J'évoquais, dans une partie de En Retard, l'excellente Madame Rêve. L'occasion d'évoquer Osez Joséphine, l'album de Bashung dont elle est extraite.
J'ai acheté les 4 albums de Bashung que je possède d'un coup ou presque, à l'époque où sortit son dernier album préhume. Parmi eux, Osez Joséphine est un pari insensé : faire sonner en français du blues-folk-rock typiquement américain. Insensé car le français ne sonne pas de la bonne façon pour coller au son de Nashville. Insensé car Bashung n'hésite pas en plus à reprendre des morceaux en anglais sans crainte que l'on puisse comparer les rendus dans la langue d'Aznavour (allusion peu subtile à For Me... Formidable) et dans la langue de Dylan (il faut oser reprendre She Belongs to Me...).
Insensé ne signifiant pas impossible, Bashung s'en sort admirablement... Sur Osez Joséphine, les guitares mordent dans le gras des jeux de mots concoctés par Jean Fauque (qui collaborait alors pour la première fois avec Bashung), bien meilleurs que ceux, par exemple, de Gaby Oh Gaby (à quoi sert la frite si t'as pas les moules ? Vraiment ?). Sur J'écume, les mots (au large les barges se gondolent dans le roulis) semblent glisser sur les soli de bluesmen oubliés au fin fond d'un bar miteux de la Nouvelle-Orléans. Volutes sonne comme une adaptation très réussie d'un standard américain... alors que c'est un morceau original.
Et les reprises ? Il suffit d'écouter l'interprétation des Moody Blues (Nights in White Satin) pour savoir qu'elles sont loin d'être vaines... Bashung les habite de toute sa personnalité... si regrettée...
Osez Joséphine
Alain Bashung
Barclay 1992
01 - J'écume
02 - Volutes (remix)
03 - Happe
04 - Well All Right
05 - Les Grands Voyageurs
06 - Blue Eyes Crying in the Rain
07 - Osez Joséphine
08 - Kalabougie
09 - She Belongs to Me
10 - Madame Rêve
11 - Nights in White Satin
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