samedi 30 novembre 2019

0214 - Live Forever

De Who Wants to Live Forever à Live Forever, il n'y a qu'un pas... de géant. Il n'y a d'ailleurs aucun rapport entre les deux chansons si ce n'est cette (vague, chez Oasis) idée de vie éternelle. C'est donc, de ma part, ce qu'on peut appeler une transition... pourrie... que je ne renie pas pour autant.

Live Forever, la chanson, sa courte intro à la batterie, son texte à la fois romantique, arrogant et j'm'en-foutiste, son solo de guitare,  son passage en falsetto (You and I are gonna live foreveeeeeeeeeeeeeeer), est le premier véritable hymne d'Oasis, celui que l'on reprenait en chœur et à tue-tête en concert sans jamais se lasser (la chanson a été jouée, si je ne me trompe, à tous les concerts d'Oasis), celui qui a assuré à Oasis la première place des ventes pour Definitely Maybe (le single a précédé de trois semaines l'album).

Live Forever, le single, avec, en couverture, une photo d'une maison d'enfance de Lennon (oui, déjà cette obsession pour les Beatles - mais tout le monde devrait être obsédé par les Beatles !) est celui qui comprend la première face b originale bien foutue, Cloudburst, même si on est encore loin du niveau qu'atteindront Fade Away, (It's Good) To be Free ou Acquiesce sur les publications suivantes. La version acoustique de Up in the Sky a le mérite de renouveler totalement la chanson... qui reste cependant une des plus faibles compositions de Definitely Maybe. Quant à  Supersonic, je ne connais aucune version live qui arrive à la cheville de la version studio - celle-ci ne fait pas exception.
Cet exemplaire de Live Forever est la deuxième édition que j'ai achetée du single. En effet, comment résister quand apparaît sur la tracklist l'indispensable version radio de Live Forever ? La différence entre la version radio et la version album ? Je n'en ai plus aucune idée...

Live Forever
Oasis
Sony 1994

01 - Live Forever (radio edit)
02 - Live Forever
03 - Up in the Sky (acoustic)
04 - Cloudburst
05 - Supersonic (live April '94)

vendredi 29 novembre 2019

0213 - Ghostbusters


B.O. kitsch de film kitsch, suite. Au moins, quand on parle de Ghostbusters (SOS Fantômes en français), on sait que le film ne se prenait pas au sérieux... pas plus que la chanson titre, morceau pop-rock raté au son très marqué eighties qui n'a de réussi que son gimmick Who you gonna call ? Ghostbusters !
Oui, la chanson Ghostbusters est complètement nulle et n'a d'intérêt que parce qu'il y a eu le film... Du coup, m'acheter le 45 tours, dans une boutique d'occasion (Boulinier, boulevard Saint Michel ?), même à 1 euro, n'était pas forcément l'idée la plus brillante. Je ne l'écoute pas - pourquoi faire ? - même pendant les soirées alcoolisées... je ne fais qu'exhiber de temps en temps sa pochette...

Pourquoi n'est-ce pas ce genre de disques qui ne fonctionne pas correctement au lieu de ceux que je voudrais écouter ?

Ghostbusters
Ray Parker Jr.
Arista / Columbia 1984

A - Ghostbusters
B - Ghostbusters (instrumental)

jeudi 28 novembre 2019

0212 - Greatest Hits II


Nous avons tenté de revoir Highlander, le premier film, celui de 1986 avec Christophe Lambert muni de ses deux expressions faciales (hilare, sourire idiot - pas content, sourcils froncés) et de son rire ridicule et Sean Connery (qui, en tant qu'Écossais, joue dans un film se déroulant dans les Highlands le rôle d'un... Hispano-Égyptien) il y a deux jours en replay. Enfin, surtout moi... Natacha avait pris l'option de s'allonger, la tête sur mes genoux, et de s'endormir dès le début du générique. Je ne suis évidemment pas allé jusqu'au bout du film. C'est devenu irregardable (peut-être que ça l'a toujours été mais que j'étais, plus jeune, meilleur public). Trop kitsch. Trop de dialogues vides et d'idées de mise en scène ridicules. Même les combats d'épée sont mauvais... ce qui est tout de même dommage quand c'est une part essentielle du film.

Le film a fait un four à sa sortie en salles mais a acquis assez rapidement un statut de film culte (à tel point que quatre suites lui furent données ainsi qu'une série télévisée et une série d'animation) en partie en raison de sa bande originale signée... Queen.
Vous me voyez venir, je vais encore pouvoir me défouler un peu sur le gang de la Castafiore à moustache et de son guitariste à la coupe de cheveux digne de Louis Croix Bâton Vé. L'occasion de se débarrasser du billet sur l'autre best-of de Queen qui pollue ma discothèque par la faute de ma chère et tendre (je lui pardonne cependant... mais qu'elle se dise bien que si je ne l'aimais pas , je la détesterais...).
Ce Greatest Hits II renferme en effet Who Wants to Live Forever, morceau larmoyant qui habille les galipettes naïves de Connor / Christophe et de sa première épouse et A Kind of Magic qui, il me semble, apparaît dans la b.o. même si c'est trop tardivement dans le film pour que j'aie pu le vérifier... Malheureusement, le pompier métallo naze ultra-rigolo Princes of the Universes qui sert de générique a attendu le Greatest Hits III.

Disons-le, puisqu'il n'y a pas grand chose à sauver sur Greatest Hits I, il fallait bien s'attendre à ce qu'il n'y ait plus rien sur Greatest Hits II. On me parlera encore du clip de I Want to Break Free mais un clip vaguement rigolo n'a jamais fait une bonne chanson... I Want it All n'a de punk que le titre et on ne se souvient que du refrain... vite lassant. Radio Ga Ga est simplement stupide (vraiment un refrain avec Radio Ga Ga Radio Gou Gou Radio Da Da et je ne sais quelles autres onomatopées ?) et nous a donné Lady Gaga - est-il besoin d'en rajouter ? La caution Bowie (qui, malgré tout son talent, savait trop bien être racoleur) d'Under Pressure ne compensera le naufrage d'ennui d'Innuendo... Heureusement, il y a les inoubliables minutes de fou rire de The Invisible ManQueen arrive à se dépasser dans le grand n'importe quoi... même Flash sur Greatest Hits I est largement battu.

Finissons tout de même sur une bonne note. Chanter The Show Must Go On en étant à l'article de la mort m'inspire tout de même un peu de respect...

Voilà, ce sera tout pour Queen... Promis, je n'aurai pas l'occasion d'y revenir...

Greatest Hits II
Queen
Queen Productions / Universal 2011

01 - A Kind of Magic
02 - Under Pressure
03 - Radio Ga Ga
04 - I Want it All
05 - I Want to Break Free
06 - Innuendo
07 - It's a Hard Life
08 - Breakthru
09 - Who Wants to Live Forever
10 - Headlong
11 - The Miracle
12 - I'm Going Slightly Mad
13 - The Invisible Man
14 - Hammer to Fall
15 - Friends Will be Friends
16 - The Show Must Go On
17 - One Vision

mercredi 27 novembre 2019

0211 - ...The Dandy Warhols Come Down


On continue avec Kim Deal... à qui les Dandy Warhols rendent hommage sur l'album ...The Dandy Warhols Come Down - que j'ai acheté peu de temps après 13 Tales from Urban Bohemia, c'est-à-dire probablement en 2002 - avec une chanson où elle est élevée au statut de référence suprême du cool.

Il faut le dire, les Dandy Warhols auraient pu être le meilleur groupe du monde s'ils n'avaient pas deux défauts majeurs : être américains et être de gros branleurs - je pense partager ce second défaut, je leur pardonne donc en partie.
Le défaut d'américanisme est plus perceptible sur 13 Tales from Urban Bohemia, album à moitié génial, à moitié gâché par des chansons country-péquenaudes sans intérêt et des rocks gras du bide sans imagination.
Ici, en revanche, c'est le fait d'être de grosses feignasses incapables de finir correctement leur travail qui a empêché les Dandy d'atteindre l'excellence. Car quand on est capable d'aligner huit morceaux imparables, à la fois sexy, glam (au sens bolanien du terme), psyché et fun comme les huit qui ouvrent ...Come Down, avec, en plus, des singles aussi bien foutus que Not if you were the Last Junkie on Earth ou Everyday should be a Holiday, c'est qu'on est ultra-doué... et alors, on ne perd pas son temps avec des restes mal digérés de jams lourdingues (Pete International Airport) et des morceaux aussi pourris que, justement, Cool as Kim Deal ou Hard on for Jesus (rien que le titre... ridicule). C'est dommage, il ne manquait que deux ou trois morceaux pour rendre une copie parfaite... Peut-être même suffisait-il d'enlever deux ou trois morceaux à l'album pour ne pas l'étirer vers l'ennui après l'avoir si bien fait décoller.

...The Dandy Warhols Come Down
The Dandy Warhols
Capitol 1997

01 - Be-In
02 - Boys Better
03 - Minnesoter
04 - Orange
05 - I Love You
06 - Not if you were the Last Junkie on Earth
07 - Everyday should be a Holiday
08 - Good Morning
09 - Whipping Tree
10 - Green
11 - Cool as Kim Deal
12 - Hard on for Jesus
13 - Pete International Airport
14 - The Creep Out

mardi 26 novembre 2019

0210 - Doolittle


J'ai emprunté il y a 3 semaines un album des Breeders à la médiathèque de Versailles - je dois donc le rendre aujourd'hui. The Breeders sont connus avant tout pour une chanson, le mini-hit indé Canonball, et pour la présence en leur sein, au chant et à la guitare, de Kim Deal. L'album après deux  ou trois écoutes certes peu attentives (ce qui veut aussi dire que le disque n'a pas réussi à me captiver suffisamment) m'a semblé, sans être fondamentalement mauvais, assez insignifiant.... et m'a plutôt donner envie de plutôt parler de Doolittle, chef d'œuvre des Pixies, groupe dont Kim Deal était la bassiste.

Il y a plus de 15 ans que je possède un exemplaire de Doolittle. Je ne peux être plus précis. Je suis sûr que je l'avais déjà en septembre 2003. Quand et pourquoi je l'ai acheté, je ne sais plus. Il me semble que je l'avais emprunté auparavant à la bibliothèque de la Robertsau, à Strasbourg, sur la probable recommandation d'un article de Rock & Folk, mais je n'y mettrais pas ma main à couper.

J'écoute mes disques par période, je l'ai déjà raconté. Je n'écoute pas un disque pendant des mois voire des années puis d'un coup, je n'écoute plus que lui. C'est vrai pour la plupart de mes disques, c'est encore plus vrai pour Doolittle. Quand je m'y mets, ça dure des jours et des jours.
Car un album qui commence à cent à l'heure par Debaser et son refrain I am un chien Andalusia (sic), se poursuit par la basse stroboscopique (oui, ça ne veut rien dire, je trouvais juste la formule marrante) et le refrain littéralement hurlé de Tame puis accélère  (Wave of Mutilation, Mr. Grieves...) et ralentit (Monkey Gone to Heaven, l'incroyable Hey...) sans cesse, pire que des montagnes russes, ne laisse jamais le temps de respirer, enchaîne les morceaux de bravoure et les franches réussites, repousse les limites de la notion de chanson et d'opposition entre calme et fracas pour finalement finir sur un morceau aussi prenant et saisissant que Gouge Away ne laisse qu'une seule envie : le remettre depuis le début... et encore... et encore... jusqu'à épuisement.

Ni les Pixies ni le leader Frank Black (ou Black Francis, en fonction de son humeur) en solo - les Breeders encore moins a priori - ne sont arrivés à atteindre de nouveau l'excellence de Doolittle... est-ce seulement possible ?

Doolittle
Pixies
4AD / Virgin 1989

01 - Debaser
02 - Tame
03 - Wave of Mutilation
04 - I Bleed
05 - Here Comes Your Man
06 - Dead
07 - Monkey Gone to Heaven
08 - Mr. Grieves
09 - Crackity Jones
10 - La La Love You
11 - No. 13 Baby
12 - There Goes My Gun
13 - Hey
14 - Silver
15 - Gouge Away

lundi 25 novembre 2019

0209 - BE


Sur son site, Natacha a reclassé certaines photos et est en train d'en ajouter d'autres (Châlucet, Saint-Émilion, le Médoc et Venise sont notamment au programme). Elle en a profité pour créer une nouvelle galerie. Destinée à recueillir les photos de statue, cette galerie n'a pas été aisée à baptiser. Nous nous sommes creusés la tête pour trouver une chanson (pas trop naze) contenant le mot Stone. Like a Rolling Stone (Bob Dylan, évidemment) était évidente mais ne convenant pas vraiment pour des statues, par définition immobiles.
Avec un peu de persévérance, j'ai fini par me souvenir de la chanson The World's not set in Stone de Beady Eye. Accord quasi-immédiat de Natacha - la galerie existe, vous pouvez aller la voir...

The World's not set in Stone n'est qu'une face b de single de Beady Eye, Si elle est présente sur BE, second album du groupe, c'est uniquement à titre de bonus de l'édition limitée - probablement d'ailleurs la meilleure des quatre chansons offertes.
Beady Eye ? C'est le groupe formé par les quatre membres restants d'Oasis immédiatement après la désertion de Noel. Le groupe a sorti deux albums, globalement dans la continuité d'Oasis. BE fut le meilleur des deux, le groupe semblant y trouver (et s'y forger) petit à petit une identité propre. La tournée suivant la publication de BE dut malheureusement être annulée après que le guitariste, le surnommé Gem, se soit fracturé le crâne dans un accident domestique. Le groupe ne s'en remit jamais et se sépara à peine plus d'un an après la sortie de BE.

De la sortie de BE, que j'ai probablement acheté à la FNAC de Dijon, je me rappelle surtout la première écoute d'un extrait de Second Bite of the Apple, un de ses singles. Pour la promotion du morceau, quelques secondes, une dizaine il me semble, avaient été mis en ligne sur iTunes... et je crois bien que ce sont les pires secondes de l'album. Les dix secondes qui ont été sélectionnées (probablement automatiquement, sans intervention humaine... qui aurait pu choisir ces quelques secondes précises... ou alors un ennemi du groupe ? Noel ?) ne fonctionnaient absolument pas seules et semblaient montrer un groupe en pleine galère pour construire un morceau. Quand on entend le morceau, ces quelques secondes ne sont qu'une courte transition - certes pas très fluide - vers le refrain, pour le coup très réussi. La promotion de l'album était donc ratée depuis le début. Pas étonnant, sous de telles auspices, que la fin fut si proche...

PS : Si, pour la couverture du disque, au début de l'article, j'ai choisi une photo avec un sticker, c'est pour éviter les poursuites judiciaires... je ne tiens pas à ce que ce blog soit signalé comme réservé aux personnes averties... la photo originale est de David Hamilton... l'autocollant cache la nudité de poitrine de la jeune femme...

BE
Beady Eye
Beady Eye Records / Sony Music 2013

01 - Flick of the Finger
02 - Soul Love
03 - Face the Crowd
04 - Second Bite of the Apple
05 - Soon Come Tomorrow
06 - Iz Rite
07 - I'm Just Saying
08 - Don't Brother Me
09 - Shine a Light
10 - Ballroom Figured
11 - Start Anew
12 - Dreaming of Some Space
13 - The World's not set in Stone
14 - Back After the Next Break
15 - Off at the Next Exit

dimanche 24 novembre 2019

0208 - I Wonder How


En 2002, Oasis sortait le pire album de sa discographie (certes, le suivant ne fut qu'à peine meilleur), The Verve s'était séparé depuis une éternité comme les Smashing Pumpkins, les Stereophonics étaient déjà devenus atroces (Natacha dirait qu'ils l'ont toujours été), je n'écoutais pas encore Supergrass (j'aurais dû), Radiohead était déjà parti dans un trip électronico-dépressif, Spiritualized avait sorti l'année précédente son dernier excellent album (bon, ok, je ne savais pas à ce moment que les suivants seraient très inférieurs) et tous les bons albums de la vague de nouveaux groupes du début des années 2000 (Strokes, BRMC, White Stripes, Interpol, Vines...) étaient déjà sortis, excepté le premier Libertines qui ne sortirait qu'en fin d'année. Bref, c'était pas la joie.

J'ai alors placé mes maigres espoirs dans un groupe découvert je ne sais plus comment sur Internet : The Shining, du nom d'un roman de Stephen King adapté à l'écran par Stanley Kubrick pour un résultat qui ne plut pas beaucoup au premier... je ne sais pas si c'est le livre ou le film qui a incité le groupe à se nommer ainsi. Je dis que je ne sais plus comment je les ai découverts mais certains membres du groupe ne m'étaient tout de même pas inconnus puisque Simon Jones (basse) et Simon Tong (guitare) étaient tous deux membres de The Verve.
The Shining avait mis en écoute en ligne sur leur site l'intégralité de leur premier album (True Skies). On y découvrait un univers dans la ligné d'Oasis ou The Verve (quoi d'étonnant ?) avec une touche psyché supplémentaire dans leur amour des effets sur les voix et sur les guitares et leur volonté d'allonger les morceaux avec des parties instrumentales probablement construites lors de jam. Les chansons sans malheureusement atteindre le statut de classiques instantanés n'auraient pas dépareillé sur A Northern Soul ou Be Here Now pour ne citer que deux exemples.

Pour ce qui est des espoirs, ils furent vite douchés... The Shining n'a sorti qu'un album et n'a, à ma connaissance jamais tourné... J'ai pu acheter un des rares exemplaires de True Skies je ne sais plus où (Virgin Megastore de Strasbourg ?) et un CD 2 titres du premier single I Wonder How d'occasion à L'Occase de l'Oncle Tom, à Strasbourg. Trouver ce single tenait du miracle, The Shining a dû en vendre une douzaine ou, au mieux, une grosse... Et pour ceux qui se poseraient la question, après I wonder how, la seconde ligne du refrain n'est pas I wonder why...

I Wonder How
The Shining
Zuma Recordings 2002

01 - I Wonder How
02 - Prove Love

samedi 23 novembre 2019

0207 - Drei Orchesterstücke / Drei Stücke aus der "Lyrischen Suite"


Je me suis senti un peu mal l'autre jour (ça m'est passé depuis, je vous rassure) en évoquant un disque acheté au Facteur Cheval qui ne fonctionnait pas correctement. J'avais l'impression de dénoncer un magasin, de le critiquer et de lui faire de la contre-publicité. Ce n'était absolument pas mon intention. J'adore cet antiquaire... Ça fait d'ailleurs bien trop longtemps que je n'y ai pas fait un tour - il faudra que j'y songe après avoir fait les boutiques en quête de pantalons pour remplacer ceux que j'ai déchirés en exerçant mon malhonnête métier de professeur de mathématiques...

J'ai acheté plusieurs disques au Facteur Cheval et j'en ai toujours été excessivement content (si on excepte le Bachgould qui ne tourne pas plat). Quasi exclusivement du classique. Le seul disque de "rock" que j'ai acheté là-bas est un album de Bowie (un live il me semble) que j'ai offert à ma mère.
Parmi ceux-là, ces enregistrements deux compositions d'Alban Berg. Je ne me lancerai certainement pas dans une critique, une analyse ou une interprétation de ces œuvres typiques de la Seconde École de Vienne - j'en suis bien incapable. Si je me suis mis un jour à écouter du Schönberg, c'était avant tout par défi, la réputation de musique de tableau noir intellectuelle mais froide et inexpressive (certains, même parmi les mélomanes, diraient inécoutable) me semblait un challenge digne d'être relevé. J'ai trouvé Pierrot Lunaire et La Nuit Transfigurée finalement très accessibles et je suis donc passé à Berg et Webern assez rapidement. D'où l'achat il y a quelques années de cet album.

Bien entendu, ce qui a fait que je n'ai pas hésité un millième de seconde à lâcher deux ou trois euros pour un disque dont je n'avais alors aucune idée du contenu (je suis finalement bien plus familier de Schönberg et Webern), c'est aussi sa pochette. On raconte qu'il ne faut pas juger un livre à sa couverture. C'est en revanche totalement le cas pour un disque. Et un tableau abstrait (Mein Wanderweg führt mich über Abgründe - mon chemin d'errance me conduit au travers des abîmes) d'Egon Schiele ne peut que me convaincre. J'ai même essayé d'en faire une copie. Mais avant que je la publie sur Archives, il faudra vraiment que j'ai raclé tous mes fonds de tiroirs.

Drei Orchesterstücke / Drei Stücke aus der "Lyrischen Suite"
Alban Berg / Herbert von Karajan
Deutsche Grammophon 1974 / 1985

A - Drei Orchesterstücke (version révisée de 1929)
B - Drei Stücke aus der "Lyrischen Suite" (version pour orchestre à cordes de 1929)

vendredi 22 novembre 2019

0206 - Love & Hate


Les plus belles histoires d'amour ne commencent pas toutes par un coup de foudre. Elles peuvent même commencer par une relative indifférence.

Je suis tombé amoureux d'une nouvelle chanson. La première fois que je l'ai entendue, je l'avais trouvée jolie sans plus. Elle était un peu cachée derrière d'autres chansons que je connaissais et aimais déjà. C'est petit à petit qu'elle s'est imposée, sans rien avoir à faire de plus que d'être là, dans toute la beauté de son évidence.
Cold Little Heart sert de générique à Big Little Lies, série à la b.o. impeccable, gorgée d'excellents morceaux, dont je parlais il y a quelques jours (semaines). J'ai toujours trouvé ce générique très réussi mais il m'a longtemps semblé que c'était dû aux superbes images de la côte pacifique américaine. J'ai étrangement mis plusieurs épisodes à me rendre compte que la chanson (ou plutôt les deux minutes qu'on en entend) était elle-même magnifique.
En cherchant sur YouTube, j'ai découvert que la version originale durait plus de dix minutes avec une très longue introduction nappée de soli de guitare et de chœurs éthérés. Je me suis vite mis à essayer de la jouer à la guitare. C'est devenu la première chanson que j'ai su (mal) jouer avant de l'avoir dans ma discothèque...

Obsédé par cette nouvelle conquête, j'ai acheté l'album Love & Hate à la FNAC Parly 2 le week-end dernier. C'est un album vénéneux. Qui s'insinue en moi petit à petit. Au début, ça me paraissait joli, sympa, très réussi. Je découvre les véritables charmes soul et gospel mais aussi pop et rock, la beauté profonde de ce disque, au fur et à mesure des écoutes... et surtout, je ne peux m'arrêter de l'écouter et de le réécouter, encore et encore... envouté par Falling, par Love & Hate, par I'll Never Love... je suis comme sous l'effet d'un philtre.

Love & Hate
Michael Kiwanuka
Polydor 2016

01 - Cold Little Heart
02 - Black Man in a White World
03 - Falling
04 - Place I Belong
05 - Love & Hate
06 - One More Night
07 - I'll Never Love
08 - Rule the World
09 - Father's Child
10 - The Final Frame

jeudi 21 novembre 2019

0205 - Everybody Knows This is Nowhere



Enfin !
L'interminable attente des photos prises à Venise par Natacha a (partiellement) pris fin. En effet, elle a ajouté une dizaine de clichés de la Sérénissime sur son site. Elle les a répartis dans différentes galeries, en a profité pour changer la photo qui servait de bannière mais a également créé une nouvelle galerie pour l'occasion qu'elle a baptisée du titre d'une chanson du plus grand des plus grands (vous avez tous reconnu Neil Young) : Down by the River.

Down by the River (traduction approximative : au bord de la rivière) est extraite du premier vraiment bon album "solo" du Loner Everybody Knows This is Nowhere. Ce n'est pas totalement un album solo puisque c'est son premier album avec Crazy Horse, groupe qui l'accompagnera ensuite sur un tiers environ de son abondante discographie. C'est en tout cas le deuxième album sous son nom après avoir joué les sidemen de luxe chez Buffalo Springfield avec Stephen Stills.
Le premier album solo comportait de bons morceaux mais manquait résolument de force, c'est un disque mineur malgré ses qualités. Sur ce second, Neil Young jette les bases de sa future carrière, y jouant les premiers morceaux épiques qui seront peu après l'une de ses marques de fabrique. Les 9 minutes de triturage (oui, c'est un néologisme - un barbarisme diraient certains) d'électricité de Down by the River et les plus de 10 minutes de Cowgirl in the Sand sont des merveilleux précurseurs des classiques Cortez the Killer (sur Zuma) ou Like a Hurricane (sur American Stars 'n Bars) pour ne citer que deux monuments de l'œuvre youngienne.
C'est un des cinq premiers albums de Neil Young que j'ai acheté et un album que j'adore malgré ses défauts, notamment son manque d'équilibre entre les morceaux forts (les deux précités et les deux titres d'ouverture) et les autres morceaux, moins marquants. Si je l'écoute beaucoup moins aujourd'hui c'est à cause de la magnifique chanson d'ouverture Cinnamon Girl que j'ai du mal à écouter aujourd'hui sans pleurer... Je la chantais souvent, avant, en changeant les paroles. I wanna live with my cinnamon cat / I could happy the rest of my life / with my cinnamon cat... ça y est, j'ai envie de pleurer... et je vais encore faire pleurer Natacha quand elle va lire ceci...ce n'était pas l'intention... elles sont très belles tes photos ma chérie - j'adore celle avec le chien.

Everybody Knows This is Nowhere
Neil Young with Crazy Horse
Reprise Records 1969 / ???

01 - Cinnamon Girl
02 - Everybody Knows This is Nowhere
03 - Round & Round (It Won't Be Long)
04 - Down by the River
05 - The Losing End (When You're On)
06 - Running Dry (Requiem for the Rockets)
07 - Cowgirl in the Sand

mercredi 20 novembre 2019

0204 - The Modern Age


Je me suis un peu laissé dépasser par les événements. Je m'aperçois à 22h22 mardi soir que je n'ai pas écrit un mot pour le billet du jour (de mercredi donc) et que, par ailleurs, j'ai encore du travail : copies à corriger et autres désagréments du même genre. Comment faire en pareil cas ? Parler d'un disque sur lequel je n'ai absolument rien à dire...
Ce sera chose faite avec le cd promo de The Modern Age des Strokes. Je l'ai acheté d'occasion à l'Occase de l'Oncle Tom, Grand Rue à Strasbourg, en 2001, en pensant que c'était le single correspondant. Déception donc en rentrant à la maison et en m'apercevant qu'il n'y a qu'un titre - certes excellent mais ça, je le savais, je possédais déjà l'album Is This It ? - sur le disque. Je l'ai gardé tout de même. Allez savoir pourquoi... ah oui, parce que je garde tout (ou presque)...
22h30 : job done. Vite fait, mal fait.

The Modern Age
The Strokes
BMG 2002

01 - The Modern Age

mardi 19 novembre 2019

0203 - So Tonight that I Might See


J'évoquais hier Hope Sandoval, qui apparaît sur l'album Scorpio Rising de Death in Vegas. Elle chante aussi sur un morceau des Chemical Brothers et sur un de Prodigy, des Jesus & Mary Chain, de Mercury Rev... bref tout le monde s'arrache sa voix.

Hope Sandoval est vraiment un cas à part. On ne peut pas dire qu'elle est une bonne chanteuse, son chant est même assez plat et (faussement ?) nonchalant. On ne peut pas dire que sa voix est vraiment belle, même si, à mon humble avis, on ne peut qu'aimer son timbre plutôt grave et très légèrement, très subtilement éraillé. En revanche, l'alliance de son chant et de sa voix est absolument envoutant, irrésistible. Hope Sandoval a ceci d'unique que tout ce qu'elle chante ne sonne que comme du Hope Sandoval. Et qu'on en redemande.
Preuve en est avec Five String Serenade sur So Tonight that I might See, écrite par Arthur Lee (leader, chanteur, compositeur de Love) mais qui ne sonne plus du tout comme du Love mais uniquement comme du Mazzy Star et du Hope Sandoval... C'est à dire une sorte de shoegazing indolent et éthéré...

Mazzy Star était le premier groupe de Hope Sandoval, So Tonight that I might See le premier album de Mazzy Star et le premier du groupe que j'ai acheté. Album culte et célébré notamment pour la présence du hit indé Fade Into You, qui lance l'album sur de parfaits rails, c'est un album qui s'écoute d'une traite, sans envie de zapper, parfait pour accompagner un cognac en fin de soirée. Intense sans être offensif. Langoureux sans être plan-plan. Une immense réussite, sans réserve.

So Tonight that I Might See
Mazzy Star
Capitol 1993

01 - Fade Into You
02 - Bells Ring
03 - Mary of Silence
04 - Five String Serenade
05 - Blue Light
06 - She's my Baby
07 - Unreflected
08 - Wasted
09 - Into Dust
10 - So Tonight that I Might See

lundi 18 novembre 2019

0202 - Scorpio Rising


Je n'ai pas vraiment aimé Scorpio Rising de Death in Vegas quand je l'ai emprunté à la médiathèque de Versailles. Je ne l'avais emprunté (presque) que pour Liam qui chante sur la chanson titre. Liam est tout ce qu'il (me) reste comme rock'n'roll star aujourd'hui, les autres sont morts et enterrés ou feraient mieux de l'être - j'ai déjà dérapé de la sorte l'autre jour, je ne vais pas m'excuser à chaque fois - pour cesser de faire pâlir leur aura. De plus, Death in Vegas avait failli produire Heathen Chemistry d'Oasis. Quand on connaît le résultat final, produit par le groupe, ça n'aurait guère pu être moins bon...
En l'écoutant alors, d'une oreille il est vrai assez distraite, il m'avait semblé que Scorpio Rising avait le même défaut que la plupart des albums électro / techno (comme ceux des Chemical Brothers ou comme le dernier Daft Punk), à savoir qu'ils ressemblent plus à des compilations qu'à de véritables albums.
Deux raisons à cela. Premièrement, la présence de plusieurs chanteurs invités et donc de plusieurs voix fait grandement perdre de la cohérence au disque. Ensuite, l'alternance de morceaux instrumentaux, destinés aux dancefloors, et de chansons pop / rock habillées de sonorités électroniques fait d'autant plus sonner ces secondes comme des remixes.

J'ai tout de même commandé l'album - pour Liam, toujours, la chanson Scorpio Rising est vraiment bonne mais aussi pour Hope Sandoval à la voix magique - j'ai simplement attendu de l'avoir au prix le plus bas possible - les prix varient étrangement vite sur Rakuten. Première surprise, j'ai reçu une édition augmentée comprenant trois morceaux bonus à la suite de l'album et un second disque rempli de remixes et de sessions radio... je n'en demandais pas tant, je pensais n'avoir commandé qu'une édition simple...
Maintenant qu'il fait partie de ma discothèque, j'ai écouté Scorpio Rising avec un peu plus d'attention. Et il m'a apprivoisé. Ou je l'ai apprivoisé - je ne sais dans quel sens ça fonctionne. Les enchaînements entre morceaux éthérés et morceaux up-tempo sont plutôt bien gérés, les instrumentaux constituent finalement de très bonnes transitions et la diversité des voix sert davantage la diversité des atmosphères qu'elle ne dessert la cohérence de l'album. Finalement seul le morceau de Paul Weller, purement dans le style du Modfather semble incongru...
J'aime aujourd'hui tellement l'album que j'ai même écouté le deuxième disque... Les quatre premiers morceaux, en session radio (le format le plus proche de ce que doit être un live pour le duo de DJ / producteurs qu'est Death in Vegas) constituent une relecture intéressante mais très très loin d'être révolutionnaire de chansons de l'album. Quant au reste... ben, c'est des remixes, plutôt bien foutus pour le coup, mais seulement des remixes... c'est à dire que différentes personnes ont collé une ambiance artificielle sur une chanson déjà finie... et que ça sonne toujours faux...

Scorpio Rising
Death in Vegas
Sony 2016

CD1
01 - Leather
02 - Girls
03 - Hands around my Throat
04 - 23 Lies
05 - Scorpio Rising
06 - Killing Smile
07 - Natja
08 - So you say you lost your Baby
09 - Diving Horses
10 - Help Yourself
11 - Natja (L.A.M.F.)
12 - Natja (Zoo Station)
13 - XXX

CD2
01 - Diving Horses (BBC Evening Session)
02 - Leather Girls (BBC Evening Session)
03 - Put Your Hands around my Throat (BBC Evening Session)
04 - 23 Lies (BBC Evening Session)
05 - Scorpio
06 - Scorpio Rising (The Polyphonic Spree Mix)
07 - Scorpio Rising (The Scientist Remix)
08 - Scorpio Rising (The Scientist Dub)
09 - Scorpio Rising (Radio Edit)
10 - Hands around my Throat (UBX Mix)
11 - Hands around my Throat (For the Throat Mix)
12 - Hands around my Throat (Adult. Remix)

dimanche 17 novembre 2019

0201 - Caravan


Les supermarchés me donnent des envies de suicide. Il m'arrive d'avoir des crises d'angoisses et des envies d'éclater en sanglots au milieu d'une rangée frigidaires emplis d'on ne sait combien de sortes de yaourts différents. C'est quand je fais mes courses que me frappe le plus l'absurdité de la vie ou, tout du moins, de la vie telle qu'on la mène dans nos sociétés occidentales.
Au contraire, mes visites chez les disquaires auraient de plus en plus tendance à me donner des envies de meurtre...

Natacha cherche de la colle pour puzzles et un agenda 2020. Je profite de notre courte visite à Gibert, rue Foch à Versailles, pour jeter un œil aux disques. Et là, dans le rayon jazz, Moanin' et Caravan d'Art Blakey and the Jazz Messengers... d'occasion... d'occasion !? d'occasion !!!! d'occasion ????
Quel est le bougre de triple idiot aux oreilles emplies d'une insondable épaisseur de cire et de merde qui a osé revendre Moanin' et Caravan ? Celui-là (je préfère penser qu'il s'agit d'une seule et même personne qui a revendu les deux disques, qu'il n'y a pas plusieurs personnes prêtes à telle connerie), s'il me tombait sous la main, sans hésiter, je le ferai clamser, ce QI de clam... Et qu'on ne vienne pas me sortir l'excuse qu'il les avait peut-être en double et que c'est la raison pour laquelle il en a revendu un exemplaire de chaque... Non, Moanin' et Caravan, en double, en triple, centuple, ça se garde. Quand on possède de tels albums, on en profite, on en jouit, on se les passe et on se les repasse et on se garde les exemplaires en double, triple ou centuple pour quand l'usure aura fait son œuvre sur la première puis sur la deuxième puis sur la quatre-vingt-dix-neuvième galette...

Moanin' et Caravan, je les ai achetés le même jour, en même temps qu'un McCoy Tyner et un Charles Mingus. Le tout pour 20 euros. L'affaire du siècle. Quelques centimes à peine plus cher que si je les avais achetés d'occasion...
Ai-je besoin de rappeler mon amour pour Caravan ? C'est presque le morceau qui m'a converti au jazz et a fait que j'achète en ce moment autant de disques de jazz que de disques de rock... Alors quand Caravan donne son nom à un album, je n'hésite pas une seule seconde. Encore moins quand Freddie Hubbard à la trompette et Wayne Shorter au saxophone sont annoncés au casting... La version ici enregistrée est tout simplement immense... aussi puissante et épique que celle jouée dans Whiplash mais avec un effectif beaucoup plus réduit ce qui permet à chaque instrumentiste de briller autant qu'il le mérite.
Si l'album est forcément dominé par le morceau titre, il ne faudrait pas pour autant ignorer les pistes qui suivent. À commencer par In the Wee Small Hours of the Morning, d'un romantisme incroyable, qui me rappelle étrangement l'atmosphère et de le son de l'album de Tony Fruscella... ou par Thermo et son swing d'enfer. C'est simple, les six morceaux sont impeccables...
Détail amusant, si on écoute le disque suffisamment fort, on entend, en fond, les musiciens (Art Blakey lui-même ?) parler, pousser des petites exclamations, chantonner (oui, comme Glenn Gould) pendant les morceaux... l'ingénieur du son a dû s'arracher les cheveux...

Bref, un album magnifique... qui ne mérite certainement pas cette horrible étiquette jaune et ce cellophane de mauvaise qualité que Gibert appose sur les secondes mains.

Caravan
Art Blakey and the Jazz Messengers
Riverside 1962 / Concord 2007

01 - Caravan
02 - Sweet 'n' Sour
03 - In the Wee Small Hours of the Morning
04 - This is for Albert
05 - Skylark
06 - Thermo
07 - Thermo (take 2)
08 - Sweet 'n' Sour (take 4)

samedi 16 novembre 2019

0200 - Memoryhouse


Je connaissais probablement Max Richter avant de le connaître. Avant de connaître son nom. Il a composé déjà tant de bandes originales de films et de séries, qu'il est fort possible que j'aie croisé sa musique de nombreuses fois avant de pouvoir en identifier l'auteur. Je l'ai déjà dit, c'est la série The Leftovers dont il a signé la musique, qui m'a amené à Max Richter.

Je n'ai cependant et étonnamment toujours pas acheté la B.O. de The Leftovers. Je ne sais pourquoi. Je l'ai pourtant beaucoup écoutée sur YouTube, peu après que nous ayons fini de regarder la série, Natacha et moi. Je n'ai acheté que Memoryhouse, dont j'avais découvert des extraits par la même occasion.

Aujourd'hui, j'écoute rarement le CD de Memoryhouse. Je l'ai encodé et je l'écoute essentiellement via l'iPhone. En marchant, en me rendant au boulot ou en allant faire les courses. Pour les corvées, en résumé. November notamment.
J'écoute souvent November en ce moment. Je l'écoutais beaucoup aussi l'an dernier à la même époque. Il n'y a aucune période de l'année que je déteste plus que le mois de novembre. Un mois pluvieux, triste, froid, ennuyeux, qui a pour seule bonne idée de ne durer que 30 jours... J'écoute November car ce morceau exprime parfaitement ce que je ressens au moment où je l'écoute, en marchant dans Versailles. Si j'ai le temps de l'achever d'ici là, un poemlm écrit sur ce morceau sera disponible lundi sur Archives - je crois qu'il est assez explicite quant à mon ressenti...

Le meilleur de Memoryhouse est à l'image de November. Plutôt mélancolique, assez épique, très cinématographique. Sarajevo, The Twins (Prague) (qui d'ailleurs ressemble fort dans mon souvenir au générique des Leftovers) ou Embers par exemple sont à ranger dans cette catégorie. Malheureusement l'album est un peu trop long et encombré de morceaux inutiles comme ce Jan's Notebook, simple pastiche de musique baroque au clavecin qui tombe comme un cheveu sur la soupe après November.

De la soupe ? C'est effectivement ce que certains (de nombreux ?) critiques reprochent à Max Richter. De faire de la soupe tire-larmes. Peut être bien... oui, c'est peut-être assez juste... mais, parfois, surtout en plein mois de novembre, on a juste envie et besoin, pour se réchauffer, d'un peu de soupe...

Memoryhouse
Max Richter
Fatcat Records 2009

01 - Europe, after the Rain
02 - Maria, the Poet (1913)
03 - Laika's Journey
04 - The Twins (Prague)
05 - Sarajevo
06 - Andras
07 - Untitled (Figures)
08 - Sketchbook
09 - November
10 - Jan's Notebook
11 - Arbenita (11 Years)
12 - Garden (1973) / Interior
13 - Landscape with Figure (1922)
14 - Lines on a Page (One Hundred Violins)
15 - Embers
16 - Last Days
17 - Quartet Fragment (1908)

vendredi 15 novembre 2019

0199 - D.A.N.C.E


Un jour, j'ai été cool, j'ai été in, j'ai été bath... la référence à une horrible chanson des années 70 ou 80 montre que ça n'a pas duré...
Un jour, j'ai essayé d'être tendance, de suivre la mode musicale, d'acheter le carton du moment.
Un jour, j'ai aimé D.A.N.C.E de Justice. Un jour, j'ai même très probablement dansé sur le 45 tours (12") que je me suis acheté...
Douze ans après... ça fait bien dix voire onze ans que je ne l'ai pas écouté.
C'est le problème de la mode, c'est un truc de jeunes. Et les jeunes vieillissent et leur mode avec.
Moi, je suis retourné à mes vieilleries rock, j'y ai ajouté des vieilleries jazz et classique qui, elles, prennent moins de rides.

D.A.N.C.E
Justice
Ed Banger Records 2007

A1 - D.A.N.C.E (extended)
A2 - B.E.A.T
B1 - D.A.N.C.E (radio edit)
B2 - Phantom

jeudi 14 novembre 2019

0198 - 20 Chansons d'Or


Les fans de Natacha s'impatientent. Ils réclament, exigent, n'en peuvent plus d'attendre ses photos de Venise. Plus de deux semaines que nous sommes rentrés de voyage, elle n'a toujours pas publié de clichés des canaux, des gondoles ou de statues de lions (de St Marc (il paraît qu'on ne prononce pas le c et ça, Natacha ne peut l'accepter)) sur son site... Alors, ils lui envoient des messages (c'est en bas de cette page pour ceux qui veulent en envoyer à leur tour), expriment leur déception, demandent des explications pour ce retard, exigent (presque) des excuses.... bientôt ce sera les menaces... c'est vrai ça... qu'attend-elle ? le déluge ? oups...

Patience ! Patience ! Natacha y travaille ! C'est pour bientôt ! Elle doit encore retravailler (légèrement) certaines prises et ce sera bon... Plusieurs photos sont déjà prêtes... Seul problème, Natacha hésite entre plusieurs galeries pour ranger les photos déjà livrables... C'est que ce n'est pas si simple de faire rentrer des photos dans des catégories imposées par des titres de chansons.  Elle pense éventuellement créer de nouvelles galeries mais il faut alors trouver de nouveaux thèmes et, donc, de nouveaux titres de chansons à utiliser... et malgré mes nombreuses suggestions de morceaux inconnus de tous (qui n'intéressent donc pas Natacha), ce n'est pas aisé... Elle avait même pensé un moment créer une galerie uniquement consacrée à Venise... mais, là aussi, s'est posé le problème du titre de la galerie : quelle chanson serait pertinente pour illustrer un thème vénitien ? Le seul titre qui nous est venu est Que c'est triste Venise de feu Charles Aznavour... ce qui ne correspond pas vraiment à notre vision de la Sérénissime...

Une écoute un peu trop régulière de Nostalgie, la station de radio des morts (les artistes qui le sont vraiment, ceux qui le sont commercialement, ceux qui feraient mieux de l'être... zut, j'ai dérapé), la seule fréquence que nous arrivions à capter lors d'un trajet en voiture sur une route déserte (trois voitures croisées en deux heures) dans les environs de Florac, nous a fait acheter ce florilège, ce recueil des meilleures chansons (je cherche un mot français pour traduire au mieux best-of) d'Aznavour. Au milieu de l'irrécupérable clique des affreux Michel de la chanson française (Berger, Jonas, Fugain, Dassin, Singer... je sauve, à la limite, Sardou), Charles Aznavour semble vraiment mériter son statut d'icône de la chanson francophone que d'aucuns lui attribuent un peu trop vite à mon goût...

Pour quoi trop vite ?
J'admets sans problème que nous avons tous une chanson de Charles Aznavour en nous. Celui qui n'aime ni Les Comédiens ni J'me voyais déjà ni La Bohème ni Emmenez-moi ni For me... Formidable ni Les Plaisirs Démodés ni Et Pourtant ni Non, je n'ai rien oublié ni Désormais ni Mes Amis, Mes Amours, Mes Emmerdes (étonnamment exclue de cette compilation... dommage c'est la chanson préférée de Pandi) ne doit pas aimer grand chose... Cette succession de chansons considérées comme autant de piliers d'une variété française qui aurait bien besoin d'en avoir davantage est véritablement impressionnante et donnerait presque le tournis. Et on pourrait en ajouter d'autres à la liste.
Je reste cependant un peu sur ma faim. Tout d'abord, à l'écoute de ces 20 chansons d'Or, censées être les 20 meilleures chansons d'Aznavour, on repère déjà quelques morceaux assez faibles, plutôt ennuyeux (Trousse-Chemise, Les deux guitares par exemple). D'un disque retraçant plusieurs décennies de carrière, j'attends 20 morceaux intouchables.
Ensuite, la qualité première d'Aznavour était l'écriture. C'était un (très) bon interprète (il était d'ailleurs excellent acteur) mais, pour ce qui était d'être chanteur, il aurait fait passer Bob Dylan pour un technicien vocal hors pair... ce qui est un peu gênant tout de même, non ?
Enfin, ce qui frappe à l'écoute de ces 20 chansons, c'est la tristesse qui s'en dégage. Il y a peu de variations d'atmosphères au cours de ces morceaux : on passe de la tristesse aux remords à la nostalgie aux regrets au deuil au désespoir... un best-of de Radiohead contiendrait plus de chansons gaies, c'est dire... C'est quand le bonheur ?

20 Chansons d'Or
Charles Aznavour
EMI 2006

01 - Je m'voyais déjà
02 - Trousse-Chemise
03 - Les Plaisirs Démodés
04 - Qui ?
05 - Les Comédiens
06 - La Mamma
07 - For Me... Formidable
08 - Non je n'ai rien oublié
09 - Le Temps
10 - Que c'est triste Venise
11 - Tu t'laisses aller
12 - Et Pourtant
13 - La Bohème
14 - Les Deux Guitares
15 - Désormais
16 - Il faut savoir
17 - Comme "ils disent"
18 - Hier Encore
19 - L'amour c'est comme un jour
20 - Emmenez-moi

mercredi 13 novembre 2019

0197 - Surrealistic Pillow


En retard, je suis en retard. Comme le lapin blanc d'Alice Liddell, comme le lapin blanc de Grace Slick - qui sont d'ailleurs, maintenant que j'y pense, à la réflexion, un seul et même et unique lapin blanc - je suis en retard, très en retard.

Dans le cahier que je noircis à l'encre noire de mon stylo plume, c'est ainsi que débute En Retard. Ce n'est qu'un brouillon, un des premiers jets, il va de soi.
Si j'ai modifié cet incipit, ce n'est pas uniquement pour l'alléger - et Dieu sait que j'ai souvent besoin d'alléger mes textes - c'est aussi parce que le retard du lapin blanc n'est pas mentionné dans la chanson White Rabbit (écrite par Grace Slick, chanteuse du groupe) de Jefferson Airplane, seul l'usage de champignons (et d'autres substances) aux effets étranges est mentionné - ça ne m'avançait donc à rien... et je n'ai pas de temps à perdre : je suis en retard...

On l'aura compris à travers les références à l'univers de Lewis Carroll et aux substances (malheureusement ?) prohibées, Surrealistic Pillow de Jefferson Airplane est un album de rock psychédélique. C'est même un des très bons albums du genre. L'un des premiers que l'on doit acheter (c'est en tout cas ce que j'ai fait) si on s'intéresse à la musique rock de la fin des années 60.
L'album est certes dominé par les deux singles que sont la susnommée White Rabbit et l'excellente (et archi-connue) Somebody to Love mais n'offre pas vraiment de temps morts si ce n'est l'instrumental Embryonic Journey, dans le style de Anji de Simon & Garfunkel (sur Sounds of Silence), un peu incongru des morceaux faisant la part belle aux guitares électriques et à l'énergie vocale de Grace Slick. C'est un concentré de folk hippy électrique amphétaminé comme si les Byrds s'étaient subitement délestés de leurs révérences à Bob Dylan et s'étaient mis à écouter du garage rock...
Le genre d'album qui sans atteindre les splendeurs de ses contemporains Forever Changes ou Sgt Pepper (oui, je triche un peu avec ce dernier lien...) vous fait regretter d'être né... si tard.

Surrealistic Pillow
Jefferson Airplane
RCA 1967 / BMG 2003

01 - She Has Funny Cars
02 - Somebody to Love
03 - My Best Friend
04 - Today
05 - Comin' Back to Me
06 - 3/5 of a Mile in 10 Seconds
07 - D.C.B.A.-25
08 - How Do You Feel
09 - Embryonic Journey
10 - White Rabbit
11 - Plastic Fantastic Lover
12 - In the Morning
13 - J.P.P. McStep B. Blues
14 - Go to Her
15 - Come Back Baby
16 - Somebody to Love (mono single version)
17 - White Rabbit (mono single version)

mardi 12 novembre 2019

0196 - Low


Je songe fréquemment à arrêter, à fermer ce blog - et ce n'est pas un chleuasme... Pour deux (trois) raisons. Tout d'abord, je ne suis que rarement satisfait du contenu des billets de Disco MLM... La plupart des billets me semblent fades, vides, sans véritable idée... et ça me déprime - oui, vraiment.

Ce n'est cependant pas la raison principale... ce qui me mécontente le plus, c'est que ce blog ne remplit pas son objectif premier. J'avais certes, en ouvrant ce blog, envie de parler musique ou plutôt, de parler disques mais j'avais surtout comme idée de disposer d'un médium plus consensuel qu'Archives pour attirer des lecteurs. Ces lecteurs, je l'espérais, pour une part d'entre eux au moins, viendraient ensuite visiter Archives.
Mon idée, c'était des billets comme celui sur Liberetto ou sur mes enregistrements des sonates d'Hindemith, avec des liens clairs vers des billets d'Archives... ou alors des liens vers le site de Natacha comme le billet sur Whatever...
Et oui, ce blog était et est (presque) une opération commerciale destinée à rabattre vers Archives des lecteurs et générer des pages lues - je l'admets, je suis une pute-à-clics... De ce côté là, c'est l'échec complet, j'ai encore moins de lecteurs sur Disco que sur Archives... c'est, ceci dit toujours plus efficace que mon compte Instagram qui ne m'a attiré aucun lecteur. Natacha d'ailleurs n'a guère plus de succès avec ses comptes Instagram et Behance.

Ajoutons à tout ceci que Disco me prend un temps fou, temps que je pourrais consacrer au contenu (textes et dessins et peintures) d'Archives... il y a des moments, souvent, où j'ai envie de laisser tomber...

Quel rapport avec Low de David Bowie, album étrange, foutraque, rempli, me semble-t-il, de chansons sans queue ni tête (pas de chapeau, pas de braguette comme chantait Souchon) que j'ai acheté sans le connaître sur la foi de sa très bonne réputation (considéré comme le complément parfait de Heroes) mais que j'écoute très rarement (je ne saurais dire quand c'était la dernière fois... il faudrait sûrement que je lui redonne sa chance) ? Il y a évidemment le titre de l'album. Je me sens low, le moral en berne quoi... mais, et surtout, sur cet album, il y a la chanson (plus aucune idée de ce à quoi elle ressemble) intitulée A new Career in a new Town... qui nous ramène à Archives.
Et tous ces liens en orange, ça fonctionne plutôt bien avec la pochette du disque, non ?

Low
David Bowie
EMI  1977 / 1999

01 - Speed of Life
02 - Breaking Glass
03 - What in the World
04 - Sound and Vision
05 -Always Crashing in the Same Car
06 - Be my Wife
07 - A new Career in a new Town
08 - Warszawa
09 - Art Decade
10 - Weeping Wall
11 - Subterraneans

lundi 11 novembre 2019

0195 - The Greatest


Dans mon esprit, Feist et Cat Power sont indissociables. Quand je commence à écouter un disque de l'une, je finis très souvent par me passer un disque de l'autre et vice et versa et ainsi de suite. Pourtant, elles n'ont a priori pas grand chose à voir si ce n'est leur féminité et le charme qu'elles dégagent à travers leur voix.
L'une (Feist) est solaire, écrit et joue des chansons que l'on peut qualifier de sexy dans un style que j'ai qualifié avant hier de variétés. L'autre (Chan Marshall alias Cat Power) est torturée, timide, romantique et joue des morceaux dans une pure tradition folk, blues teintée de gospel aux arrangements guitare, piano, batterie épurés. Ces descriptions à la limite de la caricature sont bien entendu avant tout vrai lorsqu'on compare The Reminder et The Greatest, célébrés comme les chefs d'œuvre respectifs de l'une et de l'autre... Depuis leurs univers personnels se sont rapprochés - Cat Power faisant son coming-out commercial et Feist visitant des territoires plus indés - au point qu'elles sont récemment apparues en duo sur le dernier album de Feist... mais ceci est une autre histoire.

The Greatest est l'album d'une femme peu sûre d'elle-même, amoureuse mais seule. Énoncé ainsi, ce pourrait sembler triste à mourir, c'est avant tout beau à mourir. Douze perles que seule la douleur permet d'écrire. Douze perles d'une femme blessée qui cherche à aller mieux. Et qui y parvient avec grâce.
Quand Cat Power chante Where is my Love, c'est durant 3 minutes la plus belle chanson d'amour de tous les temps. Quand elle chante Avant, je voulais être la meilleure (The Greatest, titre d'ouverture), il y a (certes) un peu de résignation mais aucune amertume, seulement une envie de poursuivre dans d'autres voies. Quand elle chante Lived in Bars, elle semble regretter sa vie passée (nous vivions dans les bars et nous dansions sur les tables) mais semble également pleinement épanouie d'être passée à autre chose...
Non, Cat Power n'est dans ces douze chansons jamais sexy comme Feist sait l'être... mais, elle aussi, à sa manière, plus fragile, plus intense, déborde de charme...

The Greatest
Cat Power
Matador 2006

01 - The Greatest
02 - Living Proof
03 - Lived in Bars
04 - Could We
05 - Empty Shell
06 - Willie
07 - Where is my Love
08 - The Moon
09 - Islands
10 - After it All
11 - Hate
12 - Love & Communication

dimanche 10 novembre 2019

0194 - The Reminder

Mon vinyle abimé (je l'écoute tout de même de temps à autre), je me suis résolu à (r)acheter The Reminder en CD. Et j'ai (presque) regretté de ne pas l'avoir pris sous ce format dès la première fois. Le livret est plus lisible (à vrai dire, il y en a un - sur le vinyle, les infos et les textes étaient écrites directement sur la pochette de protection), mieux illustré et le digipack est plutôt élégant. Il n'y a finalement que la rondelle de plastique qui n'a pas la splendeur du vinyle blanc...

Au jeu des 7 erreurs, on remarquera que les traits colorés qui semblent s'échapper de Feist sur la couverture de l'album ne sont pas situés au même endroit sur le vinyle et sur le CD... Cette différence, je le pense (presque) sincèrement pourrait justifier à elle seule de posséder les deux formats de ce très bel album... et d'en faire donc deux posts successifs...

The Reminder
Feist
Polydor 2007

01 - So Sorry
02 - I Feel it All
03 - My Moon my Man
04 - The Park
05 - The Water
06 - Sealion
07 - Past in Present
08 - The Limit to your Love
09 - 1234
10 - Brandy Alexander
11 - Intuition
12 - Honey Honey
13 - How my Heart Behaves

samedi 9 novembre 2019

0193 - The Reminder


Je suis tombé amoureux sous le charme de (la musique de) Feist la première fois que j'ai vu le clip de My Moon My Man. La vidéo, tout en talons, parapluies et trottoirs roulants d'aéroport, était excellente, la chanson parfaite. Feist était instantanément devenue une icône. Même le fait que ses chansons (1234) servent de fond musical à des pubs pour ITunes (quel outil / logiciel / application merdiques...) n'a pas su me refroidir...

Gibert. J'ai le choix entre le CD et le LP de The Reminder dont est extraite My Man My Moon. Hésitation. Un sticker vantant un superbe vinyle blanc me convainc de pencher pour le second. Effectivement, le vinyle immaculé, avec son étiquette noire au milieu est splendide.

J'adore cet album. À la fois moderne et intemporel. Soucieux de plaire, sensible aux tendances tout en n'étant jamais racoleur. Mettant en avant les mélodies des chansons et la voix de (Leslie) Feist tout en ne négligeant pas les arrangements (très variés - de simples clappements de main sur Sealion jusqu'au piano mis très avant, presque agressif sur My Moon My Man). Un parfait album de pop ou, n'ayons pas peur de dire ce qui me semble parfois un gros mot : un parfait album de variétés.

Malheureusement, comme d'autres vinyles achetés neufs de ma collection, mon The Reminder n'est plus lu correctement sur ma platine... Le défaut, cette fois ? Des sillons qui sont lus indéfiniment, un sur chacune des faces, la morceau revient perpétuellement en arrière. C'est même assez perturbant car sur l'une des chansons concernées, l'enchainement est quasi-parfait, on ne s'aperçoit pas que le disque repart en arrière... c'est au bout de plusieurs minutes, la première fois que ça s'est produit, que je me suis rendu compte que je trouvais le morceau plus long que d'habitude... Et sur un vinyle blanc, on peut toujours chercher s'il y a un coup, une marque, une rayure... ça revient à chercher un point sur une page de Proust...

The Reminder
Feist
Polydor 2007

A1 - So Sorry
A2 - I Feel it All
A3 - My Moon My Man
A4 - The Park
A5 - The Water
A6 - Sealion
A7 - Past in Present
B1- The Limit to your Love
B2 - 1234
B3 - Brandy Alexander
B4 - Intuition
B5 - Honey Honey
B6 - How my Heart Behaves

vendredi 8 novembre 2019

0192 - Hypnophobia


Jacco Gardner m'a donné envie de faire le billet d'il y a quelques jours sur Barrett de Syd Barrett qui m'a donné envie d'acheter Hypnophobia l'album de Jacco Gardner qui est le sujet du billet du jour... pas très clair tout ça.

Hypnophobia est en effet ma dernière acquisition CD. Reçu ce jour même (lundi 4) après l'avoir commandé jeudi ou vendredi (livraison étrangement rapide), jour où j'ai commencé à écrire mon billet sur Barrett, publié sur ce blog... lundi 4. Une telle coïncidence ne peut être totalement fortuite, si ?

J'avais emprunté le premier album de Jacco Gardner Cabinet of Curiosities (très beau titre d'album) à la médiathèque de Versailles et, même si je le trouvais plutôt bon, j'avais un peu de mal à passer outre le fait qu'il me semblait sonner à mort comme du Syd Barrett ou du Pink Floyd première pression : dans le son, dans la voix, dans la structure des chansons... et ça m'avait donné envie de réécouter Baby Lemonade et (donc) Barrett et de comparer... et d'écrire mon billet sur l'album. La comparaison était pertinente, aucun doute là-dessus, la filiation entre Syd et Jacco est flagrante.

Était-elle aussi marquée cette ressemblance sur Hypnophobia, le successeur de Cabinet of Curiosities dans la discographie de Jacco ? C'est bien sûr la question que je me suis posée. J'avais déjà emprunté Hypnophobia à la médiathèque, il y a quelques mois. Et là, à vrai dire, j'avais quelques difficultés à m'en souvenir, de ce disque. Plutôt que de l'emprunter de nouveau, j'ai fait plus simple, je l'ai acheté... voici pour les explications de l'introduction...

Ce qui m'a frappé en premier en l'écoutant, c'est la qualité incroyable d'Hypnophobia. De la pop psychédélique planante et délicate. Baroque, oserais-je... Dix chansons ouvragées, parfois légèrement précieuses, jamais ennuyeuses ni prises de tête. Sur un fil. Un album à la fois riche et accessible. Une évidence. Et je me suis demandé pourquoi je ne l'avais pas acheté juste après l'avoir emprunté à la médiathèque. Question qui n'aura jamais de réponse...
Et l'influence de Syd Barrett ? Oui... mais de loin seulement. Pas intermittences davantage mais plus comme un subtil écho... L'héritage est désormais digéré.

Hypnophobia
Jacco Gardner
Full Time Hobby 2015

01 - Another You
02 - Grey Lanes
03 - Brightly
04 - Find Yourself
05 - Face to Face
06 - Outside Forever
07 - Before the Dawn
08 - Hypnophobia
09 - Make me See
10 - All Over

jeudi 7 novembre 2019

0191 - The Two and Three Part Inventions


C'est étrange, mes problèmes de lecture de vinyle sont presque exclusivement liés à des vinyles achetés neufs. Comme si le problème venait des disques de fabrication récente... De là à penser que les disques étaient fabriqués avec plus de soin il y a 30, 40, 50 ans... C'était bien mieux avant, disons-le... J'ai acheté des dizaines de 45 tours et de 33 tours d'occasion sans aucun problème... Aucun ? ce n'est pas tout à fait vrai.

J'ai acheté ce 33 tours des Inventions and Sinfonias de Johann Sebastian Bach (parfois francisé en Jean-Sébastien Torrent et souvent mal prononcé Bac) par Glenn Gould au Facteur Cheval, rue des États Généraux à Versailles. Pochette impeccable. Pas la moindre trace de rayure sur les faces du disque. Pourtant, échaudé par le fait que je venais de découvrir que quelques-uns de mes 45 tours ne passaient plus correctement sur ma platine (cf. ici et ici) j'avais un mauvais pressentiment. J'avais donc demandé au vendeur, à tout hasard, s'il y avait des possibilités de remboursement ou d'échange en cas de défaut... Le vendeur m'avait répondu que les disques ne sont pas garantis et avait ajouté de toute façon, ça dépend tellement de la platine, il ne croyait pas si bien dire...

Je l'ai acheté tout de même : impossible de résister. Bach est le plus grand. Et Gould est le meilleur pour jouer Bach. Pour moi, ils sont même indissociables. Bach est une sorte de divinité dont Glenn Gould fut le prophète et la main. Je ne connais le Bach compositeur pour clavier que par Glenn Gould - pourquoi irais-je chercher plus loin ? Ce disque était donc comme un petit trésor.

La face A est magique. Merveilleuse. Incroyablement belle. Non, je ne suis pas objectif... qui peut l'être ? qui veut l'être ?
Quant à la face B... elle n'est que montagnes russes : ralentissements et accélérations et déformations du son...

Pour 2 euros, je n'ai donc eu droit qu'à une face du disque. Ne nous mentons pas, j'ai été un peu déçu sur le coup... mais, au final, j'ai fait une excellente affaire... Et puis, qui sait ?, quand je changerai de platine, un jour, ou qu'au moins, je changerai à nouveau de feutrine, peut-être aurai-je la deuxième face de ce disque en bonus...

The Two and Three Part Inventions (Inventions and Sinfonias)
Johann Sebastian Bach / Glenn Gould
Columbia 1964

A1 - No. 1 in C Major
A2 - No. 2 in C Minor
A3 - No. 5 in E-Flat Major
A4 - No. 14 in B-Flat Major
A5 - No. 11 in G Minor
A6 - No. 10 in G Major
A7 - No. 15 in B Minor
A8 - No. 7 in E Minor
B1 - No. 6 in E Major
B2 - No. 13 in A Minor
B3 - No. 12 in A Major
B4 - No. 3 in D Major
B5 - No. 4 in D Minor
B6 - No. 8 in F Major
B7 - No. 9 in F Minor