dimanche 15 décembre 2019

0229 - Machina / The Machines of God


Je le disais hier, Machina / the Machines of God est le premier album dont j'attendais impatiemment la sortie et que j'ai pu écouter avant celle-ci... À vrai dire, "aurais pu écouter" serait plus juste. Le son sur l'ordinateur étant loin d'être optimal (nous sommes en février 2000, je le rappelle), la qualité d'encodage des mp3 assez faible, je n'ai fait, sur le CD gravé, que picorer quelques petites secondes par-ci par-là... et ai attendu le 29 février 2000, à la pause méridienne (j'ai séché la cantine du lycée) pour me rendre jusqu'à la FNAC, place Kléber, à Strasbourg. Quelle formidable époque, celle où je courrais m'acheter mes disques le jour de leur parution...

J'étais d'autant plus pressé d'acquérir Machina qu'un CD bonus d'inédits était promis pour l'achat de l'album, dans la limite des stocks disponibles... comme un idiot, je craignais de ne plus en avoir si j'attendais le deuxième ou troisième jour... on en trouvait bien entendu encore à la FNAC et au Virgin Megastore au bout de plusieurs semaines... mais bon, ce CD promo est une petite merveille.

Machina était conçu comme un double album. Refus de Virgin qui ne veut qu'un simple album (leur confiance en les Pumpkins n'était plus celle affichée à l'époque de Mellon Collie and The Infinite Sadness, le crash commercial Adore étant passé par là entre temps), Machina fut scindé en deux parties... et la seconde n'est jamais sortie dans le commerce légal. La réédition (sous forme d'un coffret) tant attendue (désormais plus de cinq ans de bataille essentiellement juridique) de l'album tel qu'il avait été imaginé devrait montrer l'ampleur démesurée (Billy Corgan a toujours été mégalo) du projet...

D'ampleur, l'album, même dans sa version simple, n'en manque déjà pas. Comme sur Mellon Collie, les Pumpkins montre l'étendue de leur palette, abordant le métal (The Everlasting Gaze, pourtant écrite au départ sur un rythme disco), le rock indé (Stand Inside your Love), la ballade presque pop (Try, Try, Try ou With Every Light), le rock progressif (Glass and the Ghost Children), la new wave (Raindrops and Sunshowers) avec le même brio. Cependant, au contrairement à Mellon Collie qui semblait partir dans tous les sens, Machina montre une réelle unité, assurée par un son épais, intense, construit sur un mur de guitares et le jeu de batterie spectaculaire de Jimmy Chamberlain. Ajoutons un concept (un peu fumeux) et une histoire (peu compréhensible) de machine des dieux et un livret magnifiquement illustré par un artiste russe et nous obtenons un album qui a peiné à ramener les fans désorientés par l'album Adore sorti deux ans plus tôt (étaient-ils idiots ou sourds ? sûrement un peu des deux, la plupart des fans des Pumpkins sont américains...) mais qui achevait parfaitement un cycle exceptionnel de cinq chefs-d'œuvre en autant d'albums... et permit, si j'ose dire, au groupe de se séparer en laissant une discographie immaculée... dommage que les Smashing Pumpkins se soient reformés quelques années plus tard pour faire bien moins bien...

Machina / The Machines of God
The Smashing Pumpkins
Virgin 2000

01 - The Everlasting Gaze
02 - Raindrops & Sunshowers
03 - Stand Inside your Love
04 - I of the Mourning
05 - The Sacred and Profane
06 - Try, Try, Try
07 - Heavy Metal Machine
08 - This Time
09 - The Imploding Voice
10 - Glass & the Ghost Children
11 - Wound
12 - The Crying Tree of Mercury
13 - With Every Light
14 - Blue Skies Bring Tears
15 - Age of Innocence

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