Besoin de sortir. Pour ne pas étouffer. Imploser. Exploser. Trop de pression. De déceptions.
Sortir. Et puis, j’ai des choses à faire, dehors. Ailleurs. Les courses, déjà. Faut bien bouffer. Et d’autres plus plaisantes. Plus joyeuses. Amusantes. A priori.
Aller à la médiathèque. La section musique et cinéma de la bibliothèque centrale de Versailles. Enfin. Emprunter en CD les albums de Pink Floyd que j’ai achetés en vinyle. Pour Natacha. Qu’elle puisse les encoder. Pour elle, qu’elle puisse les écouter en voiture. Pour nous, qu’on puisse les écouter en voiture. Nous écoutons beaucoup Pink Floyd en ce moment. Quand nous sommes ensemble. J’en écoute un peu seul à la maison. Nous écoutons presque systématiquement du Pink Floyd quand nous sommes ensemble à la maison. Le soir, après le film. Ou après avoir éteint la tévé qui diffusait un mauvais film que nous n’avons pas regardé jusqu’au bout. C’est moi qui choisis le disque. Et les pistes. Pour nous deux. Je passe chaque fois ou presque par Careful with that Axe, Eugene. Parfois en version Zabriskie Point (Come In Number 51, Your Time is Up).
Avant de partir, je vérifie ma carte de bibliothèque. Ce qu’il en reste. J’en ai perdu la moitié. En voyage. Je ne sais où. En Bretagne. En Normandie. Au Pays Basque. Ma carte est périmée - quel est le bon mot ? - depuis deux ans. Peine à croire qu’il y a si longtemps que je ne suis pas allé à la bibliothèque. Je cherche un justificatif de domicile. Ça m’agace. J’ai horreur de tout ce qui est administratif. Horreur des papiers. J’en trouve un tout de même. Pour la renouveler si je trouve ce que je cherche dans les bacs.
Sur le chemin, j’ai prévu de m’arrêter chez Décibul. Pour du Pink Floyd encore. Relics, compilation avec la version studio originale de Careful with that Axe, Eugene. Les sessions complètes du groupe pour la bande originale de Zabriskie Point. Un live de la fin des années 60 ou du début des années 70. Des idées précises. Las, j’avais oublié. Décibul est fermé lundi et mardi. Fermé mardi. Mardi. Contrariété. Première contrariété.
Je peine à traverser la place d’armes devant le château. Celui de Versailles. Il fait chaud. Trop chaud. Les gamins en groupes, centre aéré ou voyage scolaire, bouffent leur goûter en plein soleil - aucun rapport avec Delon ni Laforêt - je les plains. Ils me dégoûtent un peu.
En nage, j’arrive. J’aurais préféré à la nage. Bof. Trois étages à monter. Dans les escaliers, une jeune femme est assise, son pc portable sur les genoux, son smartphone dans une main. Étrange endroit pour faire semblant de bosser.
Les salles ont toutes été rénovées, les rayons réorganisés, je découvre les nouveaux lieux. Les bacs en revanche n’ont pas été réapprovisionnés. Du Pink Floyd, il n’y a que le Dark Side - je l’ai déjà en CD - Wish you were Here - la chanson titre fout le kafkard à Natacha, pas une bonne idée pour accompagner la conduite - Relics - je ne l’ai pas encore… et si je ne le trouve pas demain en vinyle, je le commanderai en CD - et Echoes le best-of. Je trouve la B.O. de More dans un autre bac. Ça pèse pas bien lourd. Moi qui en priorité voulait A Saucerful of Secrets, Ummagumma et Meddle… je ne vais pas affronter les bibliothécaires peu aimables (celles et ceux qui sont sympas n’étaient pas en poste aujourd’hui) affairés sur leur ordinateur (qu’ont-ils donc tant à faire sur leur écran et leur clavier quand aucun usager emprunteur ne se présente devant eux… n’ont-ils pas plutôt trouvé un livre à lire ?) pour si peu.
Je repars dépité, manque de marcher sur la fausse travailleuse des escaliers, ça lui aurait fait les pieds…
En plus, sur le retour du chemin, chez Monoprix, je n’ai pas trouvé le jus de citron vert en bouteille, je vais être obligé de presser les fruits ce soir pour préparer le cocktail maison (recette dans Revers). Après-midi pourri.
En rentrant, j’ai mis Carnage de Nick Cave & Warren Ellis sur la platine.
Carnage
Nick Cave & Warren Ellis
Goliath Records 2021
01 - Hand of God
02 - Old Time
03 - Carnage
04 - White Elephant
05 - Albuquerque
06 - Lavender Fields
07 - Shattered Ground
08 - Balcony Man
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire