Je n’avais jamais envisagé le fait que je puisse aimer Brahms. J’ai déjà dit, plusieurs fois, apprécier ses Danses Hongroises tout en me rendant bien compte qu’on approche, dans ces courtes compositions, d’un sommet du kitsch (ok, n’exagérons rien ce ne sont pas non plus les affreuses valses de Chostakovitch, compositeur que j’admire énormément par ailleurs). C’est même ces Danses Hongroises qui m’ont longtemps retenu d’aller voir plus loin ce qui se passait du côté de chez Brahms.
Puis il y eut le livre de Leo Perutz (quelqu’un a-t-il eu le curiosité d’y jeter un œil ?) et les trios de Brahms...
Et maintenant les Ballades et Rhapsodies par Glenn Gould. C’est Natacha, dimanche après-midi, qui a voulu aller faire un petit tour pour digérer le copieux repas et qui a proposé qu’on se rende au Facteur Cheval. Elle y a repéré une armoire qui lui plaisait - mais qu’en ferait-on, honnêtement ? - pendant que je fouillais les bacs à vinyles. D’où j’ai extrait, donc, ce disque de Glenn Gould interprétant Brahms.
J’ai hésité. Pas longtemps. Quelques secondes seulement. Par superstition, le souvenir d’un Glenn Gould défectueux acheté au même endroit. Par mépris un peu aussi - je ne peux m’empêcher de sourire ironiquement devant les vinyles dont un bandeau, comme c’est le cas ici, annonce fièrement qu’ils ont bénéficié d’un enregistrement digital.
C’est un superbe disque. Glenn Gould y façonne un nouvel éloge de la lenteur tant son interprétation des Ballades paraît plusieurs fois proche de s’immobiliser complètement. Les accélérations de rythme et les passages plus intenses sont délivrés sans à-coups, naissent naturellement, sans douleur de cette lenteur. Je les ai encore écoutées hier (jeudi) soir et ce (vendredi) matin - c’était autour de minuit - dans le silence de la nuit. C’était sublime. J’ai même peint un petit gouâchis pendant que la Ballade No. 3 passait. Pour ne pas trahir la résolution prise sur ce blog avant-hier, j’ai donné à ce gouâchis le titre de Ballades de Brahms.
Ballades de Brahms
Et je peux affirmer désormais que, oui, Françoise, j’aime Brahms.
Brahms - Ballades, Op. 10, Rhapsodies Op. 79
Glenn Gould, Johannes Brahms
CBS 1983
A1 - Ballade in D Minor, Op. 10, No. 1
A2 - Ballade in D Major, Op. 10, No. 2
A3 - Ballade in B Major, Op. 10, No. 3
B1 - Ballade in B Minor, Op. 10, No. 4
B2 - Rhapsody in B Minor, Op. 79, No. 1
B3 - Rhapsody in G Minor, Op. 79, No. 2
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