On ne juge pas un livre à sa couverture. Voilà une expression (est-ce un proverbe ?) bien idiote : lire le titre et la quatrième de couverture d’un bouquin peut vous sauver d’un ennui mortel et vous épargner de bien mauvaises lectures...
Et un disque ? Peut-on le juger à sa pochette ?
Si oui, alors American Stars ‘n Bars est un des pires disques de tous les temps. Une horreur. Qu’est-il donc passé par la tête de Dean Stockwell (l’hologramme Al dans Code Quantum et un des meilleurs amis de Neil Young - ils ont bricolé ensemble quelques films que je préfère ne pas voir) pour nous pondre une telle laideur avec visage de Neil écrasé contre une vitre, vue anti-érotique sous les jupons d’une femme ayant un penchant pour le whisky et crachoir tout droit sorti d’un saloon de western même pas spaghetti ?
L’album commence d’ailleurs doucement. The Old Country Waltz est la seule chanson à peu près emballante de la première moitié de l’album - elle ne l’est peut être d’ailleurs, emballante, que par contraste avec ses quatre suiveuses. Et, à mi-parcours, je me disais qu’acheter un disque pour le ridicule de sa pochette n’était pas une très riche idée - quand bien même ce serait un disque de Neil Young.
Il y a heureusement une deuxième moitié à cet album. Avec notamment Like a Hurricane (à ne pas confondre avec Hurricane de Bob Dylan), un morceau épique débordant de guitares dans le style de Cortez the Killer. Il y a surtout (à mon avis) Will to Love. Will to Love c’est le rêve de tous ceux qui ont déjà tenté de prendre une guitare folk et d’écrire une chanson (je plaide coupable). Neil, en état de grâce, le magnétophone en marche, assis auprès du feu (on entend tout au long de l’enregistrement le bois craquer et exploser), improvise une chanson (il confesse ne pas se souvenir exactement ce qu’il a joué), une merveille de douceur, un berceuse pour réconforter une amoureuse. Le morceau est tellement bon que cette démo, il l’utilise telle quelle (ou presque) sur album, n’ajoutant que quelques overdubs.
Will to Love, quand je l’écoute, est, pendant les quelques sept minutes qu’elle dure, la plus belle chanson du monde - sans contestation possible.
Peut-on juger un disque à sa couverture ? Peut-être. Mais pas un Neil Young.
American Stars ‘n Bars
Neil Young
Reprise Records 1977 / 20??
01 - The Old Country Waltz
02 - Saddle Up the Palomino
03 - Hey Babe
04 - Hold Back the Tears
05 - Bite the Bullet
06 - Stars of Bethlehem
07 - Will to Love
08 - Like a Hurricane
09 - Homegrown
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