Un malheur n’arrivant jamais seul que mal accompagné, ça faisait plus d’un mois que je n’avais pas couru. Aucun rapport avec le fait que je n’ai pas acheté un disque depuis autant de temps. Quoique les coïncidences n’en sont que parce qu’on est pas assez malins pour dresser la chaîne de Karinthy - ou peu importe comment ça s’appelle, moi j’appelle ça des chaînes de Karinthy - qui relie les deux coïncidés.
Pas couru depuis fin juillet. Depuis que j’ai foulé à pieds nus sur la plage des Sables - ceux d’Olonne… tout le monde, aux Sables, dit les Sables pour les Sables d’Olonne comme s’il n’y avait pas d’autres Sables que ceux d’Olonne ; d’ailleurs y en a-t-il d’autres, des Sables que ceux d’Olonne ? - ce qui, visiblement, est peu recommandable quand on supine à tort et à mort comme moi. Un mal de chien à chaque pas pendant des semaines - je dramatise certes un peu, mais tout de même… - alors pour pas refaire le coup d’y a deux ans quand je pouvais plus poser le pied par terre, je l’ai levé, le pied, sur la course. Aucune sortie foutinge en auguste... sans pour autant ralentir sur le gras, le salé, le sucré et l’alcoolisé à chaque repas. J’ai fait du gras et peu de souffle. Je peux te dire que j’ai peiné ce matin, craché mes poumons, sué du lard, failli déposer ma galette… couleur rubicond.
Là encore, je te raconte ça et tu te demandes quand c’est qu’il va enfin parler de son dixe du jour, le mèlème, ça commence à faire long comme intro. Rien ne sert de courir disait la tortue à la fontaine-douche, même si la moutarde (de Dijon) te monte aux nénés. Tu te dis qu’il va nous entretenir de sa playlist de runninge, le coureurapié, des titres qui lui ont permis de serrer les dents et les fesses jusqu’au Super U qui constitue les points de départ et d’arrivée de son septième de marathon - on reprend modeste. Et là, tu fais fausse route, le lecteur… et tu devrais pas, parce que ça rallonge, de faire fausse route…
En effet, je n’ai pas de zik pour rythmer mes kilomètre-heures. Je n’ai couru qu’une fois avec des écouteurs dans les écoutilles, il y a plus de quinze ans. J’avais tout ce que j’avais de Dylan dans un pipod shuffle. Et, crois moi, Desolation Row, ça ne fait aller ni plus vite ni plus loin. Natacha, elle, il faut que ça aille, ouais, tout elle dans ses écouteurs pendant qu’elle jogue, faut que ça blaque dogue, faut que ça n’aille tonne teutonne pour la faire avancer. Moi pas. Ni besoin ni envie. Le bruit, je me le passe au calme.
Non, le lien de mon tour dans le parc, celui du château, celui de Versailles, avec le disque du jour est plus ténu que ça. Il y a simplement un morceau qui s’appelle Run (cours ou courir en engliche) sur The Blakes, premier album de The Blakes. Run et Run run run avaient déjà été chroniqués sur ces pages, il me restait The Blakes ou Run for your Life des Scarabées mais, ceux-ci, on les a déjà voqués il y a peu de numéros, faut savoir s’avarier.
The Blakes, je les ai découverts à la radio. OuïFM. Une pub pour un concert qui les réunissait à Gossip et The Kills le temps d’une soirée. Un extrait de quelques secondes donc dans la pub. Extrait que j’avais détesté. Ça criait et c’est tout. Puis je les ai vus à ce fumeux concert, j’y étais allé pour VV et Hotel. Et ils étaient top, The Blakes. Donc je me suis offert leur opus homonyme (publié chez les toujours parfaits Light in the Attic). Le morceau en question où ça crie fort sur épais fond sonore, c’est Two Times, le premier morceau. Et il est excellent. C’est presque dommage que ça pique pas davantage dans la gorge sur les morceaux suivants. Morceaux suivants (guitares lourdes, batterie minimaliste, chant déclamatoire entêtant) qui restent ceci dit aussi bons que la pochette est belle - j’aime beaucoup ce renard et ce tronc ardent… ardent comme mes bronches
The Blakes
The Blakes
Light in the Attic 2007
01 - Two Times
02 - Don’t Bother Me
03 - Magoo
04 - Modern Man
05 - Run
06 - Commit
07 - Don’t Want that Now
08 - Lint Walk
09 - Vampire
10 - Lie Next to Me
11 - Pistol Grip
12 - Picture
13 - Streets
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