Je me souviens du jour de la mort d’Alain Bashung. Nous étions partis en week-end de ski. Nous, pas Natacha et moi, certainement pas : on n’aime pas le ski... et la neige est trop molle pour nous... Nous, lors de ce week-end, c’était les membres du labo de chimie où je travaillais à l’époque - ce n’est plus un nous aujourd’hui. C’est Caroline qui avait appris la nouvelle et me l’avait transmise, un soir juste avant le dîner. Je revois encore la scène, ma stupéfaction, preuve que Bashung est quelqu’un qui comptait pour moi...
On ne sait jamais quand on va mourir. Presque jamais. On ne sait jamais quand viendra notre dernière œuvre. Ce serait une œuvre probablement impossible à produire.
Bleu Pétrole que j’évoquais hier est la dernière œuvre de Bashung. Un album qui, rétrospectivement, sonne comme un bilan. Avec ses singles calibrés pour la radio (Je t’ai Manqué, Résidents de la République, Sur un Trapèze, tous écrits par Gaëtan Roussel, de Louise Attaque), ses morceaux plus courageux (l’intrigante Vénus, la dylanienne - enfin pas vraiment... mais un peu tout de même - Comme un Lego qui s’étire sur 9 minutes) et ses reprises que personne d’autre ne pourrait se permettre (Il Voyage en Solitaire, Suzanne) sans sombrer dans le ridicule.
Je l’ai réécouté hier matin - était-ce avant-hier ? C’est un très bel album... mais pas un grand album. Il lui manque quelque chose. L’audace sonore d’un Osez Joséphine ? Un Sommes-Nous qu’éclipserait un La Nuit je Mens ? Ou est-ce le fait de savoir que c’est le dernier album et que, de toute façon, rien n’aurait pu être assez bon pour conclure une carrière comme celle de Bashung ?
Bleu Pétrole
Alain Bashung
Barclay 2008
01 - Je t’ai Manqué
02 - Résidents de la République
03 - Tant de Nuits
04 - Hier à Sousse
05 - Vénus
06 - Comme un Lego
07 - Sur un Trapèze
08 - Je Tuerai la Pianiste
09 - Suzanne
10 - Le Secret des Banquises
11 - Il Voyage en Solitaire
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire