vendredi 21 août 2020

0479 - End of the World


J’ai dit lors d’un précédent billet que nous avons pas mal discuté, le gérant et moi, au cours de ma dernière visite chez Décibul, fin juillet. Il réagissait aux disques que je mettais de côté, m’en proposait d’autres en conséquence. Quand j’ai mis It’s Five O’Clock dans la pile des disques que j’étais susceptible d’acheter, il m’a demandé si j’avais déjà écouté des albums d’Aphrodite’s Child. Oui, 666. Il m’a sorti de ses bacs End of the World (excellent état, prix très convenable). C’est un groupe très psyché à côté de ses singles un peu kitsch, a-t-il ajouté (ou à peu près). Le mot kitsch n’a peut-être pas été prononcé. C’était peut être le mot niais à la place...
Il a aussitôt mis le disque sur la platine. Le disque a tourné pendant que je finissais de trier les 45 tours. Et je suis reparti avec, en plus des trois 45 tours choisis - j’en ai acheté moins que prévu, justement pour me payer l’album tout en restant dans le budget prévu (oui, je m’impose des limites).

Psyché ? En dehors de l’adaptation du Canon de Pachelbel, la très calibrée (et très belle, à mon humble avis) Rain and Tears, l’album comprend en effet des morceaux complètement déments. Les trois premières chansons ressemblent vaguement à du Lennon façon Being for the Benefit of Mr. Kite !. Ma préférée de l’album, qui conclut la face A, The Grass is no Green semble elle indiquer la voie que prendra le groupe sur 666 avec son ambiance oppressante et ses accélérations inattendues.
C’est cependant sur la face B que l’album se débride totalement, part dans tous les sens. Musique folklorique, rythmiques funky, chant traditionnel, imprécations (ou quelque chose qui y ressemble), accélérations, brusques décrochages, arrangements hypnotiques, tout se mêle pour créer un ensemble qui parvient à la fois à être inquiétant et donner envie de danser - sur on ne sait plus quel pied.

Comment End of the World peut-il encore être aujourd’hui encore aussi sous-estimé ? (il apparaît trop rarement dans les listes des disques incontournables - l’article Wikipédia sur Aphrodite’s Child parle de End of the World comme d’un album pop moins complexe que 666 : l’auteur l’a-t-il seulement écouté ?) Parce que les membres du groupe sont Grecs ? Parce que Boris Bergman, peu aimé de la critique, est le parolier de toutes les chansons ? Parce que Demis a préféré jouer au variéteux à deux balles après la dissolution du groupe ? Parce que la postérité est une... (à compléter par l’insulte de votre choix) ?

End of the World
Aphrodite’s Child
Mercury 19??

A1 - End of the World
A2 - Don’t Try to Catch a River
A3 - Mister Thomas
A4 - Rain and Tears
A5 - The Grass is no Green
B1 - Valley of Sadness
B2 - You Always Stand in my Way
B3 - The Sheperd and the Moon
B4 - Day of the Fool

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