samedi 14 décembre 2019

0228 - Bloodflowers


Mi-février 2000. Le téléphone sonne. C'est pour moi... C'est Bérénice, une camarade de classe. Tu devineras jamais... un copain m'a filé un CD gravé rempli de mp3... d'albums pas encore sortis... dont le nouveau Pumpkins... nous étions tous deux fans.

C'est (pour moi en tout cas) un événement. J'ai à peine commencer à acheter des disques que quelque chose, déjà, vient de changer. Les comportements vont changer. On ne va bientôt plus attendre une sortie d'album de la même façon : les albums qui fuitent sur le net quelques semaines voire quelques mois avant leur sortie seront monnaie courante. Ce n'est pas encore tout à fait le cas début 2000 - la plupart des connexions Internet se font encore via un modem 56k : télécharger un mp3 prend trois quarts d'heure, un album une nuit entière... les fuites d'alors ont donc une portée assez restreinte.

Je récupère le fameux CD gravé (objet qui paraissait révolutionnaire il y a peu encore mais est aujourd'hui en voie de disparition...) quelques jours plus tard. J'y écoute pour la première fois (entre autres albums dont j'ai tout oublié) Machina / the Machines of God des Smashing Pumpkins, Virgin Suicides d'Air et Bloodflowers de The Cure, trois albums que j'achèterai peu après - ce sera même le jour de sa sortie pour Machina...
Comme beaucoup de monde, je connaissais The Cure sans les connaître, au travers de leurs singles pop-new-wave Close to Me, Boys don't Cry, Lullaby... sans en savoir vraiment plus sur leur musique. De The Cure, il faut le dire, je connaissais avant tout la dégaine improbable du leader Robert Smith... Bloodflowers est le premier album de The Cure que j'ai écouté en entier, le premier que j'ai aimé, celui qui reste mon préféré. Les morceaux y prennent leur temps (Watching me Fall dure plus de 11 minutes), savent s'enrober d'une atmosphère sombre sans devenir pesants (Out of this World), s'autorisent l'impudeur autobiographique (39, Bloodflowers) et se permettent même d'être une ballade pop-rock irrésistible le temps d'un superbe There is no If...

Aurais-je écouté un jour ce superbe album si je n'avais eu accès à ces mp3 ? Qui sait ? Toujours est-il que les leaks n'ont pas que des mauvais côtés...

Bloodflowers
The Cure
Fiction Records 2000

01 - Out of this World
02 - Watching me Fall
03 - Where the Birds Always Sing
04 - Maybe Someday
05 - The Last Day of Summer
06 - There is no If...
07 - The Loudest Sound
08 - 39
09 - Bloodflowers

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah ce bon vieux temps des téléchargements qui n'en finissaient pas...

Maurice L. Maurice a dit…

Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître... qu'il disait... ou plutôt chantait.


https://discomlm.blogspot.com/2019/11/0198-20-chansons-dor.html