En module d'allemand, dans un cycle de cours dont le sujet est l'art lyrique, il y a quinze ans environ. Débat avec un camarade de promo, lui aussi passionné de musique et, par ailleurs, excellent bassiste. Alors que j'avance que l'œuvre étudiée ce jour-là (je crois me souvenir que c'était du Alban Berg) sonne très musique de film, il proteste. Selon lui, il n'existe pas de musique qui sonne comme une musique de film. Une œuvre musicale peut être une musique de film si elle a effectivement été composée pour un film mais, à part ça, rien ne distingue une musique de film d'une autre œuvre musicale. Selon lui, toute œuvre musicale peut a priori être une musique de film et, au contraire, aucune œuvre musicale n'est a priori exclue du champ des possibles pour une musique de film.
Il a évidemment raison. Je n'ai évidemment pas tort - qui a dit mauvaise foi ?
La preuve avec ce The Individualism of Gil Evans. Dès la première écoute de cet album (très remanié en CD par rapport à la version originale, la moitié des titres présents ici ne l'étaient pas sur le vinyle en 1964), je me suis retrouvé en plein film américain des années 60 / 70, ceux avec Steve McQueen, Gene Hackman ou Clint Eastwood. Que les morceaux de cet album n'aient jamais été utilisés dans un quelconque film n'y change strictement rien : la musique ne peut être qu'une question de ressenti et celle-ci m'a projeté en pleine préparation d'un casse à l'ancienne ou en train de patrouiller dans les rues de San Francisco en attendant que l'action démarre...
De la tension, du swing, de l'expressivité, du cool, des arrangements amples, qui donnent de l'air et de l'espace à tous les instruments sans qu'aucun ne prennent le dessus sur les autres, quelques dissonances, des éclats, un tempo faussement indolent... tous les ingrédients sont en place, savamment dosés : Gil Evans, compositeur d'une partie des morceaux, chef d'orchestre, arrangeur (et, accessoirement, pianiste) de l'ensemble maîtrise parfaitement la recette - il n'y a rien de plus laid qu'une métaphore culinaire...
Il ne m'a pas fallu plus d'une écoute de ce disque pour savoir que j'allais l'acheter. Quand je pense que c'est un peu par erreur que j'avais emprunté ce disque à la couverture d'un jaune peu attrayant : je l'avais sorti des rayonnages après avoir confondu Gil Evans avec Bill Evans... et c'est en voyant les noms de Wayne Shorter et, surtout, d'Elvin Jones sur la couverture que je me suis décidé à le ramener à la maison.
PS : je n'ai trouvé nulle part dans le livret le nom du sculpteur auteur de l'œuvre dont la photo orne la couverture... si quelqu'un a une idée...
De la tension, du swing, de l'expressivité, du cool, des arrangements amples, qui donnent de l'air et de l'espace à tous les instruments sans qu'aucun ne prennent le dessus sur les autres, quelques dissonances, des éclats, un tempo faussement indolent... tous les ingrédients sont en place, savamment dosés : Gil Evans, compositeur d'une partie des morceaux, chef d'orchestre, arrangeur (et, accessoirement, pianiste) de l'ensemble maîtrise parfaitement la recette - il n'y a rien de plus laid qu'une métaphore culinaire...
Il ne m'a pas fallu plus d'une écoute de ce disque pour savoir que j'allais l'acheter. Quand je pense que c'est un peu par erreur que j'avais emprunté ce disque à la couverture d'un jaune peu attrayant : je l'avais sorti des rayonnages après avoir confondu Gil Evans avec Bill Evans... et c'est en voyant les noms de Wayne Shorter et, surtout, d'Elvin Jones sur la couverture que je me suis décidé à le ramener à la maison.
PS : je n'ai trouvé nulle part dans le livret le nom du sculpteur auteur de l'œuvre dont la photo orne la couverture... si quelqu'un a une idée...
The Individualism of Gil Evans
Gil Evans
Verve / Polygram 1964 / 1988
01 - Time of the Barracudas
02 - The Barbara Song
03 - Las Vegas Tango
04 - A. Flute Song / B. Hotel Me
05 - El Toreador
06 - Proclamation
07 - Nothing Like You
08 - Concorde
09 - Spoonful
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