dimanche 4 décembre 2022

1314 - Abbey Road


Il paraît - je me rappelle l’avoir lu quelque part - que Lou Reed voulait que le premier album du Velvet se termine par I’ll be your Mirror et envisageait de trafiquer le dernier sillon du vinyle pour que le diamant revienne perpétuellement en arrière. L’album se serait achevé par la phrase I’ll be your Mirror en boucle, ad libitum, à l’infini. Géniale idée. Dommage qu’elle ne fut pas mise en œuvre (refus de Warhol ? difficulté technique à la réaliser ? et, donc, coût surélevé pour un album dont huit exemplaires et demi ont été vendus à l’époque ?).

Je n’ai pas écouté The Reminder de Feist en vinyle (en CD, oui) depuis que j’ai changé de platine. Je ne sais si le problème persiste. Sur l’ancienne platine, à différents endroits, des sillons étaient répétés sans cesse. Étonnamment, ça ne choquait pas toujours à l’écoute. Sur Sealion, ça conférait au passage un vrai côté gospel. C’est au bout de de quelques minutes d’une phrase répétée et répétée et répétée qu’on se disait qu’il y avait un truc. Il faudra que je vois si le défaut persiste avec la nouvelle platine. Après tout, il n’y a aucune raison que j’ai abîmé mon exemplaire de The Reminder que j’avais acheté neuf.

J’ai un problème similaire avec le vinyle d’Abbey Road. Remarquez que je ne dis pas mon exemplaire d’Abbey Road. C’est Natacha qui, il y a dix ans ou quelque chose comme ça, l’avait récupéré chez sa maman où elle l’avait laissé, quelques années après l’avoir chouravé sauvé de chez sa tante - les récentes scènes de pillage n’étaient en rien les premières, on l’aura compris.
La pochette est impeccable. Le disque ne présente à l’œil que de minuscules rayures d’usage auxquelles il est difficile d’échapper pour un objet de plus de cinquante ans. D’ailleurs le disque se lit magnifiquement. Incroyable début Lennon / Harrison avec Come Together et Something suivi de petites crottes mccartneysiennes et d’un énorme étron Starkeystes. Et voici qu’arrive le plat de résistance. Le morceau que je voulais découvrir, redécouvrir. I Want You - aucun rapport avec le tube dylanien dylanesque. 7 minutes ou presque. 14 mots pour tout texte. Une structure à la fois de blues simple et de rock progressif… mais non. Un sillon faillit, une ligne est répétée en boucle. Sans que ça choque immédiatement. C’est à force d’entendre la même ligne encore et encore qu’on se dit qu’il y a quelque chose qui foire - j’étais proche de dire qui ne tourne pas rond… comme sur l’ancienne platine. À l’oeil, en scrutant la surface noire du disque, je ne suis pas certain de déceler un vrai défaut. Faut-il pour compenser, que j’ajoute du poids sur l’aiguille ? Au risque d’esquinter et l’aiguille et le disque. Un nettoyage en profondeur du disque - j’envisage l’achat d’une machine prévue à cet effet, surtout si j’ai l’opportunité de passer pro - suffirait-il à régler le problème - et celui de The Reminder ?

Je laisse provisoirement ces questions de côté. Et j’écoute, la face B, Here Comes the Sun… même si celui-ci ne pointera pas le bout de ses rayons aujourd’hui… comme depuis une éternité me semble-t-il.

Abbey Road
The Beatles
Apple Records 1969

A1 - Come Together
A2 - Something
A3 - Maxwell’s Silver Hammer
A4 - Oh! Darling
A5 - Octopus’s Garden
A6 - I Want You (She’s so Heavy)
B1 - Here Comes the Sun
B2 - Because
B3 - You Never Give me Your Money
B4 - Sun King
B5 - Mean Mr. Mustard
B6 - Polythene Pam
B7 - She Came in through the Bathroom Window
B8 - Golden Slumbers
B9 - Carry that Weight
B10 - The End
B11 - Her Majesty

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