lundi 26 octobre 2020

0545 - Push the Sky Away


Il y avait près de deux mois que je n’avais pas touché la petite toile inspirée par (le livret de) Machina / the Machines of God des Smashing Pumpkins évoquée dans mon billet sur To my Last Breath. Il y avait près de deux mois que je n’avais pas produit grand chose, il faut bien le dire.
Dans la foulée de mon petit succès Si le monde est bleu / Alors qu’il soit du bleu de la lame / Qui glisse entre mes épaules / Et s’enfonce par à-coups (oui, c’est un très très long titre) - si j’ose le gros mot succès, c’est parce que je suis content et que j’aime cette peinture : c’est un succès personnel, non un succès public... dont je me contrefous - je me suis remis à cette petite toile vendredi matin et une partie de l’après-midi, quelques heures donc. Petite toile qui nécessitera encore quelques sessions de travail (après séchage des dernières couches posées) et qui ne sera donc pas achevée avant 2021.

Nous avions écouté Lost & Proud après le petit déjeuner ce vendredi, juste avant que je ne me mette au travail. Le disque achevé, j’ai rangé précieusement mon édition limitée de Pilgrims Progress avec mes autres disques dont la pochette imite le format d’un livre (Amnesiac, The Piper at the Gates of Dawn, Night Thoughts...). Parmi ceux-ci se trouvait Push the Sky Away de Nick Cave & the Bad Seeds. Je n’ai pas hésité une seconde. L’album parfait pour me mettre au travail.

Push the Sky Away fait partie des albums de Nick Cave que j’ai achetés en toute confiance, sans y avoir jeté une oreille avant. Il y en a plusieurs dans ce cas. Par aucun de ceux-ci je n’ai été déçu. On se demande d’ailleurs ou, plutôt, je me demande d’ailleurs pourquoi je n’ai toujours pas acheté le dernier, Ghosteen - peut-être à cause de la couverture qui me terrifie... Jamais été déçu, disais-je, par Push the Sky Away encore moins que par d’autres.
Sur Push the Sky Away, Nick Cave en fait des caisses. Il étire ses syllabes dès qu’il le peut, surjoue ses interprétations, claque la langue dès qu’il le peut, halète, reprend son souffle bruyamment, cherche à constamment montrer l’intensité dont il est capable, chante comme s’il imitait Marion Cotillard mourante dans Batman... Et ça marche. Comme les grands acteurs - disons comme Daniel Day-Lewis, le meilleur acteur de tous les temps - c’est quand il en fait beaucoup trop qu’on se dit qu’il pourrait, qu’on aimerait qu’il en fasse encore plus... Trop n’est jamais assez avec Nick Cave.
Les compositions sur Push the Sky Away sont à l’image de l’interprétation - même si c’est probablement l’inverse. Des histoires macabres, des confessions intimes, des auto-fictions et des textes hallucinés sans queue ni tête, bourrés de références inattendues (que viennent faire Miley Cyrus et son double Hannah Montana dans Higgs Boson Blues ?), servis dans des écrins mêlant douceur du piano, décharges électriques de guitares et stridences du violon. Un album fascinant de A à Z. Dont les sons et les phrases restent longtemps en tête après que la musique se soit arrêtée.

Après avoir fini mon travail de la journée sur la petite toile évoquée plus haut (j’ai écouté d’autres disques après Push the Sky Away), il me restait de la peinture sur ma palette. Au hasard, j’ai pris un peu de vert mêlé de blanc (ce qui donne une espèce de bleu vert) que j’ai posé, par touches, sans réfléchir, sur un carton qui trainait au sol. Immédiatement, sans savoir pourquoi, me sont revenues les paroles de Nick Cave, entendues quelques heures plus tôt : I Believe in God / I Believe in Mermaids Too. Il ne me restait qu’à faire de cette tâche verdâtre une chevelure et à compléter ma sirène...

Push the Sky Away
Nick Cave & the Bad Seeds
Bad Seeds Ltd. 2013

CD
01 - We No Who U R
02 - Wide Lovely Eyes
03 - Water’s Edge
04 - Jubilee Street
05 - Mermaids
06 - We Real Cool
07 - Finishing Jubilee Street
08 - Higgs Boson Blues
09 - Push the Sky Away

DVD
01 - Needle Boy
02 - Lightning Bolts

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