vendredi 31 juillet 2020

0458 - Revenge of the King - Garage EP


Où, finalement, on se remet à complètement jalouser nos amis japonais...

Revenge of the King - Garage EP (le disque de la réunion de Kula Shaker, six années après la dissolution du groupe à la suite de l’échec de leur second album Pesant, Pigs & Astronauts) est en effet uniquement sorti au Pays du Soleil Levant. En Europe (et partout dans le monde), il a d’abord été publié en format numérique. Puis en vinyle. Un 10’’. Seuls les japonais ont eu droit au CD. Avec, évidemment, un titre bonus. Le live (en studio) de Govinda n’est certes pas inoubliable (la version présente sur Hush est de toute façon, indépassable), mais ce sont toujours les mêmes qui son chouchoutés...

J’ai parlé en mal de Great Dictator (of the Free World) dans mon billet sur Strangefolk (album sorti un an environ après Revenge of the King - Garage EP). Un morceau raté qui n’est qu’une bouffonnerie, ai-je écrit. Sans me corriger plus loin dans le texte. C’est ce que j’en avais pensé lors des premières écoutes. Je ne l’avais pas compris. Un morceau si ouvertement parodique et humoristique ne collait pas à l’image que j’avais de Kula Shaker. Non que Kula Shaker soit un groupe sans humour (The Leek attestera du contraire) mais je ne leur connaissais pas encore de morceau musicalement drôle (j’ai découvert The Dancing Flea plus tard - on en reparlera sous peu).
J’adore aujourd’hui Great Dictator (of the Free World). Je me la passe avec plaisir et la chante régulièrement, dans la rue, à la maison. Comme d’habitude avec Kula Shaker, il faut laisser du temps au temps aux chansons. La version (intitulée Dictator of the Free World) présente sur Revenge of the King - Garage EP m’a certainement aidé à mieux appréhender et apprécier la version présente sur Strangefolk. Les arrangements y sont un peu plus rustauds, plus sérieux, mais l’esprit pamphlétaire est déjà là (le texte est même globalement meilleur que la version  album). Il y a parfois ainsi des versions démo (ce qu’est, d’une certaine façon, Dictator of the Free World pour Great Dictator (of the Free World)) qui permettent à la version finale de se sublimer - je donnerai d’autres exemples si j’y pense, plus tard... et puis comment résister à un passage comme People Say I’m Crazy / I Say Wow Wow Wow Wow / I’m Gonna Send Your Ass to Guantanamo ?

Une autre chanson de Strangefolk est présente dans une version antérieure sur Revenge of the King - Garage EP : Six Feet Down - qui deviendra 6ft Down Blues sur l’album. Étrangement, la version sur le e.p. parait plus lisse, moins rêche, que celle sur l’album. Ce qui n’enlève pas grand chose à la composition qui est superbe.

Il n’y a donc, pour l’auditeur de 2020, que deux inédits sur Revenge of the King - Garage EP. Mais alors, quels morceaux ! La chanson titre, Revenge of the King, selon Natacha, s’inspire du riff de Personal Jesus (Depeche Mode) et le traite à la façon BRMC (bizzarre, je n’ai pas encore écrit de billets sur BRMC, il va falloir y remédier). Natacha ayant (presque) toujours raison, je ne vais pas la contredire, bien au contraire. Il ne faudrait cependant pas que cette description laisse penser que Kula Shaker a fait du Noel Gallagher et se soit contenté d’une série de copier-coller. C’est un morceau incantatoire dont on ne sait s’il appelle à la rébellion contre les anti-démocrates ou à la soumission à un pouvoir plus intemporel - l’un n’excluant pas l’autre. Le roi est peut-être Kula Shaker lui-même...
Et puis, surtout, il y a Troubadour. La perle, le bijou de ce disque. D’un romantisme définitif. Une mélodie fragile, sur le fil. Proche de s’effondrer à tout instant. Et qui tient, par miracle. Et qui tient du miracle.

On l’aura compris, Revenge of the King - Garage EP est vite devenu un de mes disques favoris. De ceux qui encouragent à continuer de tout acheter, singles, e.p., promo, raretés, en attendant de dénicher le trésor... qui finit toujours par arriver.

Revenge of the King - Garage E.P.
Kula Shaker
Sony Music Japan 2006

01 - Revenge of the King
02 - Dictator of the Free World
03 - Troubadour
04 - Six Feet Down
05 - Govinda (Live Session)

jeudi 30 juillet 2020

0457 - Just Looking CD.2


Je parlais l’autre jour de l’édition japonaise de Supersonic. Le lendemain ou le surlendemain, j’ai passé le disque en question, sans prévenir Natacha. Pour observer sa réaction - elle connaît parfaitement tous les singles européens d’Oasis mais la tracklist de l’édition japonaise avait tout pour la déstabiliser... Elle a effectivement été surprise quand Shakermaker a succédé à Supersonic, m’a regardé d’un air interrogateur mais a vite fait le rapprochement avec le billet publié la veille ou l’avant-veille : c’est une lectrice attentive.
Tellement attentive qu’elle en a profité pour me titiller avec l’histoire des Obi. Elle m’a demandé où pouvaient être les si précieux Obi manquants de mes éditions japonaises. Chez mes parents, lui ai-je répondu, dans une boîte qui se trouve... qui se trouve... ah non, attends, maintenant que j’y pense, cette boîte, je l’ai récupérée, elle est là... Je suis allé fouiller dans un coffre en bois - genre coffre à trésor de pirates que m’avait fabriqué mon grand-père, il y a 30 ans de ça - en ressortit la boîte en question. Deux Obi s’y trouvaient : celui de Songbird et celui de Some Might Say - pour ceux de Don’t Go Away et de Supersonic (je ne parle même pas de celui de Garbage...) il faudra chercher ailleurs. 

Chercher ces Obi m’a permis de dénicher, dans la même boîte, d’autres « trésors ». J’ai ainsi retrouvé des cartes postales (format 12 x 12 cm) offertes avec des singles des Stereophonics - Natacha est heureuse, c’est un de ses groupes « préférés » : on poursuit notre thématique estivale des disques qu’elle abhorre. Il y a 9 cartes en tout. 3 d’entre elles proviennent du CD2 du single Just Looking, extrait du second album des Gallois, Performance and Cocktails.
J’ai toute une pile de singles extraits des deux premiers albums des Stereophonics. Ça doit représenter 10 à 15 disques. J’achetais ça de manière presque automatique à l’époque. Je ne les renie pas mais ne les écoute plus ou très très rarement. Celui-ci est plutôt pas mal avec ses deux versions live acoustiques de morceaux du premier album. Local Boy in the Photograph est un peu trop ralentie par rapport à la version album mais Same Size Feet (chanson à laquelle Noel Gallagher a piqué le riff de basse pour écrire l’affreuse The Hindu Times) gagne plutôt en émotion : c’est par cette version que j’avais appris à apprécier la chanson qui me semblait jusqu’alors un temps faible de Word Gets Around.

Just Looking CD.2
Stereophonics
V2 Music 1999

01 - Just Looking
02 - Local Boy in the Photograph (live Radio 1)
03 - Same Size Feet (live Radio 1)

mercredi 29 juillet 2020

0456 - Placebo


L’an dernier, à la même époque, pendant nos vacances, j’avais fait une petite série sur les disques et groupes que Natacha n’aime pas. L’argument était le suivant : Natacha n’aura pas forcément le temps (ni la connexion nécessaire) en vacances d’aller lire mes conneries sur nos disques alors autant en profiter pour évoquer des disques qui ne l’intéressent pas ou qu’elle ne peut pas supporter. Rebelote cette année, en alternance avec la Crispian Millsérie, histoire de varier les plaisirs... On commence avec Placebo, premier album de... Placebo, groupe particulièrement peu apprécié par ma moitié.

Nous sommes le mardi 21 juillet. Il est 8h30. Je suis en train d’écrire le post sur 22-20s tout en réfléchissant à ce que je vais écrire dans les billets prévus pour les vacances - j’ai déjà choisi une bonne partie des disques qui seront évoqués au cours de ces trois semaines, ne reste qu’à rédiger...
Je ne sais pas trop quoi dire sur Placebo. J’ai plutôt un bon souvenir du disque - ça fait longtemps que je ne l’ai pas écouté - mais j’imagine qu’il a très mal vieilli. Je me décide à le passer - Natacha est partie travailler ;-) - pour trouver l’inspiration en me disant que je vais probablement devoir l’arrêter au bout de 3 ou 4 morceaux.
Surprise, je passe un excellent moment. Vraiment, je suis étonné de trouver le disque aussi sympa. Come Home, Bionic, 36 Degrees, Nancy Boy pour ne citer que les morceaux les plus marquants ont conservé une certaine fraîcheur que je n’espérais pas retrouver, près de 25 ans après la sortie du disque, plus de 20 ans après que je me le suis fait offrir... Les guitares sont fun, la voix de Brian Molko pas si nasillarde que dans mes souvenirs, les chansons rapides alternent bien avec les morceaux plus lents... Il ne faut certes pas y chercher de grandes trouvailles mélodiques (Placebo se positionnait résolument à l’écart voire en opposition avec la Britpop qui triomphait alors) mais est-ce qu’on demande à un disque de post-punk / new-wave post-adolescent ?

Ah, si tous les disques que je n’écoute plus beaucoup étaient aussi bons que celui-ci... je les écouterais plus souvent.

Placebo
Placebo
Elevator Music 1996

01 - Come Home
02 - Teenage Angst
03 - Bionic
04 - 36 Degrees 
05 - Hang on to your IQ
06 - Nancy Boy
07 - I Know
08 - Bruise Pristine
09 - Lady of the Flowers
10 - Swallow

mardi 28 juillet 2020

0455 - 1, 2, 3, 4


Je ne vais pas passer toutes les vacances à vous parler de Kula Shaker, n’ayez crainte... deux jours de suite, hier et avant-hier, c’est bien assez... on n’y reviendra pas... avant deux ou trois jours. En attendant, parlons d’un autre groupe que j’ai déjà évoqué sur ce blog, The Jeevas...
Rien qu’avec le nom du groupe, très hindouisant, vous sentez l’arnaque venir. The Jeevas est en effet, l’autre groupe (enfin l’autre groupe avec lequel il a publié des disques, il y en eut (au moins) un autre qui s’appelait Pi) de Crispian Mills, chanteur, guitariste et l’une des deux têtes pensantes de Kula Shaker. Quand il n’y en a plus (de disques de Kula Shaker à acheter), il y en a encore... on est fou ou on ne l’est pas.

The Jeevas eurent une courte existence, quatre ou cinq années à peine - soit la période pendant laquelle Kula Shaker était officiellement dissous. Un trio. Un power-trio même, comme on appelle ce genre de formation. C’est à dire trois gars qui se défoncent en concert et communiquent de l’énergie comme s’ils étaient cinq. Cette attirance pour le live, on la ressent sur l’album. Les compositions sont relativement simples, prêtes à être interprétées telles quelles sur scène. Du rock qui va à l’essentiel, à l’image de la reprise des Undertones, You Got my Number ou du premier single, très américanisant, Virginia.
On ne va pas se le cacher, ce n’est pas un album qui bouleversera nos vies, juste un disque très sympa qui permet de passer un (très) bon moment. Quoique, il y a peut-être des choses à creuser du côté de Once Upon a Time in America par exemple... le disque cache peut-être plus de profondeur qu’il n’y parait.

1, 2, 3, 4
The Jeevas
Cowboy Musik 2002

01 - Virginia
02 - Ghost (Cowboys in the Movies)
03 - You Got My Number 
04 - What is it For ?
05 - Once Upon a Time in America
06 - Don’t Say the Good Times are Over
07 - Scary Parents
08 - Teenage Breakdown
09 - Silver Apples
10 - Edge of the World

lundi 27 juillet 2020

0454 - K


Je vantais il y a peu les disques japonais des groupes occidentaux, enviais leur(s) titre(s) bonus, leur packaging particulièrement soigné et les éditions spécifiques qui fleurissent au pays du soleil levant. C’est le moment de mettre un peu d’eau dans mon saké - si je peux me permettre ce genre de plaisanteries aujourd’hui où le moindre jeu de mot est taxé de raciste... 

J’ai acheté l’édition japonaise de K lors de ma dernière commande chez mon fournisseur nippon favori. Pour rentabiliser les frais de port avant tout. Faire venir deux ou trois disques d’un coup coûte moins cher que de les faire venir un par un. K en édition japonaise, sinon, ne faisait pas partie de mes priorités d’achat...
Quelle différence - à part le traditionnel obi - entre l’édition japonaise et l’édition européenne de K ? La couverture, déjà. Celle de l’édition japonaise ressemble à la couverture du single Tattva et renonce à la foule de personnages présents sur celle de l’édition européenne. Derrière cette couverture, c’est tout le livret qui est différent avec un long texte de présentation (en japonais), des textes certes moins joliment présentés mais bien plus lisibles et des photos bonus.
Surtout, il y a un titre en plus. À la tracklist a été ajoutée, en dernière position, la fabuleuse Raagy One (curieusement orthographiée ici Ragey One). J’ai déjà dit tout l’amour que j’ai pour cette chanson. C’est même cette chanson qui est en grande partie responsable de mon obsession pour Kula Shaker.

Pourquoi alors cette introduction où je semblais faire preuve de retenue, où je faisais la fine bouche ? Parce que l’excellent album qu’est K suivi de l’excellent morceau qu’est Raagy One fonctionne moins bien que K seul, sans Raagy One. K est moins bon avec Raagy One que sans.
Cette édition japonaise est donc la preuve qu’un album est une construction, un équilibre et pas seulement une collection des meilleures chansons disponibles. Il faut parfois renoncer à une excellente chanson pour faire un bon album. Et, a contrario, ajouter un bonus ne suffit pas à rendre un album meilleur... ce qui ne m’empêchera de continuer à acheter des éditions japonaises.

K
Kula Shaker
Epic 1996

01 - Hey Dude
02 - Knight on the Town
03 - Temple of Everlasting Light
04 - Govinda
05 - Smart Dogs
06 - Magic Theatre 
07 - Into The Deep
08 - Sleeping Jiva 
09 - Tattva
10 - Grateful when you’re Dead / Jerry was There
11 - 303
12 - Start all Over
13 - Hollow Man Parts 1 & 2
14 - Ragey One

dimanche 26 juillet 2020

0453 - Strangefolk



Nous avons désormais une voiture. Comme des provinciaux - no offense... enfin, si... offense... Et nous partons aujourd’hui même en vacances dans notre Opel. Une inauguration en quelque sorte. Espérons que le son de la voiture ne nous déçoive pas. Quand je parle du son de la voiture, je ne parle pas, vous l’aurez compris, du son du moteur. Le son du moteur, c’est quelque chose qui intéresse Natacha. Moi, pas tellement. Tant que le moteur ne fait pas un boucan tel qu’il couvre la musique de l’auto-radio, ça me va, à moi. Non je parle de la stéréo. J’espère que la voiture saura rendre justice à nos disques.
Disques n’est pas le bon mot en l’occurrence... ça ne se vend plus beaucoup les lecteurs CD pour voitures. On a dû encoder - la honte - ce qui est vital. Et, parmi nos encodages les plus récents - le dernier en date est 22-20s qu’étrangement nous n’avions pas encore mp3isé - se trouvent tous les albums (ainsi que Hush et le Revenge of the King - Garage EP) de Kula Shaker... Strangefolk dont je vous annonçai la commande il y a quelques mois déjà, en fait évidemment partie.

Strangefolk est le quatrième album de Kula Shaker que nous avons acheté après K, Pilgrims Progress et K 2.0 mais le troisième à être sorti, après K et Peasant, Pigs and Astronauts. C’est aussi le premier publié après la réunion du groupe en 2005, avant Pilgrims Progress et K 2.0 - désolé, j’ai essayé de faire moins limpide, je n’ai pas réussi.
Strangefolk, comme tout album de Kula Shaker, demande un peu de temps et quelques écoutes pour être apprivoisé, domestiqué, compris. À la différence des quatre autres (quoique Pilgrims Progress m’a plu dès le début) cependant, Strangefolk est un album qui m’a paru plutôt immédiat. Je l’ai immédiatement aimé. Je l’aime encore plus aujourd’hui mais pas du tout pour les mêmes raisons.

Une excellente entrée en matière avec trois titres très rock. Un morceau raté qui n’est qu’une bouffonnerie. Un simili-instrumental pour faire redescendre la tension. Un excellent morceau aux influences électroniques. Une fin d’album très agréable à l’écoute mais sans réelle aspérité, une fin en pente douce. C’est ce que j’en pensais lors des premières écoutes.
Mon analyse est tout autre aujourd’hui. Les vraies grandes réussites de l’album sont bien en seconde partie de l’album. Des morceaux comme Shadowlands, Hurricane Season, 6ft Down Blues ou Dr Kitt révèlent toute leur profondeur et toute leur beauté au fil des écoutes. Cette dernière par exemple, totalement anecdotique à la première écoute, s’insinue lentement mais sûrement dans l’esprit de l’auditeur qui aura su se montrer patient. La conclusion parfaite d’un album qui n’est pas loin de l’être... il le sera, parfait, une fois qu’il aura réussi le test de la route.

Strangefolk
Kula Shaker
Strange F.O.L.K. 2007

01 - Out on the Highway
02 - Second Sight
03 - Die for Love
04 - Great Dictator (of the Free World)
05 - Strangefolk
06 - Song of Love / Narayana
07 - Shadowlands
08 - Fool that I Am
09 - Hurricane Season
10 - Ol’ Jack Tar
11 - 6ft Down Blues
12 - Dr Kitt
13 Persephone

samedi 25 juillet 2020

0452 - Get Ready


Aujourd’hui, mercredi 22, je suis retourné à Décibul. Enfin. J’ai fini par me résoudre à porter un masque chez un disquaire - je suis décidément prêt à tous les sacrifices ; de toutes façons, porter un masque est désormais obligatoire partout ou presque... J’étais sur la place du marché à boire une bière (ou deux...) en terrasse avec mon pote Veljko en début d’après-midi. En repartant, je n’ai pu résister à faire un détour... heureux hasard, il n’y avait personne.

Je suis resté une heure dans la boutique. À fouiner dans toutes les piles de 45 tours - l’impression qu’il y en avait deux fois plus que les précédentes fois. Et à discuter avec le proprio / gérant. Qui regardait ce que je mettais de côté et me proposait en conséquence d’autres disques, me conseillait. Bien sûr, avec les masques et la distanciation sociale scrupuleusement respectée, on ne se comprenait pas toujours du premier coup. Il a fallu répéter et faire répéter plus d’une fois. On s’en est sortis tout de même.
Parmi les disques qu’il m’a fait écouter, Get Ready de Rare Earth. Le morceau titre, à la fois rock (vaguement psyché, presque proto-hard) et funky notamment dans le traitement des guitares et dans le refrain chanté en chœur, est bizzarrement un faux live avec des enregistrements de public mixés de manière pas tout à fait assez subtile pour tromper l’auditeur attentif. La face B confirme la réussite de ce mélange rock et funk.
Une jolie découverte. Qui n’a été possible que par l’échange avec le vendeur... quand nous rendra-t-on la vie d’avant, quand on pouvait parler normalement avec les gens ?

Get Ready
Rare Earth
Rare Earth 1970

A - Get Ready
B - Magic Key

vendredi 24 juillet 2020

0451bis - Mystical Machine Gun


Ainsi donc, comme je l’ai dit, dans ma précipitation à écrire des billets en avance avant les vacances, j’ai fauté le 24 juillet et ai chroniqué une deuxième fois Asunder, Sweet and Other Distress de Godspeed You ! Black Emperor. Je me vois donc obligé, aujourd’hui, 19 septembre, d’écrire un nouveau post 451 (soit un 451 bis) et de l’antidater pour que la numérotation soit respectée.
Puisque, cet été, j’avais entrepris une petite série sur Kula Shaker, je vais profiter de ma bévue pour compléter cette série estivale avec (après avoir vérifié que je ne l’ai pas déjà chroniqué) le single japonais de Mystical Machine Gun (extrait du deuxième album du groupe Peasants, Pigs and Astronauts) qui en devient par la même occasion, deux jours avant l’automne, le premier numéro - quel paradoxe temporel !

Pour une fois, l’édition japonaise ne présente aucun inédit ni bonus. Simplement, les morceaux des deux CD qui constituaient l’édition européenne sont ici réunis sur une seule galette - c’était donc pour moi une solution purement économique. Les faces B sont toutes très agréables - mention spéciale à Holy River pour ma part - ce n’est pas leur qualité qui leur a interdit d’atterrir sur l’album, c’est leur style : elles semblent bien trop « légères » pour se mesurer à des titres comme Great Hosannah qui ouvre Peasants, Pigs and Astronauts. Autrement dit, les faces B valent largement le détour mais il ne faut pas s’attendre à des sommets du style de Raagy One ou de Troubadour...
Les faces B mises à part, ce single présente un intérêt (presque) majeur : le mix de Mystical Machine Gun y est très différent du mix album. Évacuée la longue transition instrumentale qui faisait le lien depuis les décombres de Great Hosannah : ici, on entre directement dans le vif du sujet, dans toute l’intensité de la chanson avec une introduction dantesque où l’on retrouve l’apocalypse sonore qui sur l’album, se situait en outro du morceau. C’est tout le morceau qui semble gagner en tranchant et en épaisseur : il n’en avait pourtant pas besoin... Je crois même que je préfère cette version à la version album - pourtant déjà parfaite.

Mystical Machine Gun
Kula Shaker
Epic 1999

01 - Mystical Machine Gun
02 - Guitar Man
03 - Avalonia
04 - Prancing Bride
05 - Holy River

0451 - Asunder, Sweet and Other Distress


C’est Thibault le premier à m’avoir parlé de Godspeed You ! Black Emperor. Il en parlait comme s’il avait entendu la musique du passé, du présent et du futur enfin réunis, le son des dieux anciens interprété par les dieux non encore révélés, la rencontre ultime de la poésie, de la violence et de la sagesse. J’étais en première deuxième année de prépa, Thibault, d’un an plus âgé, était une sorte de mentor, je ne buvais pas ses paroles mais les notais tout de même toutes dans un coin de mon esprit - j’ai suivi nombre de ses conseils... lors de ma deuxième deuxième année.
D’un autre côté, je savais que Godspeed You ! Black Emperor n’était pas un groupe pour moi, ne l’était pas encore, que je n’étais pas prêt. Loveless et Ladies and Gentlemen we are Floating in Space étaient les plus hauts sommets de musique « expérimentale » que je me sentais capable de gravir. Je gardai donc ce nom, Godspeed You ! Black Emperor, comme un talisman qui me protègerait de l’avenir.

Quelques douze ou treize voire quatorze années plus tard - aurais-je un peu de mal avec les années qui passent ? - les albums de Godspeed You ! Black Emperor furent parmi les premiers disques que j’empruntai à la médiathèque de Versailles. Asunder, Sweet and Other Distress fut celui qui m’a le plus marqué - sorti en 2015, ce n’est pourtant pas celui qui a eu les meilleures critiques, il me semble - même si je n’ai trouvé aucune faiblesse réelle chez les Canadiens - leur nationalité est peut-être le plus gros reproche que je puisse leur adresser.

Comment décrire un tel album - ou les autres du groupe - je n’en ai aucune idée. La base du groupe (qui est d’ailleurs plutôt un collectif, nuance...) est résolument rock, organisée autour de la batterie et des guitares, sonne même comme une sorte de rock mais n’en est résolument pas. De longs instrumentaux, extrêmement intenses qui refusent totalement de ressembler à des chansons (et donc, à du rock, CQFD). Les constructions sont complexes, ultra-réfléchies. Pourtant l’ensemble semble construit autour d’improvisations. Les morceaux paraissent non avoir été écrits mais avoir été joués, joués et rejoués, enrichis par le jeu jusqu’à obtenir la forme satisfaisante.
Le terme post-rock a été utilisé pour décrire la musique de Godspeed You ! Black Emperor ainsi que celle d’autres groupes comme Tortoise ou Mogwaï. Groupes qui n’ont comme seul point commun que de refuser cette appellation...
Pour ma part, je me suis permis une petite provocation dans les hashtags de fin de billet : j’ai classé l’album en rock et en musique contemporaine - après tout, Lou Reed avait demandé à sa maison de disques d’ajouter ses 40 minutes de larsens de Metal Music Machine au catalogue de musique classique... et l’ambition de Godspeed You ! Black Emperor semble se situer à ce niveau.

Asunder, Sweet and Other Distress

Godspeed You ! Black Emperor
Constellation 2015

01 - Peasantry or ‘Light ! Inside of Light!’
02 - Lambs Breath 
03 - Asunder, Sweet 
04 - Piss Crown are Trebled

jeudi 23 juillet 2020

0450 - Dummy


Billet numéro 450. On s’approche doucement mais sûrement des 500 billets... et il y a tant de groupes et d’artistes que j’aime dont je n’ai pas encore pris le temps de parler... Portishead (merci de ne pas prononcer le sh au milieu du nom comme un « ch » mais comme un « s ») fait assurément partie de ceux-ci.

Je ne sais même plus depuis quand j’ai Dummy, leur premier album. Je me rappelle avoir acheté le second album, Portishead, fin 2000 ou début 2001. Dummy faisait déjà partie de ma collection. Je crois, avant de l’acheter, l’avoir emprunté à la bibliothèque de la Robertsau, bibliothèque de quartier, à Strasbourg. Là, non plus, je ne serai pas affirmatif. En fait, j’ai l’impression d’avoir toujours eu Dummy, ce qui est évidemment faux...

Dummy, c’est évidemment le méga-tube (oui, même toi, tu l’as déjà entendu) Glory Box, avec son refrain que j’adore chanter à tue-tête (Gimme a reason to love you / Gimme a reason to be a woman (Donne-moi une raison de t’aimer / Donne-moi une raison d’être une femme) - je dois avoir un problème de genre mal résolu...) mais pas seulement. Ce sont 11 excellentes chansons à l’ambiance de bande originale de film étrange, nourries de samples (Lalo Schifrin sur Sour Times, Wayne Shorter sur Strangers...) et de beats presque hip-hop, striées de guitares corrosives (Adrian Utley a, plus tard, également assuré les parties de six cordes saturées sur Fantaisie Militaire) (NDA : guitares corrosives, ça ne veut rien dire, même pour moi) et portées par la voix inquiétante et envoûtante de Beth Gibbons.

Dummy, c’est surtout un album inclassable (est-ce du rock ? de l’électro ? un lointain dérivé de jazz ? le terme trip-hop qui lui a été accolé ne signifie, je pense, pas grand chose, est un peu trop fourre-tout - il y a finalement peu de rapport entre Portishead, Massive Attack et Morcheeba) dont on aurait pu craindre qu’il vieillisse atrocement mal tant il sonnait moderne au milieu des années 90 mais qui, plus de 25 ans après sa publication, semble avoir encore quelques années d’avance...

Dummy
Portishead
Go ! Discs 1994

01 - Mysterons
02 - Sour Times
03 - Strangers
04 - It Could be Sweet
05 - Wandering Star
06 - It’s a Fire
07 - Numb
08 - Roads
09 - Pedestal
10 - Biscuit
11 - Glory Box

mercredi 22 juillet 2020

0449 - 22-20s


Il y a des groupes que je regrette de ne pas avoir connus plus tôt. Que je regrette de ne pas avoir pu suivre depuis leur début, leur premier e.p., leurs premiers singles. Que je regrette de ne pas avoir vus en concert. Les 22-20s font assurément partie de cette catégorie. Quand j’ai acheté (et immédiatement adoré) leur premier album homonyme, début 2006, moins de 18 mois après sa parution, le groupe s’était déjà séparé...

Tout était magique dans ce premier album de rock aux racines blues revendiquées : les chansons, toutes excellentes (il n’a pas dû être facile de choisir les singles), les guitares (tous riffs dehors), le chanteur (très expressif sans jamais en faire trop), les arrangements (simples mais précis, intemporels mais pas rétro), la couverture, la batterie, la présence d’un des frères Coombes (ses deux frères ainés jouaient / jouent dans Supergrass) au clavier... oui, tout était parfait. De quoi donner des regrets à ceux - dont je fais partie, donc - qui ont loupé le coche.

Ceci dit... moi qui suis un amoureux du format single, moi qui aime acheter des singles, les collectionner, les empiler, avoir raté le train 22-20s va me donner l’opportunité dans les mois qui viennent de repartir à la chasse. En effet, j’ai presque fini de récupérer toutes les faces B de Duels (il me manque deux chansons seulement) et la collection de Kula Shaker grandit à vue d’œil (on y revient sous peu) au point qu’il n’y aura de ce côté-là bientôt plus rien à acheter ou alors seulement à des prix indécents. Je commençais à me demander ce que j’allais chercher à amasser ensuite. Ce sera très probablement du 22-20s dont (étonnamment) je ne possède que ce premier album. Un groupe capable de sortir 10 telles pépites sur un seul disque doit bien en avoir laissé traîner une ou deux autres en face B, non ?

22-20s
22-20s
Heavenly 2004

01 - Devil in Me
02 - Such a Fool
03 - Baby Brings Bad News
04 - 22 Days
05 - Friends
06 - Why Don’t you do it for Me ?
07 - Shoot your Gun
08 - The Things that Lovers Do
09 - I’m the One
10 - Hold On

mardi 21 juillet 2020

0448 - Standing Next to Me


J’ai évoqué plusieurs fois les Last Shadow Puppets sur ce blog. Pourtant, je n’avais pas encore écrit de billet sur un de leurs disques - j’en ai pourtant plusieurs, de leurs disques... Ce sera chose faire aujourd’hui avec Standing Next to Me, single (45 tours, 7’’) extrait de leur premier album The Age of the Understatement.

Quand a débarqué le duo formé par Alex Turner et Miles Kane, j’étais sceptique. Je ne déteste pas les Arctic Monkeys du premier mais je ne suis pas fan pour autant et Submarine n’était pas encore sorti... Quant aux Rascals du second... Rien ne m’avait préparé à un aussi bon album, aux mélodies imparables, aux harmonies vocales superbes, aux arrangements si soignés (merci James Ford, producteur, entre autres, du premier album de Duels). Coup de foudre.

Dans ce cas, vous avez compris comment ça se passe... j’achète tout ce que je trouve... je m’en fais offrir aussi... Singles en CD, en 45 tours... en plus, pour ne rien gâcher, les pochettes des Last Shadow Puppets étaient ultra-classes... impossible d’y résister. Il existe deux 45 tours pour Standing Next to Me. Celui-ci est le numéro 2... comment le numéro 1 a pu m’échapper, là est la question...


Et puis, j’ai attendu le second album du duo... attendu, attendu... il a mis huit ans à arriver. Et était nul. Fin de l’histoire d’amour.

Standing Next to Me
The Last Shadow Puppets
Domino 2008

A - Standing Next to Me
B - Sequels

lundi 20 juillet 2020

0447 - Illinois


Je l’ai déjà dit, j’adore Sufjan Stevens - je suis d’ailleurs dégoûté que le vinyle en édition limitée qu’il propose sur son site internet, contenant un extrait de son prochain album et une face B hors-album soit déjà sold-out - mais des titres de chansons aussi longs, c’est vraiment épuisant à recopier (car oui, je recopie tous les titres à la main sans copier-coller) : je n’ai même plus la force ni le courage, après les avoir tous copiés, de dire à quel point Illinois, album avec lequel j’ai découvert Sufjan Stevens, est génial... il va vous falloir vous faire votre propre avis... vous ne regretterez pas d’avoir essayé.

Illinois
Sufjan Stevens
Asthmatic Kitty Records 2005

01 - Concerning the UFO Sighting near Highland, Illinois
02 - THE BLACK HAWK WAR, or, How to Demolish an Entire Civilization and Still Feel Good About Yourself in the Morning, or, We Apologize for the Inconvenience but You’re Going to Have to Leave Now, or, « I have fought the Big Knives and will continue to fight them until they are off our lands ! »
03 - COME ON ! FEEL THE ILLINOISE !
Part I : The World’s Columbian Exposition
Part II : Carl Sandburg Visits Me in a Dream
04 - JOHN WAYNE GACY, JR.
05 - JACKSONVILLE
06 - A Short Reprise for Mary Todd, Who Went Insane but for Very Good Reasons
07 - DECATUR, or, Round of Applause for Your Stepmother !
08 - One last « Whoo-hoo ! » for the Pullman
09 - CHICAGO
10 - CASIMIR PULASKI DAY
11 - To The Workers of the Rock River Valley Region, I Have an Idea Concerning your Predicament
12 - The Man of METROPOLIS Steals Our Hearts
13 - PRAIRIE FIRE THAT WANDERS ABOUT
14 - A Conjunction of Drones Simulating the Way in Which Sufjan Stevens Has an Existential Crisis in THE GREAT GODFREY MAZE
15 - The Predatory Wasp of the Palisades Is Out To Get Us !
16 - They Are Night Zombies !! They Are Neighbors !! They Have Come Back from the Dead !! Ahhhh !
17 - Let’s hear that string part again, because I don’t think they heard it all the way out in Bushnell
18 - In This Temple as in the Hearts of Man for Whom He Saved the Earth
19 - THE SEER’S TOWER
20 - THE TALLEST MAN, THE BROADEST SHOULDERS
Part I : The Great Frontier
Part II : Come to Me Only with Playthings Now
21 - Riffs and Variations on a Single Note for Jelly Roll, Earl Hines, Louis Armstrong, Baby Dodds, and the King of Swing, to Name a Few
22 - Out of Egypt, into the Great Laugh of Mankind, and I shake the dirt from my sandals as I run

dimanche 19 juillet 2020

0446 - Je suis au Paradis


La compilation présentée hier aura au moins eu un grand mérite : à travers un morceau (pourtant pas très bon) intitulé Fantôme de Cimetière d’un groupe appelé Heartbreak Hôtel, elle m’aura donné envie de réécouter (et je l’ai effectivement immédiatement réécouté, deux fois d’affilée) l’excellent album de Thomas Fersen, Je suis au Paradis que j’ai un peu et inexcusablement négligé ces derniers temps.

Étonnamment, j’adore Thomas Fersen. Étonnamment dis-je parce qu’a priori, son univers est exactement ce que je n’aime pas dans la chanson française. Textes qui privilégient l’histoire racontée et le comique à toute autre considération et qui, de plus, ont tendance à toujours glisser vers les allusions coquines, arrangements qui mettent en valeur des instruments un peu ringards (mandoline, accordéon...), voix pas toujours excellemment posée. Sauf que Thomas Fersen fait tout ceci beaucoup beaucoup (beaucoup) mieux que les autres. Il le fait avec génie - n’ayons pas peur des grands mots.
Et il le fait encore mieux sur Je suis au Paradis, son chef d’œuvre (à mon humble avis) - je pensais pourtant Pièce Montée des Grands Jours indépassable dans le genre. Douze contes peuplés de fantômes, de loups-garous, de sorcières... qui sont aussi douze histoires d’amour et d’humour qui revisitent à la fois la ballade triste, la bluette comique, la musique de bal, tout en conservant une unité qui n’est pas que de façade... c’est ce qu’on appelle avoir de la personnalité (et Thomas Fersen n’en manque pas).

J’ai eu du mal à acheter Je suis au Paradis après l’avoir emprunté à la médiathèque. Je le voulais pourtant aussitôt dans ma discothèque. Je l’ai longtemps cherché en neuf. Introuvable. J’ai écumé les différents sites, Gibert, FNAC, Rakuten... en vain. Au bout de quelques mois, j’ai cédé, l’ai acheté d’occasion... heureusement le propriétaire précédent en avait pris grand soin. En recevant le disque en parfait état, j’ai été déçu : j’ai eu l’impression de m’être privé sans raison pendant des mois d’un disque formidable...

Je suis au Paradis
Thomas Fersen
tôt Ou tard 2011

01 - Dracula
02 - La Barbe Bleue
03 - Félix
04 - Sandra
05 - J’suis Mort
06 - Le Balafré
07 - Parfois au Clair de Lune
08 - Mathieu
09 - L’Enfant Sorcière
10 - Une Autre Femme
11 - Brouillard
12 - Les Loups-Garous

samedi 18 juillet 2020

0445 - Rock & Folk Monster CD n°24


Ce blog a une date de péremption. Il arrivera un jour non pas où je n’aurai plus rien à dire sur mes disques - ce moment-ci est, depuis longtemps, déjà passé... ;-) - mais un jour où je n’aurai plus aucun disque à évoquer. Puisque je ne parle que des disques en ma possession, des disques qui encombrent mon appartement - on n’en est pas encore là, malheureusement, on se contente de quelques étagères - il arrivera bien un moment où je les aurai tous passés en revue... et ce blog s’éteindra faute de sujet à traiter...
Je pensais que ce moment était loin, qu’il appartenait à un futur dont je n’avais pas à m’inquiéter pour l’instant. Je pensais avoir davantage de disques que je n’en possède effectivement. J’ai depuis établi une liste relativement précise de toutes mes galettes de plastique et de polychlorure de vinyle et je sais désormais que l’échéance n’est pas aussi peu proche que je ne l’espérais. Ce blog a, en l’état actuel des choses, moins de quatre ans d’espérance de vie. En tout. C’est-à-dire qu’il lui reste à peine plus de deux ans de fonctionnement. Avec ce que je vais acheter d’ici là, je gagnerai encore quelques semaines, peut-être quelques mois...

Contrairement à l’opinion répandue, je n’ai visiblement pas trop de disques... je n’en ai pas assez. Je vais donc, pour vous, chers lecteurs, pour que vous ne soyez pas trop tôt privés de ce blog auquel vous tenez tant, récupérer les horreurs abandonnées lâchement chez mes parents, les CD 2 titres de Pow Wow, de François Feldman, d’Ace of Base, de Tonton David, de Tasmin Archer (aucun rapport avec Gem), la fameuse compilation de rap - tous ne sont pas des horreurs, ce n’est pas vrai, à vous d’identifier les trucs sympas - j’en oublie peut-être. Voilà qui nous fera gagner une semaine...

En revanche, vous n’allez pas y couper, pour que ce blog vive, il va falloir aussi passer en revue toutes - absolument toutes ! - les compilations qui traînent, empilées dans un coin... Les Monster CD de Rock & Folk, par exemple, je pensais n’en évoquer qu’un - c’est déjà fait - ou deux... je serai obligé d’évoquer les dix ou douze que je possède... En commençant dès aujourd’hui par le Rock & Folk Monster CD numéro 24, d’octobre 2008 - aucune idée de pourquoi j’ai acheté un Rock & Folk en 2008, aucune idée de qui pouvait bien être en couverture...

Autre chose, j’ai l’impression, trop souvent, de dire dans mes billets que je n’écoute pas ou rarement le disque que je présente. Il arrive même fréquemment, me semble-t-il, que je dise du disque « chroniqué » que je ne l’écoute jamais, que je n’ai aucune idée de ce qu’il contient comme bruit musique. Je ferai donc dorénavant davantage l’effort (les promesses n’engagent que ceux...) de réécouter les disques que je présente - ça donnera au moins une utilité à ce blog, me faire vraiment redécouvrir ma discothèque...

J’ai donc écouté ce Monster CD n°24. Deux confirmations : je n’aime pas le style de Miles Kane (présent ici avec son premier groupe, The Rascals) hors son travail avec les Last Shadow Puppets (de là à dire que le plus doué du duo est Alex Turner il y a un pas... que je franchis allègrement) et les Dandy Warhols, après 13 Tales, c’est vraiment de la daube.
Deux morceaux également sont extraits d’albums que je possède : Quiet Houses des Fleet Foxes et Show me the Coast de The War on Drugs. Mettant de côté le fait que je n’aurais certainement pas choisi ces morceaux là pour vanter les mérites respectifs de Fleet Foxes ou de Wagonwheel Blues, j’ai essayé de me mettre dans la peau de quelqu’un qui n’aurait jamais entendu ces deux groupes et je me suis demandé si entendre ces deux chansons me donnerait envie d’en savoir plus ou pas... La réponse est : je ne sais pas.

En effet, la grande leçon de cette écoute est que les compilations ne sont pas l’outil le plus adapté pour moi, pour me convaincre. Il faut vraiment une compilation très ciblée (exemple) pour que j’accroche, m’intéresse vraiment et ait envie d’en savoir plus. Dans une compilation qui part dans tous les sens comme les Monster CD, je me perds, je ne sais plus où je suis, je ne sais plus ce que j’écoute... des choses me plaisent mais se retrouvent noyées au milieu de choses que je déteste et l’impression générale reste très très mitigée - je n’en retiens rien ou presque.
Cette fois-ci, au prix d’un effort incommensurable de concentration (que je serai incapable de renouveler à chaque compilation), j’ai réussi à noter quelques noms sur lesquels me pencher plus sérieusement, à commencer par Jim Noir.

Rock & Folk Monster CD n°24
Octobre 2008

01 - Kick the Wood (Mark Olson & Gary Louris)
02 - People Watching (The Rascals)
03 - We, The People, Together (The Dandy Warhols)
04 - Quiet Houses (Fleet Foxes)
05 - Old Turns (David Vandervelde)
06 - What U Gonna Do (Jim Noir)
07 - Beautiful Black Butterfly (Keziah Jones)
08 - Don’t Ask (Friction)
09 - Speed Racer (The Redwalls)
10 - Show me the Coast (The War on Drugs)
11 - Ain’t Going Nowhere (James Hunter)
12 - Not One Stone (Wovenhand)
13 - Fantôme de Cimetière (Heartbreak Hotel)
14 - 7 Souls (Ponytail)
15 - Don’t Forget the Sun (The Explorers Club)
16 - Love is New (Brendan Canning)
17 - A Ride Back Home (John Mellecamp)
18 - Pluto (Claire & the Reasons)
19 - Try on Me (Golden Animals)
20 - Les Adultes R (Prince Albert)

vendredi 17 juillet 2020

0444 - Complete Piano Works


Aujourd’hui (demain), c’est la Sainte Charlotte mais ça n’a aucun rapport avec ce qui va suivre.

Aujourd’hui (hier), j’ai passé la matinée à peindre. J’ai tenté une nouvelle approche, inspirée (dans une version très simplifiée) par un peintre tchèque que j’ai découvert sur Instagram, Jiri Hauschka. J’en ai profité pour tester un nouveau support, des feuilles très épaisses, 360 g/m2, normalement destinées à la peinture acrylique, un compromis entre le Canson et le carton. Le résultat de cette matinée de barbouillage sera visible sur Archives cette après-midi à l’heure habituelle, 17h17 - l’indulgence pour ce premier essai sera de mise, merci d’avance.
Aucun rapport non plus avec le disque Complete Piano Works de Gustave Samazeuilh par Olivier Chauzu acheté il y a quelques semaines ? Si, il y en a un : je l’ai écouté pendant que je peignais... et ce n’est sûrement pas un hasard - je ne crois pas au hasard, ni aux coïncidences, je l’ai déjà mentionné - si j’ai peint une bande verte sur la partie basse, à droite, de la composition, que l’on pourrait prendre pour une pelouse mais qui est bien un cours d’eau - elle n’est pas terrible cette couverture de disque, si ?

Gustave Samazeuilh. Quel nom étrange. Je ne parle pas de Gustave, il y en a eu d’autres - et des immenses - même si le prénom tend à se raréfier de nos jours. Je ne dirai jamais assez l’importance d’un nom de famille qui sort de l’ordinaire quand on veut être un artiste. Un nom bizzarre comme Samazeuilh, ça saute aux yeux, difficile de le louper. Il se serait appelé Dupont ou Dupond ou Martin ou Durand que j’aurais peut-être, probablement, glissé - surtout avec une pochette aussi médiocre, comme je l’ai déjà dit plus haut - sur l’exemplaire de ce disque abandonné dans les bacs de la médiathèque de Versailles et que j’aurais emprunté autre chose...
Et c’eut été bien dommage. Samazeuilh, critique musical et ami intime de Ravel (il semble qu’il ait été le premier à entendre le Boléro - pas de bol pour lui) n’était pas un compositeur professionnel - ce n’était pas son occupation principale. En revanche, il était apparemment un pianiste virtuose, l’un des tout meilleurs de l’époque. Alors, quand on a l’occasion d’entendre l’intégralité des morceaux qu’il a composés pour son instrument de prédilection, ce serait du gâchis que de la laisser passer - parce qu’en plus, c’est excellent...

Complete Piano Works
Gustave Samazeuilh - Olivier Chauzu
Grand Piano 2015

01 - Nocturne
02-07 - Piano Suite in G
08 - Chanson à ma Poupée
09 - Naïades au Soir
10-12 - 3 Petites Inventions
13-16 - Esquisses
17 - Évocation
18-20 - Le Chant de la Mer

jeudi 16 juillet 2020

0443 - Surfer Rosa & Come On Pilgrim


Voilà que Where is my Mind ?, certainement la chanson la plus connue des Pixies, extraite de leur premier album Surfer Rosa, après avoir servi de bande-son à la scène finale d’un film politiquement douteux, sert aujourd’hui - j’ai encore vu la publicité hier à la télé - à vendre du parfum : c’est ce qu’on appelle un grand écart.

Je n’ai jamais été grand fan de Where is my Mind ? C’est mon côté snob. Tout le monde aime Where is my Mind ? - sondage personnel : je ne connais personne, même parmi les gens qui n’aiment pas le rock, qui n’aime Where is my Mind ? Je n’aime pas ce qui est trop populaire donc je n’aime pas Where is my Mind ? - snob vous dis-je... d’un autre côté j’aime les Beatles et Oasis... mais c’est une autre histoire.

J’ai longtemps cru être fan des Pixies dont certains - dont, visiblement, si j’en crois la suite de la phrase, je fais partie - aiment à rappeler qu’ils étaient le groupe favori d’un certain Kurt Cobain. J’ai acheté les quatre (vrais, pas ceux de la reformation) albums du groupe de Black Francis - s’appelait-il Franck Black à l’époque ? il a changé plusieurs fois de nom / pseudo - et de Kim Deal d’un coup ou presque. Pour être plus précis, j’ai acheté Doolittle puis les trois autres, Surfer Rosa, Trompe le Monde et Bossanova peu de temps après.

Je me suis aperçu avec le temps que je n’étais pas fan des Pixies mais seulement de Doolittle. Les autres albums me paraissent inférieurs ou bizzarrement foutus, un peu foutraques, avec trop d’idées pas assez abouties. Quand j’écoute les Pixies, j’écoute Doolittle. Je ne me souviens même pas de la dernière fois que j’ai essayé d’en écouter un autre des trois - en fait, si, c’était Trompe le Monde, il y a des années de ça, c’était... intéressant mais épuisant... Et ce Surfer Rosa (la légende veut que le titre du single d’Oasis Champagne Supernova soit une déformation du titre Surfer Rosa) auquel la maison de disque a lieu l’idée saugrenue (?!) d’accoler le premier e.p. du groupe Come On Pilgrim, rendant l’ensemble bien trop long (21 titres, ça n’en finit pas), ne fait pas exception... malgré la présence du tube Where is my Mind ?

Surfer Rosa & Come On Pilgrim
Pixies
4AD 1988

01 - Bone Machine
02 - Break My Body
03 - Something Against You
04 - Broken Face
05 - Gigantic
06 - River Euphrates
07 - Where is my Mind ?
08 - Cactus
09 - Tony’s Theme 
10 - Oh my Golly !
11 - Vamos
12 - I’m Amazed
13 - Brick is Red
14 - Caribou
15 - Vamos
16 - Isla de Encanta
17 - Ed is Dead
18 - The Holiday Song
19 - Nimrod’s Son
20 - I’ve Been Tired
21 - Levitate Me

mercredi 15 juillet 2020

0442 - The Life Pursuit


La médiathèque de Versailles est de nouveau ouverte depuis deux ou trois semaines. On peut y emprunter des documents presque normalement. Pour ce qui est de les rendre, les documents, la procédure est un peu plus compliquée... surtout pour les bibliothécaires. Pour ma part, j’ai attendu le dernier moment - allez savoir pourquoi j’ai tant attendu - pour ramener les disques qui trainaient depuis 3 ou 4 mois à la maison... et en prendre de nouveaux.
Parmi les disques empruntés, Girls in Peacetime Want to Dance de Belle and Sebastian. Un album de 2015 auquel je n’avais pas encore donné sa chance. J’ai arrêté l’écoute au bout de quatre ou cinq chansons. Pour le plus grand bonheur de Natacha qui n’osait pas me dire qu’elle trouvait ça nul. Irritant. Ringard. Nous étions d’accord : une catastrophe...

J’ai déjà dit sur ce blog tout mon amour pour Belle and Sebastian et je le redirai encore, plus tard. J’aime les vieux, les anciens Belle and Sebastian. Quelque chose s’est cassé, en 2005 - il y a 15 ans ! ça me parait hier - avec la sortie de The Life Pursuit. J’ai découvert le groupe sur le tard, en 2004, il avait déjà sorti 5 albums, déjà signé chez Rough Trade, déjà abandonné le statut d’indépendants pour un statut plus commercial... mais tout alors dans leur discographie était excellent ou presque... puis vint The Life Pursuit, le premier album dont j’ai suivi la parution en temps réel... problème.
The Life Pursuit est l’album de la transition. L’album où ça a commencé à foirer. L’album où Belle and Sebastian est passé du format indie-pop délicat aux chansons pop-kitsch pseudo-dansant. Another Sunny Day, Dress Up in You, Funny Little Frog sont les dernières traces de l’ancien Belle and Sebastian. Des morceaux bizzarrement foutus, qui ressemblent à des exercices de style un peu trop appliqués, comme White Collar Boy ou The Blues Are Still Blue, représentent des pas de côté qui auraient dû finir en face B de single - pas mauvais mais pas très sincères non plus... Quant à Song for Sunshine ou Sukie in the Graveyard, ils représentent Belle and Sebastian nouvelle version, le Belle and Sebastian qui m’indiffère quand il publie des nouveaux disques ou qui publie des disques que j’écoute des années plus tard en me demandant : où est-ce que ça a commencé à foirer ?

The Life Pursuit
Belle and Sebastian
Rouge Trade 2005

CD
01 - Act of the Apostle
02 - Another Sunny Day
03 - White Collar Boy
04 - The Blues are Still Blue
05 - Dress Up in You
06 - Sukie in the Graveyard
07 - We are the Sleepyheads
08 - Song for Sunshine
09 - Funny Little Frog 
10 - To be Myself Completely
11 - Act of the Apostle II
12 - For the Prince of a Cup of Tea
13 - Mornington Crescent

DVD - Live at the BBC
01 - Another Sunny Day
02 - Dress Up in You
03 - To Be Myself Completely
04 - Mornington Crescent
05 - Funny Little Frog
06 - White Collar Boy

mardi 14 juillet 2020

0441 - Thirteen Tales from Urban Bohemia


J’ai reçu un mail publicitaire de l’Olympia, célèbre salle de concerts parisienne, annonçant pour le début de l’année prochaine le passage des Dandy Warhols en son sein. Ainsi, grande nouvelle... les Dandy Warhols existent toujours... J’exagère à peine : je savais que le groupe de Courtney Taylor-Taylor vivotait encore en 2020, je ne pensais cependant pas qu’il était encore aujourd’hui capable de remplir un Olympia.

Le quart d’heure de gloire cher à Andy Warhol des Dandy Warhols est pourtant passé depuis 20 ans désormais. Thirteen Tales from Urban Bohemia représente en effet indubitablement (c’est à la fois moche et rigolo comme mot indubitablement) le sommet de la discographie des branleurs de Portland, Oregon. Je l’avais acheté après une critique dithyrambique dans Rock & Folk. J’avais probablement écouté le début de l’album sur une borne d’écoute de la FNAC. Le disque promotionnel offert pour l’achat de l’album (disque malheureusement bêtement revendu depuis - je songe très sérieusement à en racheter un exemplaire d’occasion) avait fini de me convaincre.

J’ai adoré Thirteen Tales from Urban Bohemia. Je ne l’apprécie plus autant aujourd’hui. Le déséquilibre entre les bons moments et les mauvais a peu à peu commencé à me déranger avec le temps. Les défauts du disque me sautent trop aux oreilles désormais. Trop de morceaux country affreux (Country Leaver en tête) et de rocks pour Américains bas du front (Solid, Horse Pills, Shakin’...). C’est dommage car la moitié de l’album est absolument excellente. Les groupes qui peuvent se vanter d’avoir deux singles aussi réussis et fédérateurs que Get Off et Bohemian Like You ne sont pas légion. Une chanson comme Sleep qui ne réunit (en près de six minutes) que deux petites lignes de guitare et trois phrases de texte montre qu’un morceau peut être génial, envoûtant, émouvant sans être compliqué.

Quant au début de l’album, ses trois premiers titres, Godless / Mohammed / Nietzsche, ils mériteraient un e.p. à eux tout seuls. Trois chansons qui s’enchaînent aussi bien, portées par une véritable ambition artistique et unies par une même thématique n’ont pas besoin d’autres morceaux pour les soutenir... allez, on y ajoutera juste The Gospel, morceau de conclusion, lui aussi magnifique.
J’ai dit que je n’aimais plus autant Thirteen Tales from Urban Bohemia ? Oubliez ça... quand je pense à cette ouverture d’album, quand je pense à Sleep, le reste n’a plus aucune importance, c’est un album fabuleux... mais je n’irai pas voir les Dandy Warhols pour autant à l’Olympia... Welcome to the Monney House, successeur de Thirteen Tales from Urban Bohemia que j’attendais avec impatience m’a définitivement vacciné.

Thirteen Tales from Urban Bohemia
The Dandy Warhols
Capitol 2000

01 - Godless
02 - Mohammed
03 - Nietzsche
04 - Country Leaver
05 - Solid
06 - Horse Pills
07 - Get Off
08 - Sleep
09 - Cool Scene
10 - Bohemian Like You
11 - Shakin’
12 - Big Indian
13 - The Gospel

lundi 13 juillet 2020

0440 - Twist and Shout


Fiona Adams est morte le 26 juin dernier. Ce n’est qu’aujourd’hui, 10 juillet, que des articles relayant la nouvelle sont parus. Vous ne savez pas qui est Fiona Adams ? Je ne vais pas mentir, je ne le savais pas non plus avant de lire l’article tenant lieu de nécrologie sur le site du NME. Elle était photographe, en particulier dans le milieu du rock, dans les années 60 - il n’est pas très clair, dans les articles que j’ai lus, si elle a poursuivi cette activité professionnellement après. On lui doit notamment la photo de couverture de Twist and Shout des Beatles.

Twist and Shout, c’est tout simplement la meilleure reprise des Beatles, loin devant Roll Over Beethoven ou Please, Mr. Postman. Le groupe assure et Lennon est libre de se déchirer la voix, de chanter / hurler comme si ça vie en dépendait, comme si c’était la dernière fois. Peu importe que les 3 autres morceaux soient inférieurs, aussi bien la reprise de A Taste of Honey que les deux compositions en face B, peu importe même que les 4 titres soient présents sur Please Please Me, le premier album du groupe... quand je suis tombé sur le 45 tours de Twist and Shout, sur le e.p. qui porte ce titre magique, je n’ai pas hésité une seule seconde à l’acheter.

Twist and Shout
The Beatles
Parlophone 1963

A1 - Twist and Shout
A2 - A Taste of Honey
B1 - Do You Want to Know a Secret
B2 - There’s a Place

dimanche 12 juillet 2020

0439 - Brahms Piano Trios 1 & 2


Ce disque, enregistrement des Piano Trios 1 & 2 de Brahms n’avait rien pour me plaire.
Premièrement, je me méfiais de Brahms. Je ne suis pas très sûr du pourquoi du comment de cette méfiance absurde. Probablement parce que, de Brahms, je ne connaissais que Les Danses Hongroises, que j’aime écouter de temps à autres mais qui, il faut bien l’avouer, flirtent dangereusement avec les sommets du kitsch...
Deuxièmement, la formation piano / violon / violoncelle, allez savoir pourquoi, ne m’emballait a priori pas tellement. Ce que j’aime par dessus tout, c’est le piano solo. Accompagné de deux instruments à cordes frottées - quelle laide expression, instrument « à cordes frottées » - j’avais peur qu’il n’y ait plus assez de place pour le piano, qu’il ne serve, le piano, que de faire-valoir aux crincrins qui ont pour fâcheuse habitude d’occuper tout l’espace sonore - on a les a priori qu’on mérite.
Troisièmement et dernièrement, bref, enfin, la pochette du disque est assez laide. Le tableau reproduit ne m’évoque pas grand chose, ce vert-bleu marbré servant de fond à la couverture est insipide et surtout, le bandeau rouge et bleu avec ces quatre lettres blanches ADRM (qu’est ce que ça signifie enfin que ADRM ??? Analog Digital ReMaster ???) déséquilibre totalement l’ensemble. Ni fait ni à faire.

Pourquoi l’acheter, alors, ce disque, s’il n’avait rien pour me plaire ? me direz-vous... Tout simplement parce qu’il m’a plu - et même beaucoup plu - quand je l’ai emprunté à la médiathèque de Versailles. Pourquoi l’avais-je emprunté si j’avais tant d’a priori ?
À cause d’un livre. Pas un livre sur la musique. Un roman. Dans lequel, au tout début, au chapitre 2 ou 3, les principaux protagonistes jouent le premier trio pour piano de Brahms. J’avais eu envie d’écouter le morceau en question, fatalement, puisque le roman m’avait plutôt plu. Son ambiance. Son habile retournement de situation final. Sa couverture aussi - même pour un livre, la couverture est importante, n’en déplaise à ceux qui pensent qu’on ne juge pas un livre à sa couverture - les couvertures des éditions Zulma sont toujours superbes, de toute façon... Le roman ? Le Maître du Jugement Dernier de Leo Perutz.

Brahms Piano Trios 1 & 2
Johannes Brahms - Julius Katchen / Josef Suk / Janos Starker
Decca 1968 / 1988

01-04 - Piano Trio n°1 in B major, op. 8
05-08 - Piano Trio n°2 in C major, op. 87

samedi 11 juillet 2020

0438 - Supersonic


Mercredi, hier (au moment où je rédige les lignes qui suivent), dans ma rage d’avoir écrit un billet pour rien, persuadé d’avoir perdu on ne peut plus bêtement une heure qui aurait pu être mise à profit autrement - ce ne sont pas les occupations et les projets qui me manquent, plutôt les heures - j’ai supprimé d’un clic mon « inutile » post sur Don’t Go Away. Sans réfléchir. Comme un bourrin. Comme un con. Que je suis certainement... Pfff, non je suis pas un bourrin.

Si je m’étais posé davantage, si j’avais pris le temps d’analyser la situation et de réfléchir à ce que je venais de rédiger, je me serais rapidement rendu compte que tout (ou presque) ce que j’avais écrit, moyennant quelques arrangements, coupures et légers ajouts, pouvaient me servir pour un autre disque, un autre billet.
En effet, que disais-je dans ce billet ? Je disais que, parmi mes multiples achats du moment, une partie non négligeable provenait du Japon où j’ai d’ailleurs trouvé un revendeur qui propose des articles en excellent état à un prix défiant toute concurrence - habituellement les éditions japonaises coûtent un bras et un œil et la peau des couilles fesses une fois arrivées en import chez les disquaires européens.
Je demandais ensuite ce que les Japonais avaient fait de spécial pour mériter tel traitement de faveur de la part des groupes anglais et américains. Pourquoi ont-ils (quasi) systématiquement droit à des titres bonus ou, quand ce n’est pas le cas, à des éditions différentes des éditions occidentales, à des éditions toujours plus soignées, avec un livret toujours très fourni avec texte de présentation (certes, en japonais - auquel je ne comprends évidemment rien), intégralité des paroles (sans faute ! ce qui n’est pas toujours le cas des éditions européennes - un comble) et, parfois, des photos supplémentaires...
Je concluais en parlant du Obi. Le Obi c’est une bande de papier qui ceint le côté du boîtier plastique des éditions japonaises - Obi signifie grosso modo ceinture en japonais - dont on peut voir un exemple sur la photo ci-dessus. J’ai perdu ou abimé les Obi des premières éditions japonaises que j’ai achetées... et c’est dommage car le Obi donne de la valeur aux disques de collection. En occasion, un disque sans Obi est revendu moins cher qu’un disque avec Obi...

Tout ceci, je l’ai écrit (différemment, certes) pour Don’t Go Away mais j’aurais pu l’écrire pour Supersonic, édition japonaise du premier single d’Oasis qui réunit 6 des 8 titres présents sur les deux premiers disques européens du groupe, Supersonic et Shakermaker... tant pis pour moi, j’ai dû recommencer (moins bien et en plus succinct) le travail.

Supersonic
Oasis
Sony 1994

01 - Supersonic
02 - Shakermaker
03 - Columbia (White Label Demo)
04 - Alive (8 Track Demo)
05 - D’Yer Wanna Be A Spaceman ?
06 - I Will Believe (Live)

vendredi 10 juillet 2020

0437 - Supergrass


Supergrass de Supergrass, donc... leur troisième album... que nous possédons en deux exemplaires. Cet exemplaire-ci, celui d’aujourd’hui, avec la couverture foncée est l’édition digipack (pochette cartonnée avec support intérieur en plastique pour tenir le disque). C’est l’exemplaire de Natacha, celui qu’elle a acheté il y a 20 ans et quelques, lors de la parution de l’album.
L’autre exemplaire, « sujet » du « billet » d’hier, est l’édition standard (boîtier plastique dit jewel case) de l’album, acheté huit ans plus tard... par Natacha. C’était pour la Noël 2007. Natacha m’avait offert Supergrass, In It for the Money et Life on Other Planets... j’avais déjà I Should Coco. On a eu en double les 4 premiers albums de Supergrass pendant plusieurs années - comme on a eu en double les albums et une partie des singles d’Oasis - et d’autres groupes aussi probablement... ça me fait de la peine aujourd’hui de penser qu’on s’est un jour résolus à faire du vide dans la discothèque et qu’on a revendu (ou donné, dans certains cas) ces doubles... avions nous si peu de place ? avions nous tant besoin d’argent ? En particulier, ces Supergrass qu’elle m’avait offerts, comment avons nous pu décider de nous en séparer ? Ça me brise le coeur d’y repenser... Ce qui est fait est fait... Nous n’avons gardé que Supergrass en double. Parce que les éditions, notamment les pochettes, étaient différentes. C’est déjà ça de sauvé...

Si je me rappelle bien les critiques de l’époque, Supergrass n’avait pas été très bien accueilli à sa sortie, jugé très inférieur à ses prédécesseurs, tandis que son successeur, Life on Other Planets, quelques années plus tard, fut considéré comme un net regain de forme. Moi qui ai découvert Supergrass, In It for the Money et Life on Other Planets en même temps, je suis étonné de ce désamour envers Supergrass. Je ne pense pas que Supergrass soit si incontestablement moins bon que les deux autres ou que I Should Coco... rien que pour ses trois énormes singles avec Moving, Mary et Pumping on Your Stereo, Supergrass est incontournable... plus ça va, plus je me demande comment je peux avoir été (et être toujours) influencé (dans mes goûts comme dans mes achats) par la critique rock... ces mecs qui écrivent dans les journaux plus ou moins spécialisés ont vraiment des goûts de chiotte.

Supergrass
Supergrass
Parlophone 1999

01 - Moving
02 - Your Love
03 - What Went Wrong (in your Head)
04 - Beautiful People
05 - Shotover Hill
06 - EON
07 - Mary
08 - Jesus Came from Outta Space
09 - Pumping on your Stereo
10 - Born Again
11 - Faraway
12 - Mama & Papa