J’ai repensé tout le week-end aux cinq disques de jazz « Coup de Coeur » que j’avais lâchement laissés, seuls, abandonnés, jeudi (il y a une semaine), sur leur présentoir. Regrets. Regrets. Que je ne pouvais laisser devenir éternels.
En rentrant de la médiathèque, mardi, où j’étais enfin allé rendre mes emprunts, je me suis arrêté à Gibert, prêt à sauver ces 5 disques que j’avais repérés. Ils n’étaient plus que trois... J’espère que le Freddie Hubbard (Red Clay) et le Kenny Dorham (Una Mas) qui avaient entre temps disparu ont trouvé un foyer qui saura les aimer...
Parmi les trois, Green Street de Grant Green... qui reprend donc la tradition (répandue en jazz) des titres-jeu de mot sur le nom de l’artiste (on citera comme exemples Blue Train de Coltrane, Miles Ahead ou Milestones de Miles Davis).
Grant Green était un guitariste. De ceux qu’on imagine, en l’écoutant, avoir douze ou quinze doigts plutôt que dix... on me dira que Django n’en avait que huit valides... J’avais déjà emprunté un disque de Grant Green à la médiathèque de Versailles. Le seul dans leur catalogue, un disque mineur de sa discographie - je ne me rappelle pas le titre sur le moment, flemme de chercher. Léger ennui à l’écoute. J’ai pris le risque, me suis fié à la réputation de Grant Green, et ai tout de même acheté ce Green Street sans écoute préalable.
Bien m’en a pris. En jazz, la guitare est, de mon avis, un instrument trop peu spectaculaire. Moins spectaculaire en tout cas qu’un saxophone ou une batterie. Une question de son. D’épaisseur et de puissance. Ce Green Street n’est donc pas, malgré les superbes arpèges et soli de Grant Green, malgré la basse qui sautille et la batterie qui joue à la marelle (je ne sais pas si l’image est claire), un disque qui déclenche chez moi une ferveur comme peuvent le faire My Favorite Things, A New Perspective (on en reparle sous peu, ailleurs) ou les albums d’Art Blakey... mais c’est un album qui me donne envie de me servir un bon verre de cognac (ça tombe bien, Cécile et Richard m’ont offert une excellente bouteille - encore merci !!!), de taper du pied... et d’apprendre tous les morceaux en yahourt, de savoir les rejouer à la bouche, comme je le fais avec les soli de rock... on n’est finalement pas si loin de la ferveur...
Green Street
Grant Green
Blue Note 2002
01 - No. 1 Green Street
02 - ‘Round about Midnight
03 - Grant’s Dimensions
04 - Green with Envy
05 - Alone Together
06 - Green with Envy (alternate take)
07 - Alone Together (alternate take)
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