J’avais envie de l’odeur d’encens ce vendredi après-midi. Alors certes, la musique de cathédrale peut très bien accompagner l’encens et, si j’ai acheté quelques disques de musique religieuse ces derniers mois, c’est bien pour me mettre dans une certaine ambiance de travail. Cependant, hier, c’était d’Inde dont j’avais envie pour sonoriser mon encens et mon labeur. J’ai choisi The Great Genius of Sarod de Ali Akbar Khan (accompagné de Swapan Chaudhuri) - ma collection lui doit aussi un disque fabuleux sur lequel il fit chanter sa seconde épouse - et sa photo de couverture hideuse (le genre de photo qu’on attend d’une pochette de DVD d’une saison de Derrick - justement, le disque est allemand), acheté chez Gibert Versailles, comme tant d’autres de mes disques de musique classique indienne.
Deux ragas, un par face. Le premier incite longuement à la rêverie, doux, léger, avant que les percussions n’apportent plus de rythme et que le tempo ne s’accélère franchement. Comme un réveil plein d’entrain après une méditation régénératrice. Le second raga repart sur le même rythme. Et c’est une déferlante de plus de vingt minutes. Sans ralentissement. On ne sait plus si c’est de la joie, de la rage, l’énergie du désespoir ou le feu de la passion qui anime les deux joueurs. Sûrement un peu de tout cela à la fois.
Le disque, très propre à l’œil nu a malheureusement besoin d’un bon nettoyage. Craquements. Petits sauts. Pas de quoi bouder son plaisir…
The Great Genius of Sarod
Ali Akbar Khan
Chhanda Dhara 1983
A - Rag Lome
B - Rag Bihag
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