vendredi 5 février 2021

0647 - Seventeen Seconds


Quand je fouille dans la discothèque d’autrui, c’est aussi pour y redécouvrir des disques que je possède moi-même et que je n’ai pas écoutés depuis longtemps, susciter (ressusciter ?) une envie d’écouter des disques trop longtemps négligés. En fouinant dans celle de mon frère, j’ai cru - mais je me demande si je n’ai pas rêvé - apercevoir l’excellentissime Pornography des Cure.

Ça m’a rappelé que Natacha avait regardé, quelques jours auparavant, peut-être une ou deux semaines, Marie-Antoinette de Sofia Coppola, film dans lequel on entend l’intro d’un morceau des Cure - qui n’est pas sur Pornography - que j’avais depuis lors très envie de réécouter sans prendre le temps de le faire : flemme de déplacer les piles de disques qui bloquent l’accès à la platine vinyle...
En effet, je croyais me souvenir que ce morceau des Cure était le morceau d’ouverture de Seventeen Seconds que je ne possède qu’en 33 tours, acheté il y a bien longtemps à L’Occase de l’Oncle Tom (Strasbourg, Grand Rue) sur les conseils d’un certain Billy Corgan qui a intitulé 17 le dernier morceau d’Adore (en fait un extrait d’une durée de... 17 secondes d’une démo de Blissed and Gone).
J’avais tort, le morceau en question était Plainsong, exceptionnel morceau d’ouverture de Disintegration, album à mon avis inférieur (bien que plus célèbre) à Seventeen Seconds ou Pornography mais que je possède, lui, en CD et que j’aurais pu donc me passer sans difficulté... je ne m’en suis pas privé d’ailleurs.

Tout ça pour dire que c’est un autre album des Cure et une chanson qui ne se trouve pas sur Seventeen Seconds qui m’ont fait me replonger dans ce dernier... pour mon plus grand plaisir... est-ce vraiment le mot ?

Encore un album à écouter la nuit. Batterie tour à tour amorphe et raide. Guitares glaciales. Basse qui glisse sur les atmosphères lugubres. Chant refusant toute séduction et tout effet vocal. Seventeen Seconds trace une ligne sombre à travers les ténèbres et les brumes et n’en dévie jamais. C’est un cortège funèbre qui n’offre aucune pause si ce n’est celle nécessaire au passage de la face A à la face B. Ce n’est pas pour autant un album réellement triste. Ni nostalgique. Plutôt lucide. Et résigné. Qui a dit déprimant ?
On n’en ressort pas indemne, forcément un peu groggy... et, je ne sais comment dire, avec la curieuse sensation d’être un peu moins idiot qu’avant de l’avoir écouté.

Seventeen Seconds
The Cure
Fiction Records 1984

A1 - A Reflection 
A2 - Play for Today
A3 - Secrets
A4 - In your House
A5 - Three
B1 - The Final Sound
B2 - A Forest
B3 - M
B4 - At Night
B5 - Seventeen Seconds

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