Certains (c'est un euphémisme) se sont offusqués (nouvel euphémisme) que Bob Dylan ait pu recevoir le Prix Nobel de Littérature.
Loin de moi l'envie de longuement débattre ici sur ce qui est de la littérature et ce qui n'en est pas. À mon très humble avis, un texte est un texte, un bon texte est un bon texte, peu importe qu'on lui ait accolé une mélodie ou non...
Et justement, chez Dylan, le texte a toujours primé sur le reste. C'était peut-être moins apparent du temps de sa splendeur quand tout était formidable dans ses albums, le texte, la mélodie, les musiciens, les intonations, les pochettes, c'est devenu évident quand les albums se sont faits moins bons.
J'ai acheté Oh Mercy peu de temps après avoir lu les souvenirs de sa genèse dans Chroniques, Volume 1 l'autobiographie (tiens, un livre...) du Zim. Oh Mercy n'est pas un excellent album. Ce n'en est pas un mauvais non plus, loin de là. Disons que ce n'est pas Blonde on Blonde ou Bringing it all Back Home, pas même Desire...
Oh Mercy en revanche montre bien la primauté du texte chez Dylan. À l'écoute de l'album, aucun doute, les textes ont été écrits et achevés avant que la musique soit composée - il me semble que c'est bien ce qu'il raconte dans Chroniques, je ne suis plus sûr, je l'ai lu il y a longtemps déjà... Les arrangements de Political World suivent le texte, ses intonations, pas le contraire. Ce n'est pas forcément le cas de toutes les morceaux : What Good am I ? ou Most of the Time sonnent définitivement comme des chansons...
Dylan est un troubadour moderne ? un trouvère ? Et alors, Homère, il ne chantait pas peut être ?
Oh Mercy
Bob Dylan
Columbia 1989 - Sony 2003
01 - Political World
02 - Where Teardrops Fall
03 - Everything is Broken
04 - Ring them Bells
05 - Man in the Long Black Coat
06 - Most of the Time
07 - What Good am I ?
08 - Disease of Conceit
09 - What was it you Wanted ?
10 - Shooting Star
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