samedi 23 octobre 2021

0907 - Live Seeds


Nous avons acheté il y a quelques semaines une nouvelle colonne de rangement de disques - je crois que je l’ai déjà dit sur ces pages, non ? J’ai désormais assez de place pour ranger tous mes CD. Plus aucun ne traine sur le meuble autour de la chaîne hi-fi - tant mieux car la nouvelle occupe plus d’espace que l’ancienne - et je ne suis plus à la recherche du moindre interstice pour y glisser un nouveau venu.
Ce n’est pas parce que j’ai suffisamment de place pour encore quelques semaines qu’il ne faut pas que j’anticipe un peu. Je cherche donc constamment à libérer des rayonnages. Je m’attaque aux bibliothèques. Je vends les poches que je ne compte pas relire dans les 10 ans à venir - oui, j’ai vision à long terme de mes lectures - et les grands formats que je ne prévois pas de relire un jour, même sénile - c’est pour bientôt, j’espère. Essentiellement des poches. Et ce que je ne parviens pas à vendre, je l’abandonne en salle des profs à qui ça intéressera.
C’est un peu paradoxal. Je ne me sens pas musicien. Les trois accords mal plaqués sur le manche tordu de ma guitare ne m’autorisent pas cette illusion. J’aspire en revanche à me définir comme écrivain. Pourtant, je refuse de me séparer du moindre disque, même pourri (exemple au hasard) alors que je me contrefous de la plupart de mes livres - j’ai dit la plupart : celui qui touche à mon Quarto de Gombrowicz ou à mes Pléiades risque de passer un sale quart d’heure. Je suis un fétichiste du disque, pas du papier.
Je vends chez Gibert. Pour trois fois rien. Il me faut une douzaine de bouquins pour atteindre les 15 euros minimum demandés pour chaque transaction. Pour gonfler un peu le total, j’accepte d’être payé en bons d’achat. C’est 10% de plus. Se pose alors le problème de dépenser la cagnotte ainsi formé. Car il n’y a pas grand chose sur le site Internet de Gibert. Tout (ou presque) ce qui me fait envie semble constamment en rupture de stock.

J’achète des disques, on s’en doute - il faut bien combler le vide laissé par les livres. Des Nick Cave en ce moment. Au moins, ils les ont, chez Gibert, les Nick Cave. Pas tous… mais une partie de ceux que je n’ai pas, c’est déjà ça. J’ai commandé aujourd’hui même les deux volumes de ses compilations de faces B et raretés. Il y a deux semaines, c’était le Live Seeds. Un album d’enregistrements live d’une tournée de 1992-93 à travers l’Europe et l’Australie. Treize morceaux de violence à peine contenue et d’intensité ravageuse. Un disque brut et brutal qui ressemble à la fois à une déclaration d’intention (Let Love In, l’album studio suivant, sera dans la même veine) et à un bilan avant de passer à autre chose (3 ans plus tard, Murder Ballads explorera une nouvelle facette de la musique de Nick Cave, davantage comparable à un cabaret décadent).

Pour ranger ce disque et les deux compilations avec les autres Nick Cave, il va falloir que je décale des centaines de disques dans mes rayonnages - j’ai honte d’avouer que mon classement actuel est alphabétique, il n’en a pas toujours été ainsi. C’est le problème (le plaisir ?) d’une collection : on n’a jamais fini de la ranger.

Live Seeds
Nick Cave & the Bad Seeds
Mute 1993

01 - The Mercy Seat
02 - Deanna
03 - The Ship Song
04 - Papa won’t Leave you Henry
05 - Plain Gold Ring
06 - John Finn’s Wife
07 - Tupelo
08 - Brother my Cup is Empty
09 - The Weeping Song
10 - Jack the Ripper 
11 - The Good Son
12 - From Her to Eternity
13 - New Morning

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