dimanche 30 juin 2019

0061 - Slowdive


On ne tombe pas tous les jours amoureux... et c'est bien dommage, c'est un sentiment incroyable qu'un amour naissant...

Slowdive est (était) un groupe de shoegaze du début des années 90, signé sur le label Creation (Oasis, Jesus and Mary Chain, My Bloody Valentine...). Deux bonnes raisons pour que j'en sois fan depuis longtemps... Et pourtant, je suis totalement passé à côté... jamais entendu parler ou alors complètement oublié...

Slowdive s'est reformé il y a deux ou trois ans après une pause de douze ou quinze ans. Leur nom (et leur reformation) était évoqué (je ne crois pas que les termes étaient particulièrement élogieux) dans une chronique par Nicolas Ungemuth (chargé de la rubrique Rééditions dans Rock & Folk - je lis le magazine à la bibliothèque) d'un autre groupe shoegaze dont l'unique album venait d'être réédité (je ne me rappelle plus le nom de ce second groupe, leur album ne m'a pas emballé plus que ça...). Bref, j'ai noté le nom, Slowdive, dans un de mes carnets...
J'ai fini par trouver un album à la médiathèque, il y a cinq semaines. Pas de bol, c'était l'album de la reformation, sobrement intitulé Slowdive, pas un des années 90. Je l'ai tout de même pris bien -j'aurais préféré un album premier cru...

Guitares en couches cotonneuses, voix éthérées, masculines et féminines, se répondant, down-tempi,  batterie qui claque sans marteler, musique planante, vaguement eighties, claviers pour assurer que le tout décolle et plane sans embûches...
Il ne se passe pas un jour depuis cinq semaines sans que je l'écoute. Je l'ai commandé (et reçu) sur Priceminister avant même de rendre l'exemplaire de la médiathèque, pour être sûr de ne pas souffrir d'interruption... Je suis tombé amoureux...

Slowdive
Slowdive
Dead Oceans 2017

01 - Slomo
02 - Star Roving
03 - Don't Know Why
04 - Sugar for the Pill
05 - Everyone Knows
06 - No Longer Making Time
07 - Go Get It
08 - Falling Ashes

samedi 29 juin 2019

0060 - Lazer Guided Melodies



Le CD était introuvable sur Strasbourg en 98-99, Papa me l'a ramené de Paris où il était en déplacement. Natacha me dit que ce serait bien de profiter de ce billet pour redire merci, même 20 ans après. Donc, merci encore...

Dès ce premier album, en 1992, Lazer Guided Melodies, Spiritualized posait les fondations d'une œuvre appelée à devenir gigantesque. Musique planante, inventive, tournoyante, qui emprunte autant au Velvet qu'au gospel, aux groupes garages des années 60 (MC5, 13th Floor Elevators) qu'au blues et au jazz (tendance free). Les intro s'étirent, les passages instrumentaux prennent leur temps, les répétitions créent une effet hypnotique, Lazer Guided Melodies est un disque psychédélique de son époque, un album qui a retenu toutes les leçons de la fin des années 60 et du début des années 70 mais qui reste parfaitement ancré dans les années 90 qui s'ouvraient alors...
L'album, excellent, n'est pas totalement abouti. En poursuivant dans la même veine mais en allant au bout de ses idées, Spiritualized publiera dans les années suivantes deux chefs-d'œuvre : Pure Phase et, bien entendu, Ladies & Gentlemen, We Are Floating In Space.

Deux détails amusants sur ce CD, version rééditée de 1996. Le premier : les 12 morceaux sont regroupés en 4 plages de 2 à 4 chansons. Il semble que cette répartition corresponde aux 4 faces de la première version de l'album publiée sur deux 45 tours. Le second : il y a un problème sur Angel Sigh. Au bout d'une minute environ, la chanson reprend au début. L'album dure donc une minute de plus que prévu...

Lazer Guided Melodies
Spiritualized
Dedicated 1996

01 - You Know It's True / If I Were With Her Now / I Want You
02 - Run / Smiles / Step Into The Breeze / Symphony Space
03 - Take Your Time / Shine A Light
04 - Angel Sigh / Sway / 200 Bars

Modifié le 29 juin 2019 à 20h00

vendredi 28 juin 2019

0059 - The Velvet Underground & Nico - Unripened


Pire que pour James Brown...
La première fois que j'ai entendu le Velvet Underground, c'était aussi dans une pub TV. Une publicité pour Air France, je crois, ou pour une autre compagnie aérienne. La caméra installait le spectateur dans le salon d'une villa de bord de mer. On voyait, à travers la baie vitrée (immense, évidemment) un avion atterrir. Avec le jeu sur la perspective, l'avion semblait se poser sur le vinyle qui tournait sur la platine située juste devant la vitre (très mauvais endroit pour une platine, à mon humble avis).
Même si ça me parait absurde aujourd'hui, les premières fois que j'ai vu cette publicité, j'ai cru que la musique (on entendait uniquement l'intro du morceau, aucune partie chantée) que jouait le vinyle était de Spiritualized. Pour moi, ça sonnait totalement comme du Spiritualized premier cru. Un inédit, une chute de studio ou une face b inconnue de moi du premier album de Spritualized, Lazer Guided Melodies. Je l'ai cherché partout ce morceau, avec beaucoup de difficultés (ah, le bon vieux temps du modem 56k, le bon vieux temps d'avant Google et Wikipédia...), jusqu'à découvrir qu'il s'agissait du Velvet Undergound... et, plus précisément de I'll Be Your Mirror.
Je venais de découvrir un nouveau monde...

The Velvet Underground & Nico - Unripened est la version primitive, de 1966, sans aucun compromis ni édulcorant, du premier album du groupe de Lou Reed. Les mixes sont différents, encore moins lisses que les mixes finaux (c'est dire), la masterisation n'est pas impeccable (çacraque un peu), Sunday Morning et There She Goes Again manquent à l'appel et, surtout, l'ordre des morceaux est totalement différent, commençant par les morceaux les plus violents, les plus bruitistes, les plus jusqu'au-boutistes. Cette banane verte est une expérience plus forte encore que la banane jaune (et rose)...

J'ai acheté ce vinyle 12'' chez Gibert ou au Virgin Megastore, en 2007 ou 2008. Je ne connaissais pas son existence avant de le trouver, par hasard dans les rayonnages. C'est, dans ma collection, un de ces disques au statut étrange, dont j'ai déjà parlé, pas vraiment officiels, pas vraiment bootlegs.

The Velvet Underground & Nico - Unripened
The Velvet Underground & Nico
??? 2007

A1 - European Son
A2 - The Black Angel's Death Song
A3 - All Tomorrow's Parties
A4 - I'll Be Your Mirror
B1 - Heroin
B2 - Femme Fatale
B3 - Venus In Furs
B4 - I'm Waiting For The Man
B5 - Run Run Run

jeudi 27 juin 2019

0058 - Motherlode


J'ai honte... il m'a fallu attendre une pub TV (et un biopic, Get Up, quelques temps plus tard) pour apprécier et comprendre James Brown.
C'était pour Celio, il me semble, la pub... En fond sonore, l'intro de People Get Up and Drive Your Funky Soul. On y entend James Brown indiquer la mélodie à ses cuivres en yahourt : baba la bababa ba balaba baba... suivi d'un one two three et les cuivres débutent le morceau... qui swingue à mort...

Venant du rock où le format roi est celui de la chanson : intro / couplet / (couplet) / refrain / couplet / refrain / pont / refrain / outro, j'ai mis beaucoup de temps à aimer James Brown. Je trouvais les parties de guitare cools, les parties de batterie cools, les parties de piano très cools mais il manquait la construction d'une chanson, il manquait une mélodie...

Le morceau People Get Up and Drive Your Funky Soul avait l'air tellement bon que j'ai commandé Motherlode sans attendre. Peu importe que ce soit une simple une compilation de fonds de tiroirs, je voulais ce People Get Up and Drive Your Funky Soul. Je ne m'attendais cependant pas à un tel mastodonte de neuf minutes. On ne peut pas ne pas avoir envie de danser, on ne peut pas avoir envie de s'arrêter de bouger pendant ces neuf minutes. Peu importe que ce soit une chanson ou non...

Que sont les morceaux de James Brown ? Une ligne de basse, une ou deux lignes de cuivres, deux lignes de piano, une ligne de batterie, deux ou trois lignes de guitare... Qui alternent, qui se répondent, qui se défient, qui se mélangent... Et James Brown en chef d'orchestre au milieu de tout ce beau monde... et la voix de James Brown... dont il se sert exactement comme d'un instrument supplémentaire... Deux à cinq lignes de texte soit deux à cinq véritables riffs, qu'il module, varie à l'envie. Il n'y a pas de véritable mélodie ? Il n'y a pas de véritable refrain ni couplet construits ? Et alors ? Qui a besoin de chansons quand il a James Brown ?

Motherlode
James Brown
Universal 2003

01 - There It Is (Live)
02 - She's The One
03 - Since You Been Gone
04 - Untitled Instrumental
05 - Say It Loud (Say It Live)
06 - Can I Get Some Help (Unedited)
07 - You Got To Have A Mother For Me
08 - Funk Bomb (Instrumental)
09 - Baby Here I Come
10 - People Get Up And Drive Your Funky Soul (Remix)
11 - I Got Ants In My Pants (And I Want To Dance) (Remix)
12 - You've Changed
13 - Bodyheat (Alternate Mix)

mercredi 26 juin 2019

0057 - Victim of Love


C'est bien meilleur que tes autres disques de James Brown.

C'est ce qu'a dit Natacha, hier, quand j'ai passé Black Velvet, un album (posthume) de Charles Bradley emprunté à la médiathèque. Elle ne croyait pas si bien dire. Avant que sa carrière ne décolle, ne démarre même, à près de soixante ans, Charles Bradley était imitateur / sosie du Godfather of Funk. Il n'y a pas vraiment besoin d'en dire plus sur la qualité de la voix, sur les compétences de chanteur de Charles Bradley, mort il y a deux ans.

Victim of Love, trouvé par hasard dans les rayons de la médiathèque de Versailles et emprunté sur la seule foi de sa couverture, est l'album est avec lequel j'ai découvert Charles Bradley il y a quelques semaines à peine. Commandé presque aussitôt sur Priceminister.
Un concentré de soul, un concentré de douleur et de rage et d'espoir que seule la soul est capable d'exprimer. Les cuivres dansent, la batterie swingue, les guitares cajolent. On secoue la tête, on danse, on s'émeut, on rit, on pleure, on tape des pieds et des mains, on tape en rythme (ou pas) sur la table, par terre, on chante, on crie, on reproduit à la bouche les parties de guitare, de trompette, on s'enivre, on s'abandonne, on s'électrise... On vit tout au long des onze chansons qui constituent l'album... Onze chansons qui rappellent que la vie et l'amour valent malgré tout la peine d'être vécus... pour autant que l'on consente à en être les victimes.

Victim of Love
Charles Bradley
Daptone Records 2013

01 - Strictly Reserved For You
02 - You Put The Flame On It
03 - Let Love Stand A Chance
04 - Victim Of Love
05 - Love Bug Blues
06 - Dusty Blues
07 - Confusion
08 - Where Do We Go From Here
09 - Crying In The Chapel
10 - Hurricane
11 - Through The Storm

mardi 25 juin 2019

0056 - Spirit of Eden


Nous sommes au Franprix, Natacha et moi, je crois que c'est un dimanche matin, après avoir fait le marché. Dans les enceintes du magasin, la voix de Gwen Stefani. Elle chante It's My Life. Pas la merde de Bon Jovi, l'autre morceau, celui de... de... de... zut, qui chantait ça ? cette voix, je la connais... sûr, que je la connais...

Rentré à la maison (nous habitions à deux pas), je cherche sur Wikipédia, l'omnisciente encyclopédie en ligne. Je mets un peu de temps à trouver les bonnes informations. Premièrement la reprise n'est pas de Gwen Stefani mais de No Doubt... Enfin, je trouve... c'est une reprise de Talk Talk. Comment ai-je fait pour ne pas reconnaître la voix de Such a Shame ? une voix inoubliable et un visage tout aussi inoubliable sous son bonnet en laine (je parle du clip de Such a Shame).

J'en profite pour lire l'article consacré au groupe de Mark Hollis. J'y apprends que le groupe, après ses succès commerciaux s'était peu à peu éloigné du format pop et est aujourd'hui considéré comme l'un des précurseurs du post-rock, notamment avec ses albums Spirit of Eden et Laughing Stock. J'emprunte le premier des deux nommés à ma visite suivante à la médiathèque.

Et c'est un choc. Un choc amoureux.

Passons sur la pochette, laide, même si j'aime les macareux...
Six morceaux seulement. Six morceaux, pas six chansons. Six morceaux qui prennent le temps d'installer une ambiance, qui ne prennent aucun raccourci, qui ne se soumettent à aucun format. Six morceaux qui ne se soucient que de faire, d'inventer de la musique. Six morceaux dont chaque fragment a été longuement étudié, fignolé, réfléchi. Six morceaux non écrits mais construits, note par note, piste par piste. Six morceaux de studio. Six morceaux pourtant sans prise de tête, sans intellectualisme. Six morceaux qui savent rester limpides, organiques. Six morceaux qui se suffisent à eux-mêmes.

Et puis, il y a cette voix. Magnifique, magnifiée.

Talk Talk avec ses singles Such a Shame et It's My Life avait acheté sa liberté... il l'a utilisée pour devenir un bon groupe, un groupe immense...

Spirit of Eden
Talk Talk
Parlophone 1988 / 1997 / 2012

01 - The Rainbow
02 - Eden
03 - Desire
04 - Inheritance
05 - I Believe In You
06 - Wealth

lundi 24 juin 2019

0055 - Go Let It Out


 I Walk on G(u)ilded Splinters, suite et pas tout à fait fin... Je disais que j'avais entendu parler du morceau de Johnny Jenkins 17 ans avant de l'écouter effectivement... C'était en février 2000, dans les crédits du single Go Let It Out. En effet, un sample de la fantastique batterie d'introduction est utilisé en introduction du premier extrait du quatrième album d'Oasis, Standing on the Shoulder of Giants. Détail amusant, Noel Gallagher, songwriter réputé pour se servir allègrement dans les compositions d'autrui pour écrire ses propres chansons, a, cette fois, "volé" cette idée de sample chez son pote Beck (le même sample ou presque est utilisé dans le tube Loser).

On a souvent reproché à Oasis de ne pas avoir d'identité, de se contenter de piquer à droite à gauche... de faire du Beatles, du Stones, du T-Rex, du Sex Pistols... c'est pourtant quand ils se servent directement dans les morceaux des autres, quand ils empruntent officiellement, par l'intermédiaire d'un sample, qu'ils signent un morceau qui ne sonne que comme du Oasis. Go Let It Out est un single purement oasisien, une sorte de manifeste.

Go Let it Out est le premier single d'Oasis à ne compter que 2 faces b. La faute à une règle anglaise stupide, entrée en vigueur en 1999 ou 2000, qui oblige les singles à ne compter que 3 morceaux maximum pour pouvoir être classés dans les charts. La tracklist de ce 12'' est donc identique à celle du maxi CD. La seule différence est donc la taille de la photo de couverture, qui, avouons-le n'est pas la plus réussie de la carrière d'Oasis même si le travail sur les différents plans architecturaux des bâtiments n'est pas inintéressant...
Moins c'est mieux ? Oui et non... En effet, Oasis, déjà réputé pour la qualité des faces b, signe ici celle qui pour moi est la meilleure de toute leur discographie : Let's All Make Believe. Une sorte de gospel à la sauce Gallagher où la guitare s'habille d'échos tremblants, la batterie se fait plus rudimentaire et la voix de Liam sonne comme celle d'un prédicateur.
C'est malheureusement également la dernière grande face b d'Oasis... la qualité n'ira que decrescendo, le groupe se contentant même de remixes pour garnir les singles de son dernier album...

Go Let It Out
Oasis
Helter Skelter - Sony 2000

01 - Go Let It Out
02 - Let's All Make Believe
03 (As Long as They've Got) Cigarettes in Hell

dimanche 23 juin 2019

0054 - Ton-ton Macoute !


Où en étions-nous ? Nous parlions hier de I Walk on Guilded Splinters de Dr John. Une reprise (curieusement orthographiée I Walk on Gilded Splinters) magistrale de ce morceau ouvre Ton-ton Macoute ! de Johnny Jenkins.
Ladite reprise est introduite par des percussions fantastiques, qui assureront aux ayant-droits de Johnny Jenkins de sacrées rentes à la fin des années 90. Les chœurs féminins entrent ensuite et installent une ambiance de cérémonie étrange, comme un gospel païen. Suivent la guitare, tout en slides et, enfin, cette voix qui évoque celle de Hendrix, en un peu plus ronde (précision de Natacha).
Cette reprise est une version parfaitement ordonnée du morceau de Dr John mais une version qui n'en aurait gommé qu'une partie des aspects inquiétants. Comme si la folie furieuse de l'extrait de Gris-Gris lui était inhérente, ineffaçable.

J'avais déjà entendu parler du morceau, depuis plus de 17 ans, quand je l'ai (enfin !) entendu pour la première fois, sur une compilation intitulée Country-Funk (de l'excellente maison de disque Light in the Attic Records) empruntée à la médiathèque de Versailles. J'ai immédiatement commandé l'album.

Et l'album, justement, est à l'avenant. Guitares magiques, chant excellent, arrangements brillants dans un style country / folk électrifié, reprises obscures. Qui, à part les Dylanophiles obsessifs, connaît Down Along the Cove ? D'où sort ce Voodoo in You qu'on pourrait confondre sur certains passages avec le Superstition (non encore écrit) de Stevie Wonder ?

Johnny Jenkins est un des grands oubliés, ou plutôt l'un des grands égarés de l'histoire de la musique populaire du XX°s. Bien avant de sortir cet album (son unique avant 1996 !), il avait monté un groupe et avait trouvé un chanteur qui allait vite le dépasser en notoriété : un certain Otis Redding. La légende veut que Jenkins ait quitté le groupe d'Otis car il avait peur de prendre l'avion... la légende est belle est triste... probablement fausse aussi... mais quand la légende est plus intéressante que l'histoire, il faut écrire la légende.

Quant aux Tontons Macoute, ce sont des espèces de croque-mitaines du folklore haïtien (ce fut aussi le surnom des miliciens de Duvalier)... on reste dans la vaudou cher à Dr John...

Ton-ton Macoute !
Johnny Jenkins
Capricorn Records 1970 / Polygram 1997

01 - I Walk on Gilded Splinters
02 - Leaving Trunk
03 - Blind Bats ans Swamp Rats
04 - Rollin' Stone
05 - Sick and Tired
06 - Down Along the Cove
07 - Bad News
08 - Dimples
09 - Voodoo in You
10 - I Don't Want no Woman
11 - My Love Will Never Die

samedi 22 juin 2019

0053 - Gris-Gris


Si on disposait d'une puissance de calcul infinie (ou presque) et si l'on était capable de mesurer avec une précision infinie (ou presque) tous les paramètres qui entrent en jeu lors d'un lancer de dé, on pourrait en prévoir le résultat. Le hasard n'est qu'une commodité que l'on a inventée pour cacher notre profonde incompétence. Il n'y a pas de hasard, seulement une suite de causes et de conséquences, suite parfois trop difficile à saisir pour nos pauvres capacités humaines. Je ne crois pas au hasard. Ni aux coïncidences, ces reflets de hasard.

J'aimerais bien savoir ce qui m'a amené à commander (en même temps que le Thomas Fersen ou les Chants de l'Extase) Gris-Gris le premier album de Dr John, le jour même de sa mort - alors même que j'ignorais son décès. Son décès, contrairement aux autres décès de musiciens de l'année (Roky Erikson, Mark Hollis), je ne l'ai pas appris le jour même mais au bout d'une semaine environ seulement, plusieurs jours après avoir commandé Gris-Gris...

Il y a longtemps que Gris-Gris était en attente sur ma liste d'achat. Pourquoi ai-je tant tardé, je ne sais... Gris-Gris est un album fascinant. Gris-Gris c'est du folk, du blues, du jazz, du rock, de la musique pour cérémonies vaudou... des incantations, en anglais, en français, en divers créoles... tout ça... en même temps.
Des morceaux bizarrement foutus avec des titres improbables qui suintent la Nouvelle-Orléans par tous les sillons du disque. Et puis, il y a ce dernier morceau I Walk on Guilded Splinters (et sa déclaration, en français dans le texte, Je suis un grand Zombie) appelé à passer à la postérité par des voies détournées...

Pour ce qui est du disque en lui-même, on regrettera qu'il n'existe (a priori) pas de réédition en bonne qualité avec un livret digne de ce nom et surtout un son bien remasterisé....

Gris-gris
Dr. John
ATCO Records 1968 / ???

01 - Gris-Gris Gumbo Ya Ya
02 - Danse Kalinda Ba Doom
03 - Mama Roux
04 - Danse Fambeaux
05 - Croker Courtbullion
06 - Jump Sturdy
07 - I Walk on Guilded Splinters

vendredi 21 juin 2019

0052 - Marquee Moon


Natacha m'a déjà fait le reproche la remarque plusieurs fois : Tu n'as pas encore fait de post sur Television ???

Et, évidemment, elle a raison (elle a de toute façon (presque) toujours raison)... Marquee Moon, premier album de Television, ne peut pas attendre deux mois avant d'être évoqué...

Marquee Moon est un album tellement bon qu'en posséder un seul exemplaire ne peut pas être suffisant. J'ai acheté ce vinyle 180gr  plusieurs années après avoir acquis le CD. Une réédition. Je ne suis pas certain qu'il soit facile de débusquer un lp d'origine de Marquee Moon pour un prix raisonnable... une belle réédition fait l'affaire, pour le moment.

Marquee Moon est un de ces albums dont on se dit après chaque écoute que c'est le meilleur disque de tous les temps. Tout au long des huit morceaux, tandis que le chant est incisif (Elevation), que les intonations sont ultra précises (Prove it !), que les textes (What I want / I want now / And it's a whole more than anyhow - Ce que je veux / Je le veux maintenant / Et c'est bien plus que n'importe comment sur See No Evil) et les refrains (I felt right into the arms of Venus de Milo - je me sentais comme dans les bras de la Venus de Milo) s'imprègnent dans votre cerveau et que la section rythmique pulse et tente de maintenir tout le monde dans le rang, les guitares virevoltent, fendent l'atmosphère, se battent en duel, se lancent dans des soli passionnants.
Connaissez-vous un seul autre groupe qui prendrait la peine, dans les crédits, d'attribuer, chaque solo de guitare à son auteur ? Celui qui n'aime pas Marquee Moon n'aime pas la guitare électrique...

Je ne sais pas vraiment en jouer mais j'ai moi-même une guitare électrique, une Fender Jaguar, comme le leader /chanteur de Television. Son nom (son pseudo pour être exact) ? Tom Verlaine... Tout (ou presque) est génial chez Television.

Marquee Moon
Television
Elektra 1977 / 2015

A1 - See No Evil
A2 - Venus
A3 - Friction
A4 - Marquee Moon

B1 - Elevation
B2 - Guiding Light
B3 - Prove It
B4 - Torn Curtain

jeudi 20 juin 2019

0051 - Five Leaves Left


Je disais, il y a deux jours, que la dernière récolte à la médiathèque avait été très bonne. J'ai notamment emprunté un album live solo de Brad Mehldau, Live in Tokyo, un futur (prochain ?) achat. Sur ce live du pianiste de jazz dont j'ai déjà parlé, avant tout des reprises de morceaux rock / pop / folk. Dont deux de Nick Drake. Forcément, ça m'a donné envie de me replonger dans ses disques.

Nick Drake c'est le chanteur folk britannique. Five Leaves Left est son premier album. Une merveille de délicatesse. Dix morceaux construits autour de la guitare sèche et du chant à mi-voix de Nick Drake. Un violoncelle, un peu de piano, une batterie minimaliste pour les arrangements. Dès Time has Told Me, on est envoûté par l'évidence des mélodies, l'ambiance feutrée de l'album, la simplicité des chansons. Autant de qualités qui ne se démentent pas d'un bout à l'autre de l'album.

Un disque que j'ai acheté à l'occasion de promotions à la FNAC (du type 7 euros le disque, les 5 pour 25 euros), il y a déjà bien longtemps. J'avais vaguement entendu parler de Nick Drake auparavant, j'ai acheté pour voir, pour découvrir, sans trop savoir à quoi m'attendre.
C'est une excellente façon de faire. Nick Drake, c'est la simplicité, l'évidence. Inutile de trop en dire, inutile d'en faire toute une dissertation. On écoute et on aime.

Five Leaves Left
Nick Drake
Island Records 1970 / 2009

01 - Time Has Told Me
02 - River Man
03 - Three Hours
04 - Way to Blue
05 - Day is Done
06 - 'Cello Song
07 - The Thoughts of Mary Jane
08 - Man in a Shed
09 - Fruit Tree
10 - Saturday Sun

mercredi 19 juin 2019

0050 - Chants de l'Extase


Le silence n'a aucune vertu, il n'est ni reposant ni beau. Le silence est stressant, inquiétant, effrayant, oppressant. Le silence n'existe que lorsqu'on est seul. Le silence est un plaisir onaniste.
Je tolère mal le silence. J'ai besoin d'un environnement sonore, j'ai besoin de bruit, j'ai besoin de musique. Tout le temps. Et quand j'ai envie de calme et d'apaisement, je me passe un disque de piano (du Janáček par exemple) ou, maintenant que je viens de l'acheter (il fait partie de la fournée de disques commandés sur Priceminister que j'évoquais hier), ce Chants de l'Extase.

Chants de l'extase c'est le silence des églises. C'est ce murmure immémorial des pierres froides consacrées. L'héritage sonore des bâtisseurs d'abbayes. Une vibration assurément spirituelle mais qui, pour moi, au cours des mille ans qui se sont écoulés depuis sa composition, a perdu une grande partie de son sens strictement religieux pour gagner en universalité. Une invitation à la méditation, au sens le plus large du terme...

Où ranger ce disque dans ma discothèque ? Classique ? La musique occidentale a certes ses sources dans les chants grégoriens... mais nous sommes si loin ne serait-ce que de Bach... J'ai choisi de le classer dans les musiques du monde, à côté de Ravi Shankar et des musiques extrême-orientales...

Chants de l'Extase
Hildegard von Bingen / Sequentia
BMG 1994

01 - O vis aeternitatis
02 - Nunc aperuit nobis
03 - Quia ergo Femina mortem instruxit
04 - Cum processit factura digiti Dei
05 - Alma Redemptoris Mater
06 - Ave Maria, O auctrix vite
07 - Spiritus Sanctus vivificans vite
08 - O ignis spiritus Paracliti
09 - Caritas habundat in omnia
10 - O virga mediatrix
11 - O viridissima virga, Ave
12 - (morceau instrumental)
13 - O Pastor Animarum
14 - O tu suavissima virga
15 - O choruscans stellarum
16 - O nobilissima viriditas

mardi 18 juin 2019

0049 - Pièce Montée des Grands Jours


Ma dernière récolte à la bibliothèque a été excellente. Plusieurs claques (musicales). Ma liste de disques à acheter va s'allonger dangereusement. Il était donc temps, avant qu'il ne soit trop tard, de la purger quelque peu et d'enfin acquérir ces disques qui depuis trop longtemps attendent l'honneur suprême de rejoindre ma discothèque. Je profite d'une opération de grosses réductions (sous forme de bons d'achat) sur Priceminister pour commander 7 ou 8 galettes...

Dont ce, cette Pièce Montée des Grands Jours. Qu'on ne croit pas, après près de 50 numéros que je suis allergique à la chanson française. Quoique... il y a toujours un complexe chez l'amateur de rock. Il y a des choses qu'un amateur de rock peut aimer, certaines qu'il doit aimer, d'autres qu'il n'a pas droit d'aimer, qu'il ne se sent pas en droit d'aimer, trop ringard, trop niais, trop intello, trop bobo, etc. Et la chanson française est en tête de liste des musiques suspectes. J'en ai donc très peu écouté jusqu'à récemment.

Et puis, la musique, d'une manière générale, s'accommode très bien de la voix, beaucoup moins des textes. Combien de chansons gâchées par des paroles ratées, combien d'opéras gâchés par un livret indigne. En anglais, en allemand, je comprends ce qui est dit mais pas suffisamment pour toujours juger si c'est bon ou mauvais : le chanteur devient un instrumentiste presque comme un autre. En français, je comprends ce qu'il dit... et c'est parfois épouvantable...

Je connais Thomas Fersen depuis ses débuts (j'avais aimé les singles du Bal des Oiseaux, son premier album, que j'entendais à la radio) mais je me suis plongé sérieusement dans sa discographie il y a deux ans seulement, en empruntant un à un ses albums à la médiathèque de Versailles.

Pièce Montée des Grands Jours résume assez bien toutes les qualités et compétences de Thomas Fersen : textes sérieux ou plus légers, toujours drôles, jamais méchants, ambiances variées, de la variété française aux arrangements rock, interprétations travaillées, musiciens au top.

Comment résister à une chanson menée par une superbe guitare électrique qui commence par On me dit que je suis paresseux / Que je ne fais que ce que je veux / C'est à dire pas grand chose / On dit que je me repose (Deux Pieds) ? ou à une autre plus pop française dont le refrain est On ne peut plus les quitter / Quand on les enfile / Essayer c'est adopter / Les mules en reptiles (Le Chat Botté) ?

Pièce Montée des Grands Jours
Thomas Fersen
tôt Ou tard / Warner 2003

01 - Diane de Poitiers
02 - Deux Pieds
03 - Saint-Jean-du-Doigt
04 - Le Chat Botté
05 - Pièce Montée des Grands Jours
06 - Borborygmes
07 - Croque
08 - Les Cravates
09 - Rititi Ratata (il paraît qu'elles aiment)
10 - Bambi
11 - Né dans une Rose

lundi 17 juin 2019

0048 - The American Adventure


Premier disque acheté en rentrant de Tahiti. Après quatre mois d'écoutes répétées de Things I've Done Before sur une compilation Rock & Folk. À la FNAC Strasbourg, place Kléber.

Il est toujours un peu risqué d'acheter un album sur la foi d'une seule chanson. La déception n'est jamais très loin. The American Adventure échappe totalement à ce risque. Un des rares disques auxquels je ne trouve aucun défaut. Ou que des défauts minimes.
Les frères White (qui se partagent les crédits et le chant sur l'ensemble de l'album) ont touché leur cible sur chaque morceau, qu'il soit électrique (Things I've Done Before), acoustique (The Wrongest Thing in Town), linéaire (Bruxellisation), complexe (The American Adventure), up-tempo (Lights Out) ou lent (Existing).
Le livret est à l'avenant : dessins, peintures, photos, couleurs, sobriété, on passe d'une illustration à l'autre avec énormément de bonheur.

Ajoutez au tout un single évident (Lose Yr Frown), vous obtenez normalement un carton... qui n'a pas eu lieu. Inexplicable... J'ai fait beaucoup de pub auprès d'amis, d'amateurs de rock, de musique en général, pour cet album. Personne ne m'en a jamais reparlé... Ne l'ont-ils pas trouvé, pas cherché ou pas aimé, ceux à qui j'avais chaudement recommandé ce disque, je ne sais pas... Je n'ai pas réussi à faire décoller les ventes... Peut-être suis-je le seul à trouver cet album excellent...

The American Adventure
The Electric Soft Parade
BMG 2003

01 - Things I've Done Before
02 - Bruxellisation
03 - Lights Out
04 - The Wrongest Thing in Town
05 - Lose Yr Frown
06 - The American Adventure
07 - Chaos
08 - Headacheville
09 - Existing 

dimanche 16 juin 2019

0047 - Heroes


Acheté avec Diamond Dogs donc, ce Heroes. La référence du tandem Bowie / Eno. L'incontournable de la trilogie européenne de Bowie. Pop synthétique, rock d'avant-garde conçus dans le bouillonnement de la capitale allemande - qu'elle n'était alors pas - alors contenue par un mur...

Les chansons de la première moitié de l'album sont assez énormes. Mélodies, interprétations, ambiances, structures, tout est travaillé et poussé vers une forme d'excellence formelle, même si, à mon goût, la production très synthétique, voire électronique, a pris un petit coup de vieux. "Heroes" est évidemment un immense morceau, d'un romantisme inattaquable. Blackout est mon autre morceau préféré de l'album.

En revanche, il y a une deuxième moitié à l'album. Et là, je ne comprends pas. Peu importe que ces morceaux soient excellents ou non - ils sont même plutôt bons, ils fonctionnent parfaitement sur la Bande Son du film Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée... - mais quand j'achète du Bowie c'est pour entendre Bowie... pas pour des instrumentaux. Je veux et j'exige la voix de Bowie. Je suis un peu buté...
Quant à The Secret Life of Arabia, j'ai l'impression qu'elle tombe comme un cheveu sur la soupe à la fin du disque...

Je ne vais pas dire que je n'aime pas Heroes, au contraire... mais il fait partie de ces albums supposés majeurs dont je ne saisis pas tout à fait le statut...

Heroes
David Bowie
EMI 1977 / EMI 1999

01 - Beauty and the Beast
02 - Joe the Lion
03 - "Heroes"
04 - Sons of the Silent Age
05 - Blackout
06 - V-2 Schneider
07 - Sense of Doubt
08 - Moss Garden
09 - Neuköln
10 - The Secret Life of Arabia

samedi 15 juin 2019

0046 - Let It Be... Naked


Un des rares disques dans mes valises lors de mon trajet aller entre la métropole et Tahiti... dans un paquet-cadeau qui plus est... En effet, je suis arrivé à Papeete mi-décembre. Ce Let It Be... Naked était un cadeau de Noël de mes parents, qu'ils m'avaient offert en avance en me demandant de ne pas l'ouvrir avant le 25... j'ai tenu parole.

Autant le dire de suite, Let It Be, l'original, est un des plus faibles albums des Beatles. Des perles (évidemment) mais aussi des morceaux très McCartney (synonyme d'un peu chiant) et d'autres franchement mauvais (le retour aux "racines"). McCartney, justement, n'a jamais aimé l'album - produit par Phil Spector, proche de Lennon (ceci explique cela) et roi de la sophistication (l'excuse officielle de cette détestation) - et promettait depuis plus de 30 ans d'en publier un jour sa propre version, belle et pure et honnête et tout...

En gros, il a foutu les morceaux à poil (... Naked), enlevant simplement les artifices de Phil Spector...et en ne mettant rien à la place... Authenticité ? Qu'il se rassure (ou pas), The Long and Winding Road mène toujours a l'ennui... et les morceaux "retour au rock à l'ancienne" sont toujours aussi ratés.
Certes, le clavier de Billy Preston sonne encore mieux (si c'est possible) sur cette version de l'album que sur l'original. Était-ce une raison suffisante pour publier un Across the Universe moins ample (et donc moins puissante) que dans la version de 1970 ? Jaloux, va...

Certains ont parlé d'arnaque... ils n'avaient pas totalement tort. Le Let It Be original EST MEILLEUR.

Cette édition comporte un second disque, compilation de conversations et d'extraits musicaux des sessions d'enregistrement de l'album et d'Abbey Road. J'ai passé pas mal de temps, dans ma piaule à Papeete à y chercher des petits bouts de chansons dans des versions primitives... je ne l'ai pas réécouté depuis... c'est le problème de ces espèces de documentaires (audio ou vidéo), ces making-of publiés au moment de la sortie d'un album. C'est amusant voire passionnant sur le moment mais on y revient pas souvent...

Let It Be... Naked
The Beatles
Apple 2003

Disc 1
01 - Get Back
02 - Dig a Pony
03 -For You Blue
04 - The Long and Winding Road
05 - Two of Us
06 - I've Got a Feeling
07 - One After 909
08 - Don't Let Me Down
09 - I Me Mine
10 - Across the Universe
11 - Let It Be

Disc 2
Fly on the wall

vendredi 14 juin 2019

0045 - Rock & Folk Monster CD n°5


On n'en finit pas avec mes disques polynésiens...

J'ai acheté un numéro de Rock 'n' Folk à Papeete, celui de janvier 2004. Uniquement pour avoir le Monster CD vendu avec le magazine. En 2003, comme d'autres magazines avant eux (Inrocks, Magic...), Rock 'n' Folk s'était lancé, à raison d'un par trimestre, dans la constitution de samplers vendus avec le magazine. J'en possède une douzaine il me semble, peut-être quinze.

En principe, ces compilations étaient plutôt bien fournies, 15 à 20 titres à chaque fois. Évidemment, il y a à boire et à manger sur chacun de ces disques. Du métal dégueulasse (Shake Me par exemple, ici), du punk-rock français indigent (Shalala), du stoner insipide... et aussi des morceaux excellents...
Sur celui-ci, trois reprises très sympa, une du Clash par Jesse Malin (Death or Glory), une de Depeche Mode par Pat McDonald (Master and Servant) et surtout une excellente reprise de la sublime Let It Be Me (chanson de Gilbert Bécaud reprise en anglais notamment par les Everly Brothers).

Un morceau, un original cette fois, m'a particulièrement marqué sur ce sampler : Things I've Done Before de The Electric Soft Parade, premier extrait de leur deuxième album The American Adventure... je l'ai écouté en boucle et en boucle sans parvenir à me lasser. Probablement la chanson que j'ai le plus écoutée pendant mes quatre mois polynésiens...

Rock & Folk Monster CD n°5
Janvier 2004

01 - Things I've Done Before (The Electric Soft Parade)
02 - Death or Glory (Jesse Malin)
03 - Tonight we Dine on Fumes (Carlsonics)
04 - Shake Me (Skew Siskin)
05 - Demain J'Arrête (Swaat)
06 - Stop Drinking (Van Morrison)
07 - Let It Be Me (White Hassle)
08 - Get It While You Can (Howard Tate)
09 - Discoder in the House (Warren Zevon)
10 - Master and Servant (Pat MacDonald)
11 - High Time (Little Bob)
12 - Ice Queen (Within Temptation)
13 - Head Hanging Low (Mother Superior)
14 - Mondial Idée (Blankass)
15 - X-Ray Gun (Mink Lungs)
16 - Killed by Death (Motörhead)
17 - Guetto (Métal Urbain)
18 - Shalala (Bérurier Noir)

jeudi 13 juin 2019

0044 - I Should Coco


Tahiti toujours... j'ai entamé une thématique, c'est plus facile ainsi, en m'organisant par thème, de choisir le disque quotidien que je vais présenter.
I Should Coco, en revanche, contrairement aux deux précédents, je ne l'ai pas acheté chez Leclerc mais dans une petite et poussiéreuse boutique de musique qui vendait des instruments (poussiéreux), des partitions (jaunies et poussiéreuses) quelques disques (poussiéreux) oubliés sur un (poussiéreux) présentoir tournant.

Poussiéreux, disais-je, le mot est faible. I Should Coco est sorti en 1995. Il devait se trouver depuis cette date sur l'étalage quand je l'ai acheté en 2004. Le cellophane était recouvert d'une couche de gras et de poudre anthracite absolument immonde. J'ai eu du mal à me laver les mains pour effacer toutes les traces. Heureusement, contrairement aux radiations (avec Natacha, nous venons de regarder - et nous vous recommandons - la série Chernobyl), la crasse ne traverse pas le plastique...

J'en ai passé des heures, allongé, cramponné, sur la banquette d'un bateau de la Marine Nationale, à attendre que le mal de mer passe, I Should Coco dans les oreilles. Dès que je risquais la position horizontale : vomi, gerbe, nausée, dégueulis, etc. I Should Coco m'a permis de survivre en pleine tempête - ok, la mer était d'huile ou pas loin...

I Should Coco est un album incontournable de ce qu'on a essayé d'appeler la Britpop. C'est le versant ouvertement fun d'un mouvement musical qui balançait trop souvent entre sérieux (Suede, Oasis...) et humour à froid, très sarcastique (Pulp..). Rien de tout ça chez Supergrass (ce nom, déjà !) : on joue à fond, on s'éclate... et on oublie pas d'être excellents...
Dès l'entame I'd Like to Know, c'est un tourbillon, des montagnes russes dont les accélérateurs sont les singles redoutables d'efficacité Caught by the Fuzz, Alright ou Strange Ones...
Un faux trio - vrai quatuor qui savait allier mieux que personne autodérision, mélodies bien troussées et énergie communicative...

Tout ceci cependant est (peut-être) faux... Comme Morning Glory, ce CD faisait partie des doublons après la réunion de nos disques, à Natacha et moi. Je suis bien incapable d'affirmer quel exemplaire nous avons gardé... et si ce que je viens de raconter concerne effectivement mon (notre) exemplaire actuel de I Should Coco.

I Should Coco
Supergrass
Parlophone 1995

01 - I'd Like to Know
02 - Caught by the Fuzz
03 - Mansize Rooster
04 - Alright
05 - Lose It
06 - Lenny
07 - Strange Ones
08 - Sitting Up Straight
09 - She's so Loose
10 - We're Not Supposed to
11 - Time
12 - Sofa (of my Lethargy)
13 - Time to Go 

mercredi 12 juin 2019

0043 - The Scientist


Autre disque acheté chez Leclerc, à Tahiti.
Que faisait un maxi au milieu des autres disques, quasi uniquement des albums et des compilations, mystère...

J'ai adoré les deux premiers albums de Coldplay, Parachute et A Rush of Blood to the Head mais, étrangement - je ne saurais l'expliquer moi-même - je n'ai jamais envisagé de collectionner leurs disques, les singles, les vinyles, etc. J'ai même échangé lors d'une convention de disques de collection un cd promo que j'avais récupéré contre un maxi de Spiritualized...

Ce The Scientist, extrait de A Rush of Blood to the Head, je l'ai acheté uniquement parce que j'étais à Tahiti et que j'étais en manque de sons...
Tim Wheeler, leader chanteur guitariste songwriter de Ash apparaît sur une des faces b, il y joue de la guitare. J'avais donc prévu de refiler ce disque à mon frère, qui adore Ash, en rentrant en métropole. Il n'a pas paru plus enthousiasmé que ça par le disque (il est bien moins collectionneur que moi, voire pas du tout), je l'ai donc gardé (NB : c'est trop tard maintenant pour le récupérer).

Je crois que je ne l'ai pas écouté depuis au moins douze ans... Il y a un autocollant "two new songs included" (ou quelque chose du même acabit) collé sur la couverture immaculé du digipack. L'autocollant a beaucoup jauni...

The Scientist
Coldplay
Parlophone 2002

01 - The Scientist
02 - 1.36
03 - I Ran Away

mardi 11 juin 2019

0042 - Diamond Dogs


J'ai vécu à Tahiti. À Papeete. Quatre mois. Il y a de ça 15 ans.
Quand j'en parle aux gens, ils s'enthousiasment "ça devait être génial, c'était le paradis, non ?". Ils ne comprennent pas quand je leur dis que je me souviens avant tout de longues plages d'ennui.
Il est probable que le rêve de la grande majorité des gens soit de glander h24 au soleil, en sirotant le contenu d'une noix de coco. Ou qu'ils croient que c'est leur rêve... Pour ma part, j'ai vite compris que j'avais besoin d'autre chose. Qu'on me comprenne bien, j'ai aimé cette période tahitienne mais je suis un citadin, très clairement. J'ai besoin de la ville et de ce qu'elle offre.
Et j'ai notamment besoin de bouquins et de disques... mais à Tahiti, les livres et les disques ne sont (n'étaient ?) pas disponibles en abondance et, par conséquent, coûtent un bras... quand ce n'est pas la peau de ce que l'on sait...

Je n'avais évidemment pas emmené grand chose avec moi, je n'allais pas déménager toutes mes affaires pour 4 mois. Il a donc tout de même fallu que j'achète un peu sur place. Le moins cher étant le Leclerc, honte à moi, je m'y suis fourni. J'y ai notamment acheté un étonnant petit coffret (coffret qui se résumait à un emballage carton assez cheap pour réunir deux albums dans leur boitier plastique traditionnel) comprenant Diamond Dogs et Heroes de David Bowie.

Attelage étonnant en effet que cet album mésestimé de la fin de la période glam et l'album phare de la période berlinoise de Bowie. Tout semble les opposer, à commencer par la couverture, très exubérante et sexuelle pour Diamond Dogs (cf le revers de la pochette), très sobre, en noir et blanc pour Heroes.
Personne ne citera Diamond Dogs comme son album préféré de Bowie. Nombreux sont ceux qui citeront Heroes.

J'avoue beaucoup apprécier Diamond Dogs. Ces deux tubes Rebel Rebel et surtout Rock 'n' Roll with Me sont d'une efficacité redoutable. L'intro Future Legend installe une ambiance étrange,un peu poisseuse, faussement inquiétante, qui persiste tout le long de l'album. J'aime beaucoup l'enchainement Sweet Thing / Candidate / Sweet Thing (Reprise), comme un long morceau en plusieurs mouvements. Seule la partie explicitement orwellienne me laisse davantage sur ma faim...

Je crois même que je préfère Diamond Dogs à Heroes...

Diamond Dogs
David Bowie
EMI 1974 / EMI 1999

01 - Future Legend
02 - Diamond Dogs
03 - Sweet Thing
04 - Candidate
05 - Sweet Thing (Reprise)
06 - Rebel Rebel
07 Rock 'N' Roll with Me
08 - We are the Dead
09 - 1984
10 - Big Brother
11 - Chant of the Ever Circling Skeletal Family 

lundi 10 juin 2019

0041 - (What's the Story) Morning Glory ?


Mon CD de Morning Glory n'est pas le mien. Je ne peux m'empêcher d'être un peu ému quand je pense au fait que ce Morning Glory dans ma discothèque n'est pas mon Morning Glory même si, en même temps, je me trouve un peu stupide de faire du sentimentalisme pour un rond de plastique. Car cet exemplaire de Morning Glory, celui qui se trouve au milieu de mes autres disques, est en tout point identique à mon exemplaire... mais ce n'est simplement pas le mien.
Je suis ému disais-je car Morning Glory est le premier bon disque que j'ai eu. Le plus ancien disque de ma collection que j'écoute encore - pas tellement souvent à vrai dire, tant je le connais par cœur. Le disque qui a changé ma vie. Celui qui a placé la musique au centre de ma vie, plus que tout autre art : je ne peux m'imaginer vivre sans littérature ou sans peinture mais je sais que je ne peux vivre sans musique. Et ce Morning Glory en est la cause première.
Mon exemplaire, je l'ai donné à mes parents - à ma mère disons plutôt, je doute que mon père l'ai déjà écouté - il y a près de dix ans, quand nous avons réuni nos disques, mon épouse et moi, et que nous n'avons gardé qu'un exemplaire de chaque disque - c'était, parait-il, mon idée, je l'ai fait de ma seule initiative. Mon CD de Morning Glory était en bien plus mauvais état que celui de Natacha, notamment le livret, très usé - elle prétend que c'est parce qu'elle est beaucoup plus soigneuse... Nous avons donc gardé son exemplaire. Mais mon Morning Glory n'est pas bien loin...

(What's the Story) Morning Glory ?
Oasis
Helter Skelter - Sony 1995

01 - Hello
02 - Roll with It
03 - Wonderwall
04 - Don't Look Back in Anger
05 - Hey Now !
06 -
07 - Some Might Say
08 - Cast No Shadow
09 - She's Electric
10 - Morning Glory
11 -
12 - Champagne Supernova

dimanche 9 juin 2019

0040 - Superfly


Tous les ans, l'été, Arte propose une programmation thématique autour de la musique avec des documentaires, des films et des concerts. Il y a deux ou trois ans c'était un cycle Summer of Soul. J'avais à cette occasion notamment vu pour la première fois Shaft - l'original.

J'écoutais déjà un peu de Soul (Ottis, Marvin, Supremes...) mais ce Summer of Soul été a été le véritable déclencheur d'une nouvelle passion pour ce type de musique. Une de mes premières découvertes (c'est étrange de parler de découverte pour un album considéré comme un classique du genre) fut Superfly de Curtis Mayfield. C'est la Bande Originale d'un film (que je n'ai toujours pas vu) de Blaxploitation, l'histoire d'un dealer dans un quartier noir d'une ville américaine.

Tout y est excellent. Les cuivres, les cordes, les percussions, les ambiances variées (la déambulation de Little Child, l'érotisme affirmé de Give Me Your Love, le marchandage de Pusherman...) la voix aiguë et fragile de Curtis, la guitare de Curtis, les interprétations de Curtis et surtout les morceaux de Curtis. Neuf morceaux parfaits. Et un nouveau héros dans mon panthéon personnel : Curtis Mayfield.

Ajoutez, pour cette très belle édition digipack, des versions alternatives sympathiques de certains morceaux de l'album, vous obtiendrez un disque... stupéfiant.

Superfly
Curtis Mayfield
Curtom 1972 - Licensemusic 2005

01 - Little Child Runnin' Wild
02 - Pusherman
03 - Freddie's Dead
04 - Junkie Chase
05 - Give Me Your Love (Love song)
06 - Eddie, You Should Know Better
07 - No Thing On Me (Cocaine Song)
08 - Think
09 - Superfly
10 - Radio Spot # 2
11 - Pusherman (Alternate Mix with Horns)
12 - Militant March
13 - Eddie, You Should Know Better (Instrumental Version)
14 - Radio Spot # 1
15 - Ghetto Child (Demo for "Little Child Runnin' Wild")

samedi 8 juin 2019

0039 - Summa


J'ai regardé hier - et, par hier, je parle de la veille du jour où j'écris cet article, pas de la veille du jour où il est publié - soir le film L'Apparition, avec Vincent Lindon dans le rôle d'un journaliste qui, dans le cadre d'un procès en canonisation, enquête sur une supposée apparition de la Vierge.

C'est avec beaucoup d'émotion que j'ai entendu, dans la bande son du film des extraits de Fratres d'Arvo Pärt. Un morceau d'une délicatesse, d'une beauté, d'une spiritualité rarement égalées. De la musique qui apaise et élève l'auditeur et peut même, malgré son apparente tristesse, son apparente austérité, rendre heureux quiconque s'y plonge en toute sincérité, sans a priori.

J'avais déjà lu le nom d'Arvo Pärt dans des génériques de films, sans trop savoir de qui il s'agissait, avant d'emprunter ce Summa à la bibliothèque. Ce disque je l'ai emprunté à la suite d'un article sur Max Richter dont je venais d'acheter le Memoryhouse. L'auteur de l'article comparait le minimalisme de Max Richter avec celui d'Arvo Pärt, louant le second pour mieux décrier le premier. Il me fallait donc entendre la musique de ce compositeur estonien contemporain (près de 85 ans aujourd'hui).

J'ai choisi ce disque en particulier pour la variété de son programme (parfait pour découvrir différentes facettes d'un compositeur) et pour la photo de couverture, à la fois simple et très évocatrice... Ces trois poteaux plantés dans la prairie pourraient être les restes d'un culte disparu... ou les restes d'une activité industrielle oubliée et recouverte par la nature...
J'ai été submergé par la beauté de la musique d'Arvo Pärt. Musique minimaliste, musique simple dans ses moyens mais incroyablement profonde. Musique religieuse sans religion. Sobriété, aucun effet, aucune démonstration, aucun bavardage, aucun remplissage. Des motifs courts, répétitifs, aux variations lentes et subtiles. Il est presque incroyable de parvenir à exprimer tant d'émotions avec si peu d'outils.

J'ai acheté le disque chez Gibert, Paris, avant même d'avoir rendu l'exemplaire de la bibliothèque... Je ne pouvais plus m'imaginer sans ce disque à disposition, près de moi...

Summa
Arvo Pärt - Paavo Järvi - Estonian National Symphony Orchestra
Erato / Warner Classics 2002

01 - Summa
02 - Trisagion
03 / 05 - Symphony n°3
06 - Fratres
07 - Silouans Song
08 - Festina Lente
09 - Cantus in the Memory of Benjamin Britten

vendredi 7 juin 2019

0038 - This Song is About You



Je n'achète plus n'importe quoi. Je diversifie mes achats. J'essaye désormais de maintenir un équilibre dans mes dépenses entre rock, jazz et classique. L'agonie du format single - de moins en moins de monde publie des 45 tours et des maxis - m'aide énormément dans cette réorientation de ma collection. Quand, sans arrêt, sortaient des 45 tours 7'', 10'', 12'', des CD 2, 3 et 4 titres, je n'étais pas capable de me raisonner, il fallait que j'ai tout. J'achetais n'importe quoi...

The Enemy a sorti en 2007 un bon premier album. Pas indispensable, pas inoubliable mais bon. J'ai tout acheté, je ne sais pas exactement pourquoi aujourd'hui. Tous les singles extraits de l'album, sous tous les formats. Le dernier single (le cinq ou sixième, je ne suis plus sûr du compte) est ce This Song is About You. Un remix du morceau git en face b de ce 45 tours. Pas de pochette : toutes les informations sont imprimées directement sur le vinyle... C'est un picture-disc carré... oui, carré... et c'est probablement le seul intérêt de ce disque...


This Song is About You
The Enemy
Warner 2008

A - This Song is About You
B - This Song is About You (Superfrank Remix)

jeudi 6 juin 2019

0037 - Swinging Suites by Edward E. & Edward G.


Je ne fréquente que peu les foires aux disques, les conventions du vinyle, les expos-ventes, les bourses pour collectionneurs. Mon sentiment envers ces manifestations est plutôt ambivalent. Quand un événement du genre est annoncé dans le voisinage, je ressens l'excitation du gamin qui va se retrouver dans le magasin de bonbons... J'y pense pendant des jours. Quel trésor vais-je trouver, quelle pépite aimerais-je y débusquer ?

Puis, une fois sur place, je ne trouve jamais ce que je cherche précisément ou à des prix inaccessibles. Et je me retrouve à errer dans les allées, à hésiter entre des dizaines de disques que, pour la plupart, je ne connais pas et qui m'attirent sur la seule foi de leur pochette, de leur réputation ou d'un nom... Je repars souvent bredouille ou presque...

J'ai acheté ce Swinging Suites de Duke Ellington lors de la première édition du salon du vinyle de Versailles, qui s'est tenu il y a deux mois environ... C'est le seul disque que j'ai acheté à cette occasion. J'ai hésité sur quelques 45 tours (notamment un 20th Century Boy de T.Rex) mais ils n'étaient pas en assez bon état pour le prix demandé...
Je ne connaissais absolument pas cet album. Jamais écouté auparavant, jamais entendu parler. Je n'avais dans ma collection aucun disque d'orchestre de jazz et un seul album de Duke Ellington (celui réalisé avec Coltrane), une bonne opportunité de compléter. De plus, la couverture me plaisait, j'y ai vu l'occasion de réaliser une copie aux pastels (que je garderai soigneusement cachée...). Enfin, j'avais très envie de savoir ce que donnait cette adaptation de Peer Gynt.
Et je dois dire que je n'ai pas été déçu... L'interprétation fait parfaitement ressortir le côté kitsch de l'œuvre de Grieg. Les trompettes tremblent de tristesse et dégoulinent de torrents de pleurs. C'est sirupeux, c'est très sucré, c'est plutôt agréable mais c'est un peu écœurant, comme une fondue au chocolat dans laquelle on tremperait des chamallows... Bref, pas très subtil, à l'instar de l'œuvre d'origine. Plus équilibrée et maitrisée (malgré le ridicule des titres donnés aux morceaux : Zweet Zurzday vraiment ?) est la Suite Thursday composée par Sir Duke en personne. Les thèmes y sont en revanche moins mémorables. Un ensemble pas inoubliable...

À la prochaine convention que je visite, je m'achèterai du Beatles, peu importe le prix...

Swinging Suites by Edward E. and Edward G.
Duke Ellington and his orchestra
Columbia

A - Peer Gynt Suites n°1 and 2 (Grieg)
01 - Morning Mood
02 - In the Hall of the Mountain King
03 - Solvejg's Song
04 - Ases's Death
05 - Anitra's Dance

B - Suite Thursday (Ellington - Strayhorn)
01 - Misfit Blues
02 - Schwiphti
03 - Zweet Zurzday
04 - Lay By

mercredi 5 juin 2019

0036 - Razzmatazz


Ma chère et tendre s'est aperçue il y a peu qu'elle ne possédait pas His 'n' Hers, l'album de Pulp en CD mais seulement en mp3 (parfaitement légaux, il va sans dire...). En époux dévoué et attentionné (que c'est facile de ne montrer que son meilleur côté quand on est l'auteur), je me suis empressé de lui commander le disque qui fut livré en dix jours à peine...
Et là... déception, son morceau préféré de l'album, Razzmatazz (allez savoir ce que ça veut dire) n'est pas sur le disque... Je vérifie sur l'omniscient Wikipédia, la chanson n'est que sur la version américaine de l'album, en titre bonus. Il s'agit en fait, en Europe, d'un stand alone single (single hors album) qui avait permis au groupe de conclure leur contrat avec un petit label avant de signer un nouveau contrat avec un plus gros label.
C'est donc parti pour une nouvelle commande (je suis vraiment un mari dévoué et attentionné et j'aime vraiment me montrer sous mon meilleur profil), cette fois du single. C'est un peu plus difficile. Comprenons-nous bien, ce n'est pas difficile, c'est un peu plus difficile de trouver un maxi que de trouver un album : moins de références, moins d'annonces, plus d'annonces en proportion où le disque est décrit comme légèrement abîmé... C'est rassurant de se dire que tout n'est pas disponible d'un clic que, des fois, il faut faire un petit effort...

Razzmatazz, donc. C'est du Pulp, aucun doute. De la britpop tendance dansante volontairement un peu kitsch avec des paroles sarcastiques voire cinglantes. Un texte qui commence par The trouble with your brother / He's always sleeping with your mother (le problème avec ton frère, c'est qu'il dort toujours avec ta mère...) ne peut être dû qu'à Jarvis Cocker, l'un des meilleurs paroliers de sa génération. L'histoire d'une ratée qui vit dans une famille de ratés et que personne ne veut fréquenter. Une histoire très anglaise.
Les faces b sont plutôt réussies pour du Pulp même si Jarvis s'évertue à chanter le plus mal possible sur le dernier titre. Pour du Pulp disais-je car la régularité a toujours été le problème de Pulp. D'excellents singles, d'autres titres souvent plus moyens sur les albums et le reste parfois très mauvais. La moitié d'His 'n' Hers est ainsi franchement dispensable. Mais c'est une autre histoire...

Razzmatazz
Pulp
Gift Records 1993

01 - Razzmatazz
02 - Stacks
03 - Inside Susan
04 - 59 Lyndhurst Grove

mardi 4 juin 2019

0035 - Still becoming apart


29 février 2000. J'achète deux disques ce jour-là, les nouveaux albums d'Oasis Standing on the Shoulder of Giants et des Smashing Pumpkins Machina the Machines of God, un troisième est offert, ce Still Becoming Apart, pour l'achat du second.

Une pochette en carton, façon CD 2 titres. La couverture est un patchwork pas très joli de photos de tournée. Le disque en lui-même ne comporte aucune décoration - il est entièrement noir.

Billy Corgan, lors de la première vie des Smashing Pumpkins (1988-2000) était ultra généreux avec ses fans. Il a offert plusieurs bootlegs officiels (oxymoron), plusieurs dizaines de morceaux inédits, titres jamais sortis, versions de travail, enregistrements live... Ce CD promo est du même acabit. Qui d'autre publierait l'inédit Blissed and Gone sur un disque gratuit ? Qui d'autre balancerait un Eye (certes déjà sorti sur la bande originale de The Lost Highway) autre part que sur un album ou sur une face b de single ? Et cet instrumental inédit, Hope, ne serait-il pas formidable comme introduction ou comme transition au milieu d'un album ?

Début 2000, il semblait que les Pumpkins pouvaient tout se permettre. Sortir un concept album, offrir des morceaux en veux-tu en voilà, faire des concerts de 2h30... Ils se sépareront dans l'amertume avant la fin de l'année.

Still Becoming Apart
The Smashing Pumpkins
Virgin 2000

01 - Hope
02 - Blissed and Gone
03 - Apathy's Last Kiss
04 - Mayonaise (acoustic)
05 - Eye

lundi 3 juin 2019

0034 - This is Just a Modern Rock Song


Je fonctionne par périodes, je l'ai déjà dit. Écrire sur If You're Feeling Sinister m'a fait entrer dans une nouvelle (c'est loin d'être la première) période Belle & Sebastian. Je me passe le rouge (If you're feeling...), le vert (The Boy with the Arab Strap), j'essaye de jouer les morceaux à la guitare et je chante faux in the snow (jeu de mot), partout, chez moi, dans la rue, dans les couloirs du collège...

C'est un camarade de promo qui m'a fait découvrir Belle & Sebastian. J'avais déjà entendu The Boy with the Arab Strap, quelques années auparavant, sans que cela ne suscite chez moi de réaction particulière. Il avait tous les albums (en mp3...). Je m'y suis plongé avec enthousiasme. Et j'ai tout acheté.

Avant de faire leur coming-out commercial et de signer chez Rough Trade, B&S publiaient leurs disques sur un label indépendant, Jeepster... Et ne sortaient pas de singles... Ou, pour, être plus exact, ne sortait pas de singles extraits des albums. Leurs singles, leurs maxis étaient des morceaux hors-album. Comme les Beatles (ah... Strawberry Fields Forever...) le faisaient, comme Joy Division (ah... Transmission...) le faisait, comme Pink Floyd le faisait (ah... See Emily Play...) comme tout le monde le faisait avant qu'un enfoiré ait l'idée de faire des singles un instrument marketing de promotion (pléonasme ?) des albums...

This Is Just A Modern Rock Song est un de ses morceaux hors-album. Une merveille pop indé sur trois-quatre accords et 7 minutes... Un texte drôle et malin, plein d'autodérision. Un morceau que n'importe qui serait heureux de voir figurer sur son album...
Évidemment les faces b ne cassent pas trois pattes à un canard... ça reste des faces b, qui contiennent de bons passages et autant de défauts. Tout le monde ne peut pas se permettre d'y balancer Penny Lane ou Let's All Make Believe...

I count three four and it starts to slow because a song got to stop somewhere...
Je compte trois quatre et ça commence à ralentir car une chanson doit bien s'arrêter quelque part...

This is Just a Modern Rock Song
Belle & Sebastian
Jeepster 1998

01 - This is Just a Modern Rock Song
02 - I Know Where the Sun Goes
03 - The Gate
04 - Slow Graffiti