Parfois, on arrive trop tard chez le disquaire...
Je bossais il y a 20 ans, le 02 octobre 2000. J’étais en prépa. Première année. Des cours toute la journée. Des maths, beaucoup. De la physique, bien trop. Peu de temps libre. Le matin encore moins. Je ne me suis donc pas rendu à la FNAC dès l’ouverture, à 10h, ce 2 octobre 2000, pour avoir mon exemplaire de Kid A de Radiohead dès sa publication. J’ai attendu le soir. Peut-être même un ou deux jours - mes souvenirs sont quelque peu flous.
... et j’ai donc raté les exemplaires mal pressés - il y avait 40 secondes d’un live de Pearl Jam en début de disque - mis initialement à la vente. Un mauvais pressage, voilà qui aurait fait la joie du collectionneur que je suis actuellement... mais, à l’époque, j’aurais peut-être, comme un imbécile, demandé à me faire rembourser, à procéder à un échange.
20 ans aujourd’hui. C’est l’âge de Kid A. L’album d’après. Celui qui eut la lourde tâche de succéder au phénoménal Ok Computer. Attendu avec anxiété par des milliers, des millions. Et par moi en particulier. Plus que pour d’autres disques, y compris pour des disques que j’aime plus encore que Kid A, fêter ce vingtième anniversaire me file un coup de vieux...
Je n’avais pas aimé Ok Computer lors des premières écoutes. Trop... trop... et trop... ou pas assez... je ne sais même plus ce que je lui reprochais exactement, j’ai écouté et aimé des disques bien moins aimables depuis, bien moins évidents... Ok Computer avait été mon apprentissage de la difficulté de bien écouter.
Kid A est plus compliqué qu’Ok Computer. Plus étrange encore. Plus tarabiscoté, plus tordu. Et pourtant, je l’ai aimé dès la première écoute. Adoré. Pas autant qu’Ok Computer que j’ai appris à aimer non pas plus que tout mais plus que beaucoup. Adoré tout de même.
Écrire ce billet m’a donné envie de réécouter Kid A. Savoir ce que ça donne, 20 ans après. Ça faisait longtemps, très longtemps, trop longtemps - au moins un an - que je n’avais pas écouté Kid A. J’en suis au début de ma deuxième écoute de l’après-midi. Deux écoutes seulement entrecoupées d’un passage sur la platine de Our Man in Paris de Dexter Gordon.
Le clavier d’Everything in its Right Place est toujours aussi moelleux, How to Disappear Completely arriverait presque à faire jeu égal avec Exit Music (for a Film), Idioteque me plait toujours autant tout en étant exactement tout ce que je peux détester dans l’électro, Morning Bell aurait définitivement mérité une sortie single (il n’y eut aucun single extrait de l’album, ni aucun clip - quel gâchis cela aurait été). Aucune faiblesse, aucun temps mort, des surprises constantes, de l’audace, de la maîtrise.
Bref, vous l’aurez compris, 20 ans après, Kid A reste pour moi un album majeur de mon univers musical. Devoir subir du Pearl Jam en début de disque, finalement, ça n’aurait pu être que dommageable.
Kid A
Radiohead
Parlophone 2000
01 - Everything in its Right Place
02 - Kid A
03 - The National Anthem
04 - How to Disappear Completely
05 - Treefingers
06 - Optimistic
07 - In Limbo
08 - Idioteque
09 - Morning Bell
10 - Motion Picture Soundtrack
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