Je ne me rappelle plus la dernière fois que j’ai écouté John Wesley Harding en entier. Je n’ai pas dû l’écouter souvent. Ces rares écoutes ont dû être décevantes, j’en garde un souvenir assez piteux. De John Wesley Harding, je ne passe habituellement que All Along the Watchtower. Avant ou après la reprise de Hendrix. Parfois avant et après.
Je l’ai écouté une première fois en début d’après-midi (je suis le 13 janvier). Avant d’aller travailler ailleurs. Et je l’ai réécouté en rentrant. Ce n’est pas un très bon album. Mais c’est un album d’un très grand courage. Laissant derrière lui les délires surréalistes de ses trois derniers albums, abandonnant le phrasé et les intonations caractéristiques développés au cours des trois quatre années précédentes, Dylan ose un album de country-rock. Qu’il chante vraiment, pas très bien certes (de ce point de vue, Dear Landlord est absolument atroce) vraiment, presque de bout en bout - The Ballad of Franklin Lee and Judas Priest est plus déclamée que chantée.
Je m’imagine Dylan sentir en 66-67 venir le piège du confort, sentant qu’il risquait de se condamner à reproduire perpétuellement (et en moins bien, fatalement) Highway 61 et Blonde on Blonde si un changement n’intervenait pas vite. Alors il se métamorphose une nouvelle fois. Et tant pis si John Wesley Harding n’est pas aussi bon que ses prédécesseurs. Pour être vrai et honnête (ce qui ne doit pas faire oublier que Dylan a toujours été un roublard), il faut parfois accepter d’être moins bon. Leçon du jour.
The Original Mono Recordings : John Wesley Harding
Bob Dylan
Columbia 2010
01 - John Wesley Harding
02 - As I Went out One Morning
03 - I Dreamt I saw St. Augustine
04 - All Along the Watchtower
05 - The Ballad of Frankie Lee and Judas Priest
06 - Drifter’s Escape
07 - Dear Landlord
08 - I am a Lonesome Hobo
09 - I Pitt the Poor Immigrant
10 - The Wicked Messenger
11 - Down Along the Cove
12 - I’ll be your Baby Tonight
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