En retard, je suis en retard. Comme le lapin blanc d'Alice Liddell, comme le lapin blanc de Grace Slick - qui sont d'ailleurs, maintenant que j'y pense, à la réflexion, un seul et même et unique lapin blanc - je suis en retard, très en retard.
Dans le cahier que je noircis à l'encre noire de mon stylo plume, c'est ainsi que débute En Retard. Ce n'est qu'un brouillon, un des premiers jets, il va de soi.
Si j'ai modifié cet incipit, ce n'est pas uniquement pour l'alléger - et Dieu sait que j'ai souvent besoin d'alléger mes textes - c'est aussi parce que le retard du lapin blanc n'est pas mentionné dans la chanson White Rabbit (écrite par Grace Slick, chanteuse du groupe) de Jefferson Airplane, seul l'usage de champignons (et d'autres substances) aux effets étranges est mentionné - ça ne m'avançait donc à rien... et je n'ai pas de temps à perdre : je suis en retard...
On l'aura compris à travers les références à l'univers de Lewis Carroll et aux substances (malheureusement ?) prohibées, Surrealistic Pillow de Jefferson Airplane est un album de rock psychédélique. C'est même un des très bons albums du genre. L'un des premiers que l'on doit acheter (c'est en tout cas ce que j'ai fait) si on s'intéresse à la musique rock de la fin des années 60.
L'album est certes dominé par les deux singles que sont la susnommée White Rabbit et l'excellente (et archi-connue) Somebody to Love mais n'offre pas vraiment de temps morts si ce n'est l'instrumental Embryonic Journey, dans le style de Anji de Simon & Garfunkel (sur Sounds of Silence), un peu incongru des morceaux faisant la part belle aux guitares électriques et à l'énergie vocale de Grace Slick. C'est un concentré de folk hippy électrique amphétaminé comme si les Byrds s'étaient subitement délestés de leurs révérences à Bob Dylan et s'étaient mis à écouter du garage rock...
Le genre d'album qui sans atteindre les splendeurs de ses contemporains Forever Changes ou Sgt Pepper (oui, je triche un peu avec ce dernier lien...) vous fait regretter d'être né... si tard.
Le genre d'album qui sans atteindre les splendeurs de ses contemporains Forever Changes ou Sgt Pepper (oui, je triche un peu avec ce dernier lien...) vous fait regretter d'être né... si tard.
Surrealistic Pillow
Jefferson Airplane
RCA 1967 / BMG 2003
01 - She Has Funny Cars
02 - Somebody to Love
03 - My Best Friend
04 - Today
05 - Comin' Back to Me
06 - 3/5 of a Mile in 10 Seconds
07 - D.C.B.A.-25
08 - How Do You Feel
09 - Embryonic Journey
10 - White Rabbit
11 - Plastic Fantastic Lover
12 - In the Morning
13 - J.P.P. McStep B. Blues
14 - Go to Her
15 - Come Back Baby
16 - Somebody to Love (mono single version)
17 - White Rabbit (mono single version)
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