vendredi 19 juin 2020

0416 - The Double EP : A Sea of Split Peas


Ma femme est une nettoyeuse. Une tueuse. Une killeuse. Glaciale. Méthodique. Ultra-efficace. Elle s’approche de son contrat sans en avoir l’air - impossible de se méfier d’elle : on lui donnerait le bon Dieu sans confession. D’un coup, soudainement, elle assène son coup mortel. Imparable. Précise, elle n’a pas besoin de s’y reprendre à deux fois pour achever sa cible. Quand elle a rempli son office, il n’y a plus rien à faire pour la victime.


Courtney Barnett, auteur-compositeur-interprète australienne, est la coqueluche - n’est-elle pas bizzarre cette expression basée sur le nom d’une maladie pour désigner l’objet d’un engouement général ? Il faudra que j’en cherche l’origine après avoir fini de rédiger ce billet - du rock indé tendance garage. Ses disques sont unanimement salués par la presse spécialisée. Ceux-ci d’ailleurs portent des noms plutôt marrants. Son premier album par exemple s’appelait Sometimes I Sit and Think, and Sometimes I Just Sit (Parfois je m’assois et je réfléchis, parfois je me contente de m’asseoir).
Attiré par tant de louanges, j’ai voulu jeter une oreille à son univers peuplé de guitares Fender (ça s’appelle du bon goût) et ait emprunté son seul disque alors disponible à la médiathèque de Versailles : The Double EP : A Sea of Split Peas, album / compilation regroupant l’intégralité des deux e.p. publiés avant la sortie de son premier album cité plus haut. Je ne vais pas prétendre que le disque ait changé ma vie mais plusieurs chansons ont tout de même attiré mon attention, notamment celles évoquant (presque textuellement) Polly de Nirvana et The Jean Genie de Bowie (ou La Fille du Père Noël de Dutronc, choisissez) à savoir, respectivement, Lance Jr et David.
J’ai mis le temps mais j’ai fini par commander le disque, un peu plus d’un an plus tard. Peut-être même deux ans. Et l’ai reçu mercredi. Je l’ai presque immédiatement mis sur la platine - avant que la place ne soit prise par un Kula Shaker...


Natacha, disais-je, est une tueuse. Une tueuse de disques.

Nous en étions à la troisième ou quatrième plage. J’étais dans mon bureau - un coin aménagé du salon. Elle était dans le coin informatique - l’entrée de l’appartement. Elle se lève, s’approche de la platine et me demande ce qui est en train de passer. Je lui réponds. Lui indique depuis ma place la pochette très sympa (un dessin de Courtney Barnett elle-même, très très inspiré de La Vague de Hokusai). Elle regarde la couverture, la liste des chansons, ouvre la pochette cartonnée. La repose. Puis s’approche de moi : On dirait du Sheryl Crow, non ? Longues secondes où je ne sais quoi répondre. Pétrifié. Je viens d’assister à un meurtre. Car elle a raison. La chanson qui passe ressemble effectivement à du Sheryl Crow. Ce qui est supportable... tant qu’on ne s’en aperçoit pas... Natacha s’aperçoit de mon trouble, essaye de me rassurer. Juste sur cette chanson, là... Et en mieux... Un peu...
Trop tard, elle a tué le disque. Je le laisse agoniser sur deux trois morceaux encore puis passe aux autres disques que j’ai reçus le même jour. Je ne sais pas si j’essaierai (probablement en vain) un jour de ressusciter The Double EP : A Sea of Split Peas.

The Double EP : A Sea of Split Peas
Courtney Barnett
Milk ! Records 2013

01 - Out of the Woodwork
02 - Don’t Apply Compression Gently
03 - Avant Gardener
04 - History Eraser
05 - David
06 - Anonymous Club
07 - Lance Jr
08 - Are You Looking After Yourself ?
09 - Scotty Says
10 - Canned Tomatoes (Whole)
11 - Porcelain
12 - Ode to Odetta.

2 commentaires:

Natacha a dit…

Psycho killer 🔪

Maurice L. Maurice a dit…

Qu’est ce que c’est ?
Fa fa fa fa fa fa