Après avoir acheté Time Out - et l’avoir aimé - je me suis naturellement intéressé au reste de la discographie du quartette de Dave Brubeck. Par où commencer cependant ? Il existe une bonne centaine d’albums référencés. Se repérer là-dedans sans carte ni boussole revient à visiter le Louvre sans idée précise de ce que l’on veut voir : on finit devant la Joconde mais on rate Gilgamesh - ce qui serait fort dommage (à double titre).
J’ai donc fait les choses à ma façon : je suis allé chez le disquaire, résolu à me laisser guider par mon instinct ou par tout élément qui trancherait en faveur d’un disque plutôt qu’un autre. Jazz Impressions of Japan était en promotion : 6 euros. Le prix étant un argument comme un autre, c’est avec cet album que je suis reparti.
Je ne suis pas uniquement vénal, la couverture m’avait aussi tapé dans l’œil - j’ai déjà dit, je pense, mon amour de l’art et de la peinture traditionnels japonais. À ce propos, une nouvelle fois, comme pour Time Out et pour (dans une moindre mesure) Mingus Ah Um, il n’y a pas de source clairement citée dans le livret pour l’illustration de couverture. Aucune mention de titre, d’auteur, d’époque ou de quoi que ce soit... c’est toujours (pour moi) une déception.
Jazz Impressions of Japan est une sorte de journal musical de voyage de Dave Brubeck au pays du soleil levant. Il compare d’ailleurs dans les notes de pochette chacun des morceaux ici présents à un haïku, expliquant vouloir à travers sa musique, comme dans cette forme poétique nippone, suggérer (et non décrire) une sensation à l’auditeur qui devra se montrer réceptif, laisser son esprit voyager, pour saisir ce qui est tu et en profiter.
Et en effet, ceux qui voudront faire l’effort de s’abandonner seront récompensés, l’album mérite un détour - l’allusion aux guides de voyage est un peu lourde non ? Je suis d’ailleurs étonné qu’aujourd’hui encore, de Dave Brubeck, ce soit systématiquement Jazz Impressions of Japan (ainsi que Time Out) que l’on retrouve dans les opérations promotionnelles. Ce disque se vend-il si mal qu’il n’ait d’autre horizon que les bacs à soldes ? Est-il si mauvais ? Si mal considéré ? Il est fort possible qu’en jazz (qui a dit aussi ?), j’ai des goûts de chiotte... mais tout de même... Ne pourrait-on pas de temps en temps proposer d’autres albums du quatuor de Joe Morello (je suis très fan du batteur miraud qui officiait derrière Brubeck) à prix réduit ? J’ai encore une centaine d’albums à découvrir... et d’autres voyages à entreprendre.
Jazz Impressions of Japan
The Dave Brubeck Quartet
Columbia / Sony 1964 / 2009
01 - Tokyo Traffic
02 - Rising Sun
03 - Toki’s Theme
04 - Fujiyama
05 - Zen is When
06 - The City is Crying
07 - Osaka Blues
08 - Koto Song
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