Joy Division, donc. On en était là, non ?
J'ai 20 ans, peut-être 21, et de Joy Division, je ne connais que la reprise de Transmission par les Smashing Pumpkins, par un bootleg que j'ai déjà évoqué. J'ai un camarade de classe fan comme moi des Pumpkins. On parle régulièrement musique. Joy Division finit par arriver sur le tapis. Il me prête son exemplaire de Closer.
D'entrée, c'est un choc. D'entrée, je comprends qu'un nouveau territoire s'ouvre devant moi. Dès le premier morceau, Atrocity Exhibition. Le rythme tribal de la batterie, l'effet de pales d'hélicoptère sur la guitare (sic), l'ambiance inquiétante... et puis, il y a cette voix, caverneuse. Qui m'a surpris au début, un peu rebuté même. Il m'a fallu une ou deux écoutes pour l'apprécier. La voix est trop grave, celle d'un faux baryton. On comprend, à l'entendre, que Ian Curtis admirait The Idiot. Mais ici, contrairement à l'album d'Iggy, j'ai perçu une grande sincérité, un aveu de faiblesse dans la voix de Ian Curtis. S'il chante ainsi, c'est qu'il ne sait pas comment faire autrement. Enfin, il y a ce texte étrange. Il y est question d'un spectacle de combat à mort auquel il nous invite "This is the way, step inside" - C'est par ici, entrez donc...
Tout l'album est ainsi. Textes lugubres, déprimants et déprimés. Rythmes tribaux et dansants assurés par la batterie et la basse. Guitares cinglantes. Voix grave et profonde. Quelques ajouts de clavier pour ajouter à l'ambiance à la fois oppressante et enjouée. Il est difficile de ressortir un morceau plutôt qu'un autre tant ces neuf chansons paraissent essentielles. J'avoue une légère préférence pour A Means to an End et pour Twenty Four Hours. Un de ces chefs-d'œuvre, à l'instar de Forever Changes de Love ou de Marquee Moon de Television, dont je me dis, à chaque écoute, que c'est le meilleur album rock de l'histoire...
J'ai possédé plusieurs exemplaires de Closer. Achetés puis revendus ou donnés - mon frère doit avoir un de mes anciens exemplaires - au gré des rééditions. Le disque que j'ai actuellement est la réédition de 2007 en double CD avec un live sur le second disque.
Un live de Joy Division possède tous les défauts et toutes les qualités d'un live : le son y est plus brut, les interprétations moins propres. On y entend surtout un groupe de punks qui a appris à jouer, ce que beaucoup de punks ont oublié de faire...
Closer
Joy Division
Factory Records 1980 - Fractured Records 2007
Disc 1
01 - Atrocity Exhibition
02 - Isolation
03 - Passover
04 - Colony
05 - A Means to an End
06 - Heart and Soul
07 - Twenty Four Hours
08 - The Eternal
09 - Decades
Disc 2
Live University London Union 08.02.1980
01 - Dead Souls
02 - Glass
03 - A Means to an End
04 - Twenty Four Hours
05 - Passover
06 - Insight
07 - Colony
08 - These Days
09 - Love Will Tear Us Apart
10 - Isolation
11 - The Eternal
12 - Digital
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