dimanche 3 mai 2020

0369 - The Modern Lovers


J’évoquais avant-hier soir Pablo Picasso.

Pour beaucoup de monde - pour les gens normaux, disons - ce qui vient en premier à l’esprit quand ils entendent le nom de Pablo Picasso, ce sont Les Demoiselles d’Avignon ou Guernica ou une autre des dix-huit milliards de toiles qu’il a produites au long de sa très très très longue carrière.
Et puis, nous sommes quelques-uns, une petite communauté, une petite secte - peut-être suis-je même le seul au monde ? - qui, quand ils entendent ces mots, Pablo Picasso, dans un étrange réflexe, répondent : was never called an asshole...

Il en va des chansons, du rock, de la pop, comme de toute autre œuvre d’art : certaines vous marquent à vie, semblent vous changer, même imperceptiblement, vous faire voir le monde d’une autre façon, sous un nouvel angle.
The Modern Lovers, unique album, homonyme des Modern Lovers, contient pour moi plusieurs de ces chansons qui semblent entrer constamment en résonance avec mon univers. De manière totalement absurde, comme c’est le cas pour Pablo Picasso ou de manière plus profonde comme Hospital, avec ses brusques changements de rythme, dont les paroles se répètent sans cesse en moi depuis que je les ai entendues la première fois... et Roadrunner... et Old World... et Modern World... les neuf titres de l’album sont tous excellents et sont comme imprimées à jamais dans mon cerveau. The Modern Lovers est un véritable trésor. Un album quasi-parfait - true perfection has to be imperfect comme disait l’autre.

Neuf titres ? C’est ce que contenait l’album lors de sa sortie, en 1976, cinq ans après l’enregistrement des premiers morceaux par la groupe de Jonathan Richman (c’est le gars qui joue de la guitare et chante dans le trash Mary à tout prix avec Cameron Diaz et Ben Stiller), deux ans après la séparation du groupe... Histoire tumultueuse s’il en est, que celle de cet album qui sonne comme du post-punk alors qu’il fut enregistré sur une période de trois ans, bien avant l’émergence du mouvement punk... album presque abandonné d’un groupe qui n’existait plus... il y a étrangement d’autres exemples dans l’histoire du rock et de la pop...
Cette édition, que j’ai achetée en 2004 ou 2005, peu après avoir découvert (le fameux bouche-à-oreille) les Modern Lovers, rassemble, en plus de l’album initial, cinq chansons parmi lesquelles on retiendra Dignified and Old et I’m Straight qui ne dépareraient pas au milieu des neufs morceaux d’origine ainsi que trois versions alternatives (très inférieures) de morceaux de l'album. C’est presque un peu trop de bonus... Le mieux étant l’ennemi du bien, la force The Modern Lovers s’en trouve un peu diluée... vivement que je me trouve un vinyle d’origine (la pochette aussi est différente : le coeur est bleu, sur fond noir)... he could walk down the street and girls could not resist his stare... Pablo Picasso was never called an asshole...

The Modern Lovers
The Modern Lovers
Sanctuary 2003

01 - Roadrunner
02 - Astral Plane
03 - Old World
04 - Pablo Picasso
05 - She Cracked
06 - Hospital
07 - Someone I Care About
08 - Girlfriend
09 - Modern World
10 - Dignified and Old
11 - I’m Straight
12 - Government Center
13 - I Wanna Sleep in your Arms
14 - Dance with Me
15 - Someone I Care About (alternative version)
16 - Modern World (alternative version)
17 - Roadrunner (alternative version)

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