Il y a des disques que je n'écoute que dans certaines conditions, uniquement à certains moments de certaines journées. Est-ce parce que je les ai associés lors de mes premières écoutes à ces moments particuliers de la journée ? Est-ce parce qu'ils sont évocateurs de ces moments particuliers ? Entre d'autres termes, cette association entre la musique et ces moments de la journée vient-elle uniquement de moi ou est-elle inhérente à la composition et l'atmosphère des œuvres concernées ? Cette association est-elle subjective ou objective ? Je ne saurais dire... aucune idée... je dirais même que ça dépend des œuvres concernées...
J'ai notamment beaucoup de disques pour la soirée ou la nuit tombée. Je ne m'imagine pas les écouter en plein après-midi, dans une pièce emplie de soleil. J'ai également des disques pour les après-midi de pluie. D'autres pour les matinées qui semblent n'en pas finir. Et ainsi de suite... En revanche, je n'ai qu'un seul disque pour le petit matin, pour avant le lever du soleil (il faudra que je m'achète un jour Also Sprach Zarathustra pour en posséder un deuxième), pour les insomnies matinales. Et c'est probablement lié au fait que c'est dans ces conditions que je l'ai écouté les premières fois, chez mes parents qui le possèdent aussi.
C'est par hasard, je pense, même si le hasard n'existe pas, j'en suis convaincu, que j'avais pris l'enregistrement de Symphonie n°3 d'Henryk Górecki par le London Sinfonietta avec Dawn Upshaw (je crois comprendre que c'est l'enregistrement le plus réputé de l'œuvre) dans la discothèque de mes parents un matin où je n'arrivais pas à me rendormir et que je m'étais mis à l'écouter, éclairé d'une lampe loin d'être aveuglante. J'étais immédiatement tombé amoureux de l'émotion qui s'en dégage, du lent crescendo de cordes auquel répond un aussi lent decrescendo, du chant poignant que ces derniers encadrent, de la merveilleuse simplicité apparente de l'œuvre - simplicité que j'ai retrouvée, quelques temps plus tard, chez Arvo Pärt.
Depuis, je ne l'écoute plus qu'ainsi, au petit matin... c'est à dire rarement... parce qu'autant que possible, j'évite les insomnies... et parce que j'ai tendance à mettre la musique à un volume assez fort et que je respecte, autant que faire se peut, le sommeil de Natacha... et même celui de mes voisins.
Symphony n°3
Henryk Górecki / Dawn Upshaw / London Sinfonietta / David Zinman
Elektra Entertainment 1992
01 - Lento - Sostenuto Tranquillo ma Cantabile
02 - Lento e Largo - Tranquillissimo
03 - Lento - Cantabile Semplice
2 commentaires:
On s’en f*** des voisins, tu crois qu’il respectent ton sommeil avec leur machine à laver, leur sèche-linge, leurs gosses de m****?!
ça c'est ma femme que j'aime ;-)
Enregistrer un commentaire