Un billet ne reflète que l’état d’esprit dans lequel je l’écris, pas l’état d’esprit qui est le mien quelques heures plus tard quand le billet est publié. Quand j’ai écrit (écrit est certes est bien grand moment si on considère le contenu), hier, vers midi, le billet de ce jeudi j’étais énervé, désespéré. Ce matin, quand ce même billet a été publié, j’étais bien plus détendu. Les problèmes se sont plus ou moins résolus entretemps - ou du moins le semblent.
Et, surtout, nous avons hier après-midi presquimprovisé une escapade étreteuse étretienne étretoise qui m’a fait un bien dingue. Le bain que j’ai pris hier soir est assurément dans le top des bains de l’été qui fut et sera peut-être encore un peu si le temps l’est encore. J’aime Étretat un peu plus à chaque fois qu’on s’y pointe ou qu’on s’y tire. C’est certes pas la plage de Normandie la plus proche de Versailles mais j’ai détesté Deauville - sacrée angoisse que m’a filée cette plage lugubre - quand on y a fait un saut il y a quelques jours. Et tant pis pour les galets - faudra juste que Natacha, avant la prochaine fois qui risque de pas tarder qu’on y retourne, se paye des pompes aquaphiles pour aller se baigner sans se bousiller les orteils.
J’étais donc hier sur la plage, je gouachais la falaise entre deux trempettes et une chanson entendue dans une publicité diffusée depuis quelques jours me tournait en boucle dans la tête. Un Endroit pour Vivre de William Sheller.
J’ai acheté Des Chansons Nobles et Sentimentales, compilation de William Sheller il y a deux ou trois ans. William Sheller, ce sont des souvenirs d’enfance. Rock ‘n’ Dollars, Dans un Vieux Rock ‘n’ Roll, Le Carnet à Spirales font partie des chansons que j’ai l’impression de connaître depuis toujours. Et font ressurgir l’image d’une vieille K7 enregistrée : je crois qu’il n’y a jamais eu un disque du William Shelley - Schiller (il a formé son pseudo à partir des noms des deux auteurs) chez mes parents - à l’époque, la copie, très artisanale, ne tuait pas l’industrie musicale.
À ces morceaux plutôt parodiques, je préfère aujourd’hui les chansons plus nostalgiques, douces-amères de Sheller. J’Cours tout Seul, Fier et Fou de Vous. Et, bien entendu, Un Homme Heureux, le définitif piano-voix de ceux qui cherchent l’amour, le vrai, le grand.
Dommage que son passé de musicien sérieux (de formation classique, il a composé des symphonies et a même tâté de la musique sérielle) pousse trop souvent WS à alourdir des arrangements pour des chansons qui, au contraire, mériteraient plus de sobriété. Les soli de saxophone en introduction, c’est difficile à écouter en 2021… il faut vraiment être convaincu que la suite de la chanson mérite le détour.
Ah ! Et j’en profite : si quelqu’un déniche un 45 Tours de My Year is a Day des Irrésistibles chez un disquaire (sur le net, je suis capable de trouver moi-même), qu’il pense à moi. Le rapport ? Cet impeccable morceau pop de 68 est signé William Sheller… 7 ans avant que sa propre carrière ne démarre.
Des Chansons Nobles et Sentimentales
William Sheller
Mercury 2005
01 - Un Homme Heureux (live at Studio Davout)
02 - Rock ‘n’ Dollars
03 - Dans un Vieux Rock ‘n’ Roll
04 - Le Carnet à Spirales
05 - Nicolas (J’Veux pas Rester Ici)
06 - Une Chanson qui te Ressemblerait
07 - Les Miroirs dans la Boue
08 - Fier et Fou de Vous
09 - J’Cours tout Seul
10 - Symphoman
11 - Un Endroit pour Vivre
12 - Genève
13 - Darjeeling
14 - Basket Ball
15 - Le Nouveau Monde
16 - Les Filles de l’Aurore
17 - Une Chanson Noble et Sentimentale
18 - Un Archet sur mes Veines
19 - Excalibur
20 - Les Machines Absurdes
21 - Chanson d’Automne
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