La salle des profs est un véritable dépotoir en ce moment. Sur toutes les tables, des tas, des piles qui chaque jour semblent un peu plus gagner en hauteur. Un vrai bazar, capharnaüm, bordel, foutoir, merdier, fourbi… le binz. (l’auteur remercie feu Henri Bertaud du Chazaud qui lui a mâché le travail avec son Dictionnaire de Synonymes, Mots de Sens Voisin et Contraires.) C’est bien simple, quand je suis rentré après mes cours, tout à l’heure, le rangement et l’ordre de mon bureau m’ont, en comparaison, mis mal à l’aise. J’ai fait une crise d’angoisse devant tant d’organisation et de propreté… c’est pas peu dire… Paniqué, je n’ai pas réussi à pénétrer dans mon antre, j’ai été obligé de m’effondrer dans le canapé. Ouf, le pipad était à portée de main…
De quoi s’agit-il ? De plus en plus de mes collègues ont pris l’habitude de déverser le surplus, le-devenu-inutile de leur bibliothèques et de leurs bureaux en salle des profs. Espérant que l’un ou l’autre élément de ce trop-plein intéressera quelqu’un qui l’emportera chez lui - c’est toujours mieux que de le mettre à la poubelle.
Les fascicules, les revues, les livres, les K7 audio, vidéo, les DVD, les CD et même parfois les feuilles volantes, imprimées s’entassent, atteignent des sommets. Car personne ou presque n’a envie de ramener chez soi ces outils pédagogiques ou culturels délaissés. Qui pourrait donc bien vouloir d’une énième édition de poche d’une pièce de Molière ou de Corneille ? N’est ce pas moi d’ailleurs qui les ai abandonnés ces poches de JB et Pierrot ? - oui, j’ai participé, un peu, moi aussi, à l’élévation des piles, en juin dernier.
Cela fait plusieurs mois que ce désordre s’est établi… mais il semble avoir pris de l’ampleur avec la rentrée. Il se murmurait (non, c’était dit à haute voix) ce midi que l’ancien principal, parti à la retraite à l’issue de la précédente année scolaire, y a grandement participé, vidant ses étagères lors de son estival déménagement de la maison de fonction logée au coeur du parc arboré du collège.
Je sais l’ancien principal amateur de rock, j’ai donc fouillé dans les amoncellements à la recherche d’un objet digne d’intérêt. Je n’ai trouvé que deux livres (en poche). De Roberto Bolaño. 2666 (je l’ai laissé, je l’ai déjà) et Les Détectives Sauvages (je l’ai pris). Je suis certain que ces deux bouquins lui appartenaient, il avait parlé de l’auteur avec une collègue prof de françouille - oui, j’ai envie de dire françouille même si je trouve ça bizzarre de ma part d’avoir envie de dire françouille pour français. Il y avait aussi un disque, un CD, en excellent état (pochette et rondelle de plastique) The Royal Wedding The Official Album. Celui de Guillaume et Catherine, le mariage. Je ne suis pas sûr - je crois même le contraire - que ça lui appartenait, à l’ancien principal. Je soupçonne plutôt un (enfin une) prof d’angliche. J’ai hésité. Un disque, c’est toujours bon à prendre, non ? S’il est toujours là demain, peut-être craquerai-je… je n’irai pas jusqu’à l’écouter, ne craignez rien…
Bref, tout ça pour dire que c’est certes le bazar en salle des profs mais que j’ai fait de mon mieux pour désencombrer.
Le rapport avec le single Can’t Stand Me Now des Libertines ? Aucun. A priori, aucun. Si vous parvenez à établir un lien, une connexion, une chaîne de Karinthy, je suis preneur.
Can’t Stand Me Now
The Libertines
Rough Trade 2004
A - Can’t Stand Me Now
B - (I’ve Got) Sweets
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