Ce disque, enregistrement des Piano Trios 1 & 2 de Brahms n’avait rien pour me plaire.
Premièrement, je me méfiais de Brahms. Je ne suis pas très sûr du pourquoi du comment de cette méfiance absurde. Probablement parce que, de Brahms, je ne connaissais que Les Danses Hongroises, que j’aime écouter de temps à autres mais qui, il faut bien l’avouer, flirtent dangereusement avec les sommets du kitsch...
Deuxièmement, la formation piano / violon / violoncelle, allez savoir pourquoi, ne m’emballait a priori pas tellement. Ce que j’aime par dessus tout, c’est le piano solo. Accompagné de deux instruments à cordes frottées - quelle laide expression, instrument « à cordes frottées » - j’avais peur qu’il n’y ait plus assez de place pour le piano, qu’il ne serve, le piano, que de faire-valoir aux crincrins qui ont pour fâcheuse habitude d’occuper tout l’espace sonore - on a les a priori qu’on mérite.
Troisièmement et dernièrement, bref, enfin, la pochette du disque est assez laide. Le tableau reproduit ne m’évoque pas grand chose, ce vert-bleu marbré servant de fond à la couverture est insipide et surtout, le bandeau rouge et bleu avec ces quatre lettres blanches ADRM (qu’est ce que ça signifie enfin que ADRM ??? Analog Digital ReMaster ???) déséquilibre totalement l’ensemble. Ni fait ni à faire.
Pourquoi l’acheter, alors, ce disque, s’il n’avait rien pour me plaire ? me direz-vous... Tout simplement parce qu’il m’a plu - et même beaucoup plu - quand je l’ai emprunté à la médiathèque de Versailles. Pourquoi l’avais-je emprunté si j’avais tant d’a priori ?
À cause d’un livre. Pas un livre sur la musique. Un roman. Dans lequel, au tout début, au chapitre 2 ou 3, les principaux protagonistes jouent le premier trio pour piano de Brahms. J’avais eu envie d’écouter le morceau en question, fatalement, puisque le roman m’avait plutôt plu. Son ambiance. Son habile retournement de situation final. Sa couverture aussi - même pour un livre, la couverture est importante, n’en déplaise à ceux qui pensent qu’on ne juge pas un livre à sa couverture - les couvertures des éditions Zulma sont toujours superbes, de toute façon... Le roman ? Le Maître du Jugement Dernier de Leo Perutz.
Brahms Piano Trios 1 & 2
Johannes Brahms - Julius Katchen / Josef Suk / Janos Starker
Decca 1968 / 1988
01-04 - Piano Trio n°1 in B major, op. 8
05-08 - Piano Trio n°2 in C major, op. 87
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