties intemporelle - quoi que cela veuille bien dire, probablement rien...

D'où vient le malaise ?
J'ai tellement aimé l'album que j'ai acheté peu de temps après le premier album de Tame Impala (Lonerism était le second), Innerspeaker, tout aussi recommandable... et j'ai attendu avec une impatience folle la publication du troisième album... album qui finit par sortir... et comme disait l'autre : j'ai vomi. Une daube. Ratée (ce qui peut arriver) et, surtout, de mauvais goût - ce qui ne doit jamais arriver. Tellement infâme que lorsque j'écoute Lonerism ou Innerspeaker, j'y entends, dans le fond, les échos de ce que Tame Impala s'apprêtait à devenir.
Mes disques font partie d'une histoire. L'histoire d'un groupe, certes. Mon histoire aussi. Et mon histoire avec ce groupe. Et quand cette histoire se termine mal, quand ma déception prend le dessus, c'est l'histoire tout entière qui prend pour moi un goût amer.

Lonerism
Tame Impala
Modular Recordings 2012

01 - Be Above It
02 - Endors Toi
03 - Apocalypse Dreams
04 - Mind Mischief
05 - Music to Walk Home By
06 - Why won't they Talk to Me ?
07 - Feels like we only go Backwards
08 - Keep on Lying
09 - Elephant
10 - She just won't Believe Me
11 - Nothing that has Happened so far has been Anything we Could Control
12 - Sun's Coming Up

mercredi 22 janvier 2020

0267 - Chants d'Oiseaux


En parlant de roucoulades...

Été 2005. York. Stage dit ouvrier. Je travaille dans une boutique de l'ONG Oxfam. On y vend des livres et des disques d'occasion. Pour l'ambiance sonore de la boutique, on pioche dans les disques en vente. Tout peut y passer, pop, rock, jazz, classique, variétés...
Un jour, un des volontaires de la boutique (tous les vendeurs sont bénévoles sauf le gérant) décide de passer le disque de chants d'oiseaux qui prenait la poussière depuis on ne sait quand dans les rayonnages. Cinq minutes après le début du disque, un client entre dans la boutique. Deux minutes après, il nous interroge sur ce qui sort des haut-parleurs. Nous lui montrons la pochette du CD. Et voilà comment un disque invendu (et, par conséquent, supposé invendable) depuis des semaines est parti en moins de dix minutes... True story.

Ce Chants d'Oiseaux n'est pas le même disque que celui de l'anecdote ci-dessus. Natacha le possédait avant que nous fusionnions nos discothèques. Je crois qu'il lui a été donné quand elle travaillait au Museum d'Histoire Naturelle - elle participait justement à une étude sur les oiseaux.

Je ne ferai croire à personne que nous l'écoutons régulièrement. Et je suis toujours aussi incapable de distinguer le chant de la gallinette cendrée de celui de la harpie féroce... mais ce disque nous a parfois servi à faire tourner en bourrique nos chats...

Chants d'Oiseaux
Passeurs d'Idées 2004

01 - Concert de la Roselière
02 - Accenteur Mouchet
03 - Blongios Nain
04 - Canard Colvert
05 - Fauvette à Tête Noire
06 - Foulque Macroule
07 - Grèbe Castagneux
08 - Héron Cendré
09 - Hibou Moyen-Duc
10 - Huppe Fasciée
11 - Linotte Mélodieuse
12 - Martin - Pêcheur
13 - Mésange Bleue
14 - Mésange Charbonnière
15 - Pic Épeiche
16 - Pic Vert
17 - Pie Bavarde
18 - Tourterelle des Bois
19 - Troglodyte Mignon
20 - Connectez-vous !

mardi 21 janvier 2020

0266 - Guitar Loops


Ne pas se fier au paisible ramier (j'espère ne pas me tromper d'espèce) doré sur la couverture de ce disque, le contenu de ce Guitar Loops n'a rien de roucoulades, ni même de mélodieux. Le disque, alors (en 2005) plus ou moins présenté comme un album solo de Jason Spaceman, était disponible via le site internet de Spiritualized (Jason Spaceman, pseudonyme de Jason Pierce, en est le chanteur-compositeur-guitariste-producteur-arrangeur-leader-seul-membre-permanent) - les 500 premières copies seraient, précisait le site, numérotées à la main et dédicacées...

Je n'ai pas tardé à le commander, vous vous en doutez... Je l'ai reçu quelques temps après et l'ai écouté la première fois avec un ami à qui j'avais fait découvrir Spiritualized - celui qui m'avait fait découvrir Belle and Sebastian (ça me semble presque équitable comme échange de bons procédés)... il s'est bien foutu de moi et m'a félicité pour cette magnifique acquisition...
En effet, c'est inécoutable. 35 minutes de bruit, de larsens, de sons divers et (a)variés. Je pense être assez ouvert côté musique mais il y a des limites. Même Ascension de Coltrane dont je n'ai pourtant jamais entendu la fin ne m'a pas autant rebuté... Insupportable.

Sinon, mon numéro est le 218...

Guitar Loops
Jason Spaceman
Treader 2005

01 - Guitar Loops

lundi 20 janvier 2020

0265 - Street Spirit (Fade Out) CD 1


Comme tout le monde ou presque, j'ai décoré ma chambre d'ado, chez mes parents, avec quelques affiches et posters de groupes ou de chanteurs - il y avait d'autres affiches aussi mais ce n'est pas le sujet ici. Pourtant, je n'ai pas acheté de poster avant l'automne 2000, c'était à la sortie du concert des Smashing Pumpkins à Bercy. Les autres, avant, c'était essentiellement des pages découpées dans des magazines et des mini-posters offerts avec des disques...
Ces mini-posters étaient d'un format inhabituel, très en longueur (4 fois le diamètre d'un CD en longueur, 2 fois en largeur), présentaient des plis très marqués (dus au pliage en 8, pour rentrer dans le boitier), étaient principalement distribués avec des singles - j'ai encore récupéré un poster de ce type avec un single acheté récemment - et étaient rarement très réussis sur le plan visuel - en principe un collage de photos des membres du groupe... C'est ainsi que je me suis retrouvé avec un poster de Radiohead dans ma chambre, pourtant pas le groupe le plus glamour qui soit - et c'est un euphémisme - inclus avec le CD 1 du single Street Spirit (Fade Out). Je crois me souvenir que je l'avais mis au dessus de la porte de ma chambre, comme une sorte de linteau.

J'ai peu de singles de Radiohead, trois seulement. Et un e.p. (deux si on compte le 8 titres live I Might be Wrong). À l'époque, j'achetais déjà les singles d'Oasis et ceux des Smashing Pumpkins. Et ceux des Stereophonics aussi... bref, je ne pouvais pas me permettre de tout acheter... je n'ai pas forcément fait que les bons choix... Ceci dit, pour ma défense (ai-je besoin de me défendre ? Pour les Stereophonics, oui, peut-être...), les singles de Radiohead n'ont pas excellente réputation. Peu de faces B réellement réussies - ce que j'ai pu constater sur les rares disques en ma possession. N'allons pas en déduire que j'ai acheté Street Spirit (Fade Out) pour le poster. Non, justement, je l'ai acheté pour une face B, Talk Show Host, supposée être la meilleure de Radiohead (avec Pearly, face B de Paranoid Android). Et effectivement, elle est excellente... On n'en dire pas autant de Bishop's Robes.

Je n'ai aucune idée d'où se trouve le poster aujourd'hui... Poubelle ?

Street Spirit (Fade Out) CD 1
Radiohead
Parlophone / EMI 1996

01 - Street Spirit (Fade Out)
02 - Talk Show Host
03 - Bishop's Robes

dimanche 19 janvier 2020

0264 - Oasis Interview 1994


On trouve dans le commerce des cadres conçus pour y glisser ses disques vinyles ou les pochettes de ses vinyles et les afficher au mur. Si on en vend, de ces cadres, c'est a priori que des gens en achètent - et, par conséquent, qu'ils les utilisent... Si j'ajoute à cela que j'ai déjà entendu, de mes oreilles qui se sont aussitôt mises à acouphéniser (oui, encore un barbarisme), à la FNAC, des clients achetant des vinyles se vanter de ne même pas posséder de platine, j'en déduis que l'engouement actuel pour le microsillon est due avant tout à ses qualités esthétiques et décoratives.

Je dois avouer que j'ai moi aussi déjà acheté des vinyles pour leur apparence. C'est le cas de ce Oasis Interview 1994 Recorded at Glastonbury acheté chez Fun House, boutique strasbourgeoise (aujourd'hui fermée) où je me procurais mes bootlegs. Ce disque d'interview est effectivement un disque non-officiel... Déjà que les disques officiels ou semi-officiels d'interviews n'ont, par nature, aucun intérêt a priori, on peut se demander quel était le but en achetant ce vinyle dont les deux faces reproduisent la même interview (oui, au niveau du son, les deux faces sont strictement identiques) de Noel Gallagher...
Je l'ai acheté uniquement parce que le disque était beau : un picture disc sur lequel chacune des deux photos reproduites sur la couverture ci-dessus est imprimée... un magnifique objet... mais je ne l'ai pas pour autant mis au mur ou encadré...

Oasis Interview 1994
Oasis
??? 1994

A - Noel Interview
B - Noel Interview

samedi 18 janvier 2020

0263 - The Individualism of Gil Evans


En module d'allemand, dans un cycle de cours dont le sujet est l'art lyrique, il y a quinze ans environ. Débat avec un camarade de promo, lui aussi passionné de musique et, par ailleurs, excellent bassiste. Alors que j'avance que l'œuvre étudiée ce jour-là (je crois me souvenir que c'était du Alban Berg) sonne très musique de film, il proteste. Selon lui, il n'existe pas de musique qui sonne comme une musique de film. Une œuvre musicale peut être une musique de film si elle a effectivement été composée pour un film mais, à part ça, rien ne distingue une musique de film d'une autre œuvre musicale. Selon lui, toute œuvre musicale peut a priori être une musique de film et, au contraire, aucune œuvre musicale n'est a priori exclue du champ des possibles pour une musique de film.

Il a évidemment raison. Je n'ai évidemment pas tort - qui a dit mauvaise foi ?

La preuve avec ce The Individualism of Gil Evans. Dès la première écoute de cet album (très remanié en CD par rapport à la version originale, la moitié des titres présents ici ne l'étaient pas sur le vinyle en 1964), je me suis retrouvé en plein film américain des années 60 / 70, ceux avec Steve McQueen, Gene Hackman ou Clint Eastwood. Que les morceaux de cet album n'aient jamais été utilisés dans un quelconque film n'y change strictement rien : la musique ne peut être qu'une question de ressenti et celle-ci m'a projeté en pleine préparation d'un casse à l'ancienne ou en train de patrouiller dans les rues de San Francisco en attendant que l'action démarre...
De la tension, du swing, de l'expressivité, du cool, des arrangements amples, qui donnent de l'air et de l'espace à tous les instruments sans qu'aucun ne prennent le dessus sur les autres, quelques dissonances, des éclats, un tempo faussement indolent... tous les ingrédients sont en place, savamment dosés : Gil Evans, compositeur d'une partie des morceaux, chef d'orchestre, arrangeur (et, accessoirement, pianiste) de l'ensemble maîtrise parfaitement la recette - il n'y a rien de plus laid qu'une métaphore culinaire...

Il ne m'a pas fallu plus d'une écoute de ce disque pour savoir que j'allais l'acheter. Quand je pense que c'est un peu par erreur que j'avais emprunté ce disque à la couverture d'un jaune peu attrayant : je l'avais sorti des rayonnages après avoir confondu Gil Evans avec Bill Evans... et c'est en voyant les noms de Wayne Shorter et, surtout, d'Elvin Jones sur la couverture que je me suis décidé à le ramener à la maison.

PS : je n'ai trouvé nulle part dans le livret le nom du sculpteur auteur de l'œuvre dont la photo orne la couverture... si quelqu'un a une idée...

The Individualism of Gil Evans
Gil Evans
Verve / Polygram 1964 / 1988

01 - Time of the Barracudas
02 - The Barbara Song
03 - Las Vegas Tango
04 - A. Flute Song / B. Hotel Me
05 - El Toreador
06 - Proclamation
07 - Nothing Like You
08 - Concorde
09 - Spoonful

vendredi 17 janvier 2020

0262 - Scott Walker sings Jacques Brel


Le rock sonne mieux en anglais. Admettons. C'est en tout cas ce que j'avance et même affirme. Mais la chanson française, dans quelle langue sonne-t-elle le mieux ?
La question pourrait sembler absurde. Elle l'est. Pas tant que ça cependant si l'on considère l'étrange (ou pas) fascination des Anglais et des Ricains pour nos stars francophones Édith Piaf, Charles Aznavour ou Jacques Brel...

C'est à sa mort, il n'y a pas si longtemps, que j'ai commencé à m'intéresser à Scott Walker, baryton à la carrière étrange, débutée dans les années 60 sein d'un groupe de chanteurs pop pour minettes (oserais-je l'anachronisme boys band ?) et interrompue par le trépas alors qu'il s'adonnait à des expériences musicales assez extrêmes, notamment avec les métalleux de Sun O))).
De Scott Walker, je n'ai (pour l'instant) acheté qu'une compilation de reprises de Jacques Brel - reprises issues de ses trois ou quatre premiers albums solo - sobrement intitulée Scott Walker sings Jacques Brel. On y retrouve des standards (Amsterdam qui, d'ailleurs est déjà (en partie) une adaptation (non avouée) d'une chanson traditionnelle anglaise (Greensleeves) - la boucle est bouclée ; Mathilde ; Jacky...) du génie belge (hommage (ou pas) à l'abominable Stéphane Guy - mais ça n'a rien à voir) et d'autres morceaux moins attendus comme la plutôt douteuse The Girls and the Dogs (reprise de... Les Filles et les Chiens, au texte pas loin d'être sexiste).
Les arrangements de ces reprises sont bien meilleurs que ceux des versions originales, plus amples, plus travaillés, les morceaux y sont plus chantés moins interprétés (le travail de Brel était presque celui d'un comédien, il vivait ses textes, ajoutaient des accents, des mimiques vocales)... et quelque part, donc, un peu plus formatés : ce que ces chansons, pour certaines plus que familières en français, gagnent en netteté, elles le perdent un peu en originalité.

Mais ce n'est pas le plus gros défaut de ces reprises, par ailleurs formidables... non, le plus gros problème, ce sont les textes qui se trouvent passablement édulcorés en passant en anglais. Ne me quitte pas et son texte déchirant d'un homme à genoux, suppliant devient le plus simple, moins désespéré If you go away (si tu t'en vas). Quant au refrain ironique de La Chanson de Jacky : Beau Beau, Beau et con à la fois, il me semble perdre de son aigreur avec cute, cute, in a stupid ass way...

Bref, pour résumer la chanson française, surtout quand elle est belge, c'est mieux quand on comprend le français... oui, tout un billet pour arriver à cette conclusion...

Scott Walker sings Jacques Brel
Scott Walker
Phonogram 1990

01 - Mathilde
02 - Amsterdam
03 - Jackie
04 - My Death
05 - Next
06 - The Girls and the Dogs
07 - If you go Away
08 - Funeral Tango
09 - Sons of

jeudi 16 janvier 2020

0261 - Black is Black


Black is Black des Los Bravos, second des trois 45 tours achetés chez Décibul fin décembre. Un certain André C. (préservons son anonymat) habitant alors La Celle-St-Cloud, a pris la peine de laisser l'empreinte d'un tampon portant son nom et son adresse sur les deux faces de la pochette et d'en signer la couverture... il devait beaucoup tenir à ce disque...

Passons rapidement sur la face B, I Want a Name, une ballade beat avec, certes, un joli travail sur les chœurs mais qui, sans être désagréable, est assez banale. Elle fait œuvre de remplissage mais n'est pas destinée à être écoutée en boucle...

Black is Black est, selon moi, une preuve que le rock sera toujours meilleur chanté en anglais qu'en français. On connaît tous la reprise francophone Noir c'est Noir, chantée par feu Ah que Coucou notre Jeannot Vocances national, qu'on ne pourra certainement pas accuser de manquer de voix. Les arrangements de celle-ci sont calqués sur la version originale (cette intro tout en crescendo avec les instruments qui rentrent un par un... ce clavier entêtant... cette basse élastique... ces cuivres qui soulignent les fins de phrases...). Tout est fait pour que ça fonctionne et que la chanson soit un carton en français... et d'ailleurs, ça fonctionne, le morceau marche à plein, peut-être le meilleur de la carrière de Johnny...
Seulement, la version anglophone, bien que chantée par un Allemand exilé à Madrid dans un anglais à l'accent un peu étrange, avec une voix assez inhabituelle, et entouré d'un groupe espagnol (pas vraiment des habitués des clubs de Londres ou de Liverpool donc), est indubitablement supérieure - c'est un fait. Objectif.

Peut-être n'est ce qu'une question d'habitude... à force d'entendre du rock en anglais, j'ai des difficultés à apprécier les sonorités d'autres langues (les rock allemand, espagnol ou italien me semblent plus mal sonner encore que le rock français) sur ces rythmiques... comme j'ai du mal à apprécier l'opéra quand il n'est ni en allemand ni en italien...
Peut-être, effectivement... mais je pense que c'est plutôt une question de sonorité de la langue... Quelques exemples : un vers comme et c'est fini oh oh oh oh, ça sonne atrocement mal (le i à la française, en fin de phrase, sonne toujours très mal en musique)... une entame comme noir c'est noirrrrrr, avec ce dernier R qui traine et roule, c'est beaucoup moins tranchant, abrupt que black is black... ça claque moins, non ?

Black is Black
Los Bravos
Barclay 1966

A - Black is Black
B - I Want a Name

mercredi 15 janvier 2020

0260 - Get Back / Don't Let me Down


Maigre butin chez Décibul lors de ma dernière visite, aux environs du 20 décembre : trois 45 tours seulement. Dans ce cas, je ne peux m'empêcher d'être déçu... par moi même. Trop d'hésitation, trop peu d'idées, trop peu de courage pour me lancer sur un disque que je ne connais pas... Comme dans les conventions de disques, certaines visites chez le disquaire, à cause du choix qui y est trop abondant, se terminent bredouille... et, étrangement, je m'en veux pour cela... on ne se refait pas, parait-il...

Parmi les 3 disques achetés 2 euros pièce ce jour-là, le pressage français de Get Back / Don't Let me Down. Par pure collection, puisque je possède déjà les deux chansons dans plusieurs versions sur plusieurs supports.
Je suis toujours impressionné par la sincérité avec laquelle John Lennon, à la fois adepte d'un humour très ironique (qui lui servait de protection) et auteur génial de morceaux pop totalement absurdes (Lucy in the Sky with Diamonds ou I am the Walrus, par exemple, ne signifient strictement rien), parvenait à exprimer son mal-être avec tant de simplicité et de sincérité. On l'aura compris, je suis un grand fan de Don't Let me Down... beaucoup moins de Get Back : une bonne chanson qui, selon moi, n'exprime pas grand chose, un bon (j'insiste) morceau sans aucune aspérité... qui glisserait sur moi... s'il n'y avait l'excellentissime clavier de Billy Preston.
Toutes ces histoires de cinquième Beatles ont toujours été des conneries mais si je devais en désigner un, ce serait à coup sûr Billy Preston. Celui-ci, par ailleurs auteur d'une abondante discographie rock, funk, soul et gospel (qu'il faudrait que j'explore un peu au delà du seul 45 tours que je possède) réussit (à l'époque de Let it Be et d'Abbey Road) à parfaitement s'intégrer à la musique des Fab Four et à la faire progresser. Même Ravi Shankar qui les initia à la musique indienne (notamment Harrison) n'eut pas autant d'influence sur le son des Beatles... Aussi bien Harrison que Lennon n'hésitèrent d'ailleurs pas à faire appel à ses services lors de leurs aventures solo.

Une critique tout de même sur les Beatles : leurs couvertures de singles étaient assez moches non ? Celle-ci en particulier...

Get Back / Don't Let me Down
The Beatles
Apple / Pathé Marconi 1969

A - Get Back
B - Don't Let me Down

mardi 14 janvier 2020

0259 - ...And This is our Music


Stop, Look and Listen de Belle and Sebastian avec sa seconde partie instrumentale sous influence Ennio Morricone me fait systématiquement penser à You Look Great When I'm Fucked Up, un morceau des Brian Jonestown Massacre sur l'album ...And This is our Music (quelle idée bizzarre d'afficher en larges lettres capitales Tomorrow's Heroes Today sur la couverture alors que ce n'est pas le titre du disque), qui est un hommage explicite au maître italien de la bande originale de film et à son travail pour les westerns de Sergio Leone...

Ce rapprochement entre les deux morceaux s'est opéré d'autant plus naturellement que j'ai dû acheter les deux disques à peu près à la même époque - les dates se mélangent un peu dans mon esprit. C'est vers 2004 ou 2005 avec la sortie du film documentaire Dig ! qui suivait l'ascension des Dandy Warhols et la stagnation des Brian Jonestown Massacre, groupes à la fois frères, concurrents, amis et ennemis, que j'ai découvert les seconds (j'étais déjà familier des Dandy Warhols). J'ai acheté dans la foulée quatre ou cinq albums du groupe dont ...And This is our Music.
Tout ce que j'ai pu dire sur les Dandy Warhols est plus vrai encore sur les Brian Jonestown Massacre. Voilà un groupe avec un énorme potentiel, capable d'écrire et de construire de très bonnes chansons dans des styles très divers et qui a tout gâché par fainéantise, manque d'assiduité dans le travail et refus de se donner du mal.
Les Brian Jonestown Massacre, sous l'impulsion de leur leader Anton Newcombe, ont sorti beaucoup d'albums. Des tonnes d'albums. Bien trop d'albums. On pourrait croire que le fait d'être prolifique est le résultat d'un travail acharné. C'est justement le contraire. Aucun de ces albums ne se tient totalement car aucun n'est vraiment travaillé à fond. Les albums se suivent à grande vitesse car cela permet de cacher le fait qu'aucun n'est véritablement fini. Tous sont foutraques, mal équilibrés et contiennent des chansons qui mériteraient, au mieux, d'être totalement refondues, au pire, d'être mises à la poubelle... C'est dommage car tous ces albums comportent aussi de superbes morceaux qui mériteraient d'être bien mieux accompagnés...
...And This is our Music est peut-être un des albums les plus aboutis du groupe car un des plus équilibrés - si on peut parler ainsi d'un album aussi psyché, gavé jusqu'à la gueule d'hallucinogènes (cf. Prozac vs. Heroin) - un de ceux où le groupe se laisse le moins aller à la facilité (sauf sur le court instrumental / foutage de gueule What did you say ?). Dommage que l'album ne contienne pas un ou deux singles forts pour le porter... les ballades sous acides chantées à mi-voix de ...And This our Music le mériteraient franchement.

...And This is our Music
Brian Jonestown Massacre
Tee Pee Records / The Commitee to Keep Music Evil 2003

01 - Introesque
02 - Starcleaner
03 - Here to Go
04 - When Jokers Attack
05 - Prozac vs. Heroin
06 - Geezers
07 - Maryanne
08 - You Look Great When I'm Fucked Up
09 - Here it Comes
10 - What did you Say ?
11 - Prozac vs. Heroin Revisited
12 - A New Low in Getting High
13 - Some Things go Without Saying
14 - Tschusse
15 - The Pregnancy Test

lundi 13 janvier 2020

0258 - (What's the Story) Morning Glory ?


J'ai emprunté mardi dernier, à la médiathèque de Versailles, un disque d'Anita O'Day, une chanteuse de jazz. Pour essayer. Je ne suis pas du tout amateur de jazz vocal, je l'ai déjà dit, ce qui ne veut pas dire que je ne donne pas de temps à autre sa chance à un disque du genre... ce Anita O'Day Sings the Winners ne m'a cependant, après une écoute, pas vraiment convaincu. Si j'en parle aujourd'hui, c'est que, dans la liste des pistes de ce disque, en onzième position se trouve une chanson intitulée What's your Story, Morning Glory. Stupeur (sans tremblements). Noel Gallagher aurait-il également volé copié emprunté un titre de chanson pour nommer l'album le plus connu d'Oasis ? En interview, il donnait pourtant une tout autre explication.
Peu importe après tout, nous sommes habitués aux larcins du Chief... profitons simplement de l'occasion pour évoquer de nouveau (What's the Story) Morning Glory - quelques mois après que j'ai chouiné sur l'abandon de mon édition CD - sous forme, cette fois, d'un (double) vinyle acheté à L'Occase de l'Oncle Tom (Langstross, Strasbourg) vers 2002.

Comme je l'ai déjà dit, écouter en vinyle un album que l'on connaît par cœur en CD permet de véritablement le redécouvrir. Si l'écoute d'un trait d'un CD n'est en rien une obligation, elle est strictement impossible en vinyle. Qu'on le veuille ou non, les chansons d'une même face d'un vinyle se retrouvent associées entre elles et séparées de celles des autres faces. Comme si d'un album on faisait une suite d'e.p.
La succession  de Wonderwall et de Don't Look Back in Anger qui sur CD constitue un moment fort de l'album n'existe plus sur l'édition vinyle. Au contraire, Champagne Supernova que j'ai toujours sentie isolée en CD en fin d'album, séparée du reste du disque par un court instrumental (un extrait de The Swamp Song, face b de Wonderwall), par la magie du vinyle, forme avec Morning Glory un enchainement des plus parfaits dont ledit instrumental est le maillon fort... Tout ce qui était devenu évidences (vraies ou fausses) et habitudes avec le CD est complètement remis en cause...
Et, comme si cela n'était pas un argument suffisant (en plus de la pochette en grand format, de la beauté des disques noirs et du plaisir de voir tourner le disque sur la platine...) pour acheter le vinyle, l'album comprend un morceau bonus, totalement inédit en CD (jusqu'à la réédition des 20 ans de l'album, en 2015) Bonehead's Bank Holiday. Une chanson censée être une parodie de Blur chantée par Bonehead (surnom de Paul Arthurs, le guitariste du groupe). La chanson ne sonne finalement pas vraiment comme du Blur et Bonehead n'arriva jamais à la chanter correctement : ce fut Noel qui s'y colla...

À évoquer ainsi le vinyle de (What's the Story) Morning Glory, a priori un disque acheté par pure collectionnite, c'est finalement l'édition CD de l'album qui me parait aujourd'hui superflue...

(What's the Story) Morning Glory ?
Oasis
Creation 1995 

A1 -  Hello
A2 - Roll with It
A3 - Wonderwall
B1 - Don't Look Back in Anger
B2 - Hey Now !
B3 -
B4 - Bonehead's Bank Holiday
C1 - Some Might Say
C2 - Cast no Shadow
C3 - She's Electric
D1 - Morning Glory
D2 -
D3 - Champagne Supernova

dimanche 12 janvier 2020

0257 - I'm a Cuckoo


Je l'ai déjà raconté, j'ai découvert avec enthousiasme Belle and Sebastian grâce à un camarade de promo qui en était - et en est toujours - fou. C'était l'été 2004. J'ai acheté tout ce que j'ai trouvé. Les albums évidemment, les singles aussi.
Belle and Sebastian venaient de sortir, juste avant, en 2003, Dear Catastrophe Waitress, leur premier album pour Rough Trade après avoir quitté leur label précédent Jeepster - ce qui revient, si l'on s'autorise la métaphore sportive, à passer directement de la deuxième division à la Ligue des Champions. C'est à ce moment qu'ils durent (les exigences commerciales d'une major ne sont pas celles des indés) cesser de publier des singles hors-album et se mirent à faire comme tout le monde, sortir des singles extraits des albums.
I'm a Cuckoo était un de ceux-là. On pourra toujours regretter - et je le regrette - l'abandon de la démarche purement artistique qui consiste à concevoir d'un côté des albums et de l'autre des e.p., I'm a Cuckoo n'en est pas moins une réussite exemplaire. Un disque magnifique. I'm a Cuckoo contient en effet tout ce que devrait toujours contenir un single digne de ce nom et même plus.
Déjà, le contenant. Ni une pochette cartonnée cheap ni le traditionnel boitier cristal. Non, on a droit à un magnifique digipack avec un rabat qui permet de disposer de suffisamment de place pour les habituels crédits et remerciements mais aussi les paroles de tous les morceaux.
Les morceaux, justement. I'm a Cuckoo est une excellente chanson. Pas une grande chanson - c'est tellement rare, une grande chanson - mais une chanson avec un texte drôle, une mélodie sautillante, entrainante et des arrangements débordant d'énergie positive. Que peut-on demander de plus ?
(I Believe in) Travellin' Light est une petite perle mélodique. Sur un album, elle passerait peut-être inaperçue, noyée. En face b de single, elle est libre de se révéler pour ce qu'elle est : un petit trésor pour amoureux de pop britannique.
Quant à Stop, Look and Listen, c'est une chanson sur laquelle le groupe jouit à plein de la liberté qu'offrent les faces b de single dont je parlais l'autre jour. Pas un gros label ne laisserait passer sur un album quatre minutes d'une espèce country pop aux couplets dont les paroles semblent (faussement) répétitives suivies de quatre autres minutes, instrumentales, où le groupe semble parti dans un bœuf dont le thème serait  Ennio Morricone... Sur un single, pourquoi se refuser huit minutes d'inventivité, d'humour et de plaisir (un peu) coupable ?
Ajoutons une couverture qui, si elle n'est pas à proprement parler belle, assure une forme de continuité avec les autres couvertures de Belle and Sebastian et assume une forme d'héritage (couleur mise à part, ce pourrait être une couverture des Smiths, non ?) et on obtient un disque que même le remix ridicule (d'ailleurs ne serait-il pas un peu ironique ce remix ? on peut se le demander à l'écoute des rires qui le ponctuent) de la chanson titre ne parvient pas à gâcher...
Et en bonus, comme si ce n'était déjà assez, une piste vidéo (le fameux enhanced CD comme c'était la mode il y a 15, 20 ans) avec le clip de I'm a Cuckoo...

Ai-je dit que j'adorais ce disque ? Ou ai-je au moins réussi à le faire comprendre ?

I'm a Cuckoo
Belle and Sebastian
Rough Trade 2004

01 - I'm a Cuckoo
02 - Stop, Look and Listen
03 - I'm a Cuckoo (by the Avalanches)
04 - (I Believe in) Travellin' Light

I'm a Cuckoo (video)

samedi 11 janvier 2020

0256 - Algeria


Ma commande eil.com arrivée mardi dernier ne contenait pas qu'un disque qui risque de nous (Natacha et moi) occuper un bon moment en ce début d'année tant il est excellent de bout en bout - admirez la façon dont je m'y prends, les efforts que je déploie pour ne pas nommer le disque en question et vous inciter à cliquer sur le lien orangé... et ainsi augmenter mon nombre de pages vues. Je ferais mieux de faire autour de moi de la publicité pour mes blogs, ce serait une méthode bien plus efficace pour agrandir mon audience que de saouler mes rares lecteurs en leur demandant sans arrêt de cliquer sur les liens dont je parsème mes billets.
Pour rentabiliser les frais de port depuis l'Angleterre, j'avais également commandé un cd promo (je ne crois pas qu'un single soit sorti en bonne et due forme dans le commerce) d'Algeria de JJ72 remixé par Flood - producteur entre autres de Mellon Collie and the Infinite Sadness des Smashing Pumpkins. J'avais déjà évoqué ce remix en parlant de l'album homonyme de JJ72 - je l'ai désormais récupéré. Il ne s'agit pas d'un remix version techno-dance-dub-polka-mariachi mais simplement d'une version retravaillée du titre, un (léger) réarrangement à partir des mêmes bandes sans ajouts superflus.
Je disais alors que le remix était encore meilleur que la version album. Je dois avouer qu'aujourd'hui, si je ne les écoute pas l'un directement à la suite de l'autre, je suis bien incapable de dire quelles sont les différences... mais je suis très content tout de même de mon achat... comme quoi, je ne suis pas guéri de ma manie d'entasser les disques inutiles...

Algeria
JJ72
Lakota 2001

01 - Algeria - Flood Mix (radio edit)
02 - It's a Sin
03 - Algeria - Flood Mix

vendredi 10 janvier 2020

0255 - Night Thoughts


Tout collectionneur aime les objets rares, les objets qui sortent de l'ordinaire, les objets originaux. Normalement, le collectionneur de disques apprécie les éditions limitées et les formats amusants, qui sortent du traditionnel rectangle / carré de la pochette du CD ou du vinyle. Normalement. Ce n'est pas toujours, tout le temps, le cas.
On l'aura compris, je collectionne les disques. En revanche, je ne collectionne pas les disques de Suede. Ce que je veux dire, c'est que je peux très bien acheter des disques du groupe mené par Brett Anderson mais que je n'envisage pas (pour l'instant) d'empiler les éditions rares, pas même les singles de Suede. Suede le mériterait pourtant. Bien plus que, par exemple, les Stereophonics ou The Enemy (j'avais prévenu que la trêve de début d'année était finie) dont j'ai acheté des tas de disques inutiles : c'est un bien meilleur groupe, bien plus profond, bien plus consistant... ça viendra peut-être... les faces b de Suede ont d'ailleurs excellente réputation.

Si j'ai acheté Night Thoughts dans une édition limitée, c'est tout simplement parce que, sur Rakuten, cette édition était, aussi étrange que cela puisse paraître, moins chère que l'édition simple. Et quelque part, je le regrette. En effet, cette édition de Night Thoughts est présentée sous forme d'un livre - comme mes éditions d'Amnesiac ou de The Piper at the Gates of Dawn - elle prend de la place, je ne peux donc pas la ranger avec mes autres disques, alignés dans des rayonnages prévus pour leur taille, j'ai dû lui trouver une autre place, à un endroit où je range peu de disques, à un endroit où je n'ai pas forcément le réflexe de fouiller quand je me cherche un disque à passer. Résultat, je ne l'écoute pas autant que je le devrais / voudrais.
C'est dommage car Night Thoughts est un très bel album, moins glam, plus posé mais au moins aussi intense que Coming Up ou Dog Man Star les albums les plus réputés de Suede et qui datent des années 90. Si l'expression album de la maturité n'était pas aussi galvaudée et ne charriait pas des relents de charentaises, il pourrait parfaitement s'appliquer à Night Thoughts, album moins flamboyant et moins sexy mais plus intime et aussi plus beau que ces prédécesseurs.

D'autant plus dommage que, cette édition limitée consiste en un livret rempli de photos sans grand intérêt et en un film sur un DVD bonus que je ne prévois pas de visionner de nouveau...

Oui, en posséder une édition limitée est devenu pour moi un frein à son écoute. D'autant que je n'ai pas réussi à me résoudre à jeter le bandeau qui ceint le livre-disque : ce bandeau fait partie intégrante de l'édition limitée mais représente un obstacle non négligeable (il est difficile de l'enlever et de le remettre en place sans le déchirer) sur le chemin de la platine...
Au moins, écrire ce billet m'aura fait écouter deux fois dans l'après-midi Night Thoughts. C'est déjà ça de gagné.

Night Thoughts
Suede
Warner 2016

CD
01 - When You Are Young
02 - Outsiders
03 - No Tomorrow
04 - Pale Snow
05 - I Don't Know How To Reach You
06 - What I'm Trying To Tell You
07 - Tightrope
08 - Learning To Be
09 - Like Kids
10 - I Can't Give Her What She Wants
11 - When You Were Young
12 - The Fur And The Feathers

DVD
Film

jeudi 9 janvier 2020

0254 - She Kissed Me (and it Felt like a Hit)


La trêve décrétée il y a quelques jours n'aura pas duré - on dézingue de nouveau... et pour que les victimes ne soient pas toujours les mêmes, je vais même m'attaquer (au sens littéral du terme) à Spiritualized, groupe auquel je peux tout (oui, tout !) pardonner.

Après avoir aligné trois chefs d'œuvre (et je pèse mes mots) avec Pure Phase, Ladies and Gentlemen we are Floating in Space et Let it Come Down, Spiritualized commença à montrer de premiers signes d'essoufflement avec l'album Amazing Grace en 2003.

Aucun problème pour moi, j'ai tout de même acheté les disques que je trouvai à l'époque chez Gibert, boulevard Saint Michel, dont le premier single extrait de cet album, She Kissed Me (and it Felt like a Hit). Ce single est pourtant totalement dépourvu de face b (ni inédit, ni live ni même un pauvre remix), vendu sous pochette cartonnée cheap avec une couverture sans intérêt - et même assez laide... Seul atout de ce disque : une piste vidéo (c'est ce qu'on appelait un enhanced cd, soit un cd amélioré) avec le clip de la chanson - qui d'ailleurs n'est ni vraiment bonne ni vraiment mauvaise. Bref, un disque qui se contente de faire le nombre dans la collection...

She Kissed Me (and it Felt like a Hit)
Spiritualized
Spaceman Recording / Sanctuary Records 2003

01 - She Kissed Me (and it Felt like a Hit)
Film by Walter Stern (video)

mercredi 8 janvier 2020

0253 - Also Sprach Zarathustra


Un lecteur attentif et bienveillant ayant découvert avec stupéfaction que je ne possédais pas d'enregistrement de Also Sprach Zarathustra (Ainsi parlait Zarathoustra pour les non-germanophonophiles) m'a offert, une fois sa surprise passée, cet enregistrement récent (le livret indique les dates des 11 et 12 août 2017) de l'œuvre de Richard Strauss. Ce disque est donc le dernier à être entré dans ma collection en 2019 - et encore, je ne lui ai pas encore attribué de place définitive dans mes rayonnages.
Je dois avouer que je n'en suis qu'à deux écoutes, pas très attentives, les vacances ayant été très occupées par la mise en ordre de mon premier recueil de textes et la rentrée m'ayant déjà tellement épuisé... je ne m'aventurerai donc pas dans une critique de l'interprétation de l'œuvre - ce n'a, de toutes façons, jamais été l'objet de ce blog - qui, aujourd'hui, me semble indissociable des images de 2001, l'Odyssée de l'espace, pas plus que des autres œuvres proposées sur ce disque et que je ne connaissais pas auparavant... Je tiens simplement à remercier une nouvelle fois l'anonyme C.C. dont le cadeau m'a beaucoup touché.

C'est amusant, c'est aujourd'hui (hier au moment de la publication) que j'écris ce billet (prévu depuis plusieurs jours) que je reçois ma commande eil.com avec Hush. Quel rapport, me direz-vous ? Hush n'était pas le seul disque commandé chez eil.com ce jour là... J'avais aussi choisi un cd promo de JJ72... groupe qui, par une association d'idée un peu tirée par les cheveux, me fait aussitôt penser à Nietzsche... non, c'est vrai, ce n'est pas si amusant que ça...

Also Sprach Zarathustra
Richard Strauss / Riccardo Chailly / Lucerne Festival Orchestra
Decca 2019

01-09 - Also Sprach Zarathustra
10-13 - Tod une Verklärung
14 - Till Eulenspiegel lustige Streiche
15 - Salomes Tanz der sieben Schleier

mardi 7 janvier 2020

0252 - The Ultimate Collection

Nouvelle année, nouvelle galerie. Après avoir étoffé en fin d'année certaines galeries existantes de son sublimissime site, Natacha a ouvert le week-end dernier une nouvelle galerie regroupant (pour l'instant) des photos de rues désertes et embrumées prises à Mdina (Malte) et Venise. Cette galerie était en projet depuis un bon petit moment. Je ne sais plus qui de nous deux en a proposé le nom. J'espère que c'est moi car c'est une magnifique idée de titre de galerie... Dead End Street (soit Impasse) est un des nombreux excellents tubes des Kinks. Noel Gallagher s'en inspira grandement pour écrire The Importance of Being Idle - ça n'a aucune importance (d'être une feignasse) ici mais j'avais envie de le dire.

Je l'ai déjà dit, à la question Beatles ou Stones ?, il faut savoir répondre Kinks ! Et cette compilation mal nommée The Ultimate Collection, que j'ai achetée il y a plus de quinze ans, en est une (première) justification éclatante.
Oui, The Ultimate Collection est une preuve imparable de l'incroyable talent des Kinks. Les chansons se succèdent comme autant de perles. La sauvage (et ultra-célèbre) You Really Got Me, l'euphorique Everybody's Gonna be Happy, la pépite pop Waterloo Sunset, la planante Shangri-La, ne sont que quelques-unes des merveilles capables de véritablement changer la vie de qui ignorerait tout de la pop anglaise.
Mal nommée disais-je également. Il n'y a rien d'ultime dans The Ultimate Collection. Comme toute compilation, The Ultimate Collection ne donne qu'un aperçu de l'univers des Kinks. Car, les Kinks n'ont pas sorti que de superbes chansons isolées (Dead End Street par exemple est un single hors album), ils ont surtout donné ses lettres de noblesse au format album. Arthur or the Decline and Fall of the British Empire ou The Kinks are the Village Green Preservation Society pour n'en citer que deux sont au moins (si ce n'est plus) aussi importants dans l'histoire du rock britannique que Revolver des Beatles, The Piper at the Gates of Dawn de Pink Floyd ou Aftermath des Rolling Stones.

Si les Kinks ont jamais eu un défaut, ce n'en est pas vraiment un, c'est celui d'être trop anglais. Ils ont su mieux que personne chanter leur amour inconditionnel pour un pays qu'ils trouvent en même temps assez triste avec sa météo de merde, ses banlieues déprimantes et son absence de perspectives pour la working class. Une sorte de mélancolie joyeuse et de vraie-fausse ironie amoureuse comme seuls en sont capables les Britons.
Des Smiths à Oasis en passant par Blur, Pulp ou les La's, ils n'ont tous eu qu'à suivre la recette...

The Utimate Collection
The Kinks
Sanctuary Records 2002

Disc One
01 - You Really Got Me
02 - All Day and All of the Night
03 - Tired of Waiting for You
04 - Everybody's Gonna be Happy
05 - Set me Free
06 - See my Friend
07 - Till the End of the Day
08 - Dedicated Follower of Fashion
09 - Sunny Afternoon
10 - Dead End Street
11 - Waterloo Sunset
12 - Death of a Clown
13 - Autumn Almanac
14 - Susannah's still Alive
15 - Wonderboy
16 - Days
17 - Plastic Man
18 - Victoria
19 - Lola
20 - Apeman
21 - Supersonic Rocket Ship
22 - Better Things
23 - Come Dancing
24 - Don't Forget to Dance

Disc Two
01 - David Watts
02 - Stop your Sobbing
03 - Dandy
04 - Mr. Pleasant
05 - I Gotta Move
06 - Who'll be the Next in Line
07 - I Need You
08 - Where Have all the Good Times Gone
09 - Sittin' on my Sofa
10 - A Well Respected Man
11 - I'm not like Everybody Else
12 - Love me till the Sun Shines
13 - She's got Everything
14 - Starstruck
15 - Shangri-La
16 - God's Children
17 - Celluloid Heroes
18 - (Wish I could Fly like) Superman
19 - Do it Again
20 - Living on a Thin Line