Acheter un disque (un livre, un objet d’art…) par simple envie. Une envie ne s’explique pas. La curiosité piquée, l’excitation de l’inconnu…
J’ai acheté une réédition de La Voz de las Cumbres ce vendredi après-midi parce que je ne pouvais pas le laisser en rayon, parce que j’avais une envie aussi irrésistible qu’absurde de cet album enregistré dans les années 70 par un petit orchestre brinquebalant guatémaltèque (maya ?!).
Des marches - funèbres ? - sur la face A. On est projeté dans une large rue poussiéreuse, attablé en compagnie d’un verre (pas très propre) d’alcool de cactus ou d’agave, un jour de fête avec procession. Le groupe passe lentement. Les instruments ne sont pas de première jeunesse, le groupe ne joue pas parfaitement carré, loin de là, ça grince et ça couine un peu, ça change de rythme à l’arrache. Le groupe est libre, moins corseté que les fanfares occidentales. C’est formidable. La face B propose des morceaux populaires, plus gais. Les interprétations sont plus propres également. À la première écoute, on vibre moins.
Il est 22h15. Souris court à ses croquettes. Je fais de mon mieux pour résister à mon envie de téquila.
Je ne prétendrai pas que je vais écouter l’album en boucle ou régulièrement… mais là, à cet instant précis où le disque vient de s’arrêter et où le silence qui suit résonne encore, c’est le plus beau disque - pour ne pas gâcher : pochette superbe, abondant livret - qu’on puisse espérer.
La Voz de las Cumbres (Music of Guatemala)
The San Lucas Band
Les Disques Bongo Joe 2024
A1 - Marcha Número Cuatro
A2 - Marcha Número Tres
A3 - Marcha Número Seis
B1 - Chufa
B2 - El Son de Los Altos
B3 - Las Tres Botellas
B4 - La Chirimía
B5 - Noches Eternas
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